Qu’est-ce que l’acromégalie
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Qu’est-ce que l’acromégalie

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 6 ans   | 567

Acromégalie L’acromégalie est une maladie due à un excès de production d’hormone de croissance (appelée également hormone somatotrope ou GH pour Growth Hormon en anglais). Cela entraîne une modification de l’aspect du visage, une augmentation de la taille des mains et des pieds et aussi de nombreux organes, à l’origine des principaux symptômes et signes de la maladie.

Il s’agit d’une affection rare, concernant environ 60 à 70 cas par million d’habitants, ce qui représente de 3 à 5 cas par million d’habitants et par an.

Chez l’adulte, elle est généralement diagnostiquée entre l’âge de 30 et 40 ans. Avant la puberté, l’augmentation de la GH provoque un gigantisme ou une giganto-acromégalie.

La cause principale de l’acromégalie est une tumeur bénigne (non cancéreuse) de l’hypophyse, une glande (dénommée également glande pituitaire), située dans le cerveau et qui sécrète normalement plusieurs hormones dont la GH. 

Les symptômes de l'acromégalie

1) en rapport avec la production augmentée d’hormone de croissance

 Les symptômes de l’acromégalie sont liés, en premier lieu, aux effets de la production anormalement élevée de GH et d’une autre hormone, l’IGF-1 (Insuline Growth Factor-1) qui est « commandée »  par la GH :

Ils comprennent :

• une augmentation de la taille des mains et des pieds ;

• une modification de l’aspect du visage, avec un front bombé, des pommettes et des arcades sourcilières saillantes, un nez épaissi, un épaississement des lèvres, un écartement des dents, une langue plus épaisse, un menton « en galoche » ;

• des douleurs articulaires (arthralgies) ou du dos (rachialgies), des fourmillements ou des picotements des mains liés à un syndrome du canal carpien dû au fait que l’épaississement osseux au poignet comprime le nerf médian ;

• d’autres symptômes, comme une sudation excessive, une fatigue, une perte de l’audition, une modification de la voix, etc.

2) en rapport avec la cause

- D’autres symptômes sont liés à la cause, c’est-à-dire, le plus souvent à la tumeur bénigne de l’hypophyse qui, en augmentant le volume de cette dernière, peut comprimer d’autres structures cérébrales et/ou diminuer la production des autres hormones hypophysaires :

• maux de tête (céphalées) ;

• troubles de la vision ;  

• diminution de la sécrétion des hormones thyroïdiennes à l’origine de frilosité, de ralentissement général, de constipation, de ralentissement des battements cardiaques, de prise de poids, avec parfois l’existence d’un goitre ;

• diminution de la sécrétion des hormones surrénaliennes (fatigue, perte d’appétit, diminution de la pilosité, hypotension...) ;

• diminution de la sécrétion des hormones sexuelles (trouble des règles, impuissance, infertilité...).

 3) Autres

L’excès de sécrétion de GH s’accompagne parfois de l’augmentation de la production d’une autre hormone, la prolactine, ce qui peut provoquer une augmentation du volume des seins chez l’homme (gynécomastie) une sécrétion de lait et une diminution de la libido chez les femmes comme chez les hommes, un allongement ou un arrêt des cycles menstruels chez la femme…

- L’acromégalie s’accompagne souvent d’autres troubles comme un diabète, une hypertension artérielle, des apnées du sommeil, des calculs dans la vésicule biliaire, des nodules, voire un cancer de la thyroïde, et il y aurait également un excès de cancers du côlon, d’où certaines recherches supplémentaires parfois demandées (échographie de la thyroïde, bilan d’apnées du sommeil, coloscopie, etc.).

Les symptômes apparaissent très lentement, ce qui fait que le diagnostic n’est en général fait qu’après plusieurs  années d’évolution (de 4 à plus de 10 ans). Il se fait assez souvent au départ sur l’apparence physique, lorsque la personne atteinte (ou son l’entourage) remarque qu’elle ne peut plus enfiler ses bagues, a changé de pointure de chaussure et de taille de chapeau. 

Parfois aussi, ce sont des photographies qui mettent en évidence les modifications anormales du visage au fil du temps.

Les causes de l'acromégalie

Dans l’immense majorité des cas (plus de 95 %), l’hypersécrétion d’hormone de croissance à l’origine de l’acromégalie est en rapport avec le développement d’une tumeur bénigne de l’hypophyse (adénome hypophysaire), une petite glande (de la taille d’un pois chiche), située en bas du cerveau, à peu près à la hauteur du nez.

Cette tumeur survient le plus souvent inopinément : elle est alors qualifiée de « sporadique ». Dans d’autres cas, beaucoup plus rares, l’acromégalie est liée à une anomalie génétique : il existe alors d’autres cas dans la famille et elle peut s’associer à d’autres pathologies.

Néanmoins, l’opposition entre formes sporadiques et familiales est de plus en plus difficile à maintenir, dans la mesure où, dans les formes sporadiques (sans autres cas dans la famille), on a pu récemment montrer qu’il existait aussi des mutations génétiques à l’origine de la maladie. 

Facteurs de risque de l'acromégalie

Dans les rares cas de formes familiales, il existe bien sûr un risque accru d’acromégalie. En général, le diagnostic d’un cas dans la famille entraîne un dépistage des autres membres de cette famille.

Diagnostic de l'acromégalie

Le diagnostic de l’acromégalie est assez facile (mais seulement quand on y pense), puisqu’il s’agit de faire une prise de sang pour doser le taux de GH et d’IGF-1. Dans l’acromégalie, il existe un taux élevé d’IGF-1 et de GH, sachant que la sécrétion de GH est normalement intermittente, mais que, dans l’acromégalie, elle toujours haute car elle n’est plus régulée. Le diagnostic biologique définitif repose sur le test au glucose. Le glucose diminuant normalement la sécrétion de GH, l’administration orale de glucose permet de détecter, par des prises de sang successives, que, dans l’acromégalie, la sécrétion d’hormone de croissance reste élevée.

Une fois l’hypersécrétion de GH affirmée, il faut alors en trouver son origine. Aujourd’hui, l’examen de référence est une IRM cérébrale qui peut montrer une tumeur de l’hypophyse. Dans de très rares cas, il s’agit d’une tumeur située ailleurs (le plus souvent dans le cerveau, dans le poumon ou le pancréas) qui sécrète une autre hormone agissant sur l’hypophyse, la GHRH stimulant la fabrication de GH. Un bilan plus élargi est alors effectué pour trouver l’origine de cette sécrétion anormale. 

Traitement de l'acromégalie

Le traitement de l’acromégalie fait appel à la chirurgie, à des médicaments et, plus rarement, à la radiothérapie.

 Traitement chirurgical

Le traitement chirurgical est le traitement préférentiel de l’acromégalie, ayant pour objectif de retirer la tumeur bénigne de l’hypophyse à l’origine de l’hypersécrétion de GH. Elle ne peut être réalisée qu’entre des mains très expérimentées, en l’occurrence celles de neurochirurgiens spécialisés dans la chirurgie de l’hypophyse.

Aujourd’hui, elle se fait par voie nasale (voie dite trans-sphénoïdale), soit en microchirurgie (à l’aide d’un microscope), soit par endoscopie. Si cette démarche est la plus logique, elle est aussi difficile et source potentielle d’effets secondaires. Dans certains cas, un traitement médical préalable est effectué ; dans d’autres cas, il s’agit de retirer le plus de masse tumorale possible (chirurgie dite de réduction tumorale) pour améliorer la réponse ultérieure au traitement médical.

• Traitement médical

Le traitement médical peut soit compléter la chirurgie, soit la remplacer lorsqu’une intervention n’est pas possible. Plusieurs médicaments de la classe des inhibiteurs de la somatostatine sont maintenant prescrits dans l’acromégalie. On dispose actuellement de formes retard qui permettent des injections espacées. Il existe aussi un analogue de la GH qui, « en prenant la place de cette dernière », permet d’enrayer son action, mais cela nécessite plusieurs injections quotidiennes. D’autres médicaments, comme les dopaminergiques, peuvent aussi être utilisés dans l’acromégalie.

• Radiothérapie

La radiothérapie de l’hypophyse n’est aujourd’hui prescrite que rarement, en raison de ces effets secondaires. Néanmoins, il existe maintenant des techniques où les rayons sont très ciblés, ce qui limitent beaucoup les conséquences néfastes de la radiothérapie (GammaKnife, CyberKnife par exemple), et qui peuvent éventuellement compléter le traitement médical et/ou chirurgical.

Références

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