Syndrome de la queue de cheval
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Syndrome de la queue de cheval

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 6 ans   | 540

Le syndrome de la queue de cheval est une atteinte des racines nerveuses du bas du dos. Il est caractérisé par des douleurs et l’apparition de troubles sensitifs, moteurs et génitosphinctériens. Il s’agit d’une urgence médicale qui nécessite une prise en charge immédiate afin d’éviter des séquelles irréversibles.

Le syndrome de la queue de cheval, qu'est-ce que c'est ?

Définition du syndrome de la queue de cheval

Le syndrome de la queue de cheval est un ensemble de troubles survenant lors de la compression des racines nerveuses situées dans le bas du dos. Emergeant de la moelle épinière au niveau des vertèbres lombaires, ces racines nerveuses ont l’aspect d’une queue de cheval. Elles innervent les organes du bassin et les membres inférieurs.

Lorsque les racines nerveuses sont compressées, elles ne parviennent plus à jouer pleinement leur rôle. Des troubles au niveau du bassin et des membres inférieurs apparaissent. Ils se manifestent généralement de manière bilatérale avec une certaine asymétrie. Cela signifie qu’il affecte souvent les deux membres inférieurs, mais le type et l’intensité des symptômes peuvent être différents à gauche et à droite.

Causes du syndrome de la queue de cheval

Le syndrome de la queue de cheval est dû à une compression des racines nerveuses lombaires. Celle-ci a deux causes majeures :

  • une hernie discale, c’est-à-dire une saillie d’un disque intervertébral qui va compresser les nerfs ;
  • une tumeur qui touche généralement le système nerveux.

La hernie discale constitue la cause la plus fréquente du syndrome de la queue de cheval. Lorsqu’il est dû à une tumeur, il peut notamment être la conséquence d’un épendymome. Il s’agit d’une tumeur maligne qui prend naissance dans les cellules de l’épendyme. Ce n’est autre que la membrane tapissant les ventricules cérébraux et le canal central de la moelle épinière.

Dans quelques cas, le syndrome de la queue de cheval peut être provoqué par une sténose du canal lombaire. Il s’agit d’un rétrécissement du canal dans lequel passe les racines nerveuses de la queue de cheval. Le syndrome de la queue de cheval peut aussi parfois être une complication de la spondylodiscite infectieuse, une inflammation d'une ou plusieurs vertèbres et des disques intervertébraux adjacents.

Diagnostic du syndrome de la queue de cheval

Un examen clinique permet de poser un premier diagnostic du syndrome de la queue de cheval. Il doit être rapidement confirmé par des examens d’imagerie médicale pour permettre une prise en charge médicale en urgence. Le diagnostic est généralement validé par imagerie par résonance magnétique (IRM).

Le syndrome de la queue de cheval peut survenir à tout âge chez les hommes et les femmes. Lorsqu’il est secondaire à une hernie discale, il concerne souvent des hommes d’une quarantaine d’années.

Les symptômes du syndrome de la queue de cheval

Le syndrome de la queue de cheval se manifeste par l’apparition de différents troubles.

Douleurs

Des douleurs lombaires apparaissent. On parle généralement de cruralgie (névralgie crurale) et de sciatalgie (névralgie sciatique, ou plus communément sciatique), des douleurs qui s’étendent du bassin aux membres inférieurs.

Les douleurs lombaires s’accompagnent fréquemment de douleurs pelviennes et génitales.

Troubles sensitifs

Une paresthésie des membres inférieurs est souvent constatée. Il s’agit d’un trouble sensitif non douloureux qui se traduit par des sensations de fourmillements, d’engourdissements et de picotements.

Troubles moteurs

La compression des racines nerveuses de la queue de cheval induit des troubles moteurs au niveau des membres inférieurs. Ces derniers peuvent être plus ou moins importants, de l’incapacité à étendre la jambe jusqu’à la paralysie des membres inférieurs dans les cas les plus graves.

Troubles génitosphinctériens

La compression des racines nerveuses de la queue de cheval peut aussi affecter le fonctionnement de l’appareil sphinctérien urinaire et anal.

Plusieurs troubles urinaires peuvent se manifester : des difficultés à uriner comme des mictions impérieuses, des envies urgentes d’uriner pouvant aboutir à une incontinence.

Au niveau anal, la constipation est plus fréquente que l’incontinence fécale.

L’activité sexuelle peut aussi être perturbée avec notamment un dysfonctionnement érectile.

Les traitements du syndrome de la queue de cheval

Dès son diagnostic, le syndrome de la queue de cheval doit être pris en charge en urgence.

Une corticothérapie peut être proposée pour soulager les douleurs. Une intervention neurochirurgicale est généralement organisée pour lever la compression des racines nerveuses. Elle se fait :

  • soit par exérèse de la tumeur ou de la hernie discale ;
  • soit par laminectomie, technique qui consiste à retirer une ou plusieurs lames vertébrales.

L’opération chirurgicale est suivie d’une rééducation fonctionnelle.

Dans certains cas, le traitement du syndrome de la queue de cheval ne passe pas par la chirurgie. Il s’appuie sur :

  • une antibiothérapie lors de causes infectieuses ;
  • une radiothérapie ou chimiothérapie lorsque la tumeur est inaccessible.

Prévenir le syndrome de la queue de cheval

Il est possible de prévenir certaines causes du syndrome de la queue de cheval. Le développement d’une hernie discale peut notamment être évité en maintenant un poids de santé, un mode de vie sain et une bonne posture.

Il est également recommandé d’être vigilant à l’apparition des symptômes du syndrome de la queue de cheval. Au moindre doute, une consultation médicale en urgence est recommandée. Ce syndrome constitue une urgence diagnostique et thérapeutique pour éviter des séquelles irréversibles.

Rédaction : Quentin Nicard, rédacteur scientifique,

Octobre 2018

Références

  • D. A. Bednar, Syndrome de la queue de cheval secondaire à une hernie discale lombaire, JAMC, 2016, p. 42.
  • M. -C. Scheiber-Nogueira, Troubles sexuels et syndrome de la queue-de-cheval, Pelvi-périnéologie, September 2009, Volume 4, Issue 3, pp 191–195.
  • COFER (Collège Français des Enseignants en Rhumatologie), Compression médullaire non traumatique et syndrome de la queue de cheval, www.lecofer.org (Consulté le 02/10/2018).
  • CEN (Collège des Enseignants en Neurologie), Compression médullaire non traumatique et syndrome de la queue de cheval, www.cen-neurologie.fr (Consulté le 02/10/2018).
  • Société canadienne du cancer, Tumeurs au cerveau et à la moelle épinière, www.cancer.ca (Consulté le 02/10/2018)