Les vers intestinaux sont nombreux et ont des formes variées. Le plus fréquent en France, l'oxyure, est un petit ver blanc (entre 5 et 10 millimètres) qui vit dans le tube digestif. Son nom scientifique est Enterobius vermicularis. Mais il en existe bien d'autres :
Le ver solitaire est dû au tænia du porc (taenia solium) ou du bœuf (taenia saginata). En France, on estime à 0,5 % la population contaminée par le taenia saginata. Les personnes concernées ont consommé du bœuf peu cuit.
L’hydatidose du foie (ou échinococcose hydatique ou kyste hydatique) est surtout présente, en France, dans le sud est et la Corse. Elle est transmise par un parasite du chien ou des canidés appelé echinococcus granulosus. Le parasite, une fois dans l’intestin, traverse sa paroi pour aller s’installer dans le foie où il provoque la formation de kystes. Il peut aussi s’installer dans les poumons.La douve du foie, transmise par les bovins ou ovins souillant des végétaux ingérés par des humains, fait éclore les parasites dans l’intestin pour qu’ils cheminent ensuite vers le foie où ils s’installent.
L'ascaridiose, liée au parasite rond nommé ascaris, rare en France et dans les pays tempérés, est très fréquente dans les zones tropicales. Elle peut être à l'origine de toux, de vomissements et de diarrhées. Le vers impliqué peut mesurer plus de 10 centimètres. Adulte, il vit dans l'intestin. Ses œufs peuvent se trouver dans de l'eau souillée ou des aliments mal lavés.
Tous ces parasites ont besoin d'un organisme hôte pour vivre. Lorsqu'ils s'installent dans le tube digestif, on parle de parasitose intestinale.
Les maladies provoquées par les vers intestinaux peuvent être très variées. Les vers intestinaux pénètrent dans l'organisme tout simplement par la bouche. Les oeufs peuvent être présents sur de la nourriture. On peut également les ingérer en touchant un objet souillé puis en mettant les mains à la bouche. Certains de ces vers vivent dans l'intestin (comme les vers solitaires ou tænia) alors que d'autres passent par l'intestin mais s'installent dans d'autres endroits de l'organisme.
La suite de cette fiche traitant des vers intestinaux sera consacrée aux oxyures, vers intestinaux vivant dans le tube digestif. Pour des informations sur le vers solitaire dû au taenia, reportez vous au dossier vers solitaire.
Zoom sur les oxyures
Les infections dues aux oxyures sont très fréquentes. Elles ne provoquent très souvent aucun symptôme. Certaines personnes souffrent de démangeaisons autour de l'anus. Les vers sont minces et blancs, de petite taille, entre 3 et 12 mm. Les femelles pondent des œufs qui vont se loger autour de l'anus, ce qui peut provoquer ces démangeaisons anales.
Les oxyures concernent particulièrement les enfants. Ils se transmettent les œufs les uns aux autres. Un enfant infecté qui s'est gratté l'anus puis qui ne s'est pas (ou s'est mal) lavé les mains peut toucher un autre enfant. Ce dernier, en mettant ses doigts à sa bouche, pourra se contaminer. La contamination peut également passer par de la nourriture souillée.
Pour se débarrasser des oxyures, un traitement médicamenteux doit être pris. Il faut l’accompagner d'un lavage des draps, des pyjamas et des sous-vêtements, ces objets pouvant contenir des œufs. Il est indispensable de traiter toute la famille d'une personne contaminée et de renouveler la prise de médicaments deux à trois semaines après la première prise, afin d'être sûre d'avoir éliminer tous les vers (les œufs avalés, qui éclosent dans l'intestin, peuvent survivre plusieurs jours à l'air libre).
La prévention des oxyures est simple et efficace. Elle passe par une hygiène correcte, et notamment par un lavage de mains réguliers.
Prévalence
On considère qu’entre une personne sur 3 et une personne sur 4 est porteuse d’oxyures. C’est dire que tout le monde est à risque. Chez les enfants, on peut observer selon les études, jusqu’à 90 % d’enfants atteints.
Diagnostic
Ce sont les démangeaisons anales provoquées par les oxyures durant la nuit, lorsque la femelle pond, qui peuvent alerter. Le traitement doit être mis en place au moindre doute, même sans certitude. Pour confirmer le diagnostic, il existe des examens comme le scotch test consistant à appliquer un scotch transparent sur l’anus et à regarder au microscope afin de détecter les œufs des oxyures.
Complications
Les oxyures ne provoquent généralement pas de complications graves. Exceptionnellement, ils peuvent entraîner une infection des organes génitaux féminins voire une inflammation du vagin ou de l'utérus1.
Causes
L'oxyurose apparaît après que des œufs sont avalés. Ils vont dans l'intestin et s’y développent. En se grattant l'anus, à cause des démangeaisons, la personne atteinte, assez souvent un enfant, peut se mettre des œufs sous les ongles puis se re-contaminer en mettant ses doigts dans sa bouche. Elle peut aussi ainsi contaminer d'autres personnes.
les symptômes
Souvent, l'oxyurose ne provoque aucun symptôme. S'il y en a, ils sont légers :
- démangeaisons (de la région anale ou vaginale) typiquement le soir et la nuit ;
- agitation, nervosité, insomnie (à cause des démangeaisons) ;
- diarrhées ;
- douleurs abdominales : elles sont présentes chez 20 % des personnes hébergeant des oxyures et sont dues à l’inflammation chronique de l’intestin (qui est aussi responsable des diarrhées) ;
- nausées ou vomissements (rares) ;
- vulvite1.
les personnes à risque et les facteurs de risque
On considère qu’entre une personne sur 3 et une personne sur 4 est porteuse d’oxyures. C’est dire que tout le monde est à risque.
Les personnes les plus à risque sont les enfants, qui vont à l'école ou vivent en collectivité. Par manque d'hygiène (mains mal ou pas lavées, ongles longs et sales), ils se transmettent facilement les œufs les uns aux autres. Mais l’oxyurose est aussi très présente au sein des collectivités telles que les maisons de retraites, casernes ou hôpitaux psychiatriques. Et bien sûr au sein des familles.
Facteurs de risque
Se gratter au niveau de l’anus et ne pas se laver soigneusement ensuite est la conduite la plus à risque. De même, ne pas traiter une personne souffrant de démangeaisons anales entraîne un risque de transmission important à l’entourage.
prévenir et traiter les vers intestinaux
La prévention est simple : se laver régulièrement et correctement les mains, avant de préparer à manger, après être allé aux toilettes, en passant à table. Il peut aussi être utile de couper les ongles des enfants courts et de changer tous les jours leurs sous-vêtements. Penser aussi à changer régulièrement les draps et à ouvrir les volets des chambres puisque les oxyures sont sensibles à la lumière.
Il est tout à fait possible de prendre un traitement anti-oxyures une fois par an, même en l’absence de signes, étant donné la fréquence de l’infection.
Traitements médicaux
En cas d'oxyures, il est important de traiter toute la famille et pas seulement l'enfant concerné. Ce dernier doit au maximum éviter de se gratter. Les traitements, souvent des suspensions buvables, sont en vente libre en pharmacie. Il s'agit d'antihelminthiques (Fluvermal (flubendazole) par exemple) qui pourront être conseillés par un pharmacien. Le traitement utilisé devra être renouvelé entre 10 jours et trois semaines après la première prise.
Références
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Note
1 J Helminthol. Recurrent paediatric pinworm infection of the vagina as a potential reservoir for Enterobius vermicularis. 2014 Sep;88(3):381-3. doi: 10.1017/S0022149X13000345. Epub 2013 May 31.