L’occlusion dentaire est la façon dont les dents supérieures « s’engrènent » avec les dents inférieures. On peut ainsi dire qu’il s’agit de l’ensemble des contacts intervenant entre les dents antagonistes. Ces contacts sont appelés « contacts d’intercuspidie » car la face masticatrice de chaque dent est composé de sillons et de cuspides, sorte de protubérance que l’on trouve au sommet.
Occlusion normale
L’occlusion « normale » correspond à la position d’ « intercuspidie maximale », autrement dit la position où les cuspides des dents empêchent une plus grande fermeture des dents. Cette position est furtive dans les conditions naturelles : on la retrouve notamment durant un bref instant à chaque déglutition salivaire (estimé à 1 par minute).
En position d’intercuspidie maximale, les dents du bas sont idéalement recouvertes par celles du haut sur le tiers ou le quart de leur hauteur. Les molaires et prémolaires, quant à elles, s’empilent.
Cette position constitue la position occlusale de référence, mais elle ne doit pas être confondue avec la « relation centrée » qui constitue la position articulaire de référence. Cette dernière est importante car elle permet de disposer d’une position mandibulaire de référence indépendante des dents (celles-ci peuvent en effet tomber avec l’âge). Malheureusement, cette référence est sujette à controverse, notamment parce qu’elle repose davantage sur l’expérience clinique plutôt que sur les arguments scientifiques, et déchire de nombreuses écoles de dentisterie1. Elle ne correspond d’ailleurs pas toujours exactement avec la position occlusale de référence.
La classification d'Angle de l'occlusion
Bien que datant du XIXème siècle, la classification d’Angle qui porte le nom de son concepteur est toujours utilisée par les orthodontistes. On y dénombre 3 classes différentes de cas d’occlusion :
- La Classe 1, qui est la situation normale. Les dents du bas sont bien décalées, en arrière de celles du haut, d’une demi-cuspide.
- La Classe 2, qui est une situation anormale. Les dents du bas sont trop décalées en arrière, d’une cuspide complète.
- La Classe 2, qui est une autre situation anormale. Les dents du bas sont trop avancées par rapport à celles du haut. Cela induit généralement une prognathie et une occlusion inversée.
Cette classification est toujours utile, mais elle a le défaut de ne pas prendre en compte les défauts d’occlusion dans le sens vertical et le sens latéral.
Les malocclusions
Il existe plusieurs types de malocclusions selon le sens que l’on considère (vertical ou d’avant en arrière, par exemple).
Supraclusie incisive. Les incisives du haut recouvrent trop les incisives du bas.
Infraclusie incisive. Les incisives du haut ne recouvrent pas assez celles du bas. Si elle est trop marquée, on constate une béance.
Supraclusie molaire. Les molaires sont trop sorties.
Infraclusie molaire. Les molaires ne se touchent pas.
Hiatus. Les incisives supérieures sont trop en avant des incisives inférieures.
Occlusion croisée. Les dents du bas recouvrent celles du haut.
Les facteurs de risque de malocclusion
Les extractions (édentations) sauvages ou/et non compensées. La perte d’une dent, extraite par un dentiste ou pas, non remplacée, entraîne des perturbations très fâcheuses sur l’ensemble du système dentaire. Son absence va entraîner un véritable déséquilibre des forces et va perturber petit à petit l’occlusion. Ainsi, une dent qui perd son antagoniste va chercher le contact occlusal et, déstabilisée, va évoluer librement dans l’espace qui lui est à présent offert. On parle d’égression. C’est une des raisons qui explique pourquoi les chirurgiens-dentistes insistent pour enlever les dents de sagesse par paire. Une dent qui perd sa dent distale va également migrer et s’incliner vers cet espace libre. Ces nouvelles conformations sont responsables de malocclusions et de déchaussement des dents.
La déglutition salivaire atypique. Dans ce type anormal de déglutition, la langue s’interpose entre les arcades dentaires. Cette interposition empêche le contact entre les dents antagonistes et ne provoque donc aucune stimulation proprioceptive nécessaire à l’équilibre occlusal. Il induit une migration insidieuse des dents.
Le bruxisme. On appelle « bruxisme », le grincement ou le serrement intempestif des dents, en dehors des périodes de mastication ou de déglutition. Une telle affection atteint aussi bien les enfants que les adultes, de nuit comme de jour. Mais c’est la nuit qu’il pose le plus de problèmes, car l’absence de tout contrôle augmente le risque de violents chocs et de frottements dentaires importants. L’usure prématurée des dents va progressivement perturber l’occlusion.
Les extractions de dents de sagesse, les dents abîmées, les chirurgies dentaires sont également des facteurs de risques supplémentaires.
Les conséquences des malocclusions
Les malocclusions sont susceptibles, à terme, d’engendrer différentes conséquences sur la santé :
- Une dégradation de la santé bucco-dentaire
- Le déchaussement d’une ou plusieurs dents
- Le déséquilibre de la posture (position des hanches, marche, position des os faciaux)
- La dysfonction de l’articulation temporo-mandibulaire (douleurs, craquements)
- Des douleurs variées (maux de tête, migraines, douleurs posturales…)
- Des ronflements, voire des apnées du sommeil.
- Une dégradation de l’état général.
- Un sommeil perturbé.