Syllogomanie
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Syllogomanie

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 6 ans   | 712

La syllogomanie est un trouble psychique qui se traduit par une accumulation pathologique d’objets. Une personne syllogomane accumule une grande quantité d’objets, même si ces derniers sont inutiles, encombrants, insalubres et/ou dangereux.

La syllogomanie, qu'est-ce que c'est ?

Définition de la syllogomanie

La syllogomanie signifie étymologiquement « goût immodéré pour l’accumulation ». On parle aussi d’accumulation pathologique ou de thésaurisation pathologique.

La syllogomanie est caractérisée par :

  • une accumulation excessive d’objets en tout genre ;
  • une difficulté à se débarrasser de n’importe quel objet, même si celui-ci est inutile, encombrant, insalubre ou dangereux ;
  • un espace de vie encombré à tel point que l’usage de celui-ci est affecté, avec notamment des difficultés à se déplacer au milieu des objets accumulés ;
  • une souffrance psychique importante et une altération de la vie sociale.

Causes de la syllogomanie

Son origine n’est pas clairement établie à ce jour. Pendant un temps, il fut considéré que la syllogomanie était une forme de trouble obsessionnel compulsif (TOC). Toutefois, cette hypothèse tend à être infirmée.

La syllogomanie a été constatée dans le cadre de plusieurs affections dont :

  • les troubles mentaux organiques ;
  • la schizoprénie ;
  • le stress post-traumatique ;
  • le trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention ;
  • le syndrome de Diogène (forme extrême de syllogomanie avec un trouble du comportement conduisant à des conditions de vie insalubres) ;
  • le syndrome de Noé (accumulation d’un grand nombre d’animaux).

Diagnostic de la syllogomanie

L’enjeu du diagnostic est de distinguer la syllogomanie d’une accumulation non pathologique d’objets. Elle doit aussi être distinguée d’une collection d’objets.

Le diagnostic de la syllogomanie s’appuie sur les caractéristiques évoquées précédemment, à savoir l’accumulation excessive d’objets, la difficulté à s’en débarrasser, l’encombrement de l’espace de vie, la souffrance psychique et l’altération de la vie sociale.

Ce trouble apparait le plus souvent durant l’adolescence. S’il est généralement léger au début, il s’aggrave au fil des années.

Il est actuellement estimé que 2 à 6% de la population générale est concernée par la syllogomanie. Les hommes semblent être plus touchés que les femmes.

Les symptômes de la syllogomanie

Besoin impérieux d’accumulation

La personne syllogomane ressent un besoin irrépressible de recueillir, de stocker et de conserver des objets. Etre forcé à s’en débarrasser représente une véritable souffrance psychique.

Impact sur le lieu de vie

L’accumulation des objets vient progressivement affecter le lieu de vie. Il n’y a généralement pas assez d’espace pour accueillir la totalité des objets. Les espaces de vie s’encombrent, deviennent désordonnées et perdent de leur fonctionnalité initiale. A titre d’exemple, la cuisine d’une personne syllogomane peut être rendue inutilisable par l’accumulation d’objets.

La syllogomanie peut aussi être une source de danger. Elle peut notamment présenter un risque d’accidents et d’incendies. Le lieu de vie peut devenir insalubre, avec par exemple le développement de moisissures. Si certaines personnes syllogomanes ont conscience de ce danger, d’autres ne le perçoivent pas.

Impact social

La syllogomanie peut avoir un impact sur la vie professionnelle et personnelle. Une personne syllogomane a tendance à se replier sur elle-même. Elle ressent une souffrance psychique à l’idée d’être forcée à se débarrasser d’un objet. Elle peut mettre fin à ses relations avec ses proches. Elle peut refuser l’accès à son lieu de vie.

Le traitement de la syllogomanie

Le traitement de la syllogomanie repose généralement sur une approche multidisciplinaire. Il peut notamment inclure :

  • une thérapie cognitive et comportementale ;
  • un traitement antidépresseur reposant sur la prise d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine.

Prévenir la syllogomanie

Les proches d’une personne syllogomane jouent un rôle clé pour permettre un diagnostic précoce du trouble et la prévention des risques associés.

Rédaction : Quentin Nicard, rédacteur scientifique,

Octobre 2018

Références

  • A. Henzen, O. Sentissi, A. Zermatten, Syllogomanie, symptômes ou syndrome ? A propos d’un cas clinique, Rev Med Suisse, 2012, volume 8, 951-955.
  • D. H. Barlow, V. M. Durand, M. Gottschalk, Psychopathologie: Une approche intégrative, De Boeck Superieur, Juin 2016, 800 pages.
  • C. Frank, B. Misiaszek, Aborder la syllogomanie en médecine familiale, Can Fam Physician, Oct. 2012, 58(10): e542–e547.
  • K. A. Phillip, D. J. Stein, Syllogomanie, Le manuel MSD, www.msdmanuals.com (Consulté le 19/10/2018).