Définition
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie chronique caractérisée par une inflammation de plusieurs articulations (arthrites). Elle atteint principalement les articulations des mains. Il s’agit du plus fréquent des rhumatismes inflammatoires, il touche 0,5 % de la population française, soit environ 300 000 personnes.
Causes
La cause de la polyarthrite rhumatoïde demeure inconnue. Il s’agirait d’une maladie plurifactorielle. Son déclenchement résulterait de l’action d’un ou plusieurs facteurs (génétiques, infectieux, toxiques). Cela explique qu’il existe parfois plusieurs cas dans une même famille. Une inflammation se développe alors dans l’articulation, provocant un gonflement de la membrane qui tapisse l’intérieur de l’articulation (la synoviale): ce phénomène s’appelle une synovite, et peut être palpé par le médecin dans les articulations superficielles.
Symptomes
Au stade de début, le diagnostic est souvent difficile à poser. La maladie peut prendre des aspects cliniques multiples. Mais dans les cas typiques, la polyarthrite rhumatoïde touche la femme jeune (30-50 ans). Les articulations touchées sont notamment celles des doigts et des pieds. Le rachis cervical est parfois le seul niveau atteint de la colonne vertébrale. Les douleurs articulaires occasionnent des réveils dans la nuit et un enraidissement le matin qui cède après quelques heures de mobilisation. L’atteinte est bilatérale et symétrique.
Prévention
A l’heure actuelle, prévenir son apparition n’est pas possible. Cependant, de nombreux travaux visent à mieux connaître l’importance des facteurs héréditaires. Leur identification pourra permettre un dépistage des sujets à haut risque.
Examens
Le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde repose sur un faisceau d’arguments cliniques, biologiques, et radiologiques. Les examens biologiques (prise de sang) mettent en évidence les signes d’une inflammation non spécifique, ainsi que des signes plus évocateurs de la maladie (présence de facteur rhumatoïde). Des radiographies comparatives des mains et des pieds suffisent au début de la maladie. Ces clichés seront renouvelés en fonction des crises articulaires, en général moins de 1 fois par an. Lorsqu’une articulation est gonflée, votre médecin peut pratiquer une ponction articulaire (piqûre). Le scanner ou l’IRM n’apportent pas plus d’arguments pour le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde.
Traitements
Un traitement précoce permet de limiter l’extension et la gravité de la maladie. Son objectif est de conserver la fonction articulaire, d’éviter les déformations et de maintenir une autonomie. Il y a des traitements uniquement symptomatiques (pas sur la cause), des traitements de fond de 1 à 6 mois, des traitements locaux (injection d’un médicament anti-inflammatoire dans l’articulation), des traitements physiques (kinésithérapie, rééducation, ergothérapie, orthèse), et des traitements chirurgicaux (retrait du tissu enflammé).
Quel que soit le traitement, une surveillance régulière est nécessaire. Une prise en charge psychologique peut aussi s’avérer utile, face à cette maladie longue et souvent contraignante. Les cures thermales peuvent être un bon apport.
Evolution
Il faut savoir que, sans traitement, la polyarthrite rhumatoïde tend à éroder progressivement les articulations. Une évolution spontanée vers la guérison peut être observée, mais elle est exceptionnelle. Outre les articulations, la polyarthrite rhumatoïde peut toucher d’autres organes, tels que la peau, les poumons ou les reins. Dans la majorité des cas, l’évolution se fait par crises articulaires. L’évolution de la polyarthrite rhumatoïde n’est jamais prévisible. Il n’existe pas de signes annonciateurs de la survenue des crises articulaires, ni de signes permettant de préciser la gravité de la polyarthrite. Traitée, l’évolution peut être ralentie et les déformations limitées, évitant l’installation d’un handicap sévère.