Diabète insipide diagnostic
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Diabète insipide diagnostic

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 6 ans   | 1077

Le diabète insipide se caractérise par une production excessive d’urine associée à une soif intense. Il est possible d’en distinguer plusieurs types dont les plus courants sont le diabète insipide neurogénique et le diabète insipide néphrogénique. Ces derniers n’ont pas exactement les mêmes caractéristiques mais traduisent tous deux un problème de régulation au niveau des reins. L’organisme ne retient pas suffisamment d’eau pour couvrir ses besoins.

Le diabète insipide, qu'est-ce que c'est ?

Définition du diabète insipide

Le diabète insipide est la conséquence d’une déficience ou d’une insensibilité à l’hormone antidiurétique : la vasopressine. Dans le cadre d’un fonctionnement normal de l’organisme, cette hormone est produite au niveau de l’hypothalamus puis stockée au niveau de l’hypophyse. Après ces deux étapes au sein du cerveau, la vasopressine est libérée au sein de l’organisme pour réguler les quantités d’eau dans le corps. Elle va agir sur les reins pour réabsorber l’eau filtrée, et ainsi empêcher son élimination dans les urines. De cette façon, elle contribue à couvrir les besoins en eau de l’organisme.

Lors d’un diabète insipide, la vasopressine ne peut pas jouer son rôle d’agent antidiurétique. L’eau est éliminée en quantité excessive, ce qui se traduit par une production excessive d’urine associée à une soif intense.

Types de diabètes insipides

Les mécanismes en jeu lors d’un diabète insipide ne sont pas toujours les mêmes. C’est pourquoi il est possible d’en distinguer plusieurs formes :

  • le diabète insipide neurogénique, ou central, qui est provoqué par une libération insuffisante d’hormone antidiurétique au niveau de l’hypothalamus ;
  • le diabète insipide néphrogénique, ou périphérique, qui est engendré par une insensibilité du rein à l’hormone antidiurétique ;
  • le diabète insipide gestationnel, une forme rare survenant durant la grossesse qui est le plus souvent la conséquence d’une dégradation de la vasopressine dans le sang ;
  • le diabète insipide dipsogène qui est caractérisée par un trouble du mécanisme de la soif au niveau de l’hypothalamus.

Causes du diabète insipide

A ce stade, il convient de noter qu’un diabète insipide peut être congénital (présent dès la naissance), acquis (consécutif à des paramètres extérieurs) ou idiopathique (avec une cause inconnue).

Parmi les causes identifiées à ce jour, figurent notamment :

  • les traumatismes crâniens ou lésions cérébrales ;
  • les interventions chirurgicales au niveau du cerveau ;
  • les lésions vasculaires comme les anévrismes (dilatation localisée de la paroi d’une artère) et les thromboses (formation d’un caillot sanguin) ;
  • certains formes de cancers dont les tumeurs cérébrales ;
  • des maladies auto-immunes ;
  • des infections du système nerveux comme les encéphalites et les méningites ;
  • la tuberculose ;
  • la sarcoïdose ;
  • la polykystose rénale (présence de kystes dans les reins) ;
  • la drépanocytose ;
  • le rein médullaire en éponge (maladie rénale congénitale) ;
  • les pyélonéphrites graves ;
  • l’amylose ;
  • le syndrome de Sjögren ;
  • etc.

Diagnostic du diabète insipide

Un diabète insipide est suspecté dès l’excrétion de grandes quantités d’urine associée à une soif extrême. La confirmation du  diagnostic peut ensuite s’appuyer sur :

  • un test de restriction hydrique qui permet de mesurer la production d’urine, la concentration des électrolytes sanguins ainsi que le poids, et ce à intervalles réguliers ;
  • des analyses d’urine pour vérifier s’il y a présence de sucre dans les urines (caractéristique d’un diabète sucré) ;
  • des analyses de sang pour identifier notamment une concentration élevée en sodium.

Selon les cas, d’autres examens complémentaires peuvent être ensuite envisagés pour identifier la cause du diabète insipide.

De nombreux cas de diabète insipide sont d’origine héréditaire. Les antécédents familiaux de diabète insipide constituent un facteur de risque important.

Les symptômes du diabète insipide

  • Polyurie : L’un des symptômes typiques du diabète insipide est la polyurie. Il s’agit d’une production excessive d’urine dépassant les 3 litres par jour et pouvant atteindre jusqu’à 30 litres dans les cas les plus graves.
  • Polydispsie : Le second symptôme caractéristique est la polydipsie. Il s’agit de la perception d’une soif intense située entre 3 et 30 litres par jour.
  • Nycturie possible : Il est fréquent que la polyurie et la polydipsie s’accompagnent d’une nycturie, un besoin d’uriner la nuit.
  • Déshydratation : En l’absence d’une prise en charge adaptée, le diabète insipide peut induire une déshydratation et une altération fonctionnelle de l’organisme. Une hypotension et un état de choc peuvent être constatés.

Les traitements du diabète insipide

La prise en charge dépend de nombreux paramètres dont le type de diabète insipide. Elle peut notamment inclure :

  • une hydratation adaptée ;
  • la restriction de la consommation de sel alimentaire et de protéines ;
  • l’administration de vasopressine ou de formes analogues comme la desmopressine ;
  • l’administration de molécules stimulant la production de vasopressine comme les diurétiques thiazidiques, le chlorpropamide, la carbamazépine, ou encore le clofibrate ;
  • un traitement spécifique ciblant la cause identifiée.

Prévenir le diabète insipide

A ce jour, aucune solution de prévention n’est établie. Dans de nombreux cas, le diabète insipide est d’origine héréditaire.

Rédaction : Quentin Nicard, rédacteur scientifique,

Septembre 2018

Références

  • C. Bagnis, A. Baumelou, G. Deray, Syndrome polyuro-polydipsique : diabète insipide, Médecine thérapeutique, Volume 6, issue 6, Juin - Juillet 2000, pp. 458-65.
  • G. Bouvenot, C. Caulin Guide du bon usage du médicament, Lavoisier, Nov. 2011, 13 pages.
  • R. M. Perkins, C. M. Yuan, P. G. Welch, Dipsogenic diabetes insipidus: report of a novel treatment strategy and literature review, Clinical and Experimental Nephrology, March 2006, Volume 10, Issue 1, pp 63–67.
  • A. Mzabi, et al., Diabète insipide gestationnel : À propos d’un cas clinique, La revue de médecine interne, Volume 32, n° S1, Juin 2011, pp. 103-104.