Définition
La clavicule est un os facilement palpable sous la peau. Cela n’est pas pour autant une raison suffisante pour traiter chirurgicalement toute fracture.
En effet ses possibilités de réparation grâce à la simple immobilisation sont importantes. Cela est lié à la richesse de sa vascularisation , c’est à dire à l’apport sanguin dont il bénéficie, permettant le plus souvent la formation d’un gros cal osseux de consolidation dans des délais courts, de 3 semaines. L’immobilisation se fait le plus souvent par des « anneaux ». Ils permettent de placer l’épaule vers l’arrière, restaurant alors au mieux la longueur de la clavicule. Il faut les garder jour et nuit et les resserrer régulièrement. Il convient de ne pas s’inquiéter par un décalage ou un chevauchement. Ils ne pourront constituer d’obstacle à la consolidation dans des délais normaux dans la plupart des cas, et ne laisserons pas de séquelles.
Par ailleurs les complications de la chirurgie sont possibles et doivent inciter à la prudence.
Causes
Les fractures de clavicules survenant lors d’accidents sportifs sont volontiers sur sa partie la plus externe. Cela peut survenir à l’occasion du football, rugby, cyclisme, ....
Traitements
Quand opérer ? Certainement chez certains polytraumatisés, en particulier avec fracas associé de l’épaule, permettant ainsi de mobiliser rapidement le patient avec moins de douleurs.
Chez certains sportifs de haut niveau, en particulier chez les motards de compétition, la réparation chirurgicale permet de remonter très rapidement sur l’engin. Cela étant, le patient doit connaître les inconvénients potentiels de la chirurgie avant de prendre une décision. Autrement dit il n’est pas souhaitable de la part du chirurgien de mettre en avant les rapides possibilités de récupération sans envisager l’aspect négatif possible de l’acte.
Habituellement l’indication opératoire se pose en cas de complication : fragment osseux très acéré menaçant de percer la peau, une lésion associée des nerfs ou artères passant dans l’aisselle, une fracture survenant sur un os fragilisé par cancer, irradiations...
A part se situe le problème d’une clavicule n’ayant pas consolidé malgré l’immobilisation. Cela rentre alors dans le cadre du traitement par stabilisation chirurgicale associé à une greffe osseuse.
Quelles sont les complications de la chirurgie ?
La première est la nécrose de la peau située immédiatement au contact de l’os. En effet celle ne bénéficie pas d’un bon sous-sol amenant des éléments sanguins. Cela est d’autant plus dangereux que le matériel chirurgical métallique mis en place est volumineux.
On décrit des plaies du poumon lors de la perforation de l’os à la mêche pour placer des vis, la migration de broches parfois jusque dans le thorax , la non consolidation de la clavicule liée à un abord chirurgical trop extensif qui supprime la nutrition sanguine de l’os... Cela ne doit pas épouvanter car un acte chirurgical bien réalisé techniquement, et à bon escient, donne dans la très grande majorité des cas un bon résultat, au facteur aléatoire près.
Comment l’opérer ?
Le moyen le plus recommandable est vraisemblablement la mise en place d’une plaque métallique vissée. De nombreux détails techniques permettent de minimiser les risques sus-cités.
La plaque peut être retirée car elle saille souvent sous la peau. Il faut attendre un délai suffisant de consolidation osseuse vérifiées par radiographies.
A noter que la cicatrice, qui suit l’axe de l’os, est volontiers inesthétique, s’élargissant avec le temps. Il convient de prévenir le patient, en particulier les dames pour des problèmes de décolleté.
Quelles sont les séquelles après consolidation ?
Après chirurgie, la séquelle principale est cutanée, au niveau de la cicatrice, qui peut être refaite lors de l’ablation de la plaque.
En l’absence de chirurgie, on observe souvent un gros cal osseux visible au niveau du décolleté, inesthétique mais indolore.
Particularités de la fracture de la clavicule chez le sportif
Le diagnostic est souvent méconnu car la proximité avec l’articulation de l’épaule fait simuler une entorse, dite acromio-claviculaire.
L’évolution fréquente se fait alors vers la non-consolidation osseuse. Le traitement est habituellement chirurgical. L’utilisation d’une vis est habituelle.