Un érysipèle désigne une infection cutanée due à une bactérie de type streptocoque ou plus rarement de type staphylocoque ou pseudomonas. Cette infection peut affecter diverses parties du corps, en particulier les jambes et le visage. Elle se caractérise principalement par une peau rouge, luisante, gonflée et chaude, souvent accompagnée de vives douleurs. Bien que l’érysipèle puisse survenir à tout âge, le risque d’infection est plus élevé après 40 ans. La prise d’antibiotiques constitue le traitement de base.
Description de l’érysipèle
L’érysipèle est une infection de la peau qui provoque une vive réaction de défense de l’organisme. Ce processus inflammatoire concerne le derme et l’hypoderme (= les deux couches de la peau qui se situent juste sous l’épiderme), c’est pourquoi on parle parfois de dermo-hypodermite aiguë. Cette infection d’origine bactérienne est provoquée le plus souvent par un streptocoque. En général, la bactérie s’introduit dans l’organisme par une « porte d’entrée », par exemple une plaie entre les orteils ou un ulcère.
L’érysipèle : populations à risque et facteurs de risque
L’érysipèle touche aussi bien les enfants que les adultes. Cela dit, l’incidence de la maladie augmente avec l’âge, les personnes de plus de 40 ans sont davantage exposées, avec un pic de fréquence aux alentours de 60 ans.
Facteurs de risque de l'érysipèle
En raison du passage de la bactérie par une « porte d’entrée », toute lésion cutanée élève le risque d’infection :
- Coupure
- Ulcère
- Œdème des membres inférieurs
- Plaie postopératoire
- Mycose avec fissures entre les orteils
- Maladie cutanée (dermatose), en particulier l’intertrigo
- Piqûre d’insecte
- Jardinage
Autres facteurs de risques plus généraux :
- Alcoolisme
- Tabagisme
- Diabète
- Immunodépression (= affaiblissement du système immunitaire)
Symptômes de l’érysipèle
Remarque : Des cas d’érysipèle sans fièvre ont été rapportés mais ils sont très rares.La maladie se manifeste brutalement par une hausse importante de la température (39° ou 40°) et des frissons. Les lésions cutanées peuvent apparaître peu avant ou peu après ces premiers signes. Elles prennent la forme de plaques rouges et luisantes, au niveau de la peau, gonflée par l’inflammation. Le sujet ressent de vives douleurs, la zone touchée devient chaude. On observe également parfois une augmentation de la taille des ganglions (= adénopathie) situés à proximité, là où est drainé l’érysipèle : par exemple dans l’aine, si l’érysipèle est situé sur une jambe. On peut parfois observer une trainée rouge entre la zone « malade », et le ganglion dit « satellite » vers lequel cette zone malade est drainée, on parle alors de lymphangite.
L’étendue et la gravité de l’érysipèle varie d’une personne à l’autre. Le traitement antibiotique bien prescrit et suivi, permet d’éviter l’extension de l’érysipèle et les complications parfois graves : générales ou de la face.
Diagnostic de l’érysipèleLes lésions étant caractéristiques, le médecin fait son diagnostic de l’érysipèle simplement en examinant la personne malade. La présence de fièvre, l’aspect rouge, gonflé et luisant de la zone atteinte et l’augmentation du volume des ganglions peuvent être appréciés au cours de la consultation.
Dans environ 3 cas sur 4, le médecin parvient à identifier la « porte d’entrée » de l’infection, c’est-à-dire l’endroit par lequel les bactéries ont pénétré l’organisme.
Des examens complémentaires sont alors inutiles.
Traitements de l’érysipèle
L’antibiothérapie (= administration d’antibiotiques) sont le traitement de choix de l’érysipèle. Le médecin prescrit généralement de la une pénicilline (par voir intraveineuse en hospitalisation en cas d'érysipèle grave : Penicilline G à la dose de 10 à 20 millions d'unités par jour, ou par voie orale en cas d'érysipèle sans signes de gravité : amoxicilline), ou en cas d’allergie, il peut recommander de la pristinamycine et préconiser du repos jusqu’à la guérison. Lorsque l’érysipèle récidive, d’autres traitements peuvent être mis en place.
Le traitement doit aussi consister à soigner la zone par laquelle la bactérie est entrée dans l’organisme.Le médecin vérifie toujours que la vaccination antitétanique est à jour.
En cas d’érysipèle, la prise d’anti-inflammatoires est totalement contre indiquée. En revanche, les traitements anti-douleurs peuvent apporter un soulagement avant l’effet des antibiotiques.
La fièvre doit baisser en 72 heures, sinon, c’est que le traitement antibiotique est mal adapté et nécessite d’être changé. Ensuite, la zone retrouve progressivement son aspect normal, la guérison devient complète après 10-15 jours.
L’érysipèle : complications
Si l’érysipèle n’est pas traité par des antibiotiques, le risque est une dissémination de la bactérie dans les tissus profonds sous la peau (fasciite nécrosante) voire dans l’organisme, avec une septicémie. Grâce aux antibiotiques, ces situations ne surviennent que dans 5% des cas pour l’érysipèle des membres inférieurs.
Des atteintes des reins peuvent être observées à cause de l’effet des streptocoques.
Les récidives sont fréquentes chez les sujets à risque.
La nécessité d’une prise en charge en milieu hospitalier est rare, elle n’a lieu qu’en cas de complications.Prévention de l’érysipèle
La prévention consiste à éviter les portes d’entrée. Autrement dit, il faut bien désinfecter toutes les plaies et préserver l’intégrité de la peau, d’autant plus qu’il existe un risque de récidive. Pour éviter l’apparition de lésions de la peau telle qu’une mycose (intertrigo), une bonne hygiène corporelle est fondamentale, en particulier au niveau des pieds et des jambes. Il faut donc sécher soigneusement les plis, bien hydrater la peau, porter des chaussettes confortables et prévenir l’apparition d’ulcères par la prise en charge de l’insuffisance veineuse et lymphatique. Le port de bas de contention diminue le risque d’érysipèle en cas d’insuffisance veineuse chronique.
Approches complémentaires pour traiter l’érysipèle
Bien que le traitement antibiotique soit systématiquement conseillé, il peut être utile de l’accompagner de soins naturels qui permettront d’éviter les récidives qui sont fréquentes.
Aromathérapie
Les érysipèles peuvent être combattus avec une association d’huile essentielle de Niaouli (Melaleuca quinquenervia) et d’Eucalyptus globulus. Mélangez-les à raison de respectivement 8 ml et 4 ml dans 60 ml d’huile végétale de votre choix (par exemple l’huile d’argan ou de chanvre).
Appliquez la préparation en compresse, 3 fois par jour, directement sur la zone à traiter.
À noter que l’huile essentielle d’Origan peut également être employée pour ses propriétés antibactériennes.
Remèdes anti-infectieux naturels
Vous pouvez utiliser divers anti-infectieux naturels tels que :
- la teinture-mère d’Echinacea Angustifolia, à raison de 25 gouttes deux fois par jour, pendant 3 semaines, puis, 2 fois par semaine jusqu’à la disparition de l’érysipèle ;
- la propolis à raison de 5 gélules, dosées à 250 mg par jour ;
- le chlorure de magnésium, à raison d’un verre, 4 fois par jour.
Phytothérapie
Plongez les zones concernées dans un bain de deux litres d’eau, composé d’une poignée de chacune des plantes suivantes : feuilles d’artichaut, chélidoine, fougère et ortie.
Sources Catherine Solano :
Réseau national de prévention des infections associées aux soins. Traitement anti-infectieux de l’érysipèle.
Conduite à tenir devant une grosse jambe rouge DrBucci. Faculté de médecine de Grenoble. 2004.
Révision médicale : Docteur Catherine solano
Fiche créée : juin 2014