grossesse Le travail prématuré
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grossesse Le travail prématuré

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 6 ans   | 635

Une grossesse menée à terme dure environ 40 semaines. Le travail prématuré (ou travail pré-terme) a lieu lorsque des contractions commencent à dilater le col de l’utérus avant 37 semaines de grossesse 

Lorsque le travail prématuré ne peut être évité, le bébé naît plus tôt, ce qui peut être risqué pour sa santé. Les bébés nés avant terme sont plus fragiles et pourront souffrir parfois durant toute leur vie, de problèmes liés à la prématurité.

Bien que les causes du travail prématuré soient parfois difficiles à identifier, certaines précautions permettent de le prévenir.

Causes

Les causes les plus communes du travail prématuré sont :

  • Des saignements utérins. Certaines conditions, telles que le placenta praevia (= le placenta s’implante et se développe sur le col de l’utérus), entraînent la rupture des membranes fœtales, ce qui déclenche le travail prématuré.
  • Un étirement de l’utérus. Une grossesse multiple (jumeaux, triplets ou plus), ainsi qu’un excès de liquide amniotique, entraînent un étirement de l’utérus pouvant conduire à des contractions utérines et à un travail prématuré.
  • Des bactéries ou une inflammation. Une infection au niveau l’utérus peut stimuler la production de substances qui déclenchent le travail pré-terme.
  • Un stress physique ou psychologique. Un stress peut provoquer la libération d’hormones qui peuvent déclencher des contractions utérines.

Prévalence

Le travail prématuré est un problème fréquent de la grossesse. On lui attribue 75% des décès chez les bébés nés sans anomalies congénitales.

Diagnostic

  • La longueur du col de l’utérus. La longueur du col de l’utérus, mesurée par ultrasons lors des examens de routine du suivi de grossesse, aide à prédire le risque de travail prématuré. Plus le col de l’utérus raccourcit, plus le risque de travail prématuré augmente.
  • La fibronectine. Quelques heures avant le début du travail, les membranes fœtales se modifient et relâchent une substance appelée fibronectine. Si cette substance n’est présente qu’en faible concentration dans les pertes vaginales, le risque de travail prématuré n’est pas élevé. Cependant, même si la concentration de fibronectine est élevée, cela n’indique pas nécessairement que le travail prématuré va automatiquement survenir.

Les naissances prématurées à la hausse

Un récent rapport de l’OMS1 indique que dans la majorité des pays à revenu élevé, le taux de naissances prématurées a augmenté au cours des dernières décennies. Au Canada, le taux de naissances prématurées est régulièrement en hausse, passant d’environ 6 % au début des années 19802 à 8 % au cours des dernières années3.

Les grossesses tardives (= les femmes enceintes après 40 ans) et le recours aux techniques de procréation assistée, comme la FIV, ont contribué à l’augmentation des naissances multiples et des accouchements prématurés. Dans certains pays développés, l’augmentation du nombre d’accouchements par césarienne ou d’accouchements déclenchés avant le travail par choix de certaines femmes enceintes, a également contribué à la hausse des naissances prématurées.

Dans les pays sous-développés, les principales causes de naissances prématurées sont les infections, le paludisme, le VIH et le taux élevé de grossesses chez les adolescentes.

Cependant, que ce soit dans les pays riches ou dans les pays pauvres, un grand nombre de naissances prématurées demeure inexpliqué.

Les symptômes d'un travail prématuré (pré-terme)

Alors que chez certaines femmes les symptômes d’un travail prématuré sont évidents, pour d’autres, ils sont diffus et difficiles à identifier :

  • Des contractions régulières et fréquentes avant la 37ème semaine de grossesse (plus de 6 par heure), ainsi qu’une sensation de durcissement de l’utérus. Les premières contractions ressemblent parfois à des crampes menstruelles et ne disparaissent pas après une période de repos. La douleur dure au moins 20 secondes et se produit à intervalles réguliers.

Travail prématuré ou fausses contractions ?
Les contactions de Braxton Hicks (également appelées fausses contactions) sont des contractions utérines qui surviennent moins de 8 fois par heure (ou moins de 4 fois par 20 minutes). Ces contractions ne s’accompagnent pas de saignements ou de pertes vaginales et disparaissent après une période de repos. Elles sont normales et n’augmentent pas le risque de travail prématuré. Certaines femmes trouvent parfois qu’il est néanmoins difficile de faire la différence entre le travail prématuré et les fausses contractions.

  • Une douleur constante dans le bas du dos.
  • Une sensation de pression abdominale.
  • Des crampes abdominales.
  • De la diarrhée.
  • Un changement dans la quantité ou le type de pertes vaginales ou des saignements vaginaux.
  • Des pertes de liquide en jet ou goutte à goutte (En langage courant : « crever les eaux »)

Les personnes à risque et les facteurs de risque d'un travail prématuré (pré-terme)

  • Les femmes enceintes de jumeaux (ou autre grossesse multiple).
  • Les femmes enceintes de moins de 18 ans.
  • Les femmes souffrant de maladies chroniques, comme le diabète ou l’hypertension.

La prévention d'un travail prématuré (pré-terme)

Le travail prématuré est un problème fréquent de la grossesse. On lui attribue 75% des décès chez les bébés nés sans anomalies congénitales.

Les bébés nés avant terme sont plus fragiles et peuvent souffrir parfois leur vie durant, de problèmes liés à la prématurité.

En général, plus un bébé est né prématurément, plus les problèmes de santé peuvent être graves. Les bébés nés avant la 25e semaine ne survivent habituellement pas sans problèmes.

Peut-on prévenir ?

Il est important que la femme enceinte sache si les symptômes qu’elle identifie sont liés à un travail prématuré, car il est possible de l’arrêter ou de le ralentir suffisamment. Une femme qui décèle les signes précoces d’un accouchement prématuré peut alerter son médecin à temps pour qu’il puisse intervenir. Des médicaments peuvent être administrés pour ralentir ou arrêter le travail plusieurs heures et permettre au fœtus de se développer le plus longtemps possible.

Les femmes ayant déjà eu un enfant né prématurément (à moins de 37 semaines de grossesse) peuvent sur ordonnance médicale, prendre un supplément de progestérone (PrometriumMD) en injection ou en gel vaginal à titre préventif.

Mesures préventives de base

  • Évitez ou cessez de fumer.
  • Mangez sainement. Au besoin, consultez une diététiste professionnelle au sujet de vos habitudes alimentaires.
  • Si vous êtes victime de violence, demandez de l’aide.
  • Prenez du temps pour vous reposer. Prévoyez un moment de la journée pour vous reposer ou faire une sieste sans vous en sentir coupable. Le repos est essentiel pendant la grossesse.
  • Réduisez votre stress. Partagez vos sentiments avec une personne en qui vous avez confiance. Familiarisez-vous avec les techniques de relaxation comme la méditation, le massage, le yoga, etc.
  • Évitez le travail trop fatigant.
  • Ne vous épuisez pas lorsque vous faites de l’exercice. Même si vous êtes très en forme, il ne faut pas, à certains moments de la grossesse, augmenter l'intensité des séances d'entraînement.
  • Apprenez à reconnaître les signes avant-coureurs de travail prématuré. Sachez quelles sont les mesures à prendre en cas de travail prématuré. Les rencontres prénatales à l'hôpital ou auprès de votre médecin sont aussi faites pour vous informer : n’hésitez pas à poser des questions.
  • Effectuez des visites régulières chez un professionnel de la santé afin d’assurer le suivi de la grossesse. Le médecin pourra déceler les signes qui indiquent une menace de travail prématuré et ainsi intervenir pour l’éviter.

Les traitements médicaux d'un travail prématuré (pré-terme)

Traitement préventif du travail prématuré

Les femmes ayant déjà eu un enfant prématuré (à moins de 37 semaines de grossesse) peuvent recevoir, à titre préventif, un supplément de progestérone (PrometriumMD) en injection ou en gel vaginal. Les suppléments de progestérone sont généralement administrés entre 16 et 26 semaines de grossesse jusqu’à la 36e semaine. Ces suppléments ne sont pas efficaces chez les femmes enceintes de jumeaux et n’ont pas démontré qu’ils pouvaient être efficaces chez les femmes sans antécédents d’accouchement prématuré.

Cerclage du col de l’utérus

Chez certaines femmes à risque ou présentant une trop grande ouverture du col de l’utérus, on procède parfois à un cerclage du col de l’utérus. Cette opération consiste à resserrer l’ouverture du col de l’utérus à l’aide d’un fil. Le fil est retiré lorsque le bébé est considéré à terme, autour de la 37e semaine de grossesse.

Traitement pour ralentir ou arrêter le travail prématuré

Les traitements administrés pour ralentir ou arrêter le travail prématuré ont pour but de permettre aux poumons du fœtus de se développer jusqu’à leur pleine maturité (habituellement après la 34e semaine de grossesse). Ils permettent également de laisser le temps à la femme enceinte de se déplacer vers un hôpital ou vers un centre professionnel qui pourra fournir les soins nécessaires à l’enfant prématuré.

Des médicaments tels que des agents tocolytiques (= terbutaline, sulfate de magnésium, nifedipine indometacine et atosiban) sont administrés pour relaxer les muscles utérins et arrêter les contractions. Ces médicaments sont habituellement administrés si la femme enceinte en est à moins de 34 semaines de grossesse. Ils peuvent faire cesser les contractions et permettre un délai de plusieurs heures, jusqu’à 48 heures.

Ces médicaments sont habituellement administrés en association avec une injection de glucocorticoïdes (betamethasone) qui peuvent accélérer la maturation des poumons de l’enfant prématuré et prévenir certaines complications du système circulatoire

L'opinion de notre médecin

Un travail prématuré peut survenir même si vous ne présentez aucun facteur de risque. Si vous avez plus de 6 contractions par minute qui persistent malgré le repos au lit, si vous présentez aussi une perte de liquide amniotique ou un saignement vaginal, n’hésitez pas à consulter rapidement votre médecin.

De la même façon, si vous êtes inquiète au sujet de la possibilité d’être en travail prématuré ou si d’autres symptômes vous inquiètent, consultez votre médecin et ne craignez pas de vous tromper entre un vrai et un faux travail. S’il s’agit d’une fausse alerte, tout le monde sera content !

Si vous présentez des facteurs de risque pour un travail prématuré ou en avez déjà fait un lors de grossesses précédentes, assurez-vous d’un suivi médical régulier et discutez avec votre médecin de la pertinence d’un suivi conjoint avec un spécialiste des grossesses à risque.

Dr Jacques Allard  M.D.   FCMF

Sites d’intérêt et références

Société des obstétriciens et gynécologues du Canada
Renseignements sur la santé des femmes, Grossesse.
www.soqc.org

Perinat-France
Site de professionnels de santé des services de PMI et des réseaux périnatals du Languedoc Roussillon et de Provence Alpes Côte d'Azur - Corse - Monaco et de l'INPES.
www.perinat-france.org