Qu'est-ce que c'est ?
L'acanthosis nigricans (AN) est une affection de la peau qui se reconnait aux zones de peau sombres et épaisses qu’elle provoque, principalement dans les plis du cou et des aisselles. Cette dermatose est le plus souvent tout à fait bénigne et associée à l’obésité, mais elle peut aussi être le signe d’une maladie sous-jacente telle qu’une tumeur maligne.
Les symptômes
L’apparition de zones de peau plus sombres, plus épaisses, plus rugueuses et plus sèches, mais indolores, est caractéristique de l'acanthosis nigricans. Leur couleur résulte d’une hyperpigmentation (augmentation de la mélanine) et l’épaississement d’une hyperkératose (augmentation de la kératinisation). Des excroissances semblables à des verrues peuvent se développer. Ces tâches peuvent apparaître sur toutes les parties du corps, mais elles touchent préférentiellement les plis de la peau, au niveau du cou, des aisselles, de l’aine et des parties génito-anales. On les observe un peu moins fréquemment au niveau des genoux, des coudes, des seins et du nombril. Un diagnostic précis doit écarter l’hypothèse de la maladie d’Addison [[+lien]] qui provoque des tâches similaires.
Les origines de la maladie
Les chercheurs soupçonnent que l'acanthosis nigricans soit une réaction de résistance de la peau à des taux d’insuline trop élevés, l’hormone produite par le pancréas qui régule le glucose sanguin. Cette résistance à l'insuline peut être associée à divers troubles, notamment à l'obésité et au diabète de type 2. Dans sa forme bénigne, la plus fréquente et connue sous le nom pseudoacanthosis nigricans, il s’agit de manifestations de la peau associées à l'obésité et réversibles avec la perte de poids. Des médicaments pourraient aussi être à l’origine de certains cas, comme les hormones de croissance ou certains contraceptifs oraux.
L'acanthosis nigricans peut aussi être le signe extérieur et visible d’un trouble sous-jacent et silencieux. Cette forme maligne est heureusement beaucoup plus rare car la maladie causale se révèle souvent être une tumeur agressive : on l’observe chez 1 patient sur 6 000 atteints d’un cancer, le plus souvent affectant le système gastro-intestinal ou l'appareil génito-urinaire. L’espérance de vie moyenne d’un malade présentant un AN malin est réduite à quelques années. (1)
Les facteurs de risque
Hommes et femmes sont concernés à part égale et acanthosis nigricans peut apparaître à tout âge, mais de préférence à l’âge adulte. Notons que les personnes à la peau sombre sont plus fréquemment touchées, ainsi la prévalence de l’AN est de 1-5 % parmi les Blancs et de 13 % parmi les Noirs. (1) Cette manifestation cutanée est observée chez environ la moitié des personnes adultes présentant une obésité sévère.
La maladie n’est pas contagieuse. Il existe des cas familiaux d’AN, avec transmission autosomique dominante (induisant qu’une personne atteinte possède 50 % de risque de transmettre la maladie à ses enfants, filles et garçons).
Prévention et traitement
Le traitement de l’AN bénin consiste à réduire le taux d’insuline dans le sang au moyen d’un régime alimentaire adapté, d’autant que l’AN peut être un signe avant-coureur de diabète. Dans tous les cas, il est nécessaire de consulter un dermatologue en cas d’apparition d’une zone de peau plus sombre et plus épaisse. Lorsque l’AN apparaît chez une personne qui ne présente pas de surpoids, il faut procéder à des examens complets pour s’assurer qu’il n’est pas lié à la présence sous-jacente d’une tumeur.
Fiche créée : juillet 2016
Auteur : Yves Cambrai