Les fake news autour du coronavirus chinois
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Les fake news autour du coronavirus chinois

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 5 ans   | 944

Contamination via la consommation de nourriture chinoise ou à cause de colis envoyés de Chine, invention américaine… Plusieurs rumeurs et fausses informations gravitent autour de l’épidémie liée au coronavirus 2019-nCoV apparu en Chine.  Démêlons alors le vrai du faux.

 

En décembre 2019, un nouveau coronavirus nommé 2019-nCoV est détecté sur le marché de Wuhan à l’est de la Chine. Les premiers cas d’infection pulmonaire sont recensés avec comme symptômes : de la fièvre, une toux sèche, un essoufflement, et dans certains cas, une détresse respiratoire aiguë, une défaillance multi-viscérale ou une insuffisance rénale aiguë. 

Rapidement, l’infection s’étend aux pays voisins, puis au reste du monde. À ce jour, près de 10 000 cas avérés ont été répertoriés par l’OMS, dont 6 en France au 30 janvier 2020 selon le ministère des Solidarités et de la Santé. 

Face à l’ampleur que prend l’épidémie du coronavirus 2019-nCoV et l’arrivée des premiers cas dans l'Hexagone, de nombreuses Fake News circulent. Doctissimo vous explique pourquoi elles sont erronées. 

Non, le coronavirus n’est pas transmis par la nourriture chinoise

Les autorités sanitaires doivent d’ailleurs faire face à une vague de panique. C’est le cas du SAMU qui reçoit des centaines d’appels. Les interrogations sont nombreuses. Parmi elles, le risque de contamination via de la nourriture chinoise, révèlent nos confrères de France 3

Si le virus vient de Chine, il ne peut être présent dans de la nourriture préparée en France, même si celle-ci s’inspire de recettes chinoises. De plus, lorsque les mets sont cuits, notamment la viande, les virus ne résistent pas à la température de la cuisson. "Quand la viande est cuite, les virus sont détruits", confirme le ministère des Solidarités et de la Santé1, mais tient à rappeler que "la consommation de produits animaux peu ou pas cuits, incluant le lait et la viande, présente un risque important d’infection par une grande variété d’organismes susceptibles de causer des maladies chez l’Homme". 

En ce qui concerne les voyageurs séjournant ou traversant des zones touchées par le virus, le ministère recommande tout de même d’éviter : 

  • Tout contact avec des animaux, vivants ou morts ;
  • De se rendre sur les marchés où sont vendus des animaux vivants ou morts ;
  • La viande non ou peu cuite. 

Non, il n’y a pas de risque avec les colis envoyés de Chine

Beaucoup de consommateurs en ligne achètent des produits venant de Chine. Est-il possible d’être contaminé par ce biais ? Pour rappel, les coronavirus se transmettent par :

  • Voie aérienne ; 
  • Au contact de sécrétion ; 
  • Au contact d’objets contaminés. 

Concernant ce dernier cas, les germes pathogènes ne peuvent survivre que quelques heures, plusieurs jours tout au plus : cela varie en fonction de l’environnement et de la température. "Compte tenu des temps et conditions de transport avec la Chine, le risque d’être infecté par le nCoV en touchant un objet importé de Chine est considéré comme extrêmement faible", confirme le ministère de la Santé. Par mesure de sécurité, il est recommandé de se laver régulièrement les mains, et ce même sans avoir acheté d’un objet produit en Chine. 

Non, le virus ne vient pas de la soupe de chauve-souris

Lors des deux précédentes épidémies liées à un coronavirus, les deux virus SRAS-CoV et MERS-CoV avaient pour réservoir la chauve-souris avant d’intégrer l’organisme d’un second hôte, ce qui a entraîné la transmission à l’homme (la civette pour le SRAS-CoV et le dromadaire pour le MERS-CoV). 

Une rumeur s’est donc appuyée sur le fait que dans la région mère du 2019-nCoV, l’un des plats traditionnels est la soupe de chauve-souris. Et donc, que le nouveau coronavirus provient de ce met culinaire. Information non vérifiée par la communauté scientifique. "Le virus vient d’un animal. Des suspicions ont été portées sur la chauve-souris, mais des recherches sont encore nécessaires pour savoir de quel animal il s’agit", explique Arnaud Fontanet, directeur du département de Santé globale à l'Institut Pasteur et professeur au CNAM et responsable de l'unité d'épidémiologie des maladies émergentes2. De plus, lors des précédentes épidémies, la transmission s’est réalisée entre deux hôtes vivants. 

Non ,le virus n’a pas été créé par les Américains

Selon des publications diffusées sur Facebook, le coronavirus 2019-nCoV n’est pas nouveau mais serait une création américaine brevetée en 2003. Certains internautes affirment même que l’expiration de ce brevet, le 23 janvier 2020, expliquerait l’arrivée de l’épidémie mondiale. 

L’image illustre bien un brevet américain de 2003 mais ce papier porte sur le coronavirus SARS, qui a sévi entre 2002 et 2003 en Chine, comme l’explique Le Monde. De plus, "breveter" ne signifie pas "créer", mais bien acter le fait que des scientifiques sont parvenus à isoler pour la première fois un nouveau virus en laboratoire. Pour l’heure, la communauté scientifique met tout en oeuvre pour expliquer l’origine du coronavirus et stopper l’épidémie qui a déjà fait 213 décès. 

Sources :

  • 1 - Coronavirus : questions-réponses, site du ministère des Solidarités et de la Santé, 2020 ( accessible en ligne).
  • 2 - Conférence de presse de l’Institut Pasteur sur l’épidémie du coronavirus 2019-nCoV, 31 janvier 2020. 
  • Coronavirus : informations pour les professionnels de santé, site du ministère des Solidarités et de la Santé, 2020 ( accessible en ligne)