Allergies (vue d'ensemble)
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Allergies (vue d'ensemble)

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 6 ans   | 996

Les allergies : qu’est-ce que c’est ?

L’allergie, aussi appelée hypersensibilité, est une réaction anormale du système immunitairecontre des éléments étrangers à l’organisme (allergènes), mais inoffensifs. Elle peut se manifester dans différentes régions du corps : sur la peau, aux yeux, dans le système digestif ou encore dans les voies respiratoires. Les types de symptômes et leur intensité vont varier selon l’endroit où l’allergie se déclare, et en fonction de plusieurs autres facteurs, propres à chaque personne. Ils peuvent être très discrets, comme l’apparition de rougeurs sur la peau, ou potentiellement mortels, comme le choc anaphylactique

Les principaux types de manifestations allergiques sont :

  • les allergies alimentaires ;
  • l’asthme, du moins sous l’une de ses formes, l’asthme allergique ;
  • l’eczéma atopique ;
  • la rhinite allergique ;
  • certaines formes d’urticaire ;
  • l’anaphylaxie.

Les personnes allergiques le sont rarement à un seul allergène. La réaction allergique peut se manifester de plusieurs façons chez une même personne ; il a été montré que la rhinite allergique est un facteur de risque pour le développement de l’asthme15. Par conséquent, il arrive qu’un traitement de désensibilisation aux pollens pour traiter le rhume des foins prévienne les crises d’asthme causées par l’exposition à ces pollens1.

La réaction allergique

Dans la plupart des cas, la réaction allergique nécessite 2 contacts avec l’allergène.

  • La sensibilisation. La première fois que l’allergène pénètre dans le corps, par la peau ou par les muqueuses (yeux, voies respiratoires ou digestives), le système immunitaire identifie l’élément étranger comme étant dangereux. Il se met à fabriquer des anticorps spécifiques contre lui.

Les anticorps, ou immunoglobulines, sont des substances fabriquées par le système immunitaire. Ils reconnaissent et détruisent certains éléments étrangers auxquels le corps est exposé. Le système immunitaire produit 5 types d’immunoglobulines appelés Ig A, Ig D, Ig E, Ig G et Ig M, qui ont des fonctions spécifiques. Chez les personnes allergiques, ce sont surtout les Ig E qui sont impliquées.

  • La réaction allergique. Lorsque l’allergène pénètre une deuxième fois dans l’organisme, le système immunitaire est prêt à réagir. Les anticorps cherchent à éliminer l’allergène en déclenchant un ensemble de réactions de défense.

IMPORTANT

La réaction anaphylactique. Cette réaction allergique, subite et généralisée, touche tout l'organisme. Si elle n'est pas traitée rapidement, elle peut évoluer vers le choc anaphylactique, c'est-à-dire la chute de la tension artérielle, la perte de conscience et éventuellement le décès, en quelques minutes.
Dès l'apparition des premiers signes de réaction grave - enflure au visage ou à la bouche, maux de coeur, plaques rouges sur le corps- et le plus tôt possible avant l'apparition des premiers signes de détresse respiratoire -difficulté à respirer ou à avaler, respiration sifflante, modification ou disparition de la voix-, on doit administrer de l’épinéphrine (ÉpiPen®, Twinject®) et se rendre le plus rapidement possible à l’urgence.

L’atopie. L’atopie est une prédisposition héréditaire aux allergies. Une personne peut souffrir de plusieurs formes d’allergies (asthme, rhinite, eczéma, etc.), pour des raisons qu’on ignore. D’après l’étude internationale sur l’asthme et les allergies chez les enfants, une vaste étude menée en Europe, de 40 % à 60 % des enfants atteints d’eczéma atopique souffriront d’allergies respiratoires, et de 10 % à 20 % feront de l’asthme2. Les premiers signes d’allergie sont souvent l’eczéma atopique et les allergies alimentaires, qui peuvent apparaître chez le nourrisson. Les symptômes de rhinite allergique - des reniflements, une irritation des yeux et une congestion nasale -  et d’asthme surviennent un peu plus tard dans la petite enfance3.

Causes

Pour qu’il y ait une allergie, 2 conditions sont essentielles : l’organisme doit être sensible à une substance, appelée allergène, et cette substance doit se trouver dans l’environnement de la personne.

Les allergènes les plus fréquents sont :

  • parmi les allergènes aériens : le pollen, les déjections des acariens et les squames des animaux domestiques ;
  • parmi les allergènes alimentaires : les arachides, le lait de vache, les oeufs, le blé, le soja (soya), les noix, le sésame, les poissons, les crustacés et les sulfites (un agent de conservation) ;
  • autres allergènes : des médicaments, le latex, le venin d’insectes (abeilles, guêpes, bourdons, frelons).

Allergique aux poils d’animaux ?
On n’est pas allergique aux poils, mais aux squames ou à la salive des animaux, pas plus qu’on ne l’est aux plumes d’oreiller et de couettes, mais plutôt aux déjections des acariens qui s’y cachent.

On en sait encore peu sur l’origine des allergies. Les experts s’entendent pour dire qu’elles sont causées par une variété de facteurs. Bien qu’il y ait plusieurs cas d’allergies familiales, la majorité des enfants atteints d’allergies proviennent de familles sans antécédent d’allergies4. Par conséquent, bien qu’il existe une prédisposition génétique, d’autres facteurs sont impliqués, parmi lesquels : la fumée du tabac, le mode de vie occidental et l’environnement, notamment la pollution de l’air. Le stress peut faire apparaître des symptômes d’allergies, mais il n’en serait pas directement responsable.

Le lait : allergie ou intolérance ?

Il ne faut pas confondre l’allergie au lait de vache causée par certaines protéines du lait avec l’intolérance au lactose, une impossibilité de digérer ce sucre du lait. Les symptômes de l’intolérance au lactose peuvent être éliminés en consommant des produits laitiers sans lactose ou en prenant des suppléments de lactase (Lactaid®), l’enzyme déficiente, au moment de consommer des produits laitiers.

De plus en plus fréquentes

Les allergies sont beaucoup plus fréquentes de nos jours qu’elles ne l’étaient il y a 30 ans. Dans le monde, la prévalence des maladies allergiques a doublé au cours des 15 à 20 dernières années. De 40 % à 50 % de la population des pays industrialisés est affectée par une forme d’allergie5.

  • Au Québec, d’après un rapport produit par l'Institut national de santé publique du Québec, tous les types d'allergies ont connu une hausse importante de 1987 à 19986. La prévalence de la rhinite allergique est passée de 6 % à 9,4 %, l'asthme, de 2,3 % à 5 % et les autres allergies de 6,5 % à 10,3 %.
  • Alors qu’au début du XXème siècle, la rhinite allergique touchait environ 1 % de la population de l’Europe occidentale, de nos jours, la proportion de gens atteints est de 15 % à 20 %2. Dans certains pays européens, près de 1 enfant sur 4 âgé de 7 ans ou moins est atteint d’eczéma atopique. Par ailleurs, plus de 10 % des enfants de 13 ans et 14 ans souffrent d’asthme.

À quoi attribuer la progression des allergies?

En observant les changements sociaux et environnementaux qui ont marqué les dernières décennies, des chercheurs ont avancé diverses hypothèses.

L’hypothèse hygiéniste. Selon cette hypothèse, le fait de vivre dans un environnement (maisons, lieux de travail et de loisirs) de plus en plus propre et aseptisé expliquerait l’augmentation du nombre de cas d’allergies au cours des dernières décennies. Le contact, en bas âge, avec des virus et des bactéries permettrait une saine maturation du système immunitaire qui, autrement, aurait tendance à la réaction allergique. Cela expliquerait pourquoi les enfants qui contractent quatre ou cinq rhumes par année seraient moins à risque d’allergies.

La perméabilité des muqueuses. Selon une autre hypothèse, les allergies seraient plutôt la conséquence d’une perméabilité trop grande des muqueuses (gastro-intestinale, buccale, respiratoire) ou d’une modification de la flore intestinale.

Évolution

Les allergies alimentaires ont tendance à persister : on doit souvent bannir l’aliment de son alimentation pour le restant de sa vie. Quant aux allergies respiratoires, elles peuvent s’atténuer au point de disparaître presque complètement, malgré la présence de l’allergène. On ignore pourquoi une tolérance peut s’installer, dans ce cas. L’eczéma atopique a également tendance à s’atténuer avec les années. Au contraire, les allergies au venin d’insectes qui surviennent à la suite de piqûres peuvent s’aggraver, parfois dès la deuxième piqûre, à moins de recevoir un traitement de désensibilisation.

Diagnostic

Le médecin procède à un historique des symptômes : à quels moments se manifestent-ils et de quelle manière. Des tests cutanés ou un prélèvement sanguin permettent de découvrir précisément l’allergène en cause afin de l’éliminer le plus possible de son milieu de vie, et de pouvoir mieux traiter l’allergie.

Les tests cutanés permettent d’identifier les substances qui déclenchent la réaction allergique. Ils consistent à exposer la peau à de très petites doses de substances allergènes purifiées; on peut en tester une quarantaine à la fois. Ces substances peuvent être du pollen de diverses plantes, de la moisissure, des squames animales, des acariens, du venin d’abeille, de la pénicilline, etc. On observe ensuite les signes de réaction allergique, qui peut être immédiate ou à retardement (48 heures plus tard, surtout pour l’eczéma). S’il y a une allergie, un petit point rouge apparaît, semblable à une piqûre d’insecte.

Les symptômes des allergies

  • Les allergies alimentaires : des plaques rouges et blanches sur la peau, des démangeaisons, l’enflure des yeux, de la langue et du visage.
    En cas d’allergie plus grave, une réaction anaphylactique peut se produire.
    Note. Les symptômes apparaissent généralement dans les 30 minutes suivant la consommation de l’aliment.
  • L’asthme : une respiration sifflante, une sensation de serrement thoracique, de la difficulté à inspirer, et une toux sèche. Ces symptômes surviennent de manière épisodique.
  • L’eczéma atopique : des plaques rouges avec des croûtes de peaux sèches et des squames, à des endroits précis du corps, des démangeaisons.
  • La rhinite allergique : en présence de l’allergène, le nez qui pique et qui coule, des démangeaisons et des rougeurs aux yeux et une tension dans les sinus.
  • L’urticaire : une éruption passagère de papules rosées ou blanchâtres, avec des démangeaisons et une sensation de brûlure.
  • Les allergies au venin d’insectes : des éruptions cutanées rouges, de la douleur et de l’enflure à l’endroit où se trouve la piqûre, rapidement après avoir été piqué. En cas d’allergie plus grave, une réaction anaphylactique peut se produire.
  • La réaction anaphylactique : un serrement de la gorge, une difficulté à respirer, un pouls rapide, une pâleur, des nausées, des vomissements ou de la diarrhée. En cas de choc anaphylactique, s’ajoute une chute de pression pouvant entraîner une perte de conscience. Le choc anaphylactique peut être mortel.

Les personnes et les facteurs de risque d'allergies

Les personnes à risque d'allergies

  • Les enfants dont au moins un parent, un frère ou une soeur souffre d’allergies.
  • Les enfants atteints d’eczéma et de rhinite allergique à un jeune âge sont plus à risque d’asthme7.

Les facteurs de risques d'allergies

  • Le tabagisme de la mère durant la grossesse et l’exposition à la fumée secondaire durant la petite enfance rendent les enfants plus à risque d’asthme4,8.
  • La pollution de l’air est à la fois un facteur de risque et un facteur aggravant. Il provoque des exacerbations aiguës d’asthme et aggrave la rhinite allergique8. Aussi, les changements climatiques auraient notamment pour effet d’augmenter la production de pollen par les plantes, dans certaines régions du monde14.

Les facteurs suivants ne font pas consensus. Il s’agit d’hypothèses intéressantes actuellement à l’étude.

  • D’après l’hypothèse hygiéniste (voir la description plus haut), le fait que les enfants contractent moins d’infections virales en très bas âge contribuerait aux allergies. Les familles, de moins en moins nombreuses - ce qui réduit les échanges d’infections entre frères et soeurs -, vivent dans un environnement plus aseptisé. Les traitements pour prévenir et traiter les infections sont aussi plus accessibles (vaccins, antiviraux, antibiotiques). Une synthèse d’études a révélé que les enfants qui fréquentent une garderie(crèche) contractent plus de maladies infectieuses, mais sont moins à risque d’allergies9.
  • Le délaissement de l’allaitement. Le lait maternel modifie la composition de la flore intestinale du nourrisson en l’enrichissant de bifidobactéries qui réduiraient le risque d’allergie10. Combiné à une exposition à des bactéries et à des virus, l’allaitement contribuerait à une bonne maturation du système immunitaire. D’autre part, les protéines contenues dans le lait maternel seraient moins irritantes pour l’intestin du bébé et elles rendraient l’intestin moins sensible aux molécules allergisantes.
  • Trop peu de fruits et légumes et trop d’oméga-6. Les antioxydants alimentaires et un bon rapport oméga-3/oméga-6 pourraient être particulièrement importants durant la grossesse et au cours de la jeune enfance4,11. Des experts ont relevé les changements suivants dans l’alimentation des Occidentaux :
     
    Une consommation à la baisse de fruits et de légumes. Ces aliments sont des sources importantes d’antioxydants, par exemple la vitamine C, la vitamine E, les caroténoïdes et le sélénium. Il pourrait y avoir un lien entre leur faible consommation et l’asthme4,11. Un manque d’antioxydants dans les poumons rendrait le système respiratoire plus sensible aux dommages oxydatifs, à l’inflammation et à l’asthme12. Ainsi, l’alimentation pauvre en fruits et légumes rendrait les individus plus sensibles aux allergies.
     
    - Une consommation accrue d’acides gras oméga-6, que l’on retrouve principalement dans certaines huiles végétales (huile de maïs, huile et graines de tournesol, huile de carthame, l’huile de sésame et l’huile de soya) au détriment des oméga-3 (poissons gras, noix de Grenoble, graines de lin, etc.)11. L’alimentation occidentale fournit un excès d’oméga-6, et un déficit en oméga-3 : ce qui engendrerait maladies cardiovasculaires, allergies et maladies inflammatoires13. Voir notre fiche Acides gras essentiels pour en savoir plus.
  • Être exposé à des crèmes ou des lotions hydratantes contenant de l’huile d’arachide durant les 6 premiers mois de la vie augmenterait le risque d’allergie alimentaire aux arachides28. L’exposition peut provenir de crèmes appliquées sur les mamelons de la mère pour soulager les gerçures causées par l’allaitement, ou encore de crèmes appliquées sur la peau des nourrissons pour traiter la peau sèche, l’érythème fessier, etc. Il semble que les crèmes contenant de l’huile d’arachide soient assez nombreuses dans le commerce. Dans une étude américaine portant sur 13 971 enfants, 35 % des mères dont les enfants avaient une allergie aux arachides avaient utilisé ce type de crème29. Afin de vérifier si un produit contient de l’huile d’arachide, consulter sa liste d’ingrédients ou s’informer auprès d’un pharmacien.

L’exposition aux allergènes des animaux domestiques (squame et salive) ne semble pas contribuer au développement des allergies chez l’enfant8. Au contraire, d’après plusieurs études de cohorte, les enfants exposés à des animaux dans leur première année de vie, surtout aux chats et aux chiens, seraient moins à risque.

La prévention des allergies

Peut-on prévenir?

Pour le moment, la seule mesure préventive reconnue consiste à éviter le tabagisme et la fumée secondaire. La fumée de tabac créerait un terrain propice à diverses formes d’allergies. Autrement, on ne connaît pas d’autres mesures qui permettent de s’en prémunir : il n’existe pas de consensus médical à cet égard.

Néanmoins, la communauté médicale explore diverses pistes de prévention qui pourraient intéresser des parents atteints d’allergies qui désirent réduire le risque que leur enfant en souffre aussi.

Hypothèses de prévention

Important. La plupart des études dont nous faisons état dans cette section ont porté sur des enfants à haut risque d’allergies en raison des antécédents familiaux.

Allaitement maternel exclusif. Pratiqué durant les 3 à 4 premiers mois de vie, voire les 6 premiers mois, il réduirait le risque d’allergies durant la petite enfance4,16,18-21,22. Cependant, d’après les auteurs d’une synthèse d’études, il n’est pas certain que l’effet préventif soit maintenu à long terme4. L’effet bénéfique du lait maternel pourrait être attribuable à son action sur la paroi intestinale du nourrisson. En effet, des facteurs de croissance présents dans le lait, de même que des composants immunitaires maternels, contribueraient à la maturation de la muqueuse intestinale. Ainsi, celle-ci risquerait moins de laisser entrer des allergènes dans l’organisme5.
Mentionnons qu'il existe sur le marché des préparations lactées non allergènes, à privilégier par les mères d'enfants à risque d’allergies qui n'allaitent pas.

Retarder l’introduction des aliments solides. L’âge recommandé pour introduire les aliments solides (par exemple, les céréales) chez les bébés est d’environ mois22,24. On considère qu’avant cet âge, le système immunitaire est encore immature, ce qui augmente le risque de souffrir d’allergies. Toutefois, les preuves scientifiques sont insuffisantes pour pouvoir l’affirmer hors de tout doute16,22. Fait intéressant : les enfants qui mangent du poisson dès leur première année de vie seraient pour leur part moins enclins aux allergies16.

Retarder l’introduction des aliments très allergènes. Les aliments allergènes (arachides, oeufs, crustacés, etc.) pourraient également être donnés avec prudence ou évités tout en s'assurant de ne pas provoquer de carences alimentaires chez l'enfant. Il est important pour cela de suivre les conseils d'un médecin ou d'un diététiste. L’Association québécoise des allergies alimentaires (AQAA) publie un calendrier auquel on peut se référer pour l’introduction des aliments solides, qui commence à 6 mois33. Toutefois, il faut savoir que cette pratique ne repose pas sur des preuves solides. Au moment de rédiger cette fiche (août 2011), ce calendrier était en cours de mise à jour par l’AQAA.

Diète hypoallergène durant la grossesse. Destinée aux mères, cette diète nécessite d’éviter les principaux aliments allergènes, comme le lait de vache, les oeufs et les noix, afin d’éviter d’exposer le foetus et le nourrisson. Une méta-analyse du groupe Cochrane a conclu que la diète hypoallergène durant la grossesse (chez les femmes à haut risque) n’est pas efficace pour réduire le risque d’eczéma atopique, et peut même entraîner des problèmes de malnutrition chez la mère et le foetus23. Cette conclusion est appuyée par d’autres synthèses d’études4,16,22.

Par contre, il s’agirait d’une mesure efficace et plus sécuritaire lorsqu’elle est adoptéeuniquement durant l’allaitement23. Le suivi d’une diète hypoallergène durant l’allaitement requiert une supervision par un professionnel de la santé.

Dans le cadre d’une étude avec groupe contrôle, des chercheurs ont testé l’effet d’une diète hypoallergène suivie durant le troisième trimestre de la grossesse et poursuivie jusqu’à l’introduction d’aliments solides, à l’âge de 6 mois, auprès de 165 couples mère-enfant à risque d’allergies3. Les enfants suivaient aussi une diète hypoallergène (pas de lait de vache avant un an, pas d’oeufs avant deux ans et pas de noix et de poisson avant trois ans). À 2 ans, les enfants du groupe « diète hypoallergène » étaient moins nombreux à être atteints d’allergies alimentaires et d’eczéma atopique que ceux du groupe contrôle. Cependant, à 7 ans, aucune différence en matière d’allergies n’était relevée entre les 2 groupes.

Mesures pour prévenir les récidives.

  • Laver régulièrement la literie en cas d’allergie aux acariens.
  • Aérer fréquemment les pièces en ouvrant les fenêtres, sauf peut-être en cas d’allergies saisonnières à des pollens.
  • Maintenir une humidité faible dans les pièces propices au développement des moisissures (salle de bain).
  • Ne pas adopter d’animaux familiers connus pour causer des allergies : chat, oiseaux, etc. Donner en adoption les animaux déjà présents.

Les traitements médicaux des allergies

Quelques remarques générales

La première étape du traitement contre les allergies consiste à identifier l’allergène (par exemple, le pollen, les animaux, la moisissure, les acariens ou certains aliments) et à l’éviter si possible. Selon le type d’allergie, le médecin proposera divers médicaments qui vont atténuer les symptômes et améliorer la qualité de vie.

On trouve les médicaments contre les allergies sous forme de pilules, de liquides, de vaporisateurs nasaux, de gouttes pour les yeux et de crèmes topiques. Certains s’obtiennent en vente libre, d’autres sur ordonnance.

En cas d’allergie alimentaire, le seul traitement possible consiste à cesser de consommer l’aliment pour le restant de sa vie. Les personnes ayant une forte allergie alimentaire, généralement aux noix, aux arachides, au poisson ou aux crustacés, pouvant causer un choc anaphylactique sont appelées à garder à portée de la main un auto-injecteur d’épinéphrine (EpiPen®, Twinject®). L’épinéphrine ralentit la réaction allergique, le temps d’obtenir les soins médicaux. Notons que les allergies au latex, à certains médicaments et aux piqûres d’insectes peuvent aussi causer un choc anaphylactique.

Principaux types de médicaments

  •  Les antihistaminiques soulagent les symptômes en bloquant le relâchement de l'histamine. La plupart s’obtiennent en vente libre, comme Claritin®, Zyrtec®, Réactine® et Allegra®.
  • Les décongestionnants, comme Sudafed® et Balminil®, soulagent la congestion du nez et des sinus.
  • Les antileucotriènes, des médicaments obtenus sur ordonnance, bloquent les effets des leucotriènes (Singulair®, Accolate®). Les leucotriènes, appartenant aux prostaglandines, sont produits par le système immunitaire durant une réaction allergique, et contribuent à l’apparition des symptômes.
  • L'emploi de corticostéroïdes est réservé aux problèmes d’allergies plus graves. Ils préviennent et traitent l’inflammation. Ils s’obtiennent uniquement sur ordonnance (Flonase®, Nasonex®, Dermacort®, Prednisone®).

Effet indésirable. Certains de ces médicaments peuvent causer de la somnolence. Informez-vous auprès de votre pharmacien.

Douche nasale. Cette pratique contribue au soulagement de la congestion du nez et dessinus. Elle consiste à rincer successivement chaque narine avec une solution saline commerciale (par exemple, Salinex®) ou faite maison. Pour faire sa propre solution saline, dissoudre un quart de cuillérée à thé de sel dans 500 ml d’eau tiède. Le liquide est alors introduit dans la narine à l’aide d’une poire que l’on peut se procurer en pharmacie.

Traitement de désensibilisation

Le traitement de désensibilisation est principalement employé en cas d’allergie grave au venin d’insectes et de rhinite allergique, lorsque les médicaments sont insuffisants pour la soulager ou que les effets indésirables des médicaments sont mal tolérés. Il consiste à administrer des doses répétées et croissantes de l’allergène, sur une période de trois à cinq ans. Le traitement de désensibilisation permet d’habituer l’organisme à la présence de l’allergène et d’ainsi diminuer l’intensité de la réaction allergique.

D’après les experts de la clinique Mayo, aux États-Unis, cette thérapie a démontré une bonne efficacité en cas d’allergie aux chats, aux acariens et au pollen. Chez les enfants, le traitement de désensibilisation peut réduire le risque d’asthme. Cependant, il ne doit pas être tenté en cas d’allergie alimentaire, car il peut engendrer une réaction anaphylactique grave.

L’opinion de notre médecin

Les réactions allergiques sont extrêmement fréquentes. L’intensité des symptômes varie selon les personnes et la gravité de l’allergie.

Si vous souffrez de rhinite allergique et que les symptômes sont incommodants, je vous conseille d’abord de consulter un médecin pour trouver l’allergène en cause. Le plus souvent, cela se fait au moyen de tests cutanés. Par la suite, il faudra évidemment éviter cet allergène dans la mesure du possible. Si nécessaire, les médicaments peuvent soulager les symptômes. Mais si les symptômes persistent et que les médicaments sont inefficaces ou causent trop d’effets secondaires, on peut avoir recours à un traitement de désensibilisation.

Si vous souffrez d’allergie au venin d’insecte, vous devez impérativement consulter un médecin et avoir toujours à portée de la main un auto-injecteur d’épinéphrine. Cela pourrait vous sauver la vie. Par ailleurs, une désensibilisation est souvent indiquée.

Enfin, si vous souffrez d’allergie alimentaire, vous n’avez d’autre choix que d’éviter de consommer l’aliment pour le reste de votre vie. Si vous avez déjà fait une allergie grave, de type réaction anaphylactique (enflure au visage ou à la bouche, difficulté à respirer ou à avaler, respiration sifflante, etc.), vous devrez aussi toujours avoir un auto-injecteur d’épinéphrine à portée de la main.

Dr Jacques Allard, M.D., FCMFC

Références

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