Cholangiocarcinome
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Cholangiocarcinome

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 6 ans   | 9264

cholangiocarcinome Qu'est-ce que c'est ?

Le cholangiocarcinome correspond à un cancer des voies biliaires. Il touche l'épithélium de l'arbre biliaire intra ou extra hépatique, c'est à dire le tissu constitué de cellules étroitement juxtaposées formant l'ensemble des canaux collectant la bile. La bile est un liquide visqueux jaunâtre produit par le foie, d'où la possibilité du développement de la maladie intra ou extra hépatique.

Malgré une prévalence de la maladie encore peu connue, le cholangiocarcinome représente près de 3 % des cancers gastro-intestinaux et environ 10 à 15 % des tumeurs malignes hépato-biliaires. Il existe une légère prédominance masculine quant au développement de cette pathologie. De plus, la maladie se développe en moyenne entre 50 et 70 ans.

L'origine du développement de cette tumeur est encore confuse. Néanmoins, il semblerait que sa survenue se fasse de façon sporadique, c'est à direqui ne touche que certains individus au sein d'une population sans l'existence d'une "chaîne de transmission" définie. (1)

Ce cancer peut se développer au niveau :
- des voies biliaires intra-hépatiques. Ces voies sont formées de petits canaux (canalicules), des canaux de Herring et des canaux biliaires. Cet ensemble de canaux se réunit pour former un canal commun droite et gauche. Ces derniers sortent du foie pour former à leur tour un canal extra-hépatique commun. Une forme particulière de tumeur touchant la jonction entre les canaux hépatiques droit et gauche se nomme : la tumeur de Klatskin ;
- des voies biliaires extra-hépatiques, formées de la voie biliaires principale et de la voie biliaire accessoire.

Les symptômes associés à ce type de cancer sont différents en fonction des atteintes intra ou extra hépatique. De plus, les manifestations cliniques apparaissent généralement lorsque la maladie est à un stade avancé de son développement.

Il s'agit d'une maladie rare dont l'incidence s'élève à 1 pour 100 000 personnes. (2)

Les symptômes

Les symptômes de la maladie apparaissent à un stade avancé et sont différents en fonction de la localisation de la tumeur.

En effet, dans le cas où la tumeur est extra-hépatique, les symptômes associés sont : (1)
- des manifestations cholestatiques : selles claires, jaunisse, urines foncées, prurit, etc. ;
- des malaises ;
- une perte de poids ;
- une sensation de fatigue et de faiblesse.
Dans le cadre d'une atteinte intra-hépatique, la maladie se définit davantage au travers de malaises et de symptômes abdominaux spécifiques tels que :
- une perte de poids ;
- une anorexie ;
- des douleurs abdominales.
D'autres symptômes peuvent également être associés à la maladie : (2)
- de la fièvre ;
- des démangeaisons ;
- des douleurs dans la partie supérieure droite de l'abdomen.

La maladie se définit en plusieurs stades : (3)
- le stade 1a : le cancer est localisé à l'intérieur des voies biliaires ;
- le stade 1b : le cancer commence à s'étendre et à se propager au travers des vaisseaux lymphatiques ;
- le stade 2 : le cancer commence à se propager au travers des tissus (principalement le foie) et des vaisseaux lymphatiques ;
- le stade 3 : le cancer est présent sous forme métastatique dans la majorité des vaisseaux sanguins et lymphatiques ;
- le stade 4 : le cancer s'étend à l'ensemble des organes.

Les origines de la maladie

La cause exacte du cancer des voies biliaires est, à ce jour, encore inconnue. Néanmoins, les facteurs de risque quant au développement du cholangiocarcinome sont, quant à eux, mieux connus.

Le cancer provient de mutations au sein du support de l'information génétique des cellules : l'ADN.
Ces mutations génétiques au sein des cellules entraînent un développement accru et un accroissement incontrôlé des cellules qui se traduit par la formation d'un amas cellulaire appelé tumeur.

Dans le cas où le cancer n'est pas diagnostiqué à temps et/ou n'est pas traité rapidement, la tumeur peut alors grossir et s’étendre directement à d'autres parties du corps ou via la circulation sanguine. (3)

Le cholangiocarcinome est caractérisé par une tumeur affectant les voies biliaires. Celle-ci se développe généralement lentement et son évolution en état métastatique est lente également.


Par ailleurs, le dépistage de la maladie est souvent réalisé au stade avancé de la tumeur.
La tumeur peut se développer à tout niveau le long du canal biliaire et ainsi bloquer la circulation de la bile.

Les facteurs de risque

Bien que l'origine exacte de la maladie soit, à ce jour, encore méconnue, de nombreux facteurs de risque associés à la maladie sont explicites. C'est le cas notamment de : (2)

  • la présence de kystes au niveau des voies biliaires ;
  • une inflammation chronique des voies biliaires ou du foie ;
  • la cholangite sclérosante primitive et secondaire (inflammation nécrosante des voies biliaires entraînant leur rétrécissement et perturbant la traversée normale de la bile) ;
  • la colite ulcéreuse (maladie inflammatoire chronique du gros intestin) ;
  • un portage chronique de typhoïde (développement de fièvres typhoïdes dont l'origine provient d'un agent infectieux et pouvant se transmettre d'un individu à un autre) ;
  • des infections parasitaires par Opisthochis viverrini et par Clonorchis sinensis ;
  • une exposition au thorotrast (agent de contraste utilisé lors de radiographies au rayons X).

 D'autres facteurs personnels entre également en jeu dans le développement de ce type de tumeur : 

  • l'âge; les personnes âgées de plus de 65 ans ont davantage de risque de développer la maladie ;
  • l'exposition à certains produits chimiques. L'exposition au thorotrast est l'exemple le plus démonstratif. En effet, il a été prouvé qu'une exposition à cet agent chimique largement utilisé dans la radiographie, avant son interdiction dans les années 1960, augmente le risque de développer le cholangiocarcinome. D'autres substances chimiques sont également impliquées dans l'augmentation du risque de développer la maladie, telles que l'amiante ou encore les PCBs (Polychlorobiphényls). La première fut longtemps utilisée en tant que matériau ignifugé dans les secteurs de la construction, du bâtiment ou encore de l'industrie. Les PCBs ont également été souvent sollicités dans l'industrie et le bâtiment. Ces substances chimiques font aujourd'hui l'objet de réglementations strictes ;
  • la présence d'une hépatite B ou C ;
  • la présence d'une cirrhose ;
  • une infection au VIH (Virus de l'Immunodéficience Humaine) ;
  • le diabète de type I et II ;
  • l'obésité ;
  • le tabac.

Prévention et traitement

Différents tests de dépistage du cancer des voies biliaires doivent être réalisés dans le but de poser le diagnostic de la maladie. 

  • l'analyse sanguine est utilisée dans le diagnostic du cholangiocarcinome. En effet, dans le contexte où une tumeur se développe au niveau des voies biliaires, les cellules cancéreuses libèrent certaines substances chimiques caractéristiques et identifiables au travers d'une analyse de sang. Néanmoins, ces marqueurs peuvent également être libérés dans d'autres conditions. La présence de ces substances n'est pas systématiquement liée au développement d'un cancer des voies biliaires ;
  • le scanner des voies biliaires permet l'obtention d'une image de l'intérieur de cette partie du corps afin de détecter les éventuelles anomalies ;
  • la tomographie, permet par le biais d'une série de rayons X du foie d'analyser plus en détails cet organe au travers d'images en 3 dimensions ;
  • l'IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), grâce à un système de champs magnétique et d'ondes radio d'obtenir une image de l'intérieur du foie ;
  • l'endoscopie cholangiopancréatographie rétrograde est un moyen de mettre en évidence des anomalies plus détaillées des voies biliaires ;
  • la cholangiographie transhépatique percutanée est également utilisée pour obtenir un aperçu détaillé de la vésicule biliaire ;
  • la biopsie permet la confirmation du diagnostic.

La plupart des cas de cancer des voies biliaires ne se guérissent pas. Cependant, les traitements de la maladie sont souvent spécifiques aux symptômes.

Le suivi patient se fait grâce à une équipe pluridisciplinaires constituée d'un ensemble de spécialistes (chirurgiens, oncologue, radiologue, infirmières, gastro-entérologue, etc.). (3)

Les traitements proposés dépendent des symptômes ainsi que de l'état d'avancement du cancer.

Aux stades 1 et 2, une intervention chirurgicale est possible pour le renouvellement d'une partie de la vésicule biliaires, des voies biliaires ou du foie.
Au stade 3, les chances de réussite du traitement dépend du niveau d'atteinte des vaisseaux lymphatiques.
Enfin, au stade 4, le taux de réussite du traitement est relativement faible.

Le traitement de la maladie peut se traduire par des interventions chirurgicales permettant le renouvellement des tissus cancéreux : une partie des voies biliaires contenant les cellules cancéreuses, la vésicule biliaire, certains vaisseaux lymphatiques atteints ou encore une partie du foie.
Généralement, entre 20 et 40 % des personnes atteintes et bénéficiant d'interventions chirurgicales survivent 5 ans ou plus après l'opération.

Dans le contexte de douleurs abdominales, de jaunisse, etc., le déblocage des voies biliaires est parfois nécessaire. Ce déblocage est réalisé à l'aide d'un tube fin passé au travers des voies biliaires.

La radiothérapie n'est pas un traitement habituel du cholangiocarcinome, néanmoins elle peut s'avérer efficace dans la diminution des symptômes ainsi que pour limiter la propagation des métastases. Il existe deux types de radiothérapies : la radiothérapie externe et la radiothérapie interne.
Par ailleurs, la radiothérapie peut être à l'origine d'effets secondaires tels que des nausées, des vomissements ou encore une fatigue importante.

La chimiothérapie est également utilisée à des fins similaires à la radiothérapie. Soit pour la diminution des symptômes, afin de limiter la propagation de la tumeur et augmenter l'espérance de vie du sujet atteint. La chimiothérapie et souvent associée à la radiothérapie. Les effets secondaires associés à la chimiothérapies sont également ceux liés à la radiothérapie additionnés d'un perte de cheveux.

Certaines recherches ont mis en évidence les bénéfices associés à la combinaison entre deux médicaments utilisés dans la chimiothérapie (la Cisplatine et la Gemcitabine).

A ce jour, les traitements associés au cancer des voies biliaires ne sont pas aussi efficaces que ceux associés aux autres types de cancer. C'est pourquoi, de nombreuses études se focalisent sur ce type de cancer afin de trouver de meilleurs moyens pour traiter la maladie.

De plus, des recherches quant au développement de thérapies ciblées sont également d'actualité. Il s'agit de médicaments ciblant une étape particulière du développement du cancer.

Fiche créée : juillet 2016
Auteur : Delphine Waquier

Références bibliographiques

(1). FURUSE.J. 2012. Cholangiocarcinome. [En ligne]. http://www.orpha.net/consor/cgi-bin/OC_Exp.php?Lng=FR&Expert=70567. (Consulté le 06.06.2016)/

(2). CHEN.Y-B. Cholangiocarcinoma. [En ligne]. https://www.nlm.nih.gov/medlineplus/ency/article/000291.htm. (Consulté le 06.06.2016).

(3). NHS CHOICES. 2014. Bile duct cancer (Cholangiocarcinoma). [En ligne]. http://www.nhs.uk/conditions/Cancer-of-the-bile-duct/Pages/Introduction.aspx. (Consulté le 06.06.2016).