Les oreillons sont une maladie contagieuse transmise par un virus, appelé paramyxovirus, à l’origine d’une infection qui provoque le gonflement de l’une ou des deux glandes parotides (= glandes responsables de la production de salive) situées à proximité des oreilles. Le cou et les joues sont enflés, ce qui cause une douleur souvent importante au moment de mastiquer ou d’avaler des aliments.
La maladie touche habituellement les enfants. Elle est cependant de plus en plus rare, surtout dans les pays où le vaccin combiné (le triple vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, nommé RRO au Québec, ROR en France) fait partie du programme de vaccination systématique gratuit pour les enfants.
Transmission
Le virus responsable des oreillons se transmet facilement d’une personne à l’autre par l’intermédiaire de gouttelettes de salive infectées (lorsqu’une personne tousse ou éternue, ou encore, par l’intermédiaire de jouets ou de vaisselle infectés).
Les personnes infectées par le virus des oreillons sont très contagieuses environ 3 jours avant l’apparition du gonflement des glandes parotides, que l’on appelle parotidite, et jusqu’à 9 jours après.
La période la plus contagieuse a lieu 1 ou 2 jours après l'apparition de la parotidite et pendant 5 jours qui suivent.Complications
Bien que ce soit rare, les oreillons peuvent entraîner certaines complications :
- Une méningite. Elle peut se déclencher si l’infection se propage dans le système sanguin puis dans le système nerveux (environ 5% des cas d’oreillons).
- Une encéphalite (moins de 1 cas d’oreillons sur 1000). Elle peut avoir lieu si l’infection se répand au cerveau et peut potentiellement être mortelle.
- Une pancréatite.
- Une infection des testicules (=orchite) ou des ovaires chez les jeunes ayant atteint la puberté.
- La surdité. Bien que cela n’arrive que très rarement, les oreillons peuvent entraîner une surdité permanente d’une ou des deux oreilles.
Prévalence
Canada
Au Canada, depuis que le vaccin contre les oreillons a été homologué en 1969, le nombre de cas a diminué de plus de 99%, passant en moyenne de 34 000 cas par an, à moins de 400 cas au début des années 1990. Depuis 2000, on signale en moyenne environ 80 cas par an. Cependant, des foyers épidémiques (éclosions) ont régulièrement signalés dans différentes provinces depuis les 10 dernières années.
*Données de l’Agence de la santé publique du Canada.Les symptômes des oreillons
Les symptômes des oreillons apparaissent généralement 2 à 3 semaines après l’exposition au virus. Certaines personnes présentent peu ou parfois même aucun symptôme de la maladie :
- de la fièvre ;
- des maux de tête ;
- un gonflement d’une ou des glandes situées près de la mâchoire, provoquant un gonflement des joues ;
- des douleurs au moment d’avaler ou de mastiquer des aliments ;
- de la fatigue ;
- une perte d’appétit ;
- des douleurs aux oreilles ou aux muscles.
Certains symptômes sont le signe de complications pouvant être graves :
- une fièvre qui atteint 40 °C (104 °F) ;
- des raideurs dans le cou ;
- des convulsions ;
- des étourdissements ;
- un mal de tête intense ;
- des douleurs abdominales :
- un gonflement ou une sensibilité de l’un ou des deux testicules.
Prévenir les oreillons
Pourquoi prévenir ?
Même si les oreillons sont peu fréquents au Canada et en France, on constate régulièrement des foyers épidémiques. Ceux-ci prennent naissance principalement chez les personnes dont les vaccins ne sont pas à jour ou chez celles ayant reçu une seule dose du vaccin préventif.
Peut-on prévenir ?
On peut prévenir les oreillons grâce au triple vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, nommé RRO au Québec, ROR en France. Deux doses de vaccin sont requises pour être entièrement protégé contre les oreillons.
Mesures préventives de base
Le calendrier de vaccination systématique au Canada prévoit l’administration de 2 doses du vaccin RRO (rougeole, rubéole, oreillons) ou RROV (combiné avec le vaccin contre la varicelle). Une première injection a lieu vers l’âge de 12 à 15 mois et la seconde dose, à 18 mois ou de 4 à 6 ans (avant l’entrée à l’école).
En France, la première dose du vaccin ROR est recommandée à 12 mois et la deuxième dose doit être administrée entre 13 et 24 mois. Chez les enfants qui sont accueillis en collectivité avant l’âge de 12 mois, on recommande de les faire vacciner dès l’âge de 9 mois pour la première dose, puis entre 12 et 15 mois pour la deuxième dose.
Pour ceux qui n’ont pas été vaccinés, deux doses de RRO/RROV (Canada) ou de ROR (France) peuvent être administrées à un intervalle minimal de 6 semaines, jusqu’à l’âge de 12 ans. Une seconde dose peut aussi être administrée aux enfants de moins de 12 ans qui n’ont reçu qu’une seule dose du vaccin.
Mesures pour prévenir les complications
Si vous ou votre enfant avez reçu le diagnostic des oreillons, soyez vigilants à certains symptômes qui peuvent être le signe de complications.
Le vaccin RRO ou ROR ne cause pas l’autisme
En 1998, une étude britannique1 a conclu qu’un lien entre l’autisme et l’exposition à certains vaccins, et en particulier au vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons. Cependant, plusieurs études ont par la suite démontré qu’il n’existait aucune association entre la vaccination et l’autisme2.
Les traitements médicaux des oreillons
Dans la plupart des cas, la maladie se guérit d’elle-même après environ 2 semaines et ne nécessite pas d’intervention.
Il est néanmoins possible de soulager certains symptômes comme la douleur ou la fièvre :
- des compresses d’eau froide ou d’eau tiède peuvent soulager le gonflement des glandes parotides ;
- de l’acétaminophène (Tylenol®, Tempra®, Panadol®, etc…) ou de l’ibuprofène (Advil®, Motrin®, etc…).
Attention : ne donnez pas d’ibuprofène à un enfant de moins de 6 mois, et ne donnez jamais d’acide acétylsalicylique (AAS), comme l’Aspirine®, à un enfant ni à un adolescent.
Pour accélérer la guérison, il est important de :
- favoriser les activités calmes et le repos ;
- boire fréquemment de l’eau, du jus, de la soupe. Éviter les jus trop acides (orange, limonade, raisin) qui augmentent la douleur des glandes salivaires ;
- consommer des aliments mous (purées, yogourt, crème glacée, etc…) en petites quantités, 5 ou 6 fois par jour.
L'opinion de notre médecin
es oreillons étaient autrefois très fréquents mais c’est aujourd’hui une maladie de plus en plus rare grâce à la vaccination. Si vous croyez que vous ou votre enfant avez contracté les oreillons, je vous conseille de consulter votre médecin. Je vous recommande cependant de l’appeler auparavant et de vous entendre sur un moment de rendez-vous précis pour éviter d’attendre dans la salle d’attente et ainsi de risquer d’infecter d’autres personnes. Comme les oreillons sont rares, il est possible que la fièvre et les gonflements soient causés par une amygdalite ou par le blocage d’une glande salivaire.
Dr Jacques Allard M.D. FCMFC