La gonorrhée, communément appelée « chaude-pisse », urétrite ou blennorragie, est une infection transmissible sexuellement (ITS), attribuable à la bactérie Neisseria gonorrhoeae. Elle est en recrudescence en France depuis 1998, comme la plupart des IST.
La gonorrhée est plus souvent détectée chez les hommes que chez les femmes, peut-être parce que chez les hommes, elle entraine des signes évident alors que chez plus de la moitié des femmes, cette infection n’entraine aucun signe visible. Les hommes âgés de 21 à 30 ans ans et les jeunes femmes de 16 à 25 ans sont les plus touchées par le diagnostic de cette infection sexuellement transmissible (IST)
Elle peut infecter le pénis et le vagin, l’urètre, le rectum, la gorge et parfois les yeux. Chez les femmes, le col de l’utérus peut également être endommagé.
Au Canada, le nombre de nouveaux cas de gonorrhée a plus que doublé depuis 10 ans et la proportion de cas résistants aux antibiotiques est en constante augmentation.
Causes
La gonorrhée se transmet lors de relations sexuelles orales, anales ou vaginales non protégées avec un partenaire infecté, par l’échange de liquides biologiques et le contact des muqueuses. Elle est rarement transmise par cunnilingus.
La gonorrhée peut aussi être transmise au nouveau-né par sa mère infectée pendant l’accouchement, provoquant une infection oculaire.
Complications possibles
Chez la femme, une gonorrhée peut entraîner une maladie inflammatoire pelvienne, c’est-à-dire une infection des organes reproducteurs que sont les trompes de Fallope, les ovaires et l’utérus. Elle peut être la cause d’une infertilité, accroître le risque de grossesses extra-utérines et être à l’origine de douleurs pelviennes chroniques.
Chez l’homme, la gonorrhée peut provoquer une inflammation de la prostate (prostatite) ou des testicules (épididymite), pouvant entraîner l’infertilité.
La gonorrhée augmente également les risques de transmission du VIH.
Par ailleurs, un nouveau-né infecté par sa mère peut souffrir de graves problèmes oculaires ou d'infections sanguines (septicémie).
Quand consulter?
Après une relation sexuelle à risque non protégée, consulter le médecin pour passer des tests de dépistage.
En cas de signes d’infection génitale, brûlures en urinant chez l’homme.
Symptômes de la gonorrhée
Les signes de gonorrhée ou blennorragie se manifestent habituellement de 2 à 5 jours après le moment de l'infection chez l’homme mais ils peuvent prendre sans doute aux alentours d’une dizaine de jours chez la femme, sans doute parfois davantage. L’infection peut apparaître au rectum, au pénis, sur le col de l’utérus ou dans la
gorge. Chez les femmes, l’infection passe inaperçue dans plus de la moitié des cas, n’entraînant aucun signe particulier.
Chez l’homme
Les signes sont souvent très importants, et l’on parle classiquement de sensation de « pisser des lames de rasoir » !
- Ecoulement purulent et jaune verdâtre par l’urètre,
- Difficultés à uriner,
- Sensation de brûlure intense en urinant,
- Picotement au niveau de l’urètre,
- Douleur ou gonflement au niveau des testicules,
- Douleurs ou écoulements du rectum.
- Un homme présentant ces signes, doit en parler à sa partenaire, car elle peut ne présenter aucun signe, même si elle est porteuse de la bactérie.
Et dans 1 % des cas, les hommes présentent peu ou aucun de ces signes.
Chez la femme
La plupart des femmes ne présentent aucun signe de gonorrhée, et cela représente entre 70 et 90 % des cas ! Lorsqu’ils existent, ces symptômes se confondent souvent avec ceux d'une infection urinaire ou vaginale :
- Écoulement vaginal purulent, jaunâtre ou parfois sanguinolent;
- Irritation vulvaire;
- Saignement vaginal anormal;
- Douleurs ou pesanteurs pelviennes;
- Douleurs lors des relations sexuelles;
- Sensations de brûlure en urinant et difficulté à uriner.
En cas de rapports sexuels non protégés, il faut faire un dépistage, associé au dépistage de chlamidiae.
La gonorrhée anorectale est particulièrement fréquente chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et peut se présenter avec les signes suivants :
- Démangeaisons au niveau de l’anus,
- Inflammation de l’anus,
- Ecoulement purulent au niveau de l’anus,
- Diarrhée,
- Saignement par l’anus,
- Gêne à déféquer…
La gonorrhée de la bouche et la gorge n’est souvent associée à aucun signe notable. Parfois il peut exister une pharyngite ou une angine qui régresse d’elle-même. Cette gonorrhée oropharhyngée est présente chez 10 à 40 % des HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes), 5 à 20 % des femmes ayant déjà une gonorrhée vaginale ou anorectale, et 3 à 10 % des personnes hétérosexuelles.
L’atteinte des yeux est rare chez l’adulte. Elle se produit par auto-infection ; la personne atteinte souffrant d’une gonorrhée de la zone sexuelle et portant les germes à ses yeux avec ses mains. Les signes en sont :
- Gonflement des paupières,
- Sécrétions épaisses et abondantes,
- Sensation de grain de sable dans l’œil,
- Ulcérations ou perforation de la cornée.
Les signes en cas d’évolution de la gonorrhée
L’évolution la plus fréquente d’une urétrite gonococcique, non traitée chez l’homme, est ladisparition des symptômes : les symptômes peuvent disparaître chez plus de 95 % des hommes dans un délai de 6 mois. L’infection persiste pourtant, aussi longtemps qu’elle n’est pas traitée. En l’absence de traitement ou en cas d’échec, le risque de transmission subsiste, et fait le lit de complications ainsi que de séquelles.
Chez la femme, les complications les plus fréquemment observées sont une inflammation des glandes para-urétrales et des glandes de Bartholin, une infection de l’utérus (endométrite) et une infection des trompes (salpingite), évoluant souvent sans provoquer de signes particuliers. Par la suite, lorsque l’infection évolue, peuvent survenir des douleurs pelviennes, une infertilité ou des risques de grossesse extra-utérine. C’est dû au fait que les trompes peuvent se trouver bouchées par l’infection à gonocoque.
Certaines études montrent qu’entre 10 et 40 % des infections gonococciques du col de l’utérus (cervicites gonococciques) non traitées évoluent vers une atteinte inflammatoire pelvienne. Cependant, aucune étude longitudinale permettant d’évaluer le pourcentage de gonococcies donnant lieu aux principales complications, et notamment, le risque de stérilité, ne permet de le chiffrer en France.
Par comparaison avec l'infection à Chlamidiae trachomatis, les complications liées aux gonococcies
sont moins fréquentes. Toutes deux peuvent, cependant, entraîner une infection des trompes (salpingite) avec un risque de stérilité et de grossesse extra-utérine. Les formes généralisées de gonococcie sont rares. Elles peuvent se présenter sous la forme d’une septicémie subaigue (circulation de bactéries de type gonocoques dans le sang), et peuvent s’accompagner d’atteintes de la peau. Les gonococcies disséminées peuvent aussi se manifester sous la forme d’atteintes ostéo-articulaires : polyarthrite subfébrile, arthrite purulente, ténosynovites ;Facteurs de risque et personnes à risque de la gonorrhée
- Les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes (HSH) sont une population à haut risque ;
- Les personnes ayant plus d’un partenaire sexuel ;
- Les personnes ayant un partenaire qui a d’autres partenaires sexuels ;
- Les personnes utilisant de manière inconstante les préservatifs ;
- Les personnes de moins de 25 ans, hommes, femmes ou adolescents sexuellement actifs ;
- Les personnes ayant déjà contracté une Infection sexuellement transmissible (IST) dans le passé ;
- Les personnes séropositives pour le HIV (virus du SIDA) ;
- Les travailleurs du sexe ;
- Les utilisateurs de drogues ;
- Les personnes incarcérées ;
- Les personnes allant aux toilettes sans se laver les mains systématiquement (gonorrhée oculaire).
Prévention de la gonorrhée
Mesures préventives de base
L’usage des condoms aide à prévenir la transmission de la gonorrhée durant les rapports sexuels anaux ou vaginaux. Les condoms ou digues dentaires peuvent servir aussi de moyen de protection pendant les activités sexuelles orales.
Se laver les mains après avoir été aux toilettes.
En cas de risque chez la mère, l’enfant nouveau-né bénéficie immédiatement, à la naissance d’un traitement antibiotique contre la gonorrhée. Il s’agit d’une goutte de rifamycine dans chaque œil, et cet antibiotique permet de le traiter dans le cas où la mère est infectée. En effet 30 à 50 % des enfants mis au monde par des femmes souffrant d’une gonorrhée non traitée contracteraient une infection oculaire grave susceptible de le rendre aveugle.Mesures de dépistage
Un examen régulier de dépistage aide à éviter la transmission de l’infection à de nouveaux partenaires. Information des partenaires : dans le cas d’un résultat positif, il importe d’aviser toute personne avec qui l’on a eu des relations sexuelles et qui pourrait avoir été exposée. Elle devra subir un test de dépistage et être immédiatement traitée si elle est infectée.
La gonorrhée peut être dépistée, tant chez l’homme que chez la femme, au moyen d’une analyse d’urine ou d’une culture d’échantillons prélevés dans les zones infectées (dans la gorge, l’urètre, le vagin ou le rectum à l’aide d’un coton-tige).
Traitements médicaux de la gonorrhée
La gonorrhée est traitée avec des antibiotiques en dose unique par voie orale ou par une injection intramusculaire. Des résistances sont apparues pour certains antibiotiques devenus inefficaces comme les pénicillines ou les tétracyclines. On utilise actuellement le ceftriaxone à 500 mg en une seule injection par voie intramusculaire ou intraveineuse. Le médecin y associe systématiquement un traitement contre les chlamidiae, par exemple l’azithromycine à la dose de 1 g en monodose, car les deux infections sont souvent associées.
Le traitement est donné immédiatement après le prélèvement, avant même d’en attendre les résultats chez l’homme. Le, la ou les partenaires doivent aussi être traités. La personne traitée doit revenir consulter après 7 jours.Toutes les personnes qui suivent un traitement contre la gonorrhée devraient dépistées aussi pourl’infection à chlamydia. Chez les femmes enceintes à risque d’infection sexuellement transmissible (IST) ou ayant déjà eu une IST, juste après l’accouchement, l’enfant nouveau-né reçoit des gouttes de rifamycine dans les yeux afin de soigner une possible gonorrhée.
Références
Références
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Bibliographie
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