la turista
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la turista

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 851

la turistaSi la turista est surtout fréquente dans les pays tropicaux ou subtropicaux à l’hygiène douteuse, le sud de l’Europe n’est pas non plus épargné.

Encore appelée diarrhée du voyageur, la «Kaboulite», la «Djerbienne» et mille autres petits noms aux connotations colorées, la turista (ou tourista) touche plus de 60 % des voyageurs. Elle est toujours d’origine infectieuse. Elle doit son nom au fait que les vacanciers en provenance de pays où l’eau potable est facile d’accès, sont les plus touchés : en effet, leur organisme n’est pas habitué à rencontrer des germes en proportions bien supérieures à son quotidien.

Souvent bénigne, la turista peut parfois entraîner une grave déshydratation, voire mortelle, chez les personnes les plus fragiles : nourrissons, personnes âgées, personnes ayant une maladie chronique. Une bonne raison pour l’anticiper et lorsqu’elle est présente, ne pas la négliger.

les causes

La turista est la conséquence de la contamination par des germes, d’une boisson ou d’un aliment que l’on ingère. Les agents infectieux les plus souvent en cause sont des bactéries (Escherichia coli, des shigelles, des salmonelles, Campylobacter), parfois des virus (rotavirus) ou des parasites (amibes). Une hygiène insuffisante (en particulier l’utilisation d’une eau non potable) favorise cette transmission. Les pays régulièrement concernés, sont l’Egypte, l’Inde, la Thaïlande, le Pakistan, le Maroc, le Kenya, la Tunisie, les Caraïbes, la Turquie, le Mexique, etc. Et en Europe, Malte, la Grèce, l’Espagne et le Portugal sont également à l’origine de quelques cas, mais dans des proportions nettement moindres.

Comment la turista se manifeste-t-elle ?

Maux de ventre et diarrhées en sont les principaux symptômes, mais parfois, s’y rajoutent des nausées, des vomissements, voire une fièvre et/ou du sang (et dans ce cas, un avis médical s’impose). La période la plus à risque se situe dans les 3 à 5 jours après l’arrivée sur le lieu de vacances. La majorité des turistas guérit spontanément en trois à cinq jours durant lesquels il faut se méfier tout particulièrement du risque de déshydratation (complication principale).

Comment prévenir la turista ?​

• Etant donné que 98 % des voyageurs qui déclarent une turista n’ont pas respecté les règles de précaution concernant l’eau, que 71 % ont mangé des crudités ou des salades et que 53 % ont mis des cubes de glace dans leur boisson, le conseil le plus important est de bien suivre toutes les précautions sans en négliger aucune !

• Pour limiter les risques de contamination, il est recommandé de suivre la règle vis-à-vis d’un aliment solide ou liquide : « le faire bouillir, le cuire, l’éplucher ou l’oublier ». D’autre part, on doit boire uniquement de l'eau en bouteille décapsulée sous ses yeux (ou une autre boisson en bouteille et décapsulée devant soi). S’il n’y en a pas (brousse), on peut se rabattre sur de l’eau bouillie pendant au moins 15 minutes (thé, café). De même, on doit consommer des plats brûlants (donc pas de crudités ou de plats froids).

• Tout ce qui est cru doit être évité : les laitages et les beurres non pasteurisés, ainsi que les viandes hachées, les sauces comme la mayonnaise (à base d’œuf non cuit), les crustacés, les fruits de mer et les poissons crus sont fortement déconseillés.

• Les glaçons, les glaces et les laits reconstitués à partir de poudre sont à proscrire, car il est impossible de savoir quelle eau a été utilisée. Pour les mêmes raisons, que l’on mange dans un grand restaurant ou dans un modeste bar typique, les spécialistes des maladies tropicales conseillent d'éviter les plats froids, à fortiori s’ils sont servis sur fond de glace pilée.

• Si l’on a envie de fruits, il faut consommer exclusivement ceux achetés à l'unité : en effet, certains vendeurs indélicats injectent de l'eau (dont l’origine n’est pas connue) dans leurs fruits vendus au poids afin de les rendre plus lourds. On doit ensuite les peler soi-même, après s’être lavé et savonné les mains.

• Pour se laver les dents, il faut utiliser de l’eau du robinet préalablement purifiée par des comprimés vendus en pharmacie ou dans certains magasins de sports (type Hydrochlonazone, Micropur, Aquatabs, etc.) ou recourir à des systèmes de purification de l’eau (type Katadyn purificateur, etc.). Il faut enfin éviter d’avaler de l’eau pendant la douche.

Comment traiter une turista lorsque la prévention n'a pas suffi ?

• En cas de diarrhées, la mesure la plus importante à prendre est de se réhydrater, avec une eau non contaminée. Pour apporter des minéraux, indispensables, il faut recourir aux solutés de réhydratation orale ou SRO (à prévoir d’office avant le départ et à mettre dans sa trousse d’urgence). A défaut, on peut mélanger 6 cuillères à café de sucre en poudre avec une cuillère à café de sel dans un litre d’eau potable. L’intérêt du cola reste controversé, mais s’il est la seule boisson disponible dont on soit sûr (bouteille encapsulée), il vaut mieux en prendre que de ne rien boire !

• En attendant que le transit se régularise, un régime à base de riz, pâtes, semoule, carottes bien cuites, s'impose. En revanche, les antiseptiques intestinaux n’ont pas apporté la preuve de leur efficacité. Et les antidiarrhéiques ne sont pas recommandés, sauf dans des situations particulières (comme un accès très compliqué aux toilettes par exemple) : ils sont même contre-indiqués en cas de fièvre et de sang dans les selles car ces diarrhées sévères peuvent nécessiter un traitement antibiotique.

Quand consulter en cas de turista ?

• Une consultation médicale est recommandée d’office chez l’enfant âgé de moins de deux ans, la femme enceinte, les personnes âgées ou qui sont atteintes d’une maladie chronique.

• De même, un avis médical s’impose à n’importe quel âge de la vie, dans les formes moyennes ou sévères, avec fièvre et selles glairo-sanglantes.

• Il est également conseillé de consulter en l’absence d’amélioration sous 48 heures ou en cas d’aggravation. En effet, on ne peut mettre tous les troubles digestifs sur le dos de la diarrhée du voyageur. Si les symptômes s’aggravent, s'il y a plus de 20 selles par jour ou encore, si de nouveaux signes apparaissent comme une jaunisse, des selles décolorées avec des urines brunes, des douleurs abdominales intenses ou une fièvre à 40° C, il peut s’agir de tout autre chose : en effet, rien ne ressemble plus à une turista qu'un choléra ou une hépatite virale à leurs débuts. Quant aux diarrhées tardives (souvent au retour d’un voyage en zone tropicale), avec des douleurs abdominales ou du sang dans les urines, elles imposent une consultation médicale. Elles peuvent par exemple venir d’une bilharziose due à la présence d'un parasite dans les intestins ou dans les voies urinaires, contracté au cours d’une baignade en eau infestée : un traitement en prise unique, suffit à en venir à bout, mais encore faut-il se savoir atteint. Elle peut aussi être liée à une amibiase.

Références

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Bibiliographie

«Le Quotidien du médecin : «le vrai du faux, idées reçues de l’été», 08/08/14, www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2014/08/08/le-coca-cola-soigne-la-turista-_705396Magazine du tourisme : «attention à la turista» 17/12/2010 : www.americas-fr.com/tourisme/informations/attention-a-la-tourista-8143.html
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire : «recommandations sanitaires pour les voyageurs 2011», 17/05/11, N°18 – 19, www.invs.sante.fr/beh/2011/18_19/beh_18_19.pdf.