COQUELUCHE
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COQUELUCHE

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 759

Coqueluche La coqueluche est une maladie qui se manifeste par des quintes de toux, des difficultés à respirer et des vomissements déclenchés par la toux. Elle peut être très grave, voire mortelle, chez les tout petits enfants pas encore protégés par le vaccin.

La coqueluche est une maladie causée par une bactérie (Bordetella pertussis), qui se manifeste par des quintes de toux, des difficultés à respirer et des vomissements déclenchés par la toux.

Elle passe parfois inaperçue (c'est-à-dire qu'elle ne provoque pas de symptômes) chez les adultes, qui représentent le "réservoir" principal de la bactérie et qui la transmettent aux autres personnes, notamment aux enfants. La coqueluche peut être très grave, voire mortelle, chez les tout petits enfants (âgés de moins de 6 mois), qui ne sont pas encore protégés par le vaccin ; elle est rarement mortelle au-delà, mais peut être grave à tout âge.

Symptômes

La coqueluche évolue en trois phases :

la phase catarrhale (= inflammation des voies respiratoires) dure entre une à deux semaines. Elle est caractérisée par une fièvre peu élevée (voire pas de fièvre du tout), une toux faible et un nez qui coule. A ce moment, il n’est pas possible de différencier la coqueluche d’une infection des voies respiratoires provoquée par un virus.

la phase paroxysmale (= maximum d’intensité) dure entre deux et six semaines et est typique de la coqueluche. Les quintes de toux caractéristiques de la coqueluche apparaissent : le malade tousse cinq à dix fois sans pouvoir s’arrêter ni respirer. A la fin de la quinte, il reprend son souffle, souvent par une grande inspiration très bruyante que l'on appelle "le cri du coq" et qui a donné son nom à la maladie. Ces quintes peuvent survenir jusqu’à plusieurs fois par heure, interférant avec le sommeil et l’alimentation des bébés en particulier. Parfois, les enfants sont cyanosés (coloration bleutée de la peau, des lèvres et/ou de la langue notamment, car ils n’ont pas assez d’oxygène dans le sang) ou vomissent après les quintes. 

Les malades peuvent avoir de la fièvre pendant cette phase, mais c’est rarement le cas.

la phase convalescente, durant laquelle les voies respiratoires guérissent et les quintes de toux s’espacent. Cette phase peut durer de plusieurs semaines à plusieurs mois (c'est pour cela qu'on appelle aussi la coqueluche "la toux des 100 jours"). Les quintes sont alors plus rares et moins sévères, mais toujours aussi incommodantes (elles empêchent de dormir ou de faire du sport).

Cas particuliers

  • Chez les adultes, la coqueluche peut se manifester de manière moins typique ou sous une forme atténuée, raison pour laquelle elle passe souvent inaperçue. Ceci est problématique, car les adultes infectés sont tout de même contagieux mais pas conscients de l’être. Ils peuvent donc infecter d’autres personnes, notamment des jeunes enfants
    Lorsque la maladie est symptomatique, avec une toux très gênante dans la vie de tous les jours, les adultes consultent en général leur médecin. Des examens coûteux et inutiles sont parfois demandés pour en trouver la cause, car le diagnostic de coqueluche n'est pas forcément évoqué.

   

  • Chez les jeunes enfants (âgés de moins de six mois), la maladie se manifeste aussi par des apnées (pause de la respiration) qui sont graves et potentiellement mortelles. Le décès peut survenir chez un enfant sur 1000 âgé de moins de six mois, voire même chez un enfant sur 100 âgé de moins de deux mois. Les jeunes enfants qui ont la coqueluche sont donc fréquemment hospitalisés.

Causes

La coqueluche est causée par une bactérie appelée Bordetella pertussis. Deux autres bactéries de la même famille (Bordetella parapertussis et Bordetella holmesii) peuvent également provoquer une coqueluche mais les symptômes sont cependant habituellement moins sévères.

Facteurs de risque

Les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables face à la coqueluche pour plusieurs raisons :

  • des apnées (pause de la respiration) peuvent apparaître, et parfois provoquer un décès chez les jeunes enfants (surtout ceux qui sont âgés de moins de six mois).
  • la plupart des petits enfants ne sont pas encore protégés par le vaccin contre la coqueluche (en général combiné au vaccin diphtérie-tétanos-polio-Haemophilus influenzae de type b). Ce vaccin s'administre à l’âge de 2, 4 et 6 mois. Un rappel doit être effectué durant la deuxième année de vie puis entre 4 et 7 ans. 
    L’enfant possède suffisamment d’anticorps protecteurs seulement un mois après la troisième dose de vaccin (donc vers 7 mois en général). Ce sont souvent les parents (ou les grands-parents) qui infectent leur (petit-)enfant sans même le savoir, c'est la raison pour laquelle on recommande maintenant de vacciner si nécessaire les jeunes adultes (parents ou futurs parents) et les grands-parents qui peuvent avoir la garde de leurs petits-enfants.

Traitement

Traitement antibiotique

Des antibiotiques sont prescrits en cas de coqueluche : l’érythromycine (Erythrocine) aux adultes et l’azithromycine (Zithromax ou autres) ou la clarithromycine (Klacid ou autres) aux enfants.

Le triméthoprime-sulfaméthoxazole (Bactrim ou autres) peut également être prescrit en cas de coqueluche. Ce médicament ne peut toutefois pas être donné aux femmes enceintes.

S’il est administré assez tôt après le début de la maladie, le traitement antibiotique permet de diminuer la sévérité et la durée des symptômes (comme la toux par exemple). Son but principal est de tuer la bactérie et ainsi de diminuer sa transmission. Une personne qui a la coqueluche est contagieuse pendant plus de trois semaines, mais après cinq jours de traitement antibiotique, elle ne l’est plus.

Attention :le traitement antibiotique ne protège pas toujours contre les complications de la coqueluche.

Autres traitements

D’autres médicaments sont parfois prescrits en cas de coqueluche, mais ils sont inefficaces pour la traiter, c’est-à-dire qu’ils n’ont aucun effet sur les symptômes de la maladie. Il s'agit notamment :

  • des bronchodilatateurs (médicaments donnés aux asthmatiques pour dilater les bronches et faciliter la respiration)
  • des antitussifs (médicament contre la toux), qui ne devraient jamais être donnés aux enfants, car ils ont un effet sédatif (ils font dormir) comportent un risque d’induire une pause respiratoire (l’enfant arrête de respirer), ce qui peut être dangereux.

 

Les jeunes enfants sont souvent hospitalisés en cas de coqueluche. Le but est de surveiller de près leur respiration parce qu'ils font souvent des apnées (pause de la respiration). Il s’agit aussi de s’assurer qu’ils arrivent à boire et à manger suffisamment malgré la toux et les fréquents épisodes de vomissements. Il est parfois nécessaire de les nourrir par une sonde nasogastrique (un petit tuyau qui va du nez à l’estomac et dans lequel on introduit les boissons et les aliments).

Evolution et complications possibles

Les complications possibles de la coqueluche sont :

  • une pneumonie (infection grave des poumons), dans 25% des cas environ
  • une otite moyenne aiguë (infection de l’oreille)
  • des convulsions (contraction brusque et involontaire des muscles, comme une crise d’épilepsie), dans 2-4 % des cas environ
  • des lésions du cerveau (encéphalopathie), dans 5 cas sur 1000, qui peuvent laisser des séquelles à vie
  • le décès, pour un enfant sur 1000 âgé de moins de six mois, voire même chez un enfant sur 100 âgé de moins de 2 mois

Prévention

Vaccination

Le vaccin contre la coqueluche est un moyen efficace de prévenir la maladie. Il contient des petites parties de la bactérie Bordetella pertussis et non pas la bactérie en entier. Le vaccin est disponible sous deux formes : un vaccin pour les enfants et un pour les adolescents et les adultes.

le vaccin pour les enfants (vaccin combiné diphtérie-tétanos-coqueluche-polio-Haemophilus influenzae de type b) fait partie des vaccinations de base recommandées en Suisse et s'administre à tous les enfants dès l’âge de 2 mois. Trois doses de ce vaccin sont injectées en tout durant la première année de vie (à l’âge de 2, 4 et 6 mois). Deux doses de rappel sont nécessaires (durant la deuxième année de vie et entre 4 et 7 ans).

 le vaccin pour les adolescents et les adultes protège contre la coqueluche, la diphtérie et le tétanos, éventuellement contre la poliomyélite (vaccin combiné diphtérie-tétanos-coqueluche ± polio).

Depuis 2012, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) recommande son administration à tous lesadultes en contact avec des jeunes enfants(parents, grands-parents, personnel des crèches, personnel soignants, etc.) et aux jeunes entre 25 et 29 ans. Depuis 2013, une dose est également recommandéeaux adolescents entre 11 et 15 ans(administration du vaccin diphtérie-tétanos-coqueluche au lieu de diphtérie-tétanos seulement, comme recommandé précédemment). Ceci a pour but de diminuer la transmission de l’infection aux tout petits enfants, plus particulièrement à risque de complications s'ils attrapent la coqueluche.

Depuis 2013, une dose de vaccin contre la coqueluche (vaccin combiné diphtérie-tétanos-coqueluche) est aussi recommandée à toutes les femmes enceintes dès le 2e trimestre de grossesse (dès le 4e mois) si elles n’ont pas été vaccinées durant les 5 dernières années. Grâce à ce vaccin, les anticorps (défense ciblée contre la bactérie) que fabrique la future maman sont transférés au fœtus et l’enfant une fois né, sera mieux protégé jusqu’à ce qu’il puisse recevoir ses premières doses de vaccin.

Depuis 2013 également, un schéma de vaccination accéléré en 3 doses à 2, 3 et 4 mois est recommandé pour les nourrissons qui fréquenteront une structure d’accueil collectif (crèche, maman de jour, groupe de jeu, etc.) avant l’âge de 5 mois.

La durée de protection du vaccin est estimée à 10 ans environ.

 Prophylaxie

En cas de contact avec une personne ayant la coqueluche, une prophylaxie (traitement pour éviter la survenue de la maladie) avec des antibiotiques peut être proposée afin de diminuer le risque d'attraper la maladie et surtout de la transmettre aux petits enfants. Les antibiotiques prescrits sont les mêmes que ceux donnés lors d’une infection (érythromycine pour les adultes, azithromycine ou clarithromycine pour les enfants).

Quand contacter le médecin ?

Si un enfant (particulièrement s’il est âgé de moins de 6 mois) tousse fortement ou a des quintes de toux caractéristiques de la coqueluche, a de la peine à respirer, est cyanosé (coloration bleutée de la peau, des lèvres et/ou de la langue notamment) ou vomit après les quintes de toux, il faut consulter le pédiatre ou un service d'urgences pédiatriques dans les plus brefs délais.

Chez l’adulte, en présence de quintes de toux présentes depuis plus de deux semaines ou de difficultés à respirer, il peut être utile de consulter son médecin traitant et, les cas échéant, de lui demander s'il peut s'agir de la coqueluche.

En cas de grossesse, ou d'incertitude concernant la validité de vos vaccins, vous pouvez aussi consulter votre médecin ou vous rendre dans un centre de vaccination.

Informations utiles au médecin

Le médecin s'intéressera notamment à savoir depuis quand la toux est présente et si elle se produit par quintes.

Il se renseignera également au sujet de votre dernier rappel contre la diphtérie et le tétanos, en particulier s’il comprenait aussi la coqueluche.

Il pourra aussi vous demander :

  • si vous êtes par ailleurs en bonne santé
  • si vous avez une maladie chronique
  • quels sont les médicaments que vous prenez régulièrement (pour éviter des interactions avec les antibiotiques)
  • si vous êtes en contact avec des jeunes enfants
  • avec qui vous avez été en contact depuis le jour qui a précédé l'apparition de la toux

Examens

Le diagnostic peut être posé sans examen complémentaire lorsque la présentation clinique est typique. Si nécessaire, le médecin peut effectuer un prélèvement nasopharyngé (tout au fond du nez) dans le but de confirmer le diagnostic de coqueluche. Ce prélèvement sera analysé par PCR (réaction de la polymérase en chaîne), un test qui différencie les bactéries grâce à leur matériel génétique (ADN) et qui offre l'avantage de fournir un résultat rapide. Cet examen est suffisant pour confirmer le diagnostic de coqueluche.

Références

  • www.infovac.ch : un site riche en informations sur les infections évitables par la vaccination
  • Claire-Anne Siegrist. Vaccinologie : Nouvelles recommandations pour les rappels tétanos, diphtérie et coqueluche chez l’adulte. Rev Med Suisse 2012;8:125-8
  • OFSP : nouvelles recommandations 2013 sur la vaccination coqueluche