Coronavirus : la France interdit les rassemblements de 1.000 personnes pour freiner la propagation
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Le gouvernement a musclé sa réponse pour tenter de freiner la propagation du coronavirus, interdisant tous les rassemblements de plus de 1.000 personnes sur l'ensemble du territoire, alors que la barre du millier de cas a été franchie dimanche dans l'Hexagone.

Le gouvernement a musclé sa réponse pour tenter de freiner la propagation du coronavirus, interdisant tous les rassemblements de plus de 1.000 personnes sur l'ensemble du territoire, alors que la barre du millier de cas a été franchie dimanche dans l'Hexagone.

Dans le Haut-Rhin et l'Oise, deux départements parmi les plus touchés, toutes les écoles et les crèches resteront portes closes lundi, pendant au moins deux semaines.

"A l'échelle nationale, tous les rassemblements de plus de 1.000 personnes sont désormais interdits", a annoncé le ministre de la Santé Olivier Véran, à l'issue d'un Conseil de Défense à l'Elysée, le troisième depuis l'apparition du virus en décembre.

Jusqu'ici, seuls les rassemblements de plus de 5.000 personnes avaient été interdits, ce qui avait déjà entraîné de nombreuses annulations de salons (Mondial du tatouage prévu à l'origine du 13 au 15 mars à Paris, Salon du Livre prévu du 20 au 23 mars), concerts, spectacles et représentations sportives.

Un arrêté publié samedi avait ramené la durée d'interdiction au 15 avril, contre le 31 mai initialement. Le ministre n'a pas précisé dimanche les modalités de cette interdiction renforcée, qui pourrait mettre en péril la tenue normale du match de Ligue des Champions PSG-Dortmund mercredi et de celui du Tournoi des Six nations, opposant la France à l'Irlande, samedi au Stade de France.

Des exceptions seront prévues, a-t-il souligné : les manifestations, les concours et le recours aux transports en commun. Il reviendra aux préfets et aux ministères de faire "remonter une liste d'événements considérées comme utiles à la vie de la nation".

Portes closes

"Nous sommes toujours ce soir au stade 2, cela veut dire que notre priorité est de tout faire pour ralentir la circulation du virus sur le territoire national", a souligné M. Véran, alors que la France compte 1.126 personnes contaminées et 19 décès, faisant du pays le deuxième le plus affecté en Europe, après l'Italie. 

Avec 366 morts et plus de 7.300 cas confirmés, l'Italie a décidé de mettre en quarantaine 15 millions de personnes dans le nord, soit un quart de sa population, une mesure inédite en Europe. 

En France, "l'épidémie n'a pas, à ce stade, touché tout le pays, mais elle progresse dans certains territoires dans lesquels l'activité virale est très dynamique", a précisé le ministre, qui va assouplir les conditions pour avoir recours à des téléconsultations et a également signé un décret permettant de déplafonner les heures supplémentaires pour les professionnels de santé à l'hôpital.

Dans le Haut-Rhin et l'Oise, deux départements parmi les plus touchés, toutes les écoles et les crèches resteront portes closes lundi, pendant au moins deux semaines. La mesure concerne 165.000 élèves dans l'Oise et 127.000 dans le Haut-Rhin. Concrètement, les professeurs et élèves auront recours à l'enseignement à distance pour assurer la continuité des cours. 

Désormais considéré comme un foyer de contamination, Ajaccio en Corse compte 23 des 28 cas sur l'Ile de Beauté. Pour faire face à la propagation du virus, la préfecture a elle aussi annoncé la fermeture pour deux semaines de tous les établissements scolaires. Une mesure concernant environ 10.000 élèves.

Réserve sanitaire

Face à la situation exceptionnelle, la France se prépare au passage au stade 3 de l'état d'alerte, "inexorable" selon M. Macron et qui devrait survenir dans les prochains jours.

Contrairement au stade 2, le stade 3, celui de l'épidémie, ne vise plus à enrayer la propagation mais à en atténuer les conséquences.

Ce stade prévoit la suspension de certains transports en commun, la fermeture d'écoles sur tout ou partie du territoire, la restriction des rassemblements et la mobilisation de tous les secteurs de soin : hôpitaux, professionnels de santé libéraux et services de soin et d'aide à domicile.

Pour les établissements de santé, en première ligne dans la lutte contre le coronavirus, il s'agit d'être prêts pour le déclenchement du "plan blanc", qui avait été déclenché le 25 février dans les hôpitaux de Creil et de Compiègne, dans l'Oise. Un "plan bleu", le pendant pour les Ehpad, sera activé pour prévoir l'augmentation du personnel et empêcher l'isolement des résidents.

En renfort des établissements de santé, la réserve sanitaire composée de professionnels de santé volontaires (directeur d'hôpital, médecin, psychologue, pharmacien, infirmier, ambulancier), y compris ceux à la retraite depuis moins de 5 ans, est mobilisée en anticipation des besoins.

"Les personnes âgées sont les plus vulnérables face au virus et doivent être protégées", a rappelé la Direction générale de la santé, recommandant d'éviter que les moins de 15 ans ne leur rendent visite.

A une semaine du premier tour des municipales, des mesures "exceptionnelles" vont également être mises en place pour le scrutin. A Mulhouse, foyer majeur du coronavirus, des gants chirurgicaux et du gel hydroalcoolique pour se désinfecter les mains seront mis à la disposition des électeurs.

Le nombre de personnes dans chaque bureau sera également limité et, après chaque vote, les machines seront systématiquement désinfectées, ainsi que les stylos servant aux électeurs à parapher les registres et valider leur vote, a détaillé la municipalité en place.