L'épuisement professionnel (burnout)
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L'épuisement professionnel (burnout)

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 5390

Épuisement professionnelL’épuisement professionnel est surtout connu sous l’appellation anglaise burnout. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il se caractérise par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail »1.

C’est en 1969 que le terme burnout a été utilisé pour la première fois. Il a fait l’objet de nombreuses définitions depuis.

Dans les années 1970, on réservait l’expression aux employés du domaine de la relation d’aide, très engagés émotivement dans leur travail, comme les infirmières, les médecins, les travailleurs sociaux et les enseignants. Maintenant, on sait que tous les travailleurs - de l’ouvrier au chef d’entreprise - peuvent être exposés au burnout.

 

 

Burnout ou dépression?
Le burnout (ou épuisement professionnel) est nécessairement lié au travail. Dans la dépression, le travail n’est pas la cause première, mais peut être un facteur aggravant. De plus, en cas de burnout, la personne atteinte est toujours en situation de stress chronique, tandis que c’est le cas 1 fois sur 2 pour la dépression. Des différences physiologiques ont aussi été constatées. Par exemple, les gens déprimés produiraient trop de cortisol et ceux qui sont en épuisement professionnel, pas assez15.

L’ampleur du problème

Depuis le début des années 1990, la fréquence des problèmes de santé psychologique au travailaugmente de façon alarmante. Ils incluent l’épuisement professionnel, la dépression, le stress post-traumatique, les troubles anxieux, etc. Selon l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes, qui rassemble la plupart des assureurs privés du pays, les problèmes de santé psychologique comptent maintenant pour environ 40 % des prestations d’invalidité16(jusqu’à 60 % dans certains secteurs d’emploi), contre 18 % en 19904. De nos jours, ils constituent la première cause d’absence prolongée du travail, couramment appelée « invalidité de longue durée »1.

Le travail en mutation

Les effets du stress chronique sur la santé mentale des travailleurs se manifestent surtout dans les pays industrialisés, selon l’Organisation mondiale de la Santé5. Ce phénomène résulterait en bonne partie des transformations rapides opérées dans le monde du travail : globalisation des marchés, compétitivité, développement des technologies de l’information, précarité d’emploi, etc.

On ne dispose pas de statistiques précises sur l’épuisement professionnel. Tout de même, la plus récente enquête de Statistique Canada révèle qu’un peu plus du quart des travailleurs québécois déclarent vivre un degré élevé de stress au quotidien3. Dans certains milieux de travail, des études ont montré que ce taux peut grimper à 1 travailleur sur 217.

En Europe, la situation est tout aussi préoccupante : 1 cas sur 2 d’absentéisme est causé par lestress chronique, d’après un rapport de l’Agence Européenne pour la Santé et la Sécurité au Travail paru en 20096. Cela est sans compter les effets du présentéisme : être présent au travail, mais absent d’esprit, en raison d’un problème de santé physique ou psychologique. Au Québec, environ la moitié des coûts du stress pour les entreprises seraient attribuables au présentéisme, et l’autre à l’absentéisme18.

 

Causes

Du point de vue biologique, les experts ne parviennent pas encore à expliquer complètement ce qui mène à l’épuisement professionnel. Tous les travailleurs qui traversent une période d’épuisementsont en situation de stress chronique. Il s’agit donc d’un important facteur de vulnérabilité. La grande majorité a une charge de travail élevée, à laquelle s’ajoutent l’une ou l’autre des sources de tension suivantes.

  • Manque d’autonomie : ne participer à aucune ou à peu de décisions liées à sa tâche.
  • Déséquilibre entre les efforts fournis et la reconnaissance obtenue de la part de l’employeur ou du supérieur immédiat (salaire, estime, respect, etc.).
  • Faible soutien social : avec le supérieur ou entre les collègues.
  • Communication insuffisante : de la direction aux employés, concernant la vision et l’organisation de l’entreprise.

En plus de ces facteurs, des particularités individuelles entrent en jeu. Par exemple, on ne sait pas très bien pourquoi des personnes vivent plus de stress que d’autres. De plus, certaines attitudes(trop grande importance accordée au travail, perfectionnisme) sont plus fréquentes chez les individus qui vivent de l’épuisement professionnel. Selon les recherches, il semble que la faibleestime de soi soit un facteur déterminant. En outre, certains contextes de vie, comme de lourdesresponsabilités familiales ou encore la solitude, peuvent mettre en péril la conciliation travail-vie personnelle.

Peu importe les sources de stress au travail, il se produit un déséquilibre entre la pression subie et les ressources (intérieures et extérieures, perçues ou réelles) dont on dispose pour l’affronter.

Voici les conditions requises pour qu’un événement provoque du stress

  • Une situation nouvelle
  • Une situation imprévue
  • Une impression de manque de contrôle
  • Une situation menaçante et déstabilisante pour l’individu. Au travail, c’est notamment le cas si votre supérieur met en doute votre capacité à accomplir votre travail ou si vous êtes victime de harcèlement psychologique ou moral.

Avec la fréquence grandissante des problèmes de santé mentale chez les travailleurs, la plupart des experts soutiennent que la responsabilité du stress au travail n’est pas qu’individuelle : elle estpartagée entre les travailleurs et les employeurs. De plus en plus d’études d’interventions en entreprise démontrent qu’en agissant sur l’organisation du travail, tous en tirent profit17.

Pour en savoir plus sur les sources de stress au travail, voyez notre dossier Surmonter le stress au travail : enfin des solutions.

Conséquences possibles

Une période d’épuisement professionnel peut, au-delà du travail, avoir des répercussions dans toutes les sphères de la vie. Dans pareil cas, la victime peut glisser vers la dépression.

Certaines personnes peuvent vivre de l’anxiété, souffrir de troubles de l’alimentation, avoir des problèmes de toxicomanie ou, à l’extrême, des pensées suicidaires. Certains travailleurs s’épuisent même au point d’y laisser leur vie. Le terme japonais karoshi désigne la mort subite par épuisement nerveux au travail, causée par une crise cardiaque. Le phénomène a été observé pour la première fois au Japon à la fin des années 1960.

Le stress chronique entraînerait aussi plusieurs dérèglements sur le plan physiologique (voir l’encadré ci-dessous). On sait, par exemple, que l’obésité, les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2 sont plus fréquents chez les gens qui vivent une forte pression psychologique.

D’ailleurs, des recherches sont en cours afin de découvrir des marqueurs biologiques qui permettraient de repérer les personnes qui vivent un stress chronique. On pourrait ainsi agir avant que des problèmes de santé apparaissent. Une quinzaine de marqueurs sont sous la loupe des chercheurs, incluant les taux sanguins de cortisol, d’insuline, de protéine C-réactive, de cholestérol et de triglycérides, de même que la tension artérielle et le rapport tour de taille/tour de hanche. Ces marqueurs sont souvent mesurés isolément. Or, il semble que sous l’effet du stress chronique, un fin dérèglement de plusieurs systèmes hormonaux se produirait en même temps. Ainsi, les marqueurs resteraient dans les limites de la normale, mais près des valeurs minimales ou maximales.

Le stress, c’est aussi chimique

Le stress n’est pas mauvais en soi. Au contraire, il a depuis toujours assuré la survie de l’humanité. C’est grâce à lui que l’on peut réagir par la lutte ou la fuite devant un danger imminent, comme l’arrivée surprise d’un ours blanc ou l’incendie d’une maison. L’augmentation du rythme cardiaque, la constriction des vaisseaux sanguins et la montée d'adrénaline, entre autres, permettent alors de devenir plus alerte et plus performant. Mais de graves problèmes peuvent survenir quand le stress devient chronique, ce qui est de plus en plus le cas dans nos sociétés modernes.

Une personne en proie à un stress chronique met constamment son corps en état d’alerte. Elle produit trop d’hormones de stress, principalement l’adrénaline et le cortisol. Ces hormones qui permettent d’échapper à un danger imminent (l’ours) sont alors constamment sollicitées devant des situations considérées menaçantes : l’arrivée dans une nouvelle école, la fièvre du plus jeune, une situation de harcèlement au travail, etc.

Des liens clairs ont été établis entre des taux anormaux de cortisol (trop hauts ou trop bas) et plusieurs débalancements physiologiques qui exposent, avec le temps, à des problèmes de santé. D’une part, en agissant dans le cerveau, ces hormones peuvent entraîner de la fatigue, de l’épuisement, de la dépression, des troubles de la concentration et des problèmes de mémoire. D’autre part, les chercheurs savent maintenant qu’il existe des liens entre des taux élevés de cortisol et l’hypertension, les maladies cardiaques et le diabète. De hauts niveaux de cortisol peuvent aussi changer la façon dont le corps emmagasine le gras et ainsi contribuer à l’obésité.

Plusieurs questions demeurent ouvertes. On ne sait pas encore à partir de quel moment le stress s’installe de façon chronique chez un individu en particulier. De plus, les experts cherchent à comprendre pourquoi certains individus sont naturellement plus résistants au stress. Heureusement, il est possible de renverser la vapeur en prenant les moyens appropriés pour stabiliser les hormones du stress.

Diagnostic

L’épuisement professionnel entre dans la catégorie des troubles d’adaptation. Il n’est pas reconnu comme une maladie mentale, et ne figure donc pas dans le DSM IV, le manuel médical des troubles mentaux

Le diagnostic est donc difficile à établir, car les médecins ne disposent pas de critères précis. Ainsi, distinguer un épuisement professionnel d’une dépression n’est pas chose simple. Pour le moment, les médecins se basent sur l’entretien qu’ils ont avec le patient et les symptômes que ce dernier éprouve. En cas de doute, la consultation d’un psychiatre est parfois suggérée.

Les symptômes de l’épuisement professionnel (burnout)

parcours

L’épuisement se produit insidieusement. On emploie parfois les mots « dépersonnalisation » et « déshumanisation » pour décrire ce qui survient à l’individu, comme s’il perdait, pour quelque temps, une part de lui-même.

Peu à peu, il déploie une énergie grandissante pour accomplir son travail, sans toutefois en obtenir de satisfaction. Les frustrations s’accumulent et le cynisme augmente. La concentration est de plus en plus difficile à obtenir. Des symptômes physiques peuvent apparaître, comme des maux de dos ou de l’insomnie.

Pour corriger une telle situation, le travailleur opte souvent pour un investissement encore plus grand dans son travail, jusqu’à l’épuisement. Cette marche « à vide » peut durer des années. Le déni est typique de l’épuisement professionnel, ce dernier étant souvent vécu comme un aveu d’échec.

Remarque. Les symptômes suivants sont les plus fréquents, mais n’apparaissent pas tous nécessairement.

Symptômes psychologiques
  • Démotivation constante par rapport au travail
  • Irritabilité marquée, colères spontanées, pleurs fréquents
  • Attitude cynique et sentiment de frustration
  • Sentiment d’être incompétent
  • Goût de s’isoler
  • Sentiment d’échec
  • Baisse de confiance en soi
  • Anxiété, inquiétude et insécurité
  • Difficulté à se concentrer
  • Pertes de mémoire
  • Difficulté d’exercer un bon jugement
  • Indécision, confusion
  • Pensées suicidaires, dans les cas les plus grave

D’où viennent les colères spontanées?

La réponse de Sonia Lupien15, directrice du Centre d’études sur le stress humain.

« Si une même situation revient constamment me stresser, je peux m’y habituer. Je m’habitue, par exemple, à ce qu’un collègue dévalorise mon travail en réunion chaque mardi. Cependant, le prix à payer est très grand : le cerveau et le corps deviennent 3 fois plus réactifs à tout autre élément de stress. Cela explique les colères spontanées qui surviennent ailleurs au travail ou à la maison. »

Symptômes physiques

  • Fatigue persistante
  • Parfois, des douleurs, selon les fragilités individuelles : maux de dos, douleurs musculaires, migraines, etc.
  • Problèmes digestifs, ulcères d’estomac
  • Sommeil perturbé
  • Problèmes cutanés
  • Perte ou gain de poids
  • Infections plus fréquentes (rhume, grippe, otite, sinusite, etc.)

Dures, dures les fins de semaine...

Après une période de travail excessif et de stress, le repos peut faire ressurgir des maux comme la migraine, la grippe et les douleurs musculaires. Cela se produit souvent les fins de semaine ou au début des vacances. C’est ce qu’on appelle le « syndrome du bourreau de travail ». Environ 3 % des travailleurs en seraient atteints, selon une enquête menée aux Pays-Bas7. L’adrénaline serait en partie responsable de ce phénomène. Sécrétée de façon continue sous l’action du stress, elle réduirait nos défenses immunitaires. Les nombreux cafés consommés pour maintenir la cadence ainsi que les nuits sans sommeil pourraient, quant à eux, provoquer des migraines.

Les personnes à risque et les facteurs de risque de l'é puisement professionnel (burnout)

Personnes à risque

Selon les experts, personne n’est à l’abri de l’épuisement professionnel8. Hommes et femmes en sont touchés en proportions presque égales. De plus, aucune catégorie d’âge n’a été définie comme étant plus à risque8,9.

L’épuisement professionnel : un signe de faiblesse?

Ce qu’en pense Sonia Lupien15, directrice du Centre d’études sur le stress humain.

« Ce n’est pas une faiblesse. C’est l’organisme qui est déréglé. On a découvert, récemment, que lorsque les hormones du stress remontent au cerveau, elles modifient la manière dont on détecte la prochaine situation. Les hormones modifient donc la façon de voir les choses. Plus on est stressé, plus on génère de réponses de stress. Le verre devient de plus en plus vide. On tombe alors dans un cercle vicieux qui peut mener à l’épuisement professionnel. »

Facteurs de risque

Certaines situations, attitudes ou caractéristiques individuelles, peuvent, dans un contexte de travail stressant, contribuer à l’épuisement professionnel.

  • Manquer d’estime de soi. Par exemple, lorsque l’employeur fixe un objectif élevé qui n’est finalement pas atteint, les personnes qui ont peu d’estime d’elles-mêmes peuvent le vivre comme un échec personnel. Elles ont tendance à prendre les objectifs pour des absolus et non pour des idéaux. Un sentiment d’incompétence peut s’installer. Or, le manque de compétence est rarement en jeu dans les cas d’épuisement, affirment les experts.
  • Avoir de la difficulté à poser ses limites dans un contexte de surcharge de travail.
  • Avoir des attentes élevées envers soi-même.
  • Les responsabilités à l’extérieur du travail : prendre soin des enfants, des parents ou d’un proche dans le besoin.
  • Faire de son travail le centre de sa vie.
  • Faire preuve de perfectionnisme dans tous les aspects de son travail, sans égard aux priorités.
  • Avoir une conscience professionnelle élevée. Lorsque la pression monte, ce sont habituellement les employés performants qui écopent. De plus, ceux-ci peuvent avoir de la difficulté à laisser de côté les problèmes du travail à la fin de la journée.
  • Ne pas savoir déléguer ou travailler en équipe.

La prévention de l’épuisement professionnel (burnout)

Mesures préventives de base

Voici divers moyens pour réduire le stress et ainsi réduire le risque d’épuisement professionnel1,10,14.

  • Bien s’entourer et discuter avec ses proches des difficultés vécues au travail afin de se sentir soutenu. Le soutien social serait le meilleur tampon contre le stress chronique.
  • Être à l’écoute des symptômes physiques et psychologiques liés au stress.
  • Une fois le stress détecté, apprendre à découvrir ses causes.
  • Engager des discussions avec ses collègues et son supérieur sur l’organisationdu travail. Tenter de trouver des changements profitables pour tous.
  • En collaboration avec l’employeur, tenter de fixer des objectifs plus réalistes et plus gratifiants.
  • Dresser une liste des tâches prioritaires à accomplir, ce qui aide à mieux gérer son temps. Pour aider à déterminer les priorités, donner à chaque tâche un degré d’importance et d’urgence.
  • Apprendre à dire non de temps en temps.
  • Connaître le temps requis pour chacune des tâches à accomplir.
  • Apprendre à déléguer.
  • Prendre le temps de réfléchir avant de se plonger dans un travail. Bien préciser l’objectif et évaluer les divers moyens pour y parvenir.
  • Profiter de son heure de dîner, dans la mesure du possible, pour « décrocher ».
  • Entre chaque heure de travail, prendre 5 minutes pour se changer les idées : écouter de la musique, méditer, faire des étirements, etc.
  • Attention de ne pas devenir esclave de la technologie : le téléphone portable et Internet peuvent rendre les personnes accessibles 24 heures sur 24. Offrir des heures de disponibilité à son employeur et tenter de s’y limiter.
  • Échanger des trucs et des expériences entre collègues. Dans le cas des travailleurs autonomes, se créer un réseau de contacts avec d’autres personnes dans la même situation.
  • Faire l’examen de ses habitudes de vie. Certaines peuvent contribuer au stress, comme une grande consommation d’excitants (café, thé, sucre, alcool, chocolat, boissons gazeuses). L’exercice physique, quant à lui, peut donner un bon coup de main pour prévenir ou réduire le stress, tout en facilitant le sommeil. Les experts recommandent 30 minutes d’exercice physique, 5 fois par semaine. Se maintenir en bonne santé physique a un effet positif sur la santé psychologique.
  • Se réserver du temps pour soi, sa famille, ses loisirs, etc.

 

Comme mentionné précédemment, la prévention de l’épuisement professionnel n’incombe pas seulement aux individus, mais aussi aux entreprises. Plusieurs chercheurs travaillent à mieux outiller les entreprises et les gestionnaires. Par exemple, en avril 2009, un groupe d’experts mandatés par l’Institut national de santé publique du Québec rendait publique une grille d’analyse permettant de mieux cibler les milieux de travail « à risque »2.

Pour en savoir plus sur les mesures à favoriser dans les organisations, consulter notre dossier Surmonter le stress au travail : enfin des solutions.

 

Mesures pour prévenir les récidives

Au moment de la reprise du travail, discuter avec son employeur afin de trouver une situation convenable. Un retour progressif peut être de mise, de même qu’un suivi par un médecin. De plus, discuter avec son employeur des aménagements possibles à l’organisation du travail avant de s’y replonger.

Les traitements médicaux de l’épuisement professionnel (burnout)

L’objectif du traitement est de retrouver sa santé et de concevoir une manière d’accomplir son travail de façon satisfaisante, sans s’épuiser.

L’arrêt de travail est souvent nécessaire. La durée du congé de maladie est variable, mais n'est généralement pas établie sur une longue période. En fait, un très long congé risque de rendre la reprise du travail encore plus difficile.

Le repos que permet le congé de maladie est essentiel puisque les réserves d’énergie sont à plat chez les victimes d’épuisement professionnel. Cependant, il est insuffisant pour régler le problème et éviter les rechutes. En effet, le repos ne guérit pas le burnout. Il faut aussi mettre en branle de réels changements pour retrouver un sentiment de contrôle sur sa vie : il peut s’agir du milieu de travail, du mode de vie, du sens accordé au travail, des façons d’être moins atteint par des sources de stress, etc. La solution passe donc aussi par le changement.

Mais avant d’amorcer des changements, on doit prendre conscience des raisons qui ont mené à l’épuisement. Pour ce faire, la consultation d’un psychologue ou d’un psychothérapeute dûment formé peut être d’une aide précieuse. Il s’agit de découvrir ce qui cause du stress et de trouver des solutions pour s’y attaquer.

Il existe plusieurs types de psychothérapies. La thérapie cognitivo-comportementale est la plus couramment employée. D’autres types de thérapies peuvent être appropriés, comme l’approche systémique, qui se penche sur les interactions avec l’entourage.

Lorsque, dans un milieu de travail, plusieurs personnes sont touchées par l’épuisement professionnel, un psychologue du travail (psychologue organisationnel) ou un spécialiste en gestion des ressources humaines peut aider à faire les changements nécessaires qui rendront l’environnement de travail plus sain pour tous.

Quelques questions à se poser

  • Quelles sont les sources de stress dans mon travail?
  • Pourquoi ces situations me stressent-elles?
  • Quelles peurs ou perceptions m’ont empêché de passer à l’action pour tenter de changer la situation?
  • Quels changements pourrais-je apporter à mon travail pour vivre moins de stress?
  • Quels changements mon employeur pourrait-il apporter?
  • Quelle importance j’accorde à mon travail? Laquelle aimerais-je lui donner?
  • Mon milieu de travail me convient-il?

Parfois, la solution passera par le changement de milieu de travail, ou carrément par une réorientation de carrière.

En ce qui concerne l’usage de médicaments antidépresseurs, les experts de l’Institut Douglas estiment que les changements hormonaux qui se produisent durant un épuisement se replacent peu à peu, avec le repos11. Cependant, pour certains individus, ces médicaments peuvent donner un bon coup de pouce et aider à surmonter l’épreuve. En discuter avec son médecin.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé5, les employés les plus satisfaits :

  • trouvent dans leur travail une occasion de réalisation personnelle;
  • obtiennent des marques de reconnaissance du travail accompli;
  • y trouvent un sens;
  • ont des responsabilités;
  • ont des possibilités d’avancement.

Références

Note : les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu’un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

Bibliographie

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Chaire en gestion de la santé et de la sécurité du travail de l’Université Laval. La santé psychologique au travail. [Consulté le 2 novembre 2010]. www.cgsst.com
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Juster Robert Paul, étudiant au doctorat en neurosciences, Université McGill, Centre d’Études sur le Stress Humain (Montréal, Canada). Entrevue réalisée par Marie-Michèle Mantha le 9 novembre 2010.
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Soares, Angelo, sociologue du travail, professeur au Département d’organisation et ressources humaines de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Entrevue réalisée par Marie-Michèle Mantha le 15 juin 2007.
Dr Vézina, Michel. Professeur Département de médecine sociale et préventive, Université Laval (Québec). Entrevue réalisée par Marie-Michèle Mantha le 5 novembre 2010.
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Zacchia Camillo, chef professionnel en psychologie à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, Montréal, Canada. Entrevue réalisée par Marie-Michèle Mantha le 12 juin 2007.

 

Notes

1. Allocution de Catherine Le Galès-Camus de l’Organisation mondiale de la Santé. La santé est l’affaire de tous : les arguments économiques en faveur d’une bonne santé en milieu de travail, Conférence de Montréal, 1er juin 2005. Texte intégral : www.conferencedemontreal.com [Consulté le 2 novembre 2010].
2. Institut National de Santé Publique du Québec. Grille d’identification des risques psychosociaux au travail (avril 2009). [Consulté le 4 novembre 2010].www.inspq.qc.ca
3. Wright C, Devereaux MS, Riggs B. Le stress et la dépression au sein de la population occupée,Rapports sur la santé, Vol. 17, no 4, 2006 (Statistique Canada, no 82-003-XIF au catalogue). [Consulté le 3 novembre 2010].
4. Mémoire présenté au Groupe de Travail de la CSST sur la révision de la LSST. Organiser la prévention de manière systématique, dans tous les lieux de travail, la redynamiser et prendre en compte les changements du travail et de l’emploi. Février 2010. [Consulté le 5 novembre 2010].www.cgsst.com
5. Organisation mondiale de la Santé. Mental health policies and programmes in the workplace, 2005. [Consulté le 2 mars 2007]. www.who.int/mental_health/policy/
6. European Agency for Safety and Health at Work. OSH in figures: stress at work – facts and figures (2009). [Consulté le 4 novembre 2010]. http://osha.europa.eu/
7. Guardian News Service. Workaholic syndrome : sick on weekends, The Globe and Mail, 1eraoût 2007.
8. Labarre I. Une trousse de prévention, un succès de librairie, Prévention au travail, automne 2004.
9. Collectif de médecins. Le burn out, quand s’ouvrent les portes du vide, Santé conjuguée, no 32, avril 2005. Texte intégral : http://maisonmed.link.be/ [Consulté le 31 juillet 2007].
10. Zacchia Camillo, chef professionnel en psychologie à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, Montréal, Canada. Entrevue réalisée par Marie-Michèle Mantha le 12 juin 2007.
11. Rémillard G (éd). Dépression etburnout. Décision Média, Canada, 2006.
12. Lupien S et Marin MF. Le stress au travail, Mammouth Magazine, vol. 4, 20 novembre 2007. [Consulté le 9 novembre 2010]. www.hlhl.qc.ca
13. Presse Canadienne. Un Canadien sur trois est un bourreau de travail, La Presse Affaires, 15 mai 2007.
14. Bertolote JM et Fleischmann A. Le syndrome d’épuisement, Bulletin du Réseau mondial pour la santé au travail de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), no 2, Hiver 2001-2002. Texte intégral : www.who.int/occupational_health/ [Consulté le 15 août 2007].
15. Sonia Lupien, neuropsychologue, est directrice scientifique du Centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine (Montréal, Canada). Elle est aussi directrice et fondatrice du Centre d’études sur le stress humain. www.hlhl.qc.ca. [Consulté le 2 novembre 2010].
16. Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes. [Consulté le 5 novembre 2010]. www.clhia.ca
17. Chaire en gestion de la santé et de la sécurité du travail de l’Université Laval. La santé psychologique au travail. [Consulté le 2 novembre 2010]. www.cgsst.com
18. Legault Faucher, Monique. Vous avez dit présentéisme?, Prévention au travail, Hiver 2009. [Consulté le 3 décembre 2010]. www.irsst.qc.ca