Une tumeur cérébrale est une masse de cellules anormales qui se multiplient dans le cerveau de façon incontrôlée.
Il existe 2 grands types de tumeurs cérébrales selon leur nature cancéreuse ou non :
- Les tumeurs bénignes (non cancéreuses). Elles se forment assez lentement et restent le plus souvent isolées des tissus cérébraux voisins. Elles ne se propagent pas à d'autres parties du cerveau ni à d'autres organes et sont généralement plus faciles à extraire par chirurgie que les tumeurs malignes. Cependant, certaines tumeurs pourtant bénignes demeurent inextirpables du fait de leur localisation.
- Les tumeurs malignes (cancéreuses). Il n'est pas toujours facile de les distinguer des tissus voisins. De ce fait, il est parfois difficile de les extraire entièrement sans endommager le tissu cérébral avoisinant.
Des examens, comme l’imagerie par résonnance magnétique (IRM), PET scan (tomoscintigraphie par émission de positons) et la tomodensitométrie (« CT scan »), permettent de localiser précisément la tumeur. Une biopsie (prélèvement de tissu tumoral afin de l'analyser) est essentielle pour déterminer la nature bénigne (non cancéreuse) ou maligne (cancéreuse) de la tumeur.
Les tumeurs cérébrales se distinguent aussi selon leur provenance et leurlocalisation.
On distingue :
- Les tumeurs cérébrales primaires, sont celles qui prennent naissance dans le cerveau. Elles peuvent être bénignes (non cancéreuses) ou malignes (cancéreuses). Leur dénomination provient du tissu cérébral dans lequel elles se développent.
Parmi les tumeurs malignes les plus fréquente on retrouve :
- Les tumeurs gliales, ou gliomes (tumeurs malignes) représentant 50 à 60 % de l'ensemble des tumeurs cérébrales. Elles se forment à partir des cellules gliales, cellules intervenant comme structure de soutien des cellules nerveuses(neurones).
- Les médulloblastomes (tumeurs malignes), se développent à partir de la moelle épinière au stade embryonnaire. Ce sont les tumeurs cérébrales les plus courantes chez les enfants.
- Enfin, parmi les tumeurs primaires bénignes, plus rares que les tumeurs primaires malignes, on retrouve les hémangioblastomes, les méningiomes, les adénomes hypophysaires, les ostéomes, les pinéalomes, etc.
- Les tumeurs secondaires ou métastatiques sont malignes (cancéreuses) et proviennent d'autres organes où existe un cancer et dont les cellules tumorales ont migré vers le cerveau et s’y multiplient. Les cellules tumorales sont transportées par le sang et se développent le plus souvent à la jonction entre la substance blanche et la substance grise du cerveau. Ces tumeurs secondaires sont plus fréquentes que les tumeurs primaires. D'ailleurs, on estime que 25 % des personnes décédées de cancers de toutes natures sont porteuses de métastases cérébrales1. Parmi les tumeurs les plus fréquemment à l’origine de métastases cérébrales : le cancer du sein, le cancer du poumon, le cancer de la peau (mélanome), le cancer du rein, le cancer du côlon, etc.
Qui est touché?
Chaque année en France, environ 6.000 personnes sont diagnostiquées avec une tumeur cérébrale primaire. Elles représentent 2 % de l'ensemble des cancers2. Au Canada, les tumeurs cérébrales primaires touchent 8 personnes sur 100 000. Quant aux tumeurs métastatiques, elles concernent environ 32 personnes sur 100 000. De grandes études épidémiologiques démontrent que le nombre de tumeurs cérébrales en Occident est en hausse depuis plusieurs décennies, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Pour autant, l'usage intensif du téléphone cellulaire semble incriminé dans l'augmentation du nombre de certaines tumeurs cérébrales primaires comme le montrent de nombreuses études3,4,5. En matière d'usage du portable, les enfants seraient plus exposés aux tumeurs cérébrales que les adultes.
Quand consulter?
Consultez votre médecin si vous ressentez des symptômes comme des maux de tête persistants et intenses, accompagnés de nausées et de troubles de la vision.
Les symptômes
Les symptômes varient selon la localisation de la tumeur et sa taille. En grossissant, la tumeur qu'elle soit bénigne ou maligne exerce une pression sur les formations cérébrales voisines, altérant leur fonctionnement. Attention, certains symptômes de tumeur cérébrale peuvent être retrouvés également en cas d'accident vasculaire cérébral, d'abcès cérébral, d'hématome intracérébral ou encore dans certaines malformations artérioveineuses, risquant alors d'égarer le diagnostic.
Parmi les symptômes de tumeur cérébrale les plus fréquents on retrouve :
- Des Maux de tête inhabituels, fréquents et intenses
- Des Nausées et vomissements
- Des Troubles de la vision : vision embrouillée, vision double ou perte de la vision périphérique
- Des Engourdissements ou une perte de sensibilité d’un côté du corps
- Une Paralysie ou une faiblesse d’un bras ou d’une jambe, d’un seul côté du corps
- Des vertiges, des problèmes d’équilibre et de coordination
- Des Problèmes d’élocution
- Des Troubles de la mémoire et confusion
- Une modification des comportements ou de la personnalité, des changements d’humeur
- Des Troubles d’audition (surtout en cas de neurinome acoustique, une tumeur du nerf auditif)
- Des crises d’épilepsie
- Une perte de conscience
- Une perte d'appétit
Les facteurs de risque et la prévention
Facteurs de risque
Bien que les causes des tumeurs cérébrales soient encore mal connues, certains facteurs semblent accroître les risques.
- Origine ethnique. Les tumeurs cérébrales surviennent plus souvent chez les individus d’origine caucasienne, sauf dans le cas des méningiomes (une tumeur généralement bénigne concerne les méninges, autrement dit les membranes recouvrant le cerveau), plus fréquents chez les individus originaires d'Afrique.
- Âge. Bien que les tumeurs cérébrales peuvent survenir à tout âge, les risques augmentent en vieillissant. La majorité des tumeurs sont diagnostiquées chez des personnes de plus de 45 ans. Toutefois, certains types de tumeurs toutefois, comme les médulloblastomes, surviennent presque exclusivement chez les enfants.
- Exposition à la radiothérapie. Les individus qui ont été traités par des rayons ionisants sont plus à risque.
- Exposition à des produits chimiques. Bien que d'autres recherches plus poussées soient encore nécessaires pour confirmer cette hypothèse, certaines études en cours indiquent que l’exposition soutenue à certains produits chimiques, comme les pesticides, par exemple pourrait accroître les risques de tumeurs cérébrales.
- Antécédents familiaux. Si l'existence d'un cas de cancer dans la famille proche constitue un facteur de risque de tumeur cérébrale, ce dernierreste modéré.
Prévention
Puisqu’on ne connaît pas la cause précise des tumeurs cérébrales primaires, il n’existe aucune mesure permettant d’en prévenir l’apparition. En revanche, il est possible de prévenir l'apparition des autres cancers primaires à l'origine des métastases cérébrales par la réduction de la consommation de viande rouge, la perte de poids, un apport suffisant en fruits et légumes, la pratique d'une activité physique régulière (prévention du cancer du côlon), la protection cutanée en cas d'exposition au rayonnement solaire (cancer de la peau), l'arrêt du tabac (cancer du poumon) etc…
Se servir des oreillettes systématiquement lors de l’utilisation des téléphones mobiles permet de réduire la quantité d’ondes dirigées vers le cerveau est bénéfique pour prévenir certains types de tumeurs.
Les traitements médicaux
Traitements médicaux
Les traitements varient selon le type de tumeur, sa taille et son emplacement. Les tumeurs malignes sont habituellement traitées à l'aide de thérapies combinées comme la chirurgie, lachimiothérapie et la radiothérapie.
Relativement élevé chez l'enfant, le taux de survie est variable chez l'adulte et dépend du type de tumeur, de sa taille, de son infiltration dans les tissus environnants et de l'opérabilité générale de chaque personne2.
Avant d’entreprendre un traitement, après que la tumeur ait été localisée de façon précise (IRM, scanner, Pet Scan, angiographie cérébrale…), le médecin pratique souvent une biopsie(prélèvement d’une partie de la tumeur, dans le but d’en faire une analyse) lorsque le diagnostic exact du type de tumeur demeure imprécis malgré les examens complémentaires. Celle-ci sert à déterminer la nature de la tumeur et son caractère bénin ou malin (cancéreux ou non). La biopsie se pratique en perçant un petit trou dans l’os du crâne, et se pratique sous anesthésie locale ou générale.
Chirurgie
Si la tumeur est accessible, la première option consiste à l’extraire du cerveau (exérèse).C'est le moyen thérapeutique majeur dans le traitement des tumeurs cérébrales2. La chirurgie d'exérèse permet également de confirmer les résultats de la biopsie car de nombreuses tumeurs sont hétérogènes (dispersion inégales des cellules tumorales au sein même de la tumeur). Dans certains cas, les cellules tumorales se détachent facilement des tissus cérébraux environnants et la tumeur peut être extraite en entier. Dans d’autres, la tumeur se situe près de zones critiques ou très sensibles, rendant la chirurgie plus risquée. Si la tumeur est située à proximité du nerf optique, par exemple, une chirurgie pourrait compromettre la vision. Quelque soit le cas, chirurgien fait toujours son possible pour ôter la plus grande partie possible de la tumeur sans atteindre les zones essentielles du cerveau.
Radiochirurgie
Si la tumeur n’est pas accessible à la chirurgie traditionnelle, la radiochirurgie par bistouri à rayons gamma (gamma knife) peut être envisagée. Plus précise et puissante que la radiothérapie, cette technique utilise des faisceaux rayonnants puissants, dirigés en une seule fois et de manière précise et directe sur la tumeur, pendant quelques minutes ou heures. Elle ne nécessite pas d'ouverture du crâne ou de trou de trépan.
Radiothérapie
Si les les rayons sont moins puissants que ceux utilisés en radiochirurgie, ils permettent toutefois de couvrir de plus grandes régions du cerveau. Dans certains cas, la radiothérapie est dirigée vers la tumeur uniquement. Dans d’autres, l’ensemble du cerveau est irradié, après une chirurgie par exemple, pour détruire les cellules tumorales restantes, ou lorsque plusieurs tumeurs sont logées dans le cerveau (métastases) et ne peuvent être retirées par chirurgie. Enfin, on utilise la radiothérapie en cas de tumeur non entièrement extraite.
Chimiothérapie
Bien que les tumeurs cérébrales métastasent rarement hors du cerveau, on utilise la chimiothérapie pour mieux contrôler la maladie. Certains types de cancers du cerveau répondent à la chimiothérapie. Les agents chimiothérapeutiques peuvent être administrés par voie intraveineuse ou par voie orale. Dans certains cas, ils peuvent être injectés dans la moelle épinière pour cibler le système nerveux uniquement.
Des approches innovatrices consistent à introduire directement dans le cerveau, après la chirurgie, un petit disque diffusant des agents chimiothérapeutiques dans les tissus cérébraux durant quelques semaines.
Suivi
Il est parfois difficile d'éliminer la totalité des cellules cancéreuses cérébrales. Si quelques-unes d'entre elles subsistent dans le cerveau, la tumeur peut réapparaître. Un suivi et une surveillance régulière sont donc essentiels.
Par ailleurs, du fait des possibles séquelles neurologiques dus à la tumeur ou à son traitement du fait des possibles séquelles neurologiques dus à la tumeur ou à son traitement (contrôle des mouvements ou de la parole etc…), une période de réadaptation est souvent nécessaire. Ellerequiert le concours de praticiens spécialisés avec l’aide de thérapeutes spécialisés (physiothérapeute, ergothérapeute, orthophoniste, etc.).
références
Note : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée.
Bibliographie
Association médicale canadienne (Ed). Grand public, Maladies – Cancer du cerveau, Amc.ca. [Consulté 11 novembre 2010]. www.cma.ca
Fondation canadienne des tumeurs cérébrales. Au sujet des tumeurs cérébrales, www.braintumour.ca. [Consulté le 11 novembre 2010]. www.braintumour.ca
InteliHealth (Ed). Diseases and Conditions – Brain Tumor, Aetna Intelihealth. [Consulté le 11 novembre 2010]. www.intelihealth.com
Mayo Foundation for Medical Education and Research (Ed). Diseases & Conditions – Brain Tumor, MayoClinic.com. [Consulté le 11 novembre 2010]. www.mayoclinic.com
National Cancer Institute. Cancer Topics – What You Need To Know About Brain Tumors, www.cancer.gov. [Consulté le 11 novembre 2010]. www.cancer.gov
UpToDate. [Consulté le 15 novembre 2010]. www.uptodate.com