Infarctus du myocarde : comment reconnaître les symptômes
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L'infarctus du myocarde correspond à la destruction d'une partie du muscle cardiaque appelé myocarde. Il se produit lorsque par exemple, un caillot empêche le sang de circuler normalement dans l'artère coronaire, artère qui irrigue le coeur. Ce dernier est alors mal irrigué et le muscle cardiaque abîmé.

L'infarctus du myocarde, parfois appelé crise cardiaque ou syndrome coronaire aigu, se révèle mortel dans près de 10% des cas. Dès l'apparition des premiers symptômes, il est primordial de prévenir les secours. Les premiers soins seront donnés dans l'ambulance puis une hospitalisation sera nécessaire. Ensuite, des soins sur le long terme seront proposés, notamment pour éviter un nouvel infarctus ou l'apparition de complications cardiovasculaires. Ces soins post-infarctus seront composés d'un traitement médicamenteux, d'une réadaptation cardiovasculaire ou de changements d'hygiène de vie.

L'infarctus du myocarde est dû à une artère qui se bouche, ce qui conduit à une mauvaise oxygénation du coeur, et donc à la destruction d'une partie du myocarde. Privées d'oxygène, les cellules de ce muscle meurent : on parle de nécrose. Le myocarde se contracte moins bien, un trouble du rythme cardiaque apparaît puis, si rien n'est fait, le coeur arrête de battre. Pour éviter cette issue fatale, il est nécessaire de déboucher l'artère au plus vite.

Mais comment une artère peut-elle se boucher ? Les coupables sont les plaques d'athérome. Constituées principalement de cholestérol, ces plaques peuvent se former au niveau des parois des vaisseaux sanguins, et donc des artères coronaires, qui irriguent le coeur. Si la plaque d'athérome se rompt et forme un caillot, elle peut provoquer un infarctus du myocarde.

Les symptômes de l'infarctus du myocarde sont assez caractéristiques : douleurs dans la poitrine, essoufflement, sueurs, battements cardiaques irréguliers, gêne dans la main ou le bras, etc.
Néanmoins il existe des infarctus silencieux. La personne qui en souffre ne ressent aucun symptôme. L'infarctus silencieux peut passer inaperçu mais être découvert au cours d'un examen comme un électrocardiogramme. Cet infarctus silencieux concernent plus généralement les personnes qui souffrent d'un diabète.

Rappel : Le coeur est une pompe qui distribue du sang à tous les organes. Le myocarde est chargé d'irriguer l'organisme en sang et donc en oxygène. 

Prévalence

On compterait en France près de 100.000 infarctus du myocarde par an. Plus de 5% des personnes concernées décèderaient dans l'heure qui suit, près de 15% dans l'année qui suit. Ce taux de mortalité a largement baissé en 10 ans, notamment grâce à la réactivité du SAMU et la  mise en place des services de cardiologie interventionnelle. Les chiffres américains parlent de 8000.00 cas annuels et de 90 à 95% de survie pour les patients hospitalisés après un infarctus du myocarde.

Diagnostic

Les symptômes de l'infarctus sont généralement très caractéristiques et permettent au médecin de poser un diagnostic très rapidement. Ce diagnostic sera confirmé par différents tests et examens comme un électrocardiogramme. L'ECG permettra de visualiser l'activité électrique du cœur et ainsi, de dépister une anomalie. Il révélera si une attaque cardiaque s'est déclenchée ou si elle est en train de se produire. Une analyse de sang permettra de détecter la présence d'enzymes cardiaques dans le sang qui révèlent les dommages sur une partie du cœur. Une radio peut être nécessaire, notamment pour s'assurer que les poumons ne sont pas atteints. Une coronarographie, radiographie qui permet de visualiser les artères coronaires, peut également permettre de détecter une diminution du diamètre de ces artères et la présence d'une plaque d'athérome.

Causes

La présence de plaque d'athérome, composée principalement de cholestérol, peut expliquer l'apparition d'un infarctus. Cette plaque peut obstruer une artère coronaire et empêcher le cœur d'être irrigué correctement.

Une attaque cardiaque peut également survenir suite à une sorte de spasme au niveau d'une artère coronaire. Le flux sanguin est alors interrompu. Ce spasme peut être provoqué par une drogue comme la cocaïne. Elle peut aussi apparaître suite à une déchirure de l'artère du cœur ou encore lorsque le débit sanguin est très diminué, en cas de pression artérielle très basse par exemple, ce qu’on appelle un choc hypovolémique.

Complications

Les complications d'un infarctus varient en fonction de l'étendue de la zone du muscle cardiaque touchée par cet infarctus. Plus cette zone est vaste plus, les complications risquent d'être graves. La personne peut souffrir d'une arythmie, c'est-à-dire de troubles du rythme cardiaque, d'une insuffisance cardiaque ou encore de problèmes au niveau d’une des valves du cœur, valve qui a pu être endommagée lors de l'attaque. L'infarctus peut aussi se compliquer d’un accident vasculaire cérébral. Un nouvel infarctus peut aussi se produire.

Le risque de complications sera évalué grâce à de nouveaux examens : ECG, échographie, coronarographie, scintigraphie (pour évaluer le fonctionnement du cœur) ou encore une épreuve d'effort. Un traitement médicamenteux sera également prescrit.

Symptômes de l'infarctus du myocarde, personnes à risque et facteurs de risque

Symptômes

  • Douleur intense dans la poitrine, sensation d'étau qui se resserre, d'écrasement
  • Oppression
  • Douleur qui irradie dans le bras gauche, la main, qui s'étend dans le cou, à  la mâchoire et au dos
  • Essoufflement
  • Sueurs froides, peau moite
  • Nausées, vomissements
  • Malaise
  • Vertiges
  • Étourdissements
  • Douleurs abdominales
  • Battements cardiaques rapides ou irréguliers
  • Anxiété importante et soudaine
  • Fatigue inhabituelle
  • Agitation
  • Trouble du sommeil
  • Perte de conscience

Un infarctus peut se produire à n'importe quel moment. Il peut apparaître soudainement, mais peut aussi arriver petit à petit, en quelques jours. Il est dans tous les cas impératifs d'appeler les urgences dès l'apparition des premiers signes.

Personnes à risque

Le risque de souffrir d'un infarctus augmente avec l'âge. La probabilité grandit après 50 ans chez les hommes, 60 chez les femmes. Les femmes ont également, avant la ménopause, un risque moindre d'infarctus par rapport à leurs homologues masculins.

Les antécédents familiaux sont un paramètre important dans les facteurs de risque. Avoir un père ou un frère qui a souffert d'un infarctus augmente son risque cardiovasculaire.

Facteurs de risque

Les facteurs de risque pour un infarctus sont divers et variés. Certains de ces facteurs favorisent l'athérosclérose et augmentent ainsi le risque d'attaque cardiaque.

Ainsi, le tabac et l'alcool peuvent fragiliser les artères. L'hypertension artérielle, un excès de mauvais cholestérol et le diabète, également. Le manque d'activité physique, le surpoids et l'obésité et le stress sont également des facteurs de risque de l'infarctus.

Prévention et traitements médicaux de l'infarctus du myocarde

Prévention de l'infarctus

La prévention de l'infarctus passe par la prise en charge des facteurs de risque. Pour limiter les risques de crise cardiaque, il faut arrêter de fumer et de boire excessivement. Il peut être important de changer certaines de ses mauvaises habitudes pour par exemple lutter contre le surpoids et l'hypercholestérolémie (= excès de lipides dans le sang).

Certains médicaments comme l'aspirine peuvent être prescrit à titre préventif chez les personnes qui ont un risque élevé de souffrir d'un infarctus, de même que les statines pour corriger l’hypercholestérolémie.

Traitements médicaux de l'infarctus

Le traitement de l'infarctus doit démarrer au plus vite, dès l'arrivée de l'ambulance qui conduira la personne malade dans une unité de cardiologie interventionnelle.

Des médicaments peuvent être administrés pour fluidifier le sang et faciliter l'irrigation du cœur. Il peut par exemple s'agir d'aspirine ou d'agents thrombolytiques, qui entraînent la destruction du caillot qui bouche l'artère. Plus le thrombolytique est administré rapidement, meilleures sont les chances de survie. Les complications sont également moins graves.

A l'hôpital, une angioplastie peut être réalisée. Des antiagrégants plaquettaires (clopidogrel, aspirine, prasugrel) peuvent être prescrits pour limiter le risque de formation d'un nouveau caillot. De l'héparine, un anticoagulant pour fluidifier le sang, des inhibiteurs de l'enzyme de conversion, utilisés dans l'hypertension artérielle et de la trinitrine (nitroglycérine) peuvent également être donnés. Des bêta-bloquants peuvent faciliter le travail du cœur en ralentissant le rythme cardiaque et en diminuant la pression artérielle. La prescription de statines, médicaments contre le cholestérol, peut, si elles sont rapidement administrées, améliorer la survie.

Des antidouleurs comme de la morphine peuvent être prescrits. Le traitement médicamenteux, généralement composés de bêta-bloquants, antiagrégants plaquettaires, statines et inhibiteurs de l’enzyme de conversion, est adapté à chaque patient et peut évoluer avec le temps. Dans tous les cas, la prise médicamenteuse doit être régulière. Le traitement prescrit doit être correctement suivi.

Sur le plan chirurgical, une angioplastie est donc réalisée. Il s'agit de désobstruer l'artère bouchée. Pour cela, le médecin insère un long tube fin et souple, un cathéter, dans la cuisse puis remonte jusqu'au cœur. Au bout du cathéter se trouve un ballonnet qui peut être gonflé. Ainsi, il écrase le caillot et rétablit la circulation sanguine. Un stent, sorte de ressort, peut ensuite être posé. Il permet à l'artère de rester bien ouverte, à un diamètre normal. Unpontage peut également être réalisé. Il s'agit d'une intervention chirurgicale qui permet de dévier la  circulation sanguine. Elle ne passe plus par la portion d'artère bouchée par l'athérosclérose mais par un autre chemin. Ainsi, la  circulation du sang au niveau du cœur est amélioré. Concrètement, le chirurgien place de part et d'autre de la zone bouchée un vaisseau sanguin prélevé dans une autre partie du corps (en général au niveau de la jambe). Le sang passe par ce nouveau « pont ». Si plusieurs zones sont obstruées, plusieurs pontages peuvent être nécessaires.

Après un infarctus du myocarde, des examens permettront d'estimer l'étendue de la zone du muscle cardiaque abîmée, de dépister une éventuelle complication, comme une insuffisance cardiaque, et d'évaluer les risques de récidives. A la fin de son hospitalisation, la personne qui a souffert d'un infarctus se verra proposer une réadaptation cardiovasculaire. Dans l'année qui suit, elle devra se rendre très régulièrement chez son médecin généraliste et son cardiologue pour un suivi très rapproché.

Référence

    Bibliographie
MAYOCLINIC fiche Acute Myocardial Infarction (Heart Attack) http://www.mayoclinic.org/quality/ami.html
NATURAL STANDARDhttp://www.naturalstandard.com/databases/conditions/all/condition-heartattack.asp?#undefined

     Notes

1  Bucher HC, Hengstler P, et al. N-3 polyunsaturated fatty acids in coronary heart disease: a meta-analysis of randomized controlled trials. Am J Med. 2002 Mar;112(4):298-304.
2 Hooper L, Thompson RL, et al. Risks and benefits of omega 3 fats for mortality, cardiovascular disease, and cancer: systematic review. BMJ. 2006 Apr 1;332(7544):752-60. Review. Texte intégral [Consulté le 9 mai 2006] : http://bmj.bmjjournals.com

3 Jayasinghe SR. Yoga in cardiac health (a review). Eur J Cardiovasc Prev Rehabil 2004 Oct;11(5):369-75.

4  Zittermann A, Schleithoff SS, Koerfer R. Putting cardiovascular disease and vitamin D insufficiency into perspective.Br J Nutr. 2005 Oct;94(4):483-92.
5 Wang TJ, Pencina MJ, et al. Vitamin D Deficiency and Risk of Cardiovascular Disease.Circulation. 2008 Jan 7.