Définition
L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire. La maladie se caractérise par un désir pathologique de ne pas prendre du poids, par la peur de manger. Il s’ensuit un comportement d’évitement partiel ou total de nourriture qui peut alterner avec des épisodes boulimiques.
Causes
La maladie survient sans signe précurseur, elle est souvent due à un événement qui peut paraître anodin mais aux répercutions psychologiques importantes (déception scolaire ou sentimentale, deuil) ou suite à un régime amaigrissant. Les symptômes engendrés, comportementaux et physiques, passent souvent inaperçus. Pourtant il est important de les reconnaître précocement afin de pouvoir déceler au plus tôt la maladie. La précocité de la prise en charge médicale est un facteur important de guérison et permet d’éviter une altération trop sévère de l’organisme. Les statistiques montrent une inégalité des sexes avec 95 % de femmes (entre 15 et 25 ans) et 5 % d’hommes.
Symptomes
Outre son apparence physique marquée par la maigreur, l’anorexique peut se distinguer par le déni de la maladie, dysmorphophobie (fixation sur une partie de son corps qu’elle trouve inesthétique). Une préoccupation vis à vis de l’alimentation qui ne correspond pas à un excès de poids. Le refus de se nourrir, une attention marquée dans le choix des aliments les plus légers, des portions plus que restreintes. Parfois, les périodes de diète féroce sont entrecoupées d’accès boulimiques. La malade se sent alors très coupable, se cache et compense en se faisant vomir. L’anorexique se distingue aussi par un comportement social pauvre avec des difficultés à communiquer et à établir des relations sentimentales. La situation familiale peut devenir conflictuelle
Prévention
Ces troubles touchent surtout les adolescentes qui ont tendance à se focaliser sur l’image de leur corps. Les futures anorexiques vivent plus difficilement que les autres la période pubertaire, moment clé de la maturation physique et psychique. Le diagnostic et la prise en charge interviennent tard, surtout pour les anorexiques, car les familles ne voient pas tout de suite la gravité de la situation. Des variations pondérales brutales, une perte de poids d'au moins 10 %, une aménorrhée (absence de règles), des préoccupations excessives autour de l'image du corps, de l'alimentation et une mauvaise estime de soi doivent, selon les experts, être considérées comme des signes d'appel d'un comportement anorexique. Ils doivent amener à consulter rapidement.
Examens
Le médecin fait un examen physique complet au cours duquel il vérifie le poids, la tension artérielle, le pouls, etc. Il questionne de façon détaillée afin de connaître les habitudes alimentaires. Selon les renseignements obtenus, des examens complémentaires pourront être effectués pour écarter toute autre pathologie. Une hospitalisation est parfois nécessaire, si le pronostic vital est engagé. En cas de tendances suicidaires ou si le ralentissement cardiaque est tel qu’il y a un risque d’arrêt cardiaque.
Traitements
Le traitement doit se faire plutôt en institution spécialisée. Il consiste en une prise en charge nutritionnelle en fixant des objectifs pondéraux réalistes et de réduire la restriction alimentaire. Une prise en charge par un psychiatre après un retour au poids fixé et la réapparition des règles et en soutien psychologique contre l'état dépressif et les angoisses liées à la reprise du poids. Une thérapie familiale peut aussi être envisagée. L'obstacle majeur est la négation par l’anorexique de leur maladie qui refuse les soins. Quand la survie est en jeu en cas de dénutrition majeure, le recours à la nutrition entérale forcée discontinue d’appoint est incontournable.
Evolution
Les conséquences sur l’organisme sont la maigreur, l’irrégularité ou l’arrêt des règles, la constipation qui entraîne le recours abusif aux laxatifs, résultat une perte de potassium à l’origine de crampes. Une hyperpilosité, sous la forme d’un duvet sur les joues, les bras et le dos, des cheveux et des ongles cassants et une frilosité exagérée. Face aux carences, le corps ralentit son métabolisme, la production d’hormones thyroïdiennes décroît, la tension artérielle s’abaisse...Les carences nutritionnelles ralentissent et parfois arrêtent la croissance. Elles prédisposent à l’ostéoporose (déficit en calcium). Il existe, dans les anorexies graves, une dépression sévère avec risque de suicide et de toxicomanie.