La candidose
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La candidose

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 8 ans   | 1315

candidose La candidose est due à la transformation de cette levure saprophyte en une forme filamenteuse pathogène pouvant adhérer sur les muqueuses et les envahir.

Une dizaine d'espèces de candida sont potentiellement pathogènes pour l'homme mais c'est candida albicans qui est la plus fréquemment retrouvée.

Facteurs de risques  

La candidose est une infection opportuniste, c'est à dire qu’elle ne se développe qu’en cas de conditions favorisantes.

Parmi les facteurs de risque de la candidose, on peut citer :

C'est le premier facteur favorisant que le médecin va chercher notamment en cas de forme profuse ou récidivante de candidose

La macération

Notamment en cas d'atteinte cutanée des plis inguinaux, interfessier, interdigitaux...

L'antibiothérapie

Les antibiotiques à large spectre tuent la flore naturelle des muqueuses, favorisant la multiplication des candida.

L'irritation de la muqueuse

Les rapports sexuels,  la sécheresse de la bouche sont des facteurs traumatisants favorisants

L'immunodépression

Par prise d'immunosuppresseurs, de cortisone, SIDA...

Les symptômes de la candidose

Sous formes cutanées

Les candidoses cutanées se manifestent avant tout par des intertrigos (rougeurs) des grands plis (plis inguinaux, abdominaux, sous-mammaires, axillaires et interfessier), et des petits plis (commissure labiale, anus, espaces interdigitaux, rarement espaces interorteils).

Les symptômes sont identiques : début de la rougeur au fond du pli puis extension de part et d’autre sur les surfaces cutanées adjacentes. La peau y est rouge, d’aspect vernissé et suintant, fissurée au fond du pli qui est parfois recouvert d’un enduit blanchâtre, les contours sont irréguliers, limités par une bordure en « collerette desquamative », et la présence de petites pustules en périphérie sont très évocatrices.

Parfois, l'atteinte cutanée est sèche et desquamative.

Au niveau des mains, l'atteinte résulte souvent de contacts répétés avec l’eau, de traumatismes mécaniques ou chimiques, d’application de dermocorticoides...

Les intertrigos des grands plis sont en relation avec l’humidité, la macération ou l’extension à la peau d’une candidose muqueuse digestive ou génitale.

Sous formes unguéales

Le plus souvent, l’atteinte débute par un périonyxis (rougeur et gonflement de la peau autour de l'ongle), avec parfois écoulement de pus à la pression.

L'ongle est atteint dans un second temps, et il prend souvent prendre une teinte jaune verdâtre, marron ou noire, surtout dans les zones latérales.

L'atteinte résulte souvent de contacts répétés avec l’eau, de traumatismes mécaniques ou chimiques, d’application de dermocorticoides, de refoulement des cuticules...

Sous formes muqueuses

La candidose buccale

La manifestation la plus commune est le muguet ou candidose buccale. Sur une muqueuse rouge

apparaissent de petites plages blanches comme du « lait caillé » plus ou moins adhérentes sur la face interne des joues, des gencives, le palais, les piliers des amygdales...

Fréquent chez l'enfant, il peut se voir chez l'adulte notamment en cas d'immunodépression.

La candidose vaginale

Elle provoque une rougeur, des démangeaisons et des pertes blanches dites « caillebotées ».

On estime que 75 % des femmes ont fait ou feront un ou plusieurs épisodes de candidose vaginale. Parmi elles, 10 % souffrent d’une forme récidivante définie par plus de quatre épisodes par an. Il ne s’agit pas d’une maladie sexuellement transmissible mais d’une infection opportuniste pouvant être favorisée par les rapports sexuels en raison des traumatismes des muqueuses ou exceptionnellement en raison d'une balanite profuse du partenaire. Les phases du cycle (rôle prépondérant du taux de progestérone naturelle) et la grossesse pourraient être aussi favorisantes.

La balanite candidosique

L’homme présente des rougeurs du sillon balanopréputial parfois recouvertes d'un enduit blanchâtre et parsemées de petites pustules évocatrices.

Chez l’homme, la candidose génitale est souvent liée à des irritations locales répétées ou chroniques faisant le lit de l’infection lors des rapports avec une partenaire infectée, ou à l’existence d’un diabète qui doit être recherché de principe.

Le traitement des candidoses de formes cutanées

Au niveau des mains, lutter contre les contacts répétés avec l’eau, les traumatismes mécaniques ou chimiques, l’application de dermocorticoides...

Les intertrigos des grands plis, limiter l’humidité, la macération et vérifier qu'il n'existe pas une candidose muqueuse digestive ou génitale susceptible de s'étendre à la peau.

Qu'il s'agisse d'une atteinte des grands plis (plis inguinaux, pli interfessier, plis sous-mammaires, plis abdominaux ou aisselles) ou d'une atteinte des petits plis (espaces interdigitaux ou interorteils, perlèche), le traitement devra toujours associer :

  • l'utilisation d'un savon doux type surgras ou alcalin;
  • un traitement antifongique local, d'une durée de 2 à 4 semaines en lotion, solution, gel et poudre, plutôt que crèmes et pommades qui favorisent la macération.

Dans les erythèmes fessiers du nourrisson, on utilise des antiseptiques doux et asséchants le plus souvent à base de cuivre et zinc ; les antifongiques locaux sont prescrits sous forme de lait, gel, crème, lotion ou émulsion.

Le traitement des candidoses de formes unguéales

Lutter contre les contacts répétés avec l’eau, de traumatismes mécaniques ou chimiques, d’application de dermocorticoides, de refoulement des cuticules...

Le traitement associe :

  • le séchage très soigneux des mains ;
  • des bains de doigts pendant quelques minutes avec un antiseptique : Bétadine® solution dermique, chlorhexidine aqueuse (Plurexid®, Hibitane®, Hibidil®), Hexomédine® solution, en particulier Hexomédine transcutanée® ;
  • l'application d'un antifongique local en gel ou lotion, en légers massages sur le pourtour de l'ongle et l'ongle plusieurs fois par jour et, si possible, après chaque toilette des mains jusqu'à guérison, c'est-à-dire jusqu'à l'obtention d'un ongle normal (il faut 4 à 6 mois en général).

Le traitement des candidoses bucales

Lutte contre la sécheresse buccale (utilisation de substituts salivaires), arrêt des neuroleptiques si possible...

Chez l'adulte immunocompétent

Le médecin propose souvent des bains de bouche avec Bétadine® ORL, Eludril® ou avec une solution de bicarbonate de sodium et la désinfection d'une éventuelle prothèse dentaire

On utilise souvent l'amphotéricine B (Fungizone®) en suspension orale ou le miconazole (Daktarin®), en gel buccal à distance des repas et des boissons et maintenus le plus longtemps possible en contact avec la muqueuse (quelques minutes au moins) avant d'être avalés durant 1 à 3 semaines.

Il est parfois nécessaire de désinfecter le tube digestif par la prise associée de comprimés de Mycostatine® ,  Fungizone® ou Daktarin®.

En cas de perlèche ou d'anite associées, un antifongique en crème sera associé au traitement de la candidose bucco-digestive sur la peau : Mycostatine® pommade, Mycoster® crème, Lamisil® crème pendant 2 à 3 semaines.

Chez l'adulte immunodéprimé

Si la candidose buccale survient sur un terrain immunodéprimé, il faut associer un traitement par comprimés au traitement local et il est souvent nécessaire d'effectuer des traitements préventifs des récidives, au moyen de médicaments tels que Nizoral®, Triflucan® ou Sporanox®

Chez l'anfant et le nourrisson

Les produits pouvant être utilisés chez le bébé atteint de muguet sont la Mycostatine® en suspension buvable, la Fungizone® suspension et le Daktarin® gel buccal

Le traitement de la candidose vaginale

On utilise des ovules de Fazol G®, de Gyno-Daktarin®, de Gyno-Pevaryl® et de Monazol® pendant 1 à 6 jours, associés à une toilette avec un savon alcalin (Hydralin®) ou avec de l'eau bicarbonatée

Le ou les partenaires sexuels doivent être traités s'ils présentent une balanite candidosique.

Le traitement de la balanite candidosique

Lutte contre les irritations locales répétées ou chroniques et équilibrage d'un diabète s'il existe.

On recommande souvent la toilette avec savon Hydralin®, un savon surgras ou avec de l'eau bicarbonatée et l'application d'un antifongique local deux fois par jour pendant 15j à 3 semaines.

Le ou les partenaires sexuels doivent être traités s'ils présentent une atteinte candidosique.

L’opinion de notre médecin

Les rechutes de candidose constituent un problème majeur et fréquent. Elles sont souvent dues au maintien de facteurs favorisants (diabète non équilibré, macération, immunodépression, irritation des muqueuses...). Il faut donc souvent insister sur l'éradication de ces facteurs favorisants

En cas de récidives nombreuses malgré l'éradication des facteurs favorisants, on prescrit parfois des antifongiques par voie orale de façon régulière, par exemple dans la candidose vaginale présentant plus de 4 poussées par an, un ovule antifongique et/ou un médicament tel quele Triflucan® pendant plusieurs mois, en ciblant le mieux possible la date des récidives (généralement vers le 19e jour du cycle)

Dr. Ludovic Rousseau, dermatologue

Rédaction : Dr. Ludovic Rousseau, dermatologue
Avril 2017