Qu'est-ce que c'est ?
L’emphysème pulmonaire est une maladie chronique évolutive des poumons, causée principalement par le tabagisme actif et passif et l'exposition à la pollution atmosphérique. Elle se caractérise par l’irritation des alvéoles, les petites poches d’air des poumons, entraînant des difficultés respiratoires. Les dommages aux poumons sont incurables et engagent le pronostic vital, les traitements ne pouvant que ralentir la progression de la maladie. L’emphysème pulmonaire et la bronchite chronique sont aujourd’hui désignés comme des bronchopneumopathies chroniques obstructives, connues sous l'acronyme BPCO. Ces maladies ont coûté la vie à 3 millions de personnes de par le monde sur l'année 2012, soit 6 % des décès toutes causes confondues. (1) En France en 2000, 1,7 million de personnes étaient atteintes, soit 4,1 % de la population totale et 7,5 % des plus de 40 ans.
Les symptômes
Les symptômes de l'emphysème pulmonaire les plus courants, et plus généralement des bronchopneumopathies chroniques obstructives, sont un essoufflement lors d’activités quotidiennes (une dyspnée), une sensation de manquer d’air et d’oppression au niveau de la poitrine, une respiration sifflante, une toux chronique accompagnée d’expectorations de grande quantité de mucus, une décoloration bleuâtre des lèvres et du lit des ongles. Les symptômes n’apparaissent souvent que lorsque la maladie est à un stade avancé, retardant ainsi la mise en œuvre d’un traitement et compromettant ainsi le diagnostic.
Les origines de la maladie
Dans les poumons, les bronches se ramifient en milliers de tubes plus minces appelés bronchioles qui se terminent elles-mêmes par des grappes de minuscules poches d'air, les alvéoles. Lorsque l'air atteint ces alvéoles, de l'oxygène passe dans le sang au travers de leurs parois irriguées en petits vaisseaux sanguins appelés capillaires. Dans le même temps, du dioxyde de carbone passe des capillaires aux alvéoles. C'est l'échange de gaz. L’emphysème pulmonaire se caractérise par la destruction progressive des alvéoles pulmonaires qui permettent cet échange gazeux lors de la respiration.
Les facteurs de risque
Le tabagisme, actif et passif, explique à lui seul plus de 80 % des cas de BPCO. (2) L’exposition régulière à un air de mauvaise qualité est l’autre grand facteur de risque exogène : la pollution atmosphérique dans les grands centres urbains, la présence de produits toxiques, de poussières et de gaz dans l’air sur le lieu de travail (fonderie, sidérurgie, bâtiment & Travaux publics…) et de fumée dans les habitats insalubres. Notons enfin que, le tabagisme des femmes ayant rattrapé celui des hommes, cette maladie touche aujourd’hui également les deux sexes.
Il existe aussi des facteurs de risques endogènes à l’emphysème pulmonaire : des infections fréquentes des voies respiratoires inférieures au cours de l’enfance, ainsi qu’une prédisposition génétique héréditaire et rare, causant un déficit en protéines alpha-1-antitrypsine (AAT).
Prévention et traitement
Un examen de la fonction pulmonaire (au moyen d’une spirométrie), une radiographie thoracique et des analyses de sang permettent d’évaluer les dommages causés aux poumons. Ceux-ci sont irréversibles, car il n’existe pas de traitement curatif à ce jour. Mais le traitement des symptômes peut les atténuer et ralentir la progression de la maladie.
Il comprend la prise de bronchodilatateurs (avec un inhalateur) pour ouvrir les voies respiratoires et la prise de médicaments stéroïdes pour lutter contre leur inflammation. Le traitement doit aussi inclure un ensemble d’éléments destinés à améliorer l’état de santé général du malade et à adopter une hygiène de vie irréprochable, passant impérativement par l’arrêt du tabagisme, mais aussi l’adoption d’un régime alimentaire équilibré, le maintien d’un poids de forme et la limitation de l’exposition au stress. La rééducation pulmonaire par kinésithérapie et l’oxygénothérapie peuvent aussi être prescrites. En dernier recours, la chirurgie peut intervenir, par bullectomie, réduction du volume pulmonaire et transplantation pulmonaire.
Fiche créée : juillet 2016
Auteur : Yves CambraiRéférences bibliographiques
Notes :
1. Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Organisation mondiale de la santé, Aide-mémoire N°315, mars 2015 [http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs315/fr/]
2. Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). [http://www.inserm.fr/thematiques/physiopathologie-metabolisme-nutrition/dossiers-d-information/bronchopneumopathie-chronique-obstructive-bpco]
Références :
Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Organisation mondiale de la santé, Aide-mémoire N°315, mars 2015. [http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs315/fr/]
Mal H. et al. Emphysème pulmonaire : évolution des concepts. Médecine/sciences, n° 6-7, vol. 15, juin-juillet 1999, pages 833-41. [http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/1440/1999_6-7_833.pdf?sequence=2]
National Institutes of Health. [http://www.nhlbi.nih.gov/health/health-topics/topics/copd/]
American lung association. [http://www.lung.org/lung-health-and-diseases/lung-disease-lookup/copd/?referrer=http://www.cdc.gov/copd/index.html]