L’angiocholite correspond à une inflammation au niveau de la paroi des voies biliaires. Elle est généralement due à la présence de calculs biliaires. L’angiocholite aiguë nécessite une prise en charge médicale rapide.
Qu’est-ce que l’angiocholite ?
L’angiocholite est une inflammation aiguë qui se manifeste au niveau de la paroi des voies biliaires.
Quelle est la cause de l’angiocholite aiguë ?
L’angiocholite survient en réaction à une infection de la bile, liquide biologique de couleur jaune impliqué dans la digestion. Les germes responsables de cette infection sont des bactéries dont :
- certaines souches pathogènes d’Escherichia coli ;
- des bactéries pathogènes Streptococcus faecalis ;
- des bactéries pathogènes Bacteroides fragilis.
L’infection de la bile fait généralement suite à la présence d’un obstacle au niveau de la voie biliaire principale. Cette obstruction est souvent liée à une lithiase de la voie biliaire principale avec la présence de lithiases biliaires, aussi nommés calculs biliaires. Composés généralement de cholestérol cristallisé, ces derniers perturbent l’écoulement de la bile et favorisent le développement de bactéries au niveau de la paroi des voies biliaires. La présence de calculs biliaires est impliquée dans près de 90% des cas d’angiocholite.
Dans une minorité de cas, l’angiocholite peut également être une conséquence ou une complication qui fait suite à :
- la présence d’un obstacle tumoral, notamment lors d’un cancer des voies biliaires ou d’un cancer du pancréas ;
- une infection parasitaire comme l’ascaris, la douve ou la vésicule hydatique ;
- une opération chirurgicale menée au niveau des voies biliaires ;
- un cathétérisme des voies biliaires, un examen des voies biliaires ;
- une sphinctérotomie endoscopique biliaire, section d’un sphincter au niveau des voies biliaires par endoscopie.
Qui est concerné ?
L’angiocholite touche essentiellement des personnes présentant des lithiases biliaires. Il existe plusieurs facteurs de risque à la formation de calculs biliaires dont l’âge, l’obésité, les maladies affectant l’iléon, les résections de l’iléon et la prise de certains médicaments.
Quel est le risque de complication ?
Bien que l’évolution d’une angiocholite soit variable, cette inflammation peut être à l’origine de complications graves. L’angiocholite aiguë peut notamment provoquer :
- la formation d’un abcès au niveau du foie ;
- la survenue d’une septicémie ;
- une insuffisance rénale aiguë.
Une prise en charge médicale en urgence est nécessaire pour limiter le risque de complications.
Quels sont les symptômes de l’angiocholite aiguë ?
L’angiocholite est caractérisée par la survenue de trois symptômes, dans un ordre chronologique bien précis :
- une douleur abdominale, qui est similaire à celle de la colique hépatique ;
- une fièvre brutale et élevée, située généralement entre 39 et 41 °C, qui apparaît peu après la douleur, s’accompagne de frissons et perdure de quelques heures à quelques jours ;
- un ictère, ou jaunisse, qui se manifeste un à deux jours après les premiers symptômes.
Dans les formes les plus graves, l’angiocholite peut également être accompagnée d’un syndrome confusionnel et de troubles de la conscience.
Comment prévenir une angiocholite ?
La prévention de l’inflammation passe par la prévention du développement de lithiases biliaires, causes principales de l’angiocholite. Pour cela, il convient de limiter les facteurs augmentant le risque de calculs biliaires. Il est notamment recommandé d’adopter une hygiène de vie saine, avec une alimentation équilibrée et la pratique régulière d’une activité physique.
Comment traiter l’angiocholite ?
Une angiocholite aiguë nécessite une prise en charge médicale en urgence. Le traitement de l’inflammation consiste à éliminer les agents infectieux et à traiter l’origine de l’infection.
Pour traiter l’infection de la bile, un traitement antibiotique est généralement administré par voie intraveineuse.
Si l’infection est due à la présence de calculs biliaires, ces derniers peuvent êtres retiré par :
- une cholécystectomie, traitement chirurgical qui consiste à retirer la vésicule biliaire ;
- un nettoyage des voies biliaires ;
- une sphinctérotomie endoscopique biliaire, section d’un sphincter au niveau des voies biliaires par endoscopie.
Rédaction : Quentin Nicard, journaliste scientifique
Août 2017Références
Références
- BP Gallix et al., Une angiocholite : comment la reconnaître ? Quelles conduites à tenir ?, Journal de radiologie, Avril 2006, Volume 87, Numéro 4-C2 - Pages 430-440.
- J. Frexinos et L. Buscail, Angiocholite, Hépato-gastro-entérologie proctologie : Pour le praticien, Elsevier Masson, 2004 - 713 pages.
- SNFGE (Société savante des maladies et cancers de l’appareil digestif), Angiocholite et cholécystite (infection des voies biliaires), www.snfge.org [Consulté le 17 août 2017].
- SNFGE (Société savante des maladies et cancers de l’appareil digestif), Calcul biliaire (lithiase), www.snfge.org [Consulté le 17 août 2017].
- Centre hépato-biliaire Paul Brousse, La Lithiase Biliaire, www.centre-hepato-biliaire.org, [Consulté le 17 août 2017].