L’ethmoïdite, ou sinusite ethmoïdale, est une inflammation survenant au niveau des sinus ethmoïdaux. Sa forme aiguë se traduit par l’apparition d’une tuméfaction sur la paupière supérieure au coin de l’oeil. Celle-ci s’accompagne de douleurs et de fièvre. Plus fréquente chez l’enfant que chez l’adulte, l’ethmoïdite aiguë nécessite une prise en charge médicale rapide.
L’ethmoïdite, qu'est-ce que c'est ?
Définition de l’ethmoïdite
L’ethmoïdite est un type de sinusite, c’est-à-dire une inflammation survenant au niveau des muqueuses recouvrant les sinus. Pour rappel, les sinus sont des cavités osseuses localisées au niveau du visage. Il existe différents sinus dont les sinus ethmoïdaux. Ils sont localisés de part et d’autre de l’ethmoïde, os impair et médian situé entre les deux orbites.
L’ethmoïdite, ou sinusite ethmoïdale, est une inflammation des sinus ethmoïdaux. Elle peut se manifester de façon :
- unilatérale ou bilatérale ;
- isolée ou associée à l’atteinte d’autres sinus ;
- chronique ou aiguë.
Causes de l’ethmoïdite
L’ethmoïdite est provoquée par une infection microbienne. Il s’agit le plus souvent d’infections bactériennes. Les germes en cause sont notamment :
- Streptococcus pneumoniae ou pneumocoque ;
- Staphylococcus aureus ou staphylocoque doré ;
- Haemophilus influenzae.
Diagnostic de l’ethmoïdite
Il s’appuie dans premier temps sur un examen clinique. Plusieurs examens complémentaires peuvent ensuite être réalisés à la demande du professionnel de santé :
- des examens d’imagerie médicale, notamment par scanner ou imagerie par résonance magnétique (IRM) ;
- des prélèvements bactériologiques.
Ces examens complémentaires permettent de confirmer le diagnostic de l’ethmoïdite, d’identifier la souche pathogène en cause et/ou de rechercher des complications. Si des complications sont constatées, une hospitalisation est nécessaire.
L’ethmoïdite aiguë est plus fréquente chez l’enfant. Elle apparait le plus souvent vers 2 à 3 ans.
Les symptômes de l’ethmoïdite
Œdème au niveau de la paupière
L’ethmoïdite aiguë provoque une tuméfaction inflammatoire de la région orbitaire. En d’autres termes, un œdème douloureux apparaît sur la paupière supérieure dans le coin interne de l’oeil. Cet œdème s’accompagne d’une fièvre élevée. On parle d’ethmoïdite œdémateuse.
Accumulation de pus au niveau de l’œil
Après la forme œdémateuse, une forme collectée peut survenir. Du pus se collecte au niveau de l’orbite de l’oeil. Les yeux ont tendance à être exorbités et douloureux.
Risque de complications intra-orbitaires
En l’absence d’une prise en charge adéquate, des complications intra-orbitaires peuvent survenir :
- une myriade paralytique qui correspond à une dilatation des pupilles par paralysie du nerf oculomoteur ;
- une anesthésie cornéenne qui est une perte de sensibilité de la cornée ;
- une ophtalmoplégie, c'est-à-dire une paralysie partielle ou complète des mouvements de l’oeil.
Risque de complications intracrâniennes
Des complications intracrâniennes peuvent également se manifester :
- une fièvre oscillante avec frissons ;
- un syndrome méningé qui est notamment caractérisé par des céphalées intenses, une raideur de la nuque et des vomissements.
Les traitements de l’ethmoïdite
Dans la majorité des cas d’ethmoïdite aiguë, un traitement antibiotique est prescrit. Il vise à combattre l’infection à l’origine de la réaction inflammatoire. Un contrôle clinique est généralement réalisé 48 heures après le début du traitement.
En cas de complications, une hospitalisation est nécessaire pour la mise en place d’une antibiothérapie parentérale à large spectre. Elle peut s’accompagner d’une corticothérapie pour soulager les douleurs. Un drainage chirurgical peut aussi pratiqué pour retirer l’abcès formé.
Prévenir l’ethmoïdite
Les ethmoïdites peuvent être provoquées par des infections à pneumocoques ou à Haemophilus influenzae de type B. Ces infections peuvent être évitées par la vaccination du nourrisson.
La prévention des complications liées aux ethmoïdites passe par une prise en charge précoce. Au moindre signe évocateur, une consultation médicale en urgence est recommandée.
Rédaction : Quentin Nicard, rédacteur scientifique,
Octobre 2018
Références
- G Moulin, et al., Imagerie des sinusites chroniques de l’adulte, Journal de radiologie, Vol 84, N° 7-8, Juillet 2003, pp. 901-919.
- G. Chéron, Urgences pédiatriques - Campus, Elsevier Health Sciences, Sept. 2018, 992 pages.
- Collège Français d'ORL et de Chirurgie Cervico-faciale, Item 90 : Infections nasosinusiennes de l’enfant et de l'adulte, campus.cerimes.fr (Consulté le 21/10/2018).
- Société Française d'ORL et CFC, Recommandation pour la pratique clinique - Rhinosinusites infectieuses aiguës, www.orlfrance.org (Consulté le 21/10/2018).