Maux de tête, règles douloureuses et rage de dents sont des douleurs qui nous font régulièrement souffrir. Pour les soulager, nous avons pris l'habitude de consommer des antalgiques (aspirine, Doliprane®, Advil®â€¦), sans forcément bien les connaître. Prendre des médicaments sans prescription demande pourtant plus de précautions d'emploi. Comment lutter soi-même contre la douleur ? PasseportSanté vous fait part des recommandations de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament française (ASNM).
lus de 80% des européens disent être confrontés, à titre personnel ou familial, à la douleur au moins une fois par mois1. Un chiffre qui légitime le passage en 2008 de certains antalgiques devant le comptoir despharmacies françaises. Et quand on sait que les français consomment chaque année près de deux boîtes de ces médicaments disponibles sans ordonnance, la question de leur bonne utilisation se pose.
Lorsqu’on choisit de prendre un médicament sans avis médical, on manque parfois d’informations pour ne pas mettre sa santé en danger.
La première étape consiste à savoir s’il est prudent de ne pas consulter son médecin. Pour quelles douleurs peut-on prendre un antalgique sans risques ? La douleur ressentie est-elle le signal d’alarme d’une maladie plus grave ?
Toutes les douleurs ne se ressemblent pas… les médicaments qui leur font face non plus ! Apprenez à choisir l’antalgique le plus adapté à votre situation : celui qui combat au mieux votre type de douleur tout en étant le moins risqué pour votre santé.
Une fois l’antalgique choisi, encore faut-il bien le prendre ! Un médicament est une substance active : une dose trop importante peut être source de complications. Quelle dose journalière ne faut-il pas dépasser ? Après combien de temps peut-on reprendre un comprimé ?Paracétamol, aspirine ou ibuprofène : à chaque antalgique ses conseils d’utilisation.
Avant de prendre un médicament : bien identifier sa douleur
La douleur est une « expérience sensorielle et émotionnelle désagréable1 » que nous aimerions ne pas connaître. Mais si on souhaite la voir cesser au plus vite, sa fonction vitale de « signal d’alarme » ne doit pas être ignorée.
Certaines douleurs sont d’intensité faible à modérée et traduisent une agression facilement identifiable : ce sont des candidates parfaites à l’automédication. D’autres peuvent au contraire être symptomatiques d’une maladie plus grave et doivent faire l’objet d’uneconsultation.
Pour quelles douleurs consulter ?
Ne prenez pas en charge vous-même votre douleur lorsque celle-ci :
- est intense et laisse soupçonner une maladie grave
- survient de manière brutale et inattendue, comme une douleur « serrant » la poitrine violemment.
- revient de manière répétitive sans causes apparentes. La douleur doit être isolée et céder à un traitement adéquat.
- s’accompagne d’autres signes tels qu’un état de malaise général, une forte fièvre, un gonflement inhabituel de la zone douloureuse, une diminution de la force dans un membre…
Contre-indications absolues :
Ne prenez pas un traitement sans avis médical si vous êtes atteint d’une maladie grave desreins du foie ou du coeur ! De même, un risque connu de saignement (maladie hémorragique, prise d’un traitement anticoagulant) constitue une contre-indication absolue à la prise d’antalgiques en automédication.
Quand consulter ?
Certaines situations doivent vous amener à prendre rendez-vous avec votre médecin afin d’adapter votre traitement :
- si la douleur persiste plus de 5 jours
- si la fièvre dure depuis plus de 6 jours
- si les symptômes s’aggravent
- si le traitement antalgique vous semble insuffisamment efficace
- si la douleur vous réveille la nuit
Paracétamol, ibuprofène ou aspirine... lequel choisir ?
ace au grand nombre d’antalgiques disponibles sans ordonnance en pharmacie, le choix est complexe. S’ils suppriment ou diminuent tous la douleur en bloquant l’influx nerveux qui témoigne de l’agression, chacun le fait à sa façon. Pour calmer au mieux sa douleur sans prendre de risques, on choisira son traitement en fonction de son type de douleur et de son état de santé.
Les antalgiques disponibles sans prescription appartiennent à deux familles de médicaments. La première comprend les médicaments à base de paracétamol (= acétaminophène), commercialisés sous les noms de Doliprane®, Dafalgan®, Efferalgan® etc. La seconde se compose quand à elle de médicaments possédant des propriétés anti-inflammatoires, regroupés sous le nom « d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) ». On y retrouve l’ibuprofène (Advil®, Nurofen®, Motrin® etc) ainsi que le plus connu des analgésiques : l’aspirine (= acide acétylsalicylique).
Paracétamol, aspirine et ibuprofène sont présents en pharmacie sous des formes diverses (gélules, comprimés effervescents, gels, suppositoires…) adaptées à toutes les situations. Ces médicaments peuvent également être associés à d’autres substances actives (caféine, vitamine C), afin d’obtenir une synergie d’action positive. L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) recommande de privilégier les spécialités simples, c’est-à-dire ne comportant qu’une seule molécule afin de réduire le risque d’effets indésirables.
Choisir la sécurité
Il est conseillé de privilégier le paracétamol car il fait céder douleur et fièvre, tout en présentant moins de risques pour la santé que les autres classes d’antalgiques. Si tous les médicaments possèdent des effets indésirables (allergies, toxicité hépatique…), ceux du paracétamol sont exceptionnels. On le préfère donc à ses cousins, les AINS, qui demandent plus de précautions d’emploi.
Lutter contre l’inflammation
Les AINS (aspirine et ibuprofène) sont à privilégier pour toutes les douleurs à forte composante inflammatoire. On peut évoquer à titre d’exemple les maux de dos, les abcès dentaires ainsi que certaines douleurs articulaires ou pathologies de la sphère ORL (angines, otite et sinusites…). Attention, prendre un AINS n’est pas anodin : respectez la posologie et ne dépassez pas les 5 jours de traitement.
Conseils préliminaires
Les médicaments sont des substances actives qui peuvent vite se transformer en poisonlorsque qu’on en consomme en trop grande quantité. Afin de se prémunir contre lescomplications dues à un surdosage, il faudra respecter :
- la posologie
- un intervalle de temps suffisant entre deux prises
- la dose maximale quotidienne.
De même, il est primordial de ne pas associer ou alterner les antalgiques de composition différente, sauf si votre médecin vous le prescrit.
Si le traitement antalgique que vous avez choisi n’est pas rapidement efficace et que la douleur persiste, consultez votre médecin traitant. L’organisme garde en mémoire la douleur, qui au bout d’un certain temps peut devenir chronique.
Avant de prendre un comprimé, avez-vous essayé de soulager votre douleur naturellement ? Les traumatismes bénins (entorses, contusions..) sont particulièrement sensibles à l’application de poches de glace, qui diminuent l’oedème. Quand aux douleurs musculaires (lombalgies, contraction du muscle utérin pendant les règles) elles peuvent être calmées par la chaleur.
Prendre le réflexe d’utiliser bouillote et poches de glace peut vous éviter une visite en urgence chez votre pharmacien !
Paracétamol
- Noms commercial : Doliprane®, Dafalgan®, Efferalgan®...
- Contre-indications : Ne pas prendre ce médicament :
si vous souffrez d’une maladie grave du foie ;
si vous êtes allergique au paracétamol
- Grossesse : le paracétamol peut être utilisé tout au long de la grossesse et de l’allaitement aux doses recommandées
- Consultez votre médecin :
avant de prendre du paracétamol : si vous souffrez d’une maladie du foie, des reins, de surconsommation d’alcool, de malnutrition ou de déshydratation.
si la douleur s’aggrave, persiste plus de 5 jours ou si la fièvre dure depuis plus de 3 jours alors que vous prenez du paracétamol
- Délai d’action : entre 30 min et 1h selon la forme. Les comprimés effervescents ou à sucer agissent plus vite que les gélules.
- Posologie : de 500 mg à 1g
- Intervalle entre deux prises : au moins 4h chez l’adulte, 6h chez l’enfant
- Dose maximale : il n’est généralement pas nécessaire de dépasser 3 g/j. En cas de douleurs plus intenses, la dose peut être augmentée à 4 g/j (sauf cas particuliers énumérés ci-dessus pour lesquels une consultation médicale est nécessaire). Un surdosage en paracétamolpeut endommager de manière irréversible le foie.
lbuprofène
- Noms commercial : Advil®, Nurofen®, Motrin®…
- Contre-indications : ne pas prendre ce médicament :
Si vous souffrez de problèmes digestifs (ulcère de l’estomac, pathologies du duodénum)
Si vous souffrez d’une maladie grave du foie, des reins ou du coeur
En cas d’allergie connue aux AINS ou à l’aspirine
- Grossesse : ne pas utiliser à partir du début du 6ème mois de grossesse. Si vous êtes enceinte ou si vous allaitez, ne prenez pas de vous-même un AINS avant de demander conseil à votre médecin ou votre pharmacien
- Consultez un médecin :
Avant de prendre de l'ibuprofène : si vous prenez un traitement anticoagulant, en cas d’antécédents d’asthme ou si vous suspectez d’être atteint de varicelle.
Au cours du traitement : en cas de rejet de sang par la bouche, présence de sang dans les selles, selles très nauséabondes et colorées en noire (signant une hémorragie gastro-intestinale), arrêtez le traitement et contactez immédiatement un médecin ou service médical d’urgence.
En cas d’éruptions cutanées ou de difficultés à respirer (risque d’allergie), arrêtez votre traitement et consultez votre médecin traitant. Faites de même si vous avez des vertiges, des maux de tête et bourdonnements d’oreilles sous aspirine (signes d’un surdosage).
En cas de troubles de la vue.
Si la douleur s’aggrave ou persiste plus de 5 jours ou si la fièvre dure depuis plus de 3 jours alors que vous prenez un AINS
Ibuprofène :
- Contre-indication : ne pas prendre d’ibuprofène si vus souffrez de lupus érythémateux disséminé
- Posologie : 200 mg ou 400 mg par prise
- Intervalle entre deux prises : 6 h
- Dose maximale : 1 200 mg/j
Kétoprofène
- Posologie : 25mg par prise
- Intervalle entre deux prises : 6 h
- Dose maximale : 75 mg/j
Naproxène
- Posologie : 220 mg par prise
- Intervalle entre deux prises : 6 h
- Dose maximale : 660 mg/j
Aspirine
Nom commercial : Aspirine UPSA®, Aspegic®, Kardegic® …
- Mise en garde : si votre médecin vous a prescrit un traitement à base d’aspirine à faible dose (moins de 300 mg) en prévention de troubles circulatoires (accidentscardiovasculaires), demandez un avis médical avant de prendre de vous-même de l’aspirine pour soulager vos douleurs.
- Risque hémorragique : L’aspirine augmente les risques de saignement et ce à partir de faibles doses. Ce risque hémorragique est maintenu jusqu'à plusieurs jours après la prise d’aspirine. Si vous prenez de l’aspirine, pensez à prévenir votre médecin traitant et votre dentiste, lorsqu’un geste chirurgical même minime est envisagé. De même, l’aspirine ne doit pas être utilisée pour calmer les règles douloureuses.
- Contre-indications : ne pas prendre ce médicament :
Si vous souffrez de problèmes digestifs (ulcère de l’estomac, pathologies du duodénum)
Si vous souffrez d’une maladie grave du foie, des reins ou du coeur
En cas d’allergie connue aux AINS ou à l’aspirine
- Grossesse : ne pas utiliser à partir du début du 6ème mois de grossesse. Si vous êtes enceinte ou si vous allaitez, ne prenez pas de vous-même un AINS avant de demander conseil à votre médecin ou votre pharmacien
- Consultez un médecin :
Avant de prendre de l'aspirine : si vous prenez un traitement anticoagulant, en cas d’antécédents d’asthme ou si vous suspectez d’être atteint de varicelle.
Au cours du traitement : en cas de rejet de sang par la bouche, présence de sang dans les selles, selles très nauséabondes et colorées en noire (signant une hémorragie gastro-intestinale), arrêtez le traitement et contactez immédiatement un médecin ou service médical d’urgence.
En cas d’éruptions cutanées ou de difficultés à respirer (risque d’allergie), arrêtez votre traitement et consultez votre médecin traitant. Faites de même si vous avez des vertiges, des maux de tête et bourdonnements d’oreilles sous aspirine (signes d’un surdosage).
En cas de troubles de la vue.
Si la douleur s’aggrave ou persiste plus de 5 jours ou si la fièvre dure depuis plus de 3 jours alors que vous prenez un AINS
- Interactions médicamenteuses : Association contre-indiquée avec les médicaments anticoagulants AVK (anti-vitamine K) et le méthotrexate. Association déconseillée avec les autres AINS, l’héparine, autres antiagrégants plaquettaires et stérilets (à forte dose).
- Posologie : de 500 mg à 1g
- Intervalle entre 2 prises : 4h
- Dose maximale : 3g/j ou 2g/j chez le sujet âgé.