Pour faire face à la diffusion du Covid-19, les états ont mis en place des stratégies différentes, basées sur les mesures de confinement, les gestes barrière et le dépistage plus ou moins massif de la population. Mais la vaccination reste la meilleure arme pour nous défendre collectivement face au virus. Son objectif est double : empêcher que les personnes ne tombent malades et contenir la circulation du virus.
EXISTE-T-IL UN VACCIN ?
La réponse est NON. A l'heure actuelle, il n'existe pas de vaccin contre le coronavirus COVID-19. De nombreux laboratoires sont dans la course mais la vaccin ne devrait pas être disponible avant plusieurs mois. Rappelons par ailleurs, qu'il n'y pas non plus à ce jour de traitement validé contre le coronavirus. Plusieurs sont en cours d'évaluation en France, en lien avec l'OMS.
QUAND LE VACCIN SERA-T-IL DISPONIBLE ?
Selon l'OMS, cela pourrait prendre jusqu'à 12 ou 18 mois. Un délai confirmé par Etienne Simon-Lorière, virologue à l'Institut Pasteur. "Cela peut sembler très long dans le contexte de l'urgence de l'épidémie, mais ce serait en fait un véritable tour de force. Le développement d'un vaccin, en général, prend plutôt 10 à 15 ans !", a-t-il expliqué à nos confrères de Science et Vie.
CORONAVIRUS : QUELLES SONT LES PISTES DE VACCIN LES PLUS PROMETTEUSES ?
Une dizaine de laboratoires sont dans la course pour mettre au point un vaccin contre le coronavirus, en Chine, aux Etats-Unis, en France notamment. Plusieurs stratégies vaccinales sont explorées, mais selon Etienne Simon-Lorière, "les approches qui ont déjà réussi chez l'homme restent les plus prometteuses." Il complète que pour l'instant, "ce sont des vaccins dit à "ARN messager" ou "à ADN" qui font la course en tête." Cette méthode consiste à injecter un fragment du code génétique du virus pour générer une réponse immunitaire. "En quelques semaines, les américains de la biotech Moderna ont commencé des essais de tolérance chez l'homme. Du jamais vu", poursuit encore le virologue dans une interview à sciencesetvie.com.
LES VACCINS CONTRE LA PNEUMONIE PROTÈGENT-ILS CONTRE LE NOUVEAU CORONAVIRUS ?
Non. Ce n'est pas parce que le coronavirus peut sévèrement atteindre les poumons, que les personnes vaccinées contre la pneumonie sont davantage protégées. L'OMS répond à cette question sur sa page dédiée aux "fakenews" : "les vaccins contre la pneumonie tels que le vaccin antipneumococcique et le vaccin anti-Haemophilus influenza type B (Hib) ne confèrent pas de protection contre le nouveau coronavirus." Retenez encore que le virus SRAS-CoV-2 est si nouveau et différent qu'il nécessite un vaccin qui lui est propre.
POURQUOI EST-CE LONG DE FAIRE UN VACCIN ?
Le génome du virus SARS-CoV-2 a été séquencé en entier (et en un temps raccord) par l'Institut Pasteur et partagé avec la communauté scientifique mondiale. Mais depuis fin janvier, aucune équipe de scientifiques n'a réussi à mettre au point un vaccin. Cela est complètement normal. Il y a en effet plusieurs étapes dans l'élaboration d'un vaccin, ainsi que l'explique l'OMS dans une fiche pédagoqique réalisée au moment de l'épidémie H1N1. De nombreuse étapes (identification du virus, préparation de la souche vaccinale, prépratation des réactifs pour tester le vaccin, fabrication du vaccin, contrôles qualité...) qui demandent du temps !
COMMENT RENDRE LES VACCINS ACCESSIBLES À TOUS ?
Une fois la formule validée, tout l'enjeu consiste à produire le vaccin en quantité suffisante afin de pouvoir garantir un approvisionnement mondial. "Il n'y a pas de précédent dans l'histoire de l'industrie pharmaceutique de ce type de besoin, à la fois en termes d'urgence et de quantités à produire", observe Etienne Simon-Lorière. "On parle de milliards de personnes, c'est un énorme défi", soulignait David Loew, vice-président exécutif de Sanofi et responsable de Sanofi Pasteur, au cours d'une visioconférence organisée par la Fédération internationale des fabricants pharmaceutiques (IFPMA) le 19 mars. "Nous ferons en sorte, même s'il est produit ailleurs dans le monde, que le vaccin soit accessible à tous ceux qui en ont besoin partout dans le monde", avait assuré de son côté Paul Stoffels, vice-président du comité exécutif de Johnson & Johnson, avant d'ajouter : "C'est une promesse que l'industrie [pharmaceutique] fait ensemble".
Afin de lever les obstacles à la production et au transport, les patrons des grands labos ont appelé les Etats à "classer l'industrie pharmaceutique parmi les secteurs essentiels" de l'activité de leurs pays, en permettant notamment à leurs employés de se rendre dans les usines.