Définition
Les céphalées sont des douleurs ressenties au niveau du crâne, que l'on appelle habituellement « maux de tête ». Elles peuvent se manifester sur une zone localisée ou l'ensemble de la tête. Elles sont fréquentes, banales et bénignes le plus souvent, durent de quelques heures à quelques jours et constituent l'un des premiers motifs de consultation médicale. Les plus fréquentes sont les céphalées dites primaires (migraines, céphalées de tension, algie vasculaire de la face). Elles peuvent être aussi un symptôme (céphalées secondaires) et survenir dans le contexte d'une autre maladie (sinusite, otite, glaucome). Les céphalées peuvent être aiguës (brutales) ou chroniques. Les femmes, quel que soit l'âge, y sont plus souvent sujettes que les hommes.
Causes
Les causes de céphalées sont nombreuses.
Dans les céphalées 'primaires', on retrouve notamment:
- les céphalées de tension (les plus fréquentes) provoquées par une forte tension des muscles du cou, du cuir chevelu et du visage. Le stress, la fatigue, le manque de sommeil, le surmenage, une mauvaise posture sont souvent incriminés.
- la migraine (fréquente) serait provoquée par une dilatation et une contraction de certaines artères cérébrales. Les personnes touchées sont en général prédisposées génétiquement.
- l'algie vasculaire de la face (rare), aussi appelée céphalées en grappes, car elle survient par crises, plus ou moins rapprochées (parfois à plusieurs reprises sur 24 heures). A son origine, une irritation du nerf trigéminal (qui assure la sensibilité du visage) associée à une dilatation des artères du cerveau.
Il existe des céphalées secondaires qui représentent un symptôme et non plus une maladie. Elles sont causées par une fièvre ou une maladie sous-jacente: une sinusite, une otite, un glaucome, une inflammation des artères situées au-dessus des tempes (maladie de Horton), un problème bucco-dentaire (carie par exemple) ou rhumatologique (une arthrose cervicale), une hémorragie cérébrale, un AVC, une tumeur cérébrale, des poussées graves d'hypertension artérielle, une méningite, un traumatisme crânien, la prise de certains médicaments (les vasodilatateurs par exemple), des troubles de la vision non traités et non corrigés, une intoxication au monoxyde de carbone, une allergie comme un rhume des foins, une fibromyalgie...
Symptomes
Les céphalées de tension se traduisent par des maux de tête le plus souvent des deux côtés de la tête et donnent la sensation d'avoir la tête prise dans un étau. La migraine entraîne des maux de tête durant 4 à 72 heures, touchant une moitié du crâne. Les douleurs 'tapent' à intervalle régulier. La personne peut avoir des nausées ou des vomissements et se sentir gênée par la lumière et le bruit. L'algie vasculaire de la face se manifeste par des maux de tête lancinants presque toujours centrés sur un oeil. Elle peut survenir quotidiennement pendant plusieurs semaines, puis s'interrompre quelques semaines ou quelques mois avant de revenir. On retrouve aussi des rougeurs ou larmoiements de l'oeil et une impression de nez bouché. Pour les céphalées secondaires (dues à une autre maladie), on retrouve d'autres symptômes associés aux maux de tête, en fonction des pathologies. En voici quelques uns:
- la méningite: les céphalées sont brutales. La maladie entraîne en plus une fièvre, une raideur de la nuque, des vomissements, une intolérance à la lumière.
- la maladie de Horton: les céphalées sont intenses empêchant le sommeil et ne répondant pas aux antalgiques. Elles peuvent être associées à une perte de la vue, une fatigue, une perte de poids...
- l'hémorragie cérébrale: la douleur est violente et brutale, pouvant s'associer à une raideur de la nuque, des nausées et des vomissements, avec parfois une inconscience. Les céphalées survenant brutalement, d'un coup, sont toujours inquiétantes et obligent à une consultation d'urgence.
Prévention
Quand le stress est à l'origine des maux de tête, il est important d'apprendre à gérer son anxiété par différentes techniques de relaxation (yoga, thérapies cognitives ou comportementales...). Il est aussi indispensable de connaître les situations à risque de crise qui réveillent la maladie. De nombreux facteurs peuvent la déclencher comme un manque de sommeil, l'alcool (ainsi que le tabac pour l’algie vasculaire de la face), les règles, le chocolat, la fatigue, une mauvaise posture, sauter un repas, un abus de café...
Traitements
-Céphalées primaires: pour soulager la douleur à court terme, les médicaments utilisés sont l'aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens, le paracétamol seul ou associé à d'autres substances telles que la codéine. Parfois, des anxiolytiques ou un antidépresseur peuvent être proposés. Quand l’origine est psychologique, un suivi médical spécialisé peut être conseillé. Des thérapies comme l'hypnose, la sophrologie, l'acupuncture, l'ostéopathie, les techniques de relaxation (biofeedback, yoga...), la gymnastique posturale, mais aussi une bonne hygiène de vie peuvent avoir une certaine efficacité.
- Crise migraineuse: les triptans, des médicaments qui agissent au niveau des récepteurs à la sérotonine (un messager chimique du cerveau), sont conseillés. Si les migraines se répétaient de façon rapprochée, on peut envisager un traitement de fond, à base de béta-bloquants notamment ou d’un anti-épileptique (à faible dose) par exemple.
- Céphalées secondaires: le traitement dépendra de la maladie sous-jacente.
Evolution
Les céphalées altèrent la qualité de vie au quotidien et peuvent entraîner de réelles souffrances personnelles. Les crises répétées, et souvent la crainte constante de la prochaine, minent la vie familiale, sociale et professionnelle. Les céphalées de tension ou la migraine peuvent être à l'origine de dépressions graves.
Sources
OMS
Vulgaris-medical
Hôpitaux universitaires de Genève