Chancre mou : une maladie sexuellement transmissible
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Le chancre mou est une infection sexuellement transmissible (IST) d’origine bactérienne. Bien qu’elle soit rare en France, cette maladie sexuellement transmissible (MST) reste répandue dans d’autres régions du monde.

Qu’est-ce que le chancre mou ?

Aussi nommé chancrelle ou chancre de Ducrey, le chancre mou est une maladie sexuellement transmissible (MST), ou plus exactement une infection sexuellement transmissible (IST).

Quelle est la cause du chancre mou ?

Le chancre mou est une IST d’origine bactérienne. Elle est due à la bactérie Haemophilus ducreyi, plus connue sous le nom de bacille de Ducrey. Cet agent infectieux se transmet lors d’un rapport sexuel non protégé, quel que soit son type, entre deux partenaires.

Qui est touché par le chancre mou ?

Le chancre mou est une MST qui peut toucher les deux sexes. Néanmoins, les conséquences de cette infection sont différentes entre les hommes et les femmes. Le chancre mou chez l’homme est beaucoup plus douloureux que chez la femme. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle est plus facilement et plus souvent diagnostiquée chez l’homme que chez la femme.

En France et en Europe, les cas de chancre mou sont rares. Cette IST est plus répandue dans les pays subtropicaux et tropicaux, dont certains pays d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie.

Quelle est l’évolution du chancre mou ?

Le temps d’incubation de cette MST est court. Il dure généralement entre 2 et 5 jours mais peut parfois s’étendre jusqu’à deux semaines. En se développant, le chancre mou provoque :

  • une ulcération de la peau, caractérisée par l’apparition de différentes lésions, qui peut notamment être à l’origine d’un paraphimosis, un étranglement du gland chez l’homme ;
  • une adénopathie, c’est-à-dire un gonflement des ganglions lymphatiques, qui peut conduire à un abcès.

Quels sont les symptômes du chancre mou ?

Le chancre mou se manifeste par une ulcération de la peau avec l’apparition de lésions multiples. Celles-ci peuvent survenir au niveau :

  • des organes génitaux externes masculins comme le gland, le prépuce ou encore le fourreau ;
  • des organes génitaux internes féminins tels que le vagin ;
  • de l’orifice de l’anus.

Comment prévenir le chancre mou ?

La prévention du chancre mou repose sur :

  • une protection adéquate lors des rapports sexuels, notamment par le port de préservatifs, pour limiter le risque de contamination ;
  • une bonne hygiène corporelle pour limiter le développement de la bactérie Haemophilus ducreyi.

En cas de doute ou de rapport sexuel à risque, un test de dépistage est conseillé. Pour plus de renseignements sur le dépistage des MST/IST, il est possible de s’informer auprès :

  • d’un professionnel de santé tel qu’un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme ;
  • d’un centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) ;
  • d’un centre de planification et d’éducation familiale (CPEF).

Le diagnostic

Le chancre mou nécessite d’être dépisté le plus tôt possible pour limiter le risque de complication et de contamination. Le diagnostic du chancre mou est réalisé par examen bactériologique. Celui-ci permet de distinguer un chancre mou d’autres pathologies. En effet, il existe d'autres maladies pouvant induire un chancre mais leurs caractéristiques sont différentes. Un chancre mou est parfois confondu avec une syphilis primaire, un herpès génital, la maladie de Nicolas-Favre ou une donovanose.

Les traitements possibles

Le traitement du chancre mou se base essentiellement sur une antibiothérapie. Celle-ci consiste à tuer ou limiter la croissance des germes bactériens pathogènes. Si la pénicilline est inefficace contre la bactérie Haemophilus ducreyi, d’autres antibiotiques se sont révélés efficaces pour traiter le chancre mou :

  • le cotrimoxazole ;
  • les macrolides ;
  • les fluoroquinolones ;
  • les céphalosporines de 3ème génération.

En cas d’adénopathie associée au chancre mou, un drainage chirurgical peut être nécessaire.

Rédaction : Quentin Nicard, journaliste scientifique
Septembre 2017

Références

Les sources et références :

  • G. Bouvenot et C. Caulin, Ulcérations génitales, Guide du bon usage du médicament, Lavoisier, 2 novembre 2011 - 13 pages.
  • G. Guillet, H. Cartier, 11 - Ulcération génitale aiguë, Dermatologie: guide pratique, dermatologie générale, dermato-allergologie, angéiologie-vénéréologie, Heures de France, 2 décembre 1998 - 382 pages.
  • B. Bates, LS Bickley, Chapitre 13 - Organes génitaux de l’Homme et hernies, Guide de l'examen clinique - nouvelle édition 2014, Arnette - John Libbey Eurotext, 6 octobre 2014 - 1040 pages.
  • F. Pebret, III - Le chancre mou, Maladies infectieuses: toutes les pathologies des programmes officiels des études médicales ou paramédicales, Heures de France, 2003 - 592 pages.
  • Gentilini, Infections sexuellement transmissibles sources d’ulcération génitale, Médecine tropicale - 6e édition, Lavoisier, 1 juin 2012 - 1332 pages.