Qu'est-ce que c'est ?
La brucellose est une anthropozoonose, c'est à dire une maladie qui se transmet de l'animal vers l’Homme, le plus souvent via la consommation de lait non-pasteurisé. On l’appelle communément fièvre méditerranéenne, de Gibraltar, de Malte, ou encore fièvre ondulante. Cette maladie, due à une bactérie du genre Brucella, peut être bénigne et spontanément résolutive, ou sévère et chronique. Dans sa forme chronique, la maladie peut durer plusieurs années et entraîner de graves conséquences neurologiques et cardiaques. Elle n’entraîne la mort que dans de rares cas, même en l’absence de traitement antibiotique. Un demi-million de personnes seraient infectées chaque année dans le monde, mais très peu dans les pays développés. De 2011 à 2015, entre 16 et 32 cas de brucellose humaine ont été déclarés chaque année en France (1).
Les symptômes
La durée d’incubation varie d’une semaine à plusieurs mois. La maladie se déclare par une phase de syndrome grippal banal, caractérisée par des maux de tête et de la fièvre, de la fatigue, une sensation de malaise. Des douleurs ostéo-articulaires et de l'arthrite apparaissent lors d’une seconde phase. La personne infectée peut souffrir d’anorexie entraînant une perte de poids.
La maladie peut évoluer vers une forme chronique, touchant au fil des années tous les organes, entraînant de graves conséquences neurologiques et cardiaques et, dans de rares cas, la mort.
Il est à noter cependant que la maladie ne s'accompagne pas systématiquement de symptômes.
La brucellose pourrait également jouer un rôle dans l’apparition du syndrome de fatigue chronique (SFC), dont les causes exactes restent inconnues.
Les origines de la maladie
La brucellose est causée par des bactéries du genre Brucella, un petit coccobacille Gram-négatif. Brucella comprend six espèces, donc quatre sont infectieuses pour l'homme : B. abortus bovis, B. suis, B. canis et B. melitensis. Cette dernière est la plus pathogène, la plus invasive et la plus répandue.
Les facteurs de risque
Si on la trouve partout dans le monde, la brucellose est surtout présente dans des régions dépourvues de programmes de veille sanitaire du bassin méditerranéen, du Moyen-Orient, de l’Amérique centrale et du sud, de l’Afrique et de l’Asie. Les risques pour les humains sont directement liés à l’état sanitaire des troupeaux d’élevage :
- Dans les régions pauvres du monde où l'incidence de la brucellose animale est forte, les populations défavorisées qui pratiquent les métiers de l’élevage de chèvres, de vaches, de moutons, de chameaux…, sont particulièrement exposées.
- Dans les pays développés, l’incidence de la maladie humaine a fortement diminué ces dernières décennies grâce à la mise en place de politiques sanitaires efficaces appliquée en santé animale ainsi qu’à la généralisation de la pasteurisation du lait.
Dans les pays où la brucellose a quasi disparue, comme la France, les très rares cas observés sont presque toujours importés par des personnes de retour de voyage dans une zone endémique. Notons que les laborantins sont aussi exposés via les prélèvements sur des patients atteints par la maladie.
Transmission
Les bactéries responsables de la brucellose sont transmises le plus souvent par la consommation de produits laitiers non pasteurisés et - plus rarement - par la consommation de viande mal cuite. La brucellose se transmet également par le contact direct avec des animaux infectés, des carcasses, des placentas ou des fœtus avortés. Enfin, la brucellose est susceptible de se transmettre par inhalation, ce qui fait de ses bactéries des agents possibles de bioterrorisme.
Prévention et traitement
Des traitements antibiotiques spécifiques sont recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour combattre la brucellose. Mais aucun vaccin n’est disponible à ce jour.
La guérison peut prendre de quelques semaines à plusieurs mois, en fonction du stade et de la gravité de la maladie. En revanche, il n’existe pas de recommandation officielle de l’OMS pour traiter les brucelloses chroniques.
Si les antibiotiques actuellement utilisés sont encore efficaces, certaines souches commencent à développer une résistance à ces traitements, préviennent des chercheurs français. Ainsi, les équipes de Jean-Yves Winum de l'Institut des biomolécules Max Mousseron (IBMM) et de Stephan Köhler du Centre d'étude d'agents Pathogènes et Biotechnologie pour la Santé (CPBS), ont démontré qu’il est possible d’inhiber la prolifération dans la cellule infectée du bacille responsable de la maladie (2).
Fiche créée : juillet 2016
Auteur : Yves CambraiRéférences bibliographiques
Notes
1. Données épidémiologiques de l’Institut de veille sanitaire (InVS).
2. Köhler S. et Winum J.Y. How to deal with a problem like Brucella. Organic and biomolecular chemistry, avril 2011.
Références
MAILLES A. et Vaillant V. Etude sur les brucelloses humaines en France métropolitaine, 2002 – 2004. InVS, janvier 2007, 57 pages. Téléchargeable au format PDF.
HASANJANI ROUSHAN M. R. Human brucellosis: An overview. Caspian Journal of Internal Medicine, juillet 2015.
Autres sources
Dossiers thématiques consacrés à la Brucellose sur les sites institutionnels suivants :
Centers for Disease Control and Prevention (CDC) [http://www.cdc.gov/brucellosis/]
Santé publique France [http://www.invs.sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Zoonoses/Brucellose/]