L’autisme
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L’autisme

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 1322

L’autismeL’autisme fait partie du groupe des troubles envahissants du développement (TED), qui apparaissent dans la jeune enfance, habituellement avant l’âge de 3 ans. Bien que les symptômes et la sévérité soient variables, tous ces troubles affectent l’habileté de l’enfant ou de l’adulte àcommuniquer et à interagir avec les autres.

Les TED les plus courants sont :

  • L’autisme
  • Le syndrome d'Asperger
  • Le syndrome de Rett
  • Les TED non spécifiés (TED-NS)
  • Les troubles désintégratifs de l'enfance

Une nouvelle classification pour les TED

Dans la prochaine édition (à paraître en 2013) du manuel de référence de diagnostic des maladies mentales (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders - DSM-V), l’American Psychiatric Association (APA) propose de regrouper toutes les formes d'autisme dans une seule catégorie appelée «troubles du spectre autistique». Les autres pathologies diagnostiquées jusqu'à présent séparément, comme le syndrome d'Asperger, le trouble envahissant du développement non spécifié et le trouble désintégratif de l'enfance, ne seront plus considérés comme des pathologies spécifiques mais des variantes de l'autisme16. Selon l’APA, les nouveaux critères proposés conduiront à des diagnostics plus exacts et aideront les médecins à prodiguer de meilleurs traitements. D’autres médecins affirment que cette nouvelle classification pourrait exclure les personnes atteintes de troubles moins sévères tels que le syndrome d’Asperger13 et par le fait même les priver de l'accès aux services d'aide sociale, médicale et scolaire qui leur sont bénéfiques. Les assurances maladies et les programmes publics se basent en grande partie sur la définition des maladies établies par l'APA (American Psychiatric Association).

En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande l'utilisation de la Classification Internationale des Maladies–10ieme édition (CIM-10) comme classification de référence17.

Causes

L’autisme serait un trouble du développement dont les causes exactes demeurent encore inconnues. Les chercheurs s’entendent pour dire que de nombreux facteurs seraient à l'origine des TED notamment les facteurs génétiques et environnementaux, influençant le développement du cerveau avant et après la naissance.

Plusieurs gènes seraient impliqués dans l’apparition de l’autisme chez un enfant. Ceux-ci joueraient un rôle dans le développement fœtal du cerveau. Certains facteurs de prédisposition génétique pourraient accroître le risque d’un enfant d’être atteint d’autisme ou d’un TED.

Des facteurs environnementaux, tels que l’exposition à des substances toxiques avant ou après la naissance, des complications au cours de l’accouchement ou des infections avant la naissance, pourraient également être en cause. En aucun cas, l’éducation ou le comportement des parents face à l’enfant n’est responsable de l’autisme.

En 1998, une étude britannique1 a attribué un lien entre l’autisme et l’exposition à certains vaccins, en particulier le vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (ROR en France, RRO au Québec). Cependant, plusieurs études ont par la suite démontré qu’il n’existait aucune association entre la vaccination et l’autisme² Le principal auteur de l’étude est aujourd’hui accusé de fraude. (Voir le document sur le site de Passeport Santé : Autisme et vaccination : histoire d’une controverse)

Troubles associés

Plusieurs enfants atteints d’autisme souffrent aussi d’autres désordres neurologiques6, tels que :

  • L’épilepsie (toucherait de 20 à 25% d’enfants atteints d’autisme18)
  • Des retards mentaux (toucheraient jusqu’à 30% des enfants atteints d’un TED19).
  • La sclérose tubéreuse de Bourneville (jusqu’à 3,8 % des enfants atteints d’autisme20).
  • Le syndrome du X fragile (jusqu’à 8,1% des enfants atteints d’autisme20).

Les personnes atteintes d’autisme ont parfois :

  • Des problèmes de sommeil (à s’endormir ou à rester endormi).
  • Des problèmes gastrointestinaux ou des allergies.
  • Des crises convulsives qui débutent dès l’enfance ou à l’adolescence. Ces crises peuvent mener à des pertes de consciences, des convulsions, c’est-à-dire un tremblement incontrôlable de tout le corps ou des mouvements inhabituels.
  • Des troubles psychiatriques tels que l’anxiété (très présente et reliée à la difficulté à s'adapter aux changements, qu’ils soient positifs ou négatifs), des phobies et de la dépression.
  • Des troubles cognitifs (troubles de l'attention, troubles des fonctions exécutives, troubles de la mémoire, etc.)

Vivre avec un enfant souffrant d'autisme amène beaucoup de changements dans l'organisation de la vie familiale. Les parents et la fratrie doivent faire face à ce diagnostic et à une nouvelle organisation de la vie quotidienne, ce qui n'est pas toujours très simple. Tout ceci peut engendrer beaucoup de stress pour l'ensemble du foyer.

Prévalence

Environ 6 à 7 personnes sur 1000 seraient atteintes d’un TED chez les moins de 20 ans, soit un enfant sur 150. L’autisme affecterait 2 enfants de moins de 20 ans sur 1000. Un tiers des enfants avec TED présenterait un retard mental associé. (Données 2009 de la Haute Autorité de Santé - HAS, France)

Au Québec, les TED affecteraient environ 56 enfants d’âge scolaire sur 10 000, soit 1 enfant sur 178. (Données 2007-2008, Fédération québécoise de l’autisme)

Aux États-Unis un enfant sur 110 serait atteint d’un trouble du spectre autistique2.

Depuis les 20 dernières années, le nombre de cas d’autisme a augmenté de façon spectaculaire et figure maintenant parmi les handicaps les plus recensés en milieu scolaire. De meilleurs critères diagnostiques, l’identification de plus en plus précoce des enfants avec un TED, ainsi que la sensibilisation des professionnels et de la population ont sans doute contribué à l’augmentation de la prévalence des TED et ce, partout dans le monde.

Diagnostic

Bien que les signes de l’autisme apparaissent souvent vers l’âge de 18 mois, un diagnostic clair n’est parfois possible qu’à l’âge de 3 ans, lorsque les retards de langage, de développement et les interactions sociales sont plus évidents. Plus l’enfant est diagnostiqué tôt, plus on peut intervenir tôt.

Pour établir un diagnostic de TED, divers facteurs doivent être observés dans le comportement de l’enfant, son habileté du langage et ses interactions sociales. Le diagnostic de TED est posé après une investigation pluridisciplinaire. De nombreux examens et tests sont nécessaires.

En Amérique du Nord, l’outil de dépistage habituel est le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-IV) que publie l’Association américaine de psychiatrie. En Europe et ailleurs dans le monde, les professionnels de la santé utilisent généralement la Classification internationale des maladies (CIM-10).

En France, il existe des Centres de Ressources Autismes (CRA) qui bénéficient d'équipes pluridisciplinaires spécialisées dans la pose du diagnostic de l'autisme et des TED.

Symptômes

L’autisme (ou le trouble autistique) est le plus connu des troubles envahissants du développement.

Les enfants atteints d’autisme ont généralement des problèmes dans trois secteurs cruciaux du développement : les interactions sociales, le langage et la communication et le comportement. La sévérité des symptômes varie grandement entre les enfants. Un enfant atteint d’autisme sévère démontre une inhabileté totale à communiquer ou à interagir avec les autres.

Certains enfants montrent des signes d’autisme dès le plus jeune âge. D’autres se développent normalement les premiers mois ou les premières années, puis, soudainement se replient sur eux-mêmes, deviennent agressifs ou perdent le langage qu’ils ont acquis. Bien que chaque enfant ait un comportement unique, les symptômes les plus courants chez l’enfant sont :

Au niveau des habiletés sociales 

  • Une difficulté à faire des contacts visuels ou à comprendre les expressions faciales.
  • Une difficulté à décoder les expressions émotionnelles (savoir si quelqu'un est triste) et une difficulté à interpréter les intentions des autres.
  • Une difficulté à exprimer ses émotions, son ressenti (il est parfois difficile pour l'entourage de savoir si l'enfant a mal par exemple).
  • Une absence de réponse lorsqu’on l’appelle par son nom.
  • Une préférence à jouer seul, à se retirer dans son monde, une incapacité à se faire des amis de son âge.
  • Une incapacité à jouer à des jeux symboliques (imaginatifs, à faire semblant).
  • Une résistance aux câlins ou à se faire prendre.

Au niveau du langage et de la communication

  • L’enfant commence à parler plus tard que 2 ans.
  • L’apparition d’autres retards de développement vers 30 mois.
  • La perte des mots ou des phrases déjà acquis.
  • L’enfant ne regarde pas son interlocuteur lorsqu’il s’adresse à quelqu’un.
  • Une incapacité à amorcer ou à soutenir une conversation.
  • L’enfant parle avec un rythme ou une tonalité anormale (une voix chantante ou « mécanique »).
  • L’enfant peut répéter des mots mais n’en comprend pas le sens.

Au niveau du comportement

  • Une tendance à effectuer des mouvements répétitifs (appelés stéréotypies) comme se bercer, taper des mains ou tourner sur lui-même.
  • Une dépendance excessive par rapport à des routines ou à des rituels particuliers.
  • Une hypersensibilité ou une hyposensibilité à la lumière, aux sons, au toucher, à certaines textures ou une insensibilité à la douleur. Cette particularité pourrait être expliquée par un trouble du traitement de l'information sensorielle.
  • Une fascination pour certaines parties d’un objet, par exemple une roue qui tourne sur un jouet.
  • L’enfant bouge continuellement.
  • L'enfant ne cherche pas à partager ses intérêts avec les autres.
  • Des crises de colères, des gestes agressifs dirigés contre soi (auto-agressivité) et/ou dirigés vers autrui (hétéro-agressivité).

Il est préférable de consulter un spécialiste le plus tôt possible si votre enfant :

  • Ne babille ou ne gazouille pas à l’âge de 12 mois.
  • Ne fait pas de gestes pour communiquer, par exemple pointer un objet ou une image.
  • Ne dit aucun mot à l’âge de 16 mois.
  • Ne dit pas de phrase de deux mots à l’âge de 24 mois.
  • Semble perdre son langage ou des habiletés sociales déjà acquises.

Les personnes, facteurs de risque et prévention

Personnes à risque

  • Le sexe : l’autisme semble affecter plus fréquemment les garçons que les filles (4 garçons pour 1 fille).
  • Les personnes ayant des parents ou des frères et sœurs déjà atteints3.
  • Les personnes atteintes d’autres désordres du développement, comme le syndrome du X fragile ou le syndrome de Down4.

Facteurs de risque

A ce jour, aucun facteur de risque lié à l’autisme n’a pu être établi de manière scientifique.

Prévention

Il n’y a pas de moyen de prévenir l’apparition de l’autisme ou d’un TED.

Mesures pour prévenir les conséquences de l’autisme

Les traitements, lorsque débutés en bas âge peuvent améliorer le langage et les habiletés sociales des enfants. Cependant, différents traitements sont parfois nécessaires avant de déterminer quelles combinaisons de thérapies sont les plus adéquates pour chaque enfant.

Les traitements médicauxL’autisme

Bien qu’il n’y ait à l'heure actuelle aucune guérison possible de l’autisme, ni un seul traitement efficace pour les TED, une variété de thérapies et d’interventions permettent d’en atténuer les symptômes et d’améliorer les apprentissages. Les recherches7 démontrent qu’un diagnostic et des interventions avant l’âge scolaire donnent de meilleurs résultats. Comme le cerveau des jeunes enfants est encore en formation, une intervention précoce donne de meilleures chances aux enfants de développer tout leur potentiel et peut faire une grande différence dans la vie de plusieurs enfants atteints. Cependant, il n’est jamais trop tard pour intervenir et les traitements seront bénéfiques peu importe l’âge des personnes diagnostiquées.

En raison du continuum de l’autisme, une vaste gamme de mesures de soutien peut s’avérer nécessaire. Par exemple, certaines personnes ont besoin d’une aide intensive et d’une supervision constante simplement pour passer la journée sans danger. D’autres requièrent seulement une aide particulière pour communiquer ou pour faciliter leur intégration sociale. Le plan de traitement idéal est une combinaison de thérapies et d’interventions adaptées à chaque enfant. Ces programmes et traitements sont très nombreux et leur mise en place est très variable selon les pays. Les variables culturelles (moyens éducatifs, place du handicap, valeurs éthiques), les impératifs économiques et l'avancée des connaissances sur l'autisme sont des facteurs qui expliquent en partie ces variations de prise en charge et l'absence d'un consensus international.

Note : Divers types d’interventions peuvent être efficaces pour accompagner les personnes atteintes d’autisme. Les principales approches sont expliquées dans cette fiche, mais il ne s’agit pas d’une liste exhaustive21.

Intervention Globale à référence comportementale

L’Analyse appliquée au comportement ou méthode Lovaas ou ABA pour l’Applied Behavior Analysis est l’une des thérapies les mieux documentées à ce jour, appelée (ABA). Son objectif est de structurer et de renforcer de nouveaux apprentissages, tels qu’apprendre à parler, à jouer, à interagir avec les autres et de réduire les comportements inappropriés, tels que les colères ou l’automutilation. Acquérir ces habiletés permet éventuellement aux personnes autistes de parvenir à l’autonomie. La technique est cependant coûteuse et nécessite un investissement parental intense durant plusieurs années. L’enfant doit être stimulé de 20 à 40 heures par semaine individuellement avec un professionnel ayant reçu la formation nécessaire. Souvent, les parents suivent une formation en ABA pour diriger l’équipe de traitement et embaucher d’autres personnes pour les aider à assurer le traitement.

L’Applied Behavior Analysis (ABA). En 1987, le Dr Ivar Lovaas publie les résultats d’une expérience menée à l’Université de la Californie. Pendant deux ans, 19 enfants autistes dont l’âge variait de 35 à 41 mois ont subi de l’intervention comportementale intensive, à raison de 40 heures par semaine. Dans près de la moitié des cas, ils ont noté une telle amélioration que les enfants autistes ne se distinguaient pas des autres enfants et qu’ils ont pu, par la suite, mener une vie satisfaisante. Dans l’autre moitié des cas, la plupart des enfants traités ont fait des progrès importants et quelques-uns ont connu peu d’amélioration.

Intervention Globale à référence développementale

La méthode TEACCH (Treatment and Education of Autistic and Related Communication Handicapped Children) concerne le traitement et l’éducation des enfants autistes ou souffrants de handicaps de communication. Élaborée en Californie dans les années 1970, elle repose sur le principe qu’il faut adapter le milieu d’apprentissage à l’enfant autiste et non l’inverse. On utilise beaucoup d’indices visuels, par exemple, dans une classe, le matériel scolaire est clairement identifié pour que les élèves y aient accès de façon autonome.

Interventions focalisées sur la socialisation

La méthode Floor Time ou RDI Relationship (Development Intervention Program) est une forme dethérapie par le jeu qui tient compte des six étapes du développement affectif. On stimule par le jeu des capacités d'échange social et de régulation émotionnelle. Les enfants doivent franchir ces étapes pour pouvoir passer à des apprentissages plus poussés.

L’Early Start Denver Modelest basé sur le jeu et peut débuter chez les enfants autistes aussi jeunes que 18 mois, dès les premiers signes apparents. La méthode combine des sessions individuelles avec un thérapeute, dans un service de garde (crèche) et à la maison. Il vise à intéresser l’enfant à des activités et de l’encourager à communiquer avec les autres, surtout avec ses parents.

Le modèle SCERTS (Social Communication Emotional Regulation and Transactional Support) vise à améliorer les capacités communicationnelles et socio-affectives des enfants atteints d’un trouble envahissant du développement (TED) et de troubles de la communication associés.

Intervention focalisée sur le langage et la communication

La méthode PECS (Picture Exchange Communication System) utilise des pictogrammesreprésentant des objets, des personnes ou des actions de la vie quotidienne de l’enfant autiste, accompagnés du ou des mots correspondant à l’illustration. Cette méthode aide à initier le langage et vise à pallier certains déficits sociaux et communicationnels.

Psychothérapie d'inspiration analytique

La psychothérapie psychanalytique fait souvent partie du dispositif de soin en France. Elle consiste à mettre en évidence la signification inconsciente des paroles, des actions, des productions imaginaires d’une personne. Cette méthode est spécifiée par l’interprétation contrôlée des mécanismes de défense (transfert, résistance,etc) et par une dynamique des processus identificatoires. Ces thérapies peuvent être individuelles ou groupales. Avec les enfants autistes, le jeu d'orientation psychanalytique non-directif est souvent utilisé.

L'usage de la psychanalyse : une approche controversée

Le film « Le Mur ou la psychanalyse à l'épreuve de l'autisme » (Océan Invisible Production) fait débat en France. Ce reportage de Sophie Robert recueille les conceptions de pédopsychiatres et de psychanalystes. Trois des psychanalystes assignent Sophie Robert en justice et demandent de faire interdire la diffusion du film.

Le 26 janvier 2012, Daniel Fasquelle, député UMP, a déposé un projet de loi visant à interdire l'usage de la psychanalyse dans l'autisme.

La prise en charge de l'autisme

Les enfants atteints d'autisme et de TED nécessitent une prise en charge médicale, paramédicale et éducative en plus de l’accompagnement pédagogique. Un accompagnement pluridisciplinaire (orthophonie, psychomotricité, accompagnement éducatif, psychothérapie, ergothérapie) est souvent proposé.

En France, l'enfant et ses parents peuvent bénéficier de certaines prestations au sein d'établissements ou de structures médico-sociales (CAMSP, SESSAD, IME) et sanitaires (CMP, CMPP, Hôpital de jour).

Au Québec, il existe des subventions pour enfants handicapés, régies par les gouvernements provincial et fédéral. Des crédits d’impôt sont également disponibles. Les CLSC offrent également un programme de soutien à la famille qui offre du répit et des prestations aux familles ayant un enfant handicapé.

 

Intégration en milieu scolaire

Une équipe de parents, enseignants, psychologues et autres spécialistes qui accompagnent l’enfant, mettent au point un projet personnalisé scolaire (PPS) en France ou un plan d’éducation individuel (PÉI) au Canada. Ce projet est utile pour guider l’enfant autiste à travers son apprentissage scolaire. Les parents de l’enfant y jouent un rôle primordial.

À long terme, le but (idéal) pour chacun des élèves atteints d’un TED est de réussir à bénéficier d'une scolarisation ordinaire. Grâce à un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée à l'enfant, beaucoup de ces élèves deviennent plus autonomes. En France, il est recommandé de les scolariser les enfants en crèche et en maternelle afin de développer leurs capacités langagière et sociale. Si nécessaire, l’enfant peut être accompagné par une auxiliaire de vie scolaire (AVS). Avec le temps, l’élève devient plus autonome et se sent plus à l’aise dans une classe intégrée. Pour certaines personnes, ce processus peut prendre des années. En fait, le rythme des progrès varie selon l’individu.

Durant l’adolescence, certains enfants autistes peuvent souffrir de dépression ou de problèmes de comportement. Leur traitement doit parfois être modifié dans leur transition vers l’âge adulte. Les adultes atteints d’autisme nécessitent des services et des supports, mais ils sont nombreux à pouvoir travailler et vivre de façon autonome dans un environnement adéquat.

La prise en charge 

Les enfants atteints d'autisme et de TED nécessitent une prise en charge médicale, paramédicale et éducative en plus de l’accompagnement pédagogique. Un accompagnement pluridisciplinaire (orthophonie, psychomotricité, accompagnement éducatif, psychothérapie, ergothérapie) est souvent proposé.

En France, l'enfant et ses parents peuvent bénéficier de certaines prestations au sein d'établissements ou de structures médico-sociales (CAMSP, SESSAD, IME) et sanitaires (CMP, CMPP, Hôpital de jour).

Au Québec, il existe des subventions pour enfants handicapés, régies par les gouvernements provincial et fédéral. Des crédits d’impôt sont également disponibles. Les CLSC offrent également un programme de soutien à la famille qui offre du répit et des prestations aux familles ayant un enfant handicapé.

Intégration en milieu scolaire

Une équipe de parents, enseignants, psychologues et autres spécialistes qui accompagnent l’enfant, mettent au point un projet personnalisé scolaire (PPS) en France ou un plan d’éducation individuel (PÉI) au Canada. Ce projet est utile pour guider l’enfant autiste à travers son apprentissage scolaire. Les parents de l’enfant y jouent un rôle primordial.

À long terme, le but (idéal) pour chacun des élèves atteints d’un TED est de réussir à bénéficier d'une scolarisation ordinaire. Grâce à un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée à l'enfant, beaucoup de ces élèves deviennent plus autonomes. En France, il est recommandé de les scolariser les enfants en crèche et en maternelle afin de développer leurs capacités langagière et sociale. Si nécessaire, l’enfant peut être accompagné par une auxiliaire de vie scolaire (AVS). Avec le temps, l’élève devient plus autonome et se sent plus à l’aise dans une classe intégrée. Pour certaines personnes, ce processus peut prendre des années. En fait, le rythme des progrès varie selon l’individu.

Durant l’adolescence, certains enfants autistes peuvent souffrir de dépression ou de problèmes de comportement. Leur traitement doit parfois être modifié dans leur transition vers l’âge adulte. Les adultes atteints d’autisme nécessitent des services et des supports, mais ils sont nombreux à pouvoir travailler et vivre de façon autonome dans un environnement adéquat.

Médication et diète

Médication

Aucun médicament ne peut guérir l’autisme ou les autres TED. Certains médicaments peuvent être prescrits pour traiter les symptômes des conséquences de l’autisme.

Des antipsychotiques tels que la Risperidone (Risperdal) ou l’Aripripazole (Abifiy)15 sont habituellement utilisés dans les cas de schizophrénie8. Chez les enfants atteints de TED, ils peuvent réduire l’irritabilité, l’agressivité, les gestes d’auto-mutilation ou les colères. Ils peuvent également aider à contrôler des troubles sévères du comportement.

Des antidépresseurs (Prozac, Zoloft) peuvent être employés pour contrôler l’anxiété ou la dépression et parfois prescrits pour réduire les comportements répétitifs. Certains antidépresseurs peuvent aider à contrôler l’agressivité.

Certains psychostimulants de type méthylphénidates (Ritalin, Concerta), employés pour les troubles du déficit de l’attention sont parfois utilisés avec succès chez certains enfants atteints d’autisme pour réduire l’impulsivité ou l’hyperactivité15. Certains enfants ne répondent cependant pas bien au traitement et des effets secondaires sont à considérer.

Non à la sécrétine

D’abord source d’espoir comme traitement alternatif, de récentes études13 ont démontré que la sécrétine ne présentait aucun effet sur les symptômes de l’autisme. Une étude datant de 199814 avait démontré que cette hormone produite par la muqueuse du duodénum, administrée à certains enfants autistes, pouvait améliorer les fonctions gastro-intestinales, la qualité du sommeil, le langage et certains apprentissages. Ces nouvelles évidences scientifiques mettent un terme à la poursuite des recherches sur cette hormone, dont la qualité et la composition se sont avérées douteuses, de même que certains effets secondaires indésirables.

Diète 

Les personnes atteintes d’un TED présentent souvent des troubles intestinaux ou une inflammation gastro-intestinale chronique. Le corps absorberait donc moins bien certains éléments nutritifs essentiels. Selon certains chercheurs, la majorité des enfants atteints d’un TED auraient également des troubles du système immunitaire; ils réagissent donc différemment aux virus, aux toxines ou à certains aliments.

Plusieurs diètes ont été suggérées comme possible traitement pour l’autisme, par exemple la restriction des allergènes alimentaires, une diète sans gluten ni caséine (une protéine du lait), des suppléments vitaminiques tels que la vitamine B6 et B12, une diète sans levures, un régime riche en probiotiques. Davantage de recherche est nécessaire afin de confirmer qu’une diète spécifique pourrait avoir des effets significatifs sur les symptômes de l’autisme.

Le protocole Defeat Autism Now! (DAN) – qui signifie Vaincre l’autisme maintenant ! – est une approche médicale alternative élaborée par l’Autism Research Institute pour aider les médecins à diagnostiquer et à traiter les patients autistes. Ce protocole exige de suivre un régime sans gluten, sans caséine, sans malbouffe ni d’autres produits contenant des sucres raffinés, et d’y ajouter de nombreux suppléments alimentaires. Des traitements visent également à neutraliser les effets toxiques de certaines substances dans l’organisme, notamment la thérapie de chélation des métaux lourds (pour enlever les agents toxiques comme le mercure).

Références

Notes

Les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée.

Références

1. Wakefield AJ, Murch SH, et al. Ileal-lymphoid-nodular hyperplasia, non-specific colitis, and pervasive developmental disorder in children. Lancet. 1998 Feb 28;351(9103):637-41.

2. Price CS, Thompson WW, et al. Prenatal and infant exposure to thimerosal from vaccines and immunoglobulins and risk of autism. Pediatrics. 2010 Oct;126(4):656-64.

3. Autism and Developmental Disabilities Monitoring Network Surveillance Year 2006 Principal Investigators; Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Prevalence of autism spectrum disorders - Autism and Developmental Disabilities Monitoring Network, United States, 2006. MMWR Surveill Summ. 2009 Dec 18;58(10):1-20.

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7. Committee on Children with Disabilities. The pediatrician’s role in the diagnosis and management of autistic spectrum disorder in children. Pediatrics. 2001 May;107(5):1221-6

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15. McPheeters ML, Warren Z, et al. A systematic review of medical treatments for children with autism spectrum disorders. Pediatrics. 2011 May;127(5):e1312-21.

16. Résultats préliminaires présentés en octobre 2011 à Toronto lors de l’Institute On Autism American Academy of Child Adolescent Psychiatry Meeting. Les résultats de l’étude seront publiés dans le Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry en avril 2012.

17. Recommandations de bonne pratique « Autisme et autres troubles envahissants du développement : programmes et interventions chez l'enfant et l'adolescent » Note de cadrage Mai 2010 [Consulté le 22 février 2012] www.has-sante.fr

18. Canitano R. Epilepsy in autism spectrum disorders. Eur Child Adolesc Psychiatry 2007;16(1):61-6.)

19. Chakrabarti S, Fombonne E. Pervasive developmental disorders in preschool children: confirmation of high prevalence. Am J Psychiatry. 2005;162(6):1133-41.

20. Fombonne E. Epidemiological surveys of autism and other pervasive developmental disorders: an update. J Autism Dev Disord 2003;33(4):365-82.

21. Ouvrage consulté : Interventions éducatives, pédagogiques et thérapeutiques proposées dans l'autisme : une revue de littérature. Rapport DGAS dirigé par Amaria Baghdadli -CRA Languedoc-Roussillon, 2007.

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