dermite séborrhéique dermato
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dermite séborrhéique dermato

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 6 ans   | 627

La dermite séborrhéique désigne une maladie cutanée bénigne qui se caractérise par la formation de plaques rouges accompagnées de squames, sortes de pellicules à la surface de la peau. Cette maladie évolue par poussées et peut durer plusieurs années.

Elle est dite « séborrhéique » car elle affecte essentiellement les parties grasses de la peau, telles que le visage, le tronc et les cheveux. Elle n’a aucun caractère de gravité et n’entraîne aucune complication mais s’avère gênante sur le plan esthétique. La prolifération d’une levureserait responsable des plaques rouges. Les traitements reposent sur l’utilisation d’antimycosiques (shampooings, crèmes, lotions).
Elle concerne entre 3 % et 5 % de la population et se manifeste par la création de plaques rouges et des squames de coloration blanche ou jaunâtre.

Les causes de la dermite séborrhéique

À l’heure actuelle, on ne connaît pas avec certitude l’origine de la dermite séborrhéique.
Deux éléments sont en cause : la zone de peau grasse et un champignon (levure) de typeMalassezia furfur (anciennement pitysporum). Mais il ne semble pas que les personnes atteintes souffrent d’un excès de production de sébum.  Les levures de type Malassezia sont présentes sur toutes les peaux, mais certaines personnes semblent y réagir de manière inadaptée, ce qui entraînerait peut-être la dermite séborrhéique. Une autre hypothèse est que les levures transforment le sébum en acides gras libres, qui eux-mêmes seraient source d’une inflammation.

Diagnostic

Les manifestations visibles suffisent au médecin à poser son diagnostic, bien que les lésions présentées s’apparentent quelquefois à celles du psoriasis. Il n’est pas toujours évident de différencier ces deux maladies. On parle d'ailleurs de sébopsoriasis dans les formes profuses de dermite séborrhéique associée à des plaques de psoriasis sur le corps.

Quels sont les symptômes d'une dermite séborrhéique ?

Les symptômes varient légèrement selon la ou les zones touchées :

  • Sur le cuir chevelu (le plus fréquent) : squames blanches, sortes de pellicules visibles sur les vêtements ou les épaules lorsque la personne se coiffe, cuir chevelu rouge,démangeaisons.
  • Sur la peau, il s’agit de plaques rouges qui pèlent. Elles se situent préférentiellement :
    • Sur le visage : dans les sillons nasogéniens (sillons entre le nez et les deux extrémités de la bouche), les ailes du nez, les sourcils, les paupières, derrière les oreilles, et dans le conduit auditif externe. Les plaques se forment généralement de façon symétrique.
    • Sur le tronc, le dos : sur une ligne verticale médiane entre les seins (zone intermammaire), ou bien sur le dos une zone médiane entre les épaules (zone interscapulaire).
    • Sur les zones génitales, les zones pileuses et les plis, par exemple, plis de l’aine.
  • Les démangeaisons : elles sont relativement fréquentes, mais pas systématiques et peuvent être accompagnées de sensations de brûlures.
  • Les lésions sont très inconstantes : elles vont et viennent, souvent déclenchées par un stress, la fatigue ou le surmenage. Et elles sont améliorée par le soleil.

Quels sont les facteurs de risque d'une dermite séborrhéique ?

Elle peut aussi concerner les nourrissons (on parle alors de « croûtes de lait »), et environ 70 % d’entre deux sont concernés avant l’âge de 3 mois.  Il existe une forme étendue qualifiée d’érythrodermie de Leiner-Moussous qui se guérit généralement d’elle-même. Elle reste fréquente chez les enfants (10 % d’entre eux jusqu’à 5 ans). Concernant les adultes, ils sont 4 % à être atteints de dermite séborrhéique. Chez les plus de 65 ans, un quart de la population est atteinte.
Cette maladie est donc plus fréquente aux deux extrémités de la vie, juste après la naissance ou après 65 ans.

Les personnes de plus de 65 ans, celles qui ont la peau grasse, la maladie de Parkinson, qui sont séropositives au VIH ou avec un stade Sida déclaré, les personnes atteintes de trisomie 21, les cancers des voies aérodigestives supérieures, l’alcoolisme, ou encore les médicamentsneuroleptiques. Egalement, le stress et la fatigue sont des facteurs des crises (non de la maladie).

Prévention de la dermite séborrhéique

La prévention de la dermite séborrhéique est difficile. Elle passe par la réduction des facteurs favorisants dans l'hygiène de vie tels que la fatigue, le surmenage, l'alcool...

Sur le plan thérapeutique, la prévention consiste en

  • la réduction du sébum résiduel par une toilette quotidienne des zones touchées avec des produits doux
  • la réduction de la colonisation fongique par l'utilisation dès les premiers signes de produits antifongiques
  • la lutte contre l’inflammation en ne grattant pas ses lésions et en utilisant des cosmétiques hydratants et des soins doux.

Quels sont les traitements de la dermite séborrhéique ?

Il n’existe pas de traitement pouvant éliminer définitivement la dermite séborrhéique qui est une maladie de terrain. Il existera toujours des rechutes ou des poussées. Les traitement sont administrée par voie locale, sous forme de crèmes ou de shampoings. Dans quelques cas graves, le médecin peut avoir recours à des formes par voie orale, mais c’est une situation rare.

Le traitement consiste à utiliser un antimycosique agissant sur les levures, permettant de bloquer les poussées de dermatite séborrhéique. Le médecin tient compte des zones atteintes et de l’évolution de la maladie afin de proposer le traitement le plus approprié.

Sont par exemple utilisés le Ketoconazole, ou le Ciclopirox olamine, ou le pyrithione de zinc.
Le traitement consiste en une application quotidienne ou bi-quotidienne de crème ou d’un shampoing 2 fois par semaine. Puis, une fois la crise passée, un shampoing par semaine, puis toutes les deux semaines pendant 3 mois, ce qui permet un traitement d’entretien..

Les sels de lithium peuvent aussi être utilisés en applications locales sous forme de gels.

Les corticoïdes (cortisone), même s’ils sont très efficaces sur le moment sont à utiliser le moins possible, car ils entraînent d’importants effets indésirables, bien plus gênants que la maladie : dépigmentation, acné, atrophie cutanée persistante et même des rechutes rapides et plus sévères que la poussée de départ… Aussi ne doivent-ils être utilisés que pour une période très courte et seulement en cas de dermite séborrhéique très handicapante en association avec des traitements antimycosiques.

Chez les nourrissons, de l’huile d’amande peut être utilisée pour traiter les croûtes de lait.

L'opinion de notre médecin

Je préviens toujours les patients que leur maladie est chronique et qu'il faut insister sur la suppression des facteurs favorisants : stress si possible, alcool, fatigue... et avoir sous la main un traitement local afin de se traiter dès les premiers signes

J'insiste également sur l'absence d'agression de la peau du visage et du cuir chevelu, en recommandant de laver le visage à l'eau froide ou tiède, avec un produit de toilette doux ou sans savon et les cheveux avec un shampoing pour lavage fréquent afin d'éviter d'avoir les cheveux gras.

Enfin, il n'est pas rare de voir arriver en consultation des patients devenus dépendants des dermocorticoides qu'il est alors difficile de sevrer : l'utilisation des corticoides doit être exceptionnelle et toujours de courte durée, au risque de ne plus pouvoir s'en passer. 

Dr. Ludovic Rousseau, dermatologue