Le nodule thyroïdien
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Le nodule thyroïdien

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 2524

Nodule thyroïdienLa thyroïde est une glande en forme de papillon située à la base du cou, sous la pomme d’Adam. Elle produit des hormones qui participent au contrôle du métabolisme de base, c’est-à-dire aux réactions biochimiques minimales et au dosage de l’énergie nécessaire permettant à l’organisme de fonctionner au repos. Il n’est pas rare qu’une petite masse se forme dans la glande thyroïde, pour des raisons qu’on ignore encore souvent. On lui donne le nom de nodule thyroïdien (du latinnodulus, petit noeud).

Entre 5 et 20 % de la population possède un nodule perçu à la palpation de plus de 1 cm. Et en comptant les nodules non palpables, 40 à 50 % de la population possède un nodule thyroïdien, ce qui est observé en échographie. C’est ce que laissent croire les études qui utilisent l’imagerie par ultrasons comme méthode de détection. Pour des raisons sans doute hormonales, les nodules sont environ 4 fois plus fréquents chez les femmes que chez les hommes.

Le métabolisme de base
Au repos, l’organisme consomme de l’énergie pour maintenir en activité ses fonctions vitales : coeur, cerveau, respiration, digestion, maintien de la température du corps, c’est-à-dire pour permettre aux réactions chimiques indispensables à la vie de fonctionner. La quantité d’énergie dépensée varie d’un individu à l’autre, selon la taille, le poids, l’âge, le sexe et l’activité de la glande thyroïde.

L’importance du diagnostic

Les nodules ne sont le plus souvent accompagnés d’aucun symptôme et sont la plupart du temps sans conséquence. Et 95 % des nodules thyroïdiens sont bénins pour 5 % correspondant à des cancers.
Certains nodules, pourtant bénins (non cancéreux) sont toxiques, c’est-à-dire qu’ils produisent de manière exagérée des Cela peut entraîner des symptômes d’hyperthyroïdie comme despalpitations, des tremblements, de la nervosité et une diarrhée chronique, un amaigrissement... Dans ces cas, il est important de recevoir un traitement afin que le taux d’hormones revienne à la normale.

De plus, il est donc important de recevoir un diagnostic si l’on soupçonne leur présence, pour soigner les cancers et les nodules toxiques.

Types de nodules à la thyroïde

  • Nodule colloïdal. Forme la plus courante de nodule, le nodule colloïdal se reconnaît par une petite excroissance de tissu thyroïdien normal, de nature bénigne (non cancéreuse). Habituellement, un seul nodule se forme.
  • Kystes. Les kystes sont généralement remplis de liquide. Ils peuvent atteindre jusqu’à 1 pouce de diamètre. Ils sont, pour la plupart, bénins.
  • Nodule inflammatoire. Il apparaît le plus souvent chez des personnes atteintes d’une thyroïdite, une inflammation de la thyroïde. La thyroïdite peut apparaître en conséquence d’une maladie auto-immune, comme la thyroïdite de Hashimoto. Elle peut aussi survenir à la suite d’une grossesse.
  • Adénome. Il s’agit d’une tumeur bénigne. Sur le plan anatomique, le tissu tumoral ressemble beaucoup au tissu sain de la glande thyroïde. Pour distinguer l’adénome du cancer, une biopsie est nécessaire.
  • Cancer de la thyroïde. Le nodule malin compte pour 5 % des nodules thyroïdiens. Au Canada, le cancer de la thyroïde représente 3 % des nouveaux cas de cancer en 2009 et 20 % des nouveaux cas de cancer chez les jeunes adultes âgés de 15 ans à 29 ans1. Les nodules sont plus fréquents chez les femmes, mais les hommes ont un risque accru de développer un cancer dans un nodule thyroïdien. Les personnes qui ont des antécédents de troubles thyroïdiens ou qui ont reçu un traitement de radiothérapie à la tête ou au cou durant leur enfance sont plus à risque. Ce cancer se soigne le plus souvent très bien avec un taux de survie après 5 ans dépassant 98 %.

Goitre ou nodule?

Le goitre est différent d’un nodule car il concerne, toute la glande thyroïde qui augmente de volume. Cela se présente à la base du cou, comme un renflement qui peut être énorme ou à peine visible. Le nodule, quant à lui, se caractérise plutôt par une petite masse circonscrite sur la thyroïde. Le plus souvent,  il n’est pas suffisamment gros pour être apparent. Dans de rares cas, des nodules se forment sur un goitre. La thyroïde est alors « gonflée » et bosselée : il s’agit du goitre multinodulaire.

La cause la plus fréquente du goitre est une carence alimentaire en iode. L’iode est un élément essentiel au bon fonctionnement de la thyroïde. Depuis l’ajout d’iode dans le sel, le goitre est pratiquement disparu dans les pays industrialisés, mais il existe encore dans les pays en développement à cause de carences alimentaires. La grossesse et certaines maladies inflammatoires ou immunitaires, ou encore certains médicaments peuvent à l’origine un goitre. Les goitres peuvent s’accompagner d’hyperthyroïdie ou au contraire d’hypothyroïdie.

Quand consulter?

  • Si on remarque une bosse visible à la base de la gorge.
  • Si on détecte un gonflement des ganglions du cou.
  • Si on avale avec difficulté.
  • Si on perd du poids malgré un appétit normal ou accru.

Les symptômes

La grande majorité des nodules thyroïdiens n’entraîne aucun symptôme. La plupart sont découverts par le médecin au moment d’une consultation de routine. On peut parfois observer :

  • Une petite protubérance à la base du cou (juste en dessous de la pomme d’Adam).
  • Une sensation de pression dans le cou.
  • Une difficulté à avaler ou une respiration gênée, lorsque la taille du nodule est importante.
  • Une douleur au cou, qui peut s’étendre à la mâchoire.
  • Si les nodules produisent des hormones thyroïdiennes, des signes d’hyperthyroïdie : une perte de poids, des palpitations cardiaques, des troubles du sommeil, une faiblesse musculaire, de la nervosité ou de l’irritabilité.

Les personnes à risque

Personnes à risque

  • Le personnes avançant en âge car les nodules sont plus fréquents au fur et à mesure de la vie : 20 % des personnes de 30 ans présentent un nodule détectable en échographie, et 50 % à 60 ans.
  • Les femmes.
  • Les personnes présentant une carence en iode.
  • Les personnes ayant un proche parent porteur d’un nodule à la thyroïde.
  • Les personnes ayant déjà eu un trouble de la thyroïde (par exemple, une thyroïdite).
  • Les personnes ayant déjà reçu une radiothérapie à la tête ou au cou. Cette pratique était fréquente dans les années 1940 et 1950 pour traiter des affections bénignes chez les enfants et les adolescents, comme l’acné prononcée ou l’amygdalite. À cette époque, on ne savait pas que la radiation nuisait à la glande thyroïde.
  • Les personnes ayant été exposées à des particules radioactives émanant de tests nucléaires ou d’accidents, comme celui de Tchernobyl en 1986 ou plus récemment de Fukushima. Dans leur cas, on note une augmentation du risque de cancer de la thyroïde. Les effets peuvent se faire sentir jusqu’à plusieurs milliers de kilomètres de distance de l’émanation radioactive. Les impacts sur la thyroïde peuvent apparaître plusieurs années après l’exposition.

La prévention et les traitements médicaux

Prévention

Peut-on prévenir?

- La carence en iode doit être évitée, car elle est un facteur de risque des nodules thyroïdiens.
- Les traitements par irradiations sont de mieux en mieux adaptés de manière à ne délivrer que la dose minimale nécessaire dans chaque cas, et limiter l’impact sur la thyroïde.

On aura avantage à être attentif à un gonflement du cou et à consulter un médecin en cas d’inquiétude. La palpation du cou et de la thyroïde fait partie de l’examen clinique annuel dès l’adolescence.

Traitements médicaux

Le médecin détermine d’abord, à l’aide de divers tests, la nature du nodule. Le traitement ou l'absence de traitement est choisi en conséquence. Avant les années 1980, la majorité des nodules étaient retirés par chirurgie. Depuis, les méthodes de diagnostic et de traitement se sont affinées afin de n’opérer que lorsque cela est nécessaire.

Tests médicaux

Test d’hormone TSH. Par une prise de sang, le dosage de l’hormone TSH, qui régule la production des hormones thyroïdiennes, permet de diagnostiquer les personnes qui produisent trop d’hormones thyroïdiennes (hyperthyroïdie) et celles qui n’en produisent pas assez (hypothyroïdie).

Imagerie aux ultrasons. Il s’agit de la méthode privilégiée pour le diagnostic des nodules thyroïdiens. Elle permet de visualiser les nodules de 2 mm de diamètre ou plus. Le médecin peut savoir s’il s’agit d’un nodule unique ou d’un goitre multinodulaire. L’imagerie sert aussi à différencier le nodule solide du nodule. De plus, on peut grâce à elle observerr des changements de taille du nodule après un traitement.

Scintigraphie de la thyroïde (scintigraphie). Après avoir fait boire une solution d’iode radioactif à la personne qui passe l'examen, on observe la manière dont l’iode est réparti dans la glande thyroïde. On sait alors si le nodule est actif et à quel point, c’est-à-dire s’il sécrète des hormones thyroïdiennes, et en quelle quantité. Un nodule qui produit beaucoup d’hormones est dit « chaud », s’il produit une quantité d’hormone normale, similaire au reste de la thyroïde, il est dit « tiède », et s’il ne produit pas d’hormones, il s’agit d’un nodule « froid ». Un nodule chaud est presque toujours bénin, il ne s’agit donc pas a priori d’un cancer. Les nodules froids sont un peu plus souvent des cancers, même si 90 % sont encore bénins.

Biopsie. À l’aide d’une fine aiguille, le médecin aspire quelques cellules logées à l’intérieur du nodule. L’échantillon de tissu ou de liquide est alors examiné au microscope. Cela permet de connaître la nature, bénigne ou cancéreuse, du nodule afin de savoir si l’opération est nécessaire et quel traitement sera le mieux adapté.

Traitement

Les nodules bénins de petite taille qui ne causent pas de symptôme ne sont pas traités. Ils sont simplement surveillés régulièrement, afin d’observer leur évolution, par la palpation, l’échographie et pour certains, des biopsies.

Iode radioactif. Il est souvent utilisé en complément de la chirurgie pour cancer de la thyroïde afin de détruire toutes les cellules de thyroïde susceptibles de ne pas avoir été ôtées par chirurgie.

On utilise aussi l’iode radioactif pour traiter les nodules produisant des hormones (les nodules « chauds ») et entraînant des symptômes d’hyperthyroïdie. Un traitement de 2 à 3 mois suffit, normalement, pour que les nodules se résorbent et que les symptômes de l’hyperthyroïdie disparaissent. L’iode est pris par voie orale sous forme de capsules ou de liquide. Ce traitement engendre une hypothyroïdie permanente dans environ 80 % des cas, car l’iode radioactif brûle les cellules produisant les hormones. Néanmoins, cette hypothyroïdie secondaire au traitement peut être bien soignée par des hormones à prendre régulièrement.
Dans certains cas, ces nodules sont traités par chirurgie.

Chirurgie. L’ablation du nodule ou de la thyroïde (thyroïdectomie) est indispensable pour traiter les nodules cancéreux ou suspects. Dans les cas de cancer, il est généralement recommandé de retirer complètement la glande thyroïde et le plus souvent de donner un traitement à l’iode radioactif. Cette chirurgie se pratique sous anesthésie générale. Par la suite, la personne opérée prendre des hormones thyroïdiennes de remplacement (lévothyroxine, comme le Synthroid® ou le Levoxyl®, Levothyrox®) pour le reste de sa vie.

D'après nos recherches, il n'existe pas d’approches complémentaires appuyées par des études suffisamment probantes pour le traitement des nodules thyroïdiens.

Références

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Bibliographie

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Medscape. eMedicine Specialties, Endocrinology - Thyroid Nodule, eMedicine from WebMD. [Consulté le 31 août 2009]. www.emedicine.com
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Jan Krützfeldt : Nodules thyroïdiens: nouveaux résultats concernant la valeur de l’échographie Highlights 2013 : endocrinologie et diabétologie : www.medicalforum.ch/docs/smf/2013/5152/fr/fms-01763.pdf
F. Liénart Le nodule thyroïdien : bénin ou malin ? 2012 Service de Médecine Interne, C.H.U. Tivoli, La Louvière Rev Med Brux 2012 ; 33 : 254-62  www.amub.be/revue-medicale-bruxelles/download/832

Notes

1. Comité directeur de la Société canadienne du cancer : Statistiques canadiennes sur le cancer 2009. Toronto : Société canadienne du cancer, 2009. www.cancer.ca