Le prolapsus génital
invideo AI

Le prolapsus génital

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 880

prolapsus génitalUn prolapsus génital désigne la descente anormale d’un ou de plusieurs organes situés dans la cavité pelvienne. Ce phénomène concerne principalement les femmes après 45 ans et affecte essentiellement  la vessie, l’utérus, ou le rectum. Le prolapsus résulte d’un affaiblissement ou d’un étirement des muscles et/ou des ligaments qui soutiennent ces organes. Environ 11 femmes sur 100 sont victimes d’un prolapsus au cours de leur vie. Le choix du traitement dépend de l’âge, de la gravité du trouble et des possibles complications. La prévention repose sur la diminution des facteurs de risques.

Description du prolapsus génital

Les organes contenus dans le bassin (ou cavité pelvienne) sont maintenus à leur place grâce à des muscles, des ligaments et des fibres. Et le plancher pelvien, ou périnée, les soutient par en dessous. Il arrive parfois que les muscles et ligaments s’affaiblissent, se distendent et / ou que leplancher pelvien, se relâche, entraînant le glissement plus ou moins prononcé d’une partie ou de la totalité d’un de ces organes (rectum, vessie, utérus) vers le bas. On parle alors de prolapsus.

Types de prolapsus génital

On distingue trois types de prolapsus :

  • Le cystocèle  ou prolapsus de la vessie : C’est le prolapsus le plus courant qui représente 4 cas sur 5 ( soit 80 % des cas). Il se caractérise par la chute de la vessie dans le vagin.
  • L’hystérocèle ou prolapsus de l’utérus : C’est la descente de l’utérus dans le vagin provoquée par l’affaissement des parois vaginales
  • Le rectocèle ou prolapsus du rectum : C’est la descente du rectum dans le vagin. Un prolapsus rectal complet correspond à la descente totale du rectum dans le canal anal.

Prolapsus génital : population à risque et facteurs de risque

Populations à risque

Le prolapsus survient le plus souvent chez les femmes âgées entre 45 et 85 ans après la ménopause en raison de la perte d’élasticité des muscles et des fibres qui soutiennent les organes.

Facteurs de risques du prolapsus génital

  • Accouchements nombreux et/ou difficiles
  • Âge
  • Ménopause
  • Surpoids/Obésité
  • Antécédents de chirurgie dans la région du bassin
  • Métiers ou exercices physiques entraînant une grande sollicitation du bassin (port ou traction de lourdes charges, etc.)
  • Facteur héréditaire (antécédents familiaux)
  • Constipation chronique
  • Chez certains sportifs, le développement excessif des muscles abdominaux

Symptômes du prolapsus génital

Un prolapsus se manifeste surtout par une sensation de lourdeur au niveau de la cavité pelvienne, une gêne parfois accompagnée de douleurs.
Le prolapsus peut aussi se manifester par la présence d’une boule molle au niveau vulvaire, surtout en position debout ou au moment d’un effort.

En cas de cystocèle, il est fréquent que la femme présente des troubles urinaires comme des difficultés à uriner, des mictions (émissions d’urines) fréquentes ou impérieuses, une cystite (inflammation de la vessie)

En cas de rectocèle, l’évacuation des selles peut s’avérer difficile, le sujet atteint va parfois jusqu’à s’aider de ses doigts. Dans certains cas, la descente du rectum engendre au contraire uneincontinence anale (pertes de selles involontaires).

Des troubles sexuels peuvent aussi se manifester comme une sensation de béance de la vulve, une diminution des sensations sexuelles, des douleurs ou une gêne lors de la pénétration.

Diagnostic du prolapsus génital

Dans un premier temps, le médecin pose quelques des questions à la patiente à propos de la gêne ressentie et de ses antécédents (circonstances des accouchements, antécédents familiaux). Ensuite, il procéde à un toucher vaginal afin d’estimer la descente d’un ou plusieurs organes. Il peut demander à la patiente d’exercer une poussée en toussant afin de mieux percevoir le prolapsus. Il examine la femme en position allongée, mais aussi debout ou même accroupie pour mieux estimer l’importance du prolapsus.

Des examens complémentaires peuvent être réalisés : bilan urinaireéchographie ou IRM de la cavité pelvienne et des reins pour identifier une éventuelle atteinte rénale.

Si le prolapsus concerne le rectum, une rectoscopie (= exploration du rectum) et une manométrie ano-rectale (= mesure de la force du sphincter) seront envisagées.

Traitements du prolapsus génital

Plusieurs facteurs sont à prendre en compte avant d’adopter le traitement approprié : âge de la personne atteinte, ménopause, gravité du trouble, complications associées, antécédents…

Dans certains cas où le prolapsus est peu important, l’abstention thérapeutique peut être conseillée par le médecin. Il peut aussi proposer l’utilisation de pessaires qui est le seul traitement médical, non chirurgical, d’un prolapsus. Il s’agit d’insérer dans le vagin un dispositif , souvent en forme d’anneau, qui permet de maintenir les organes qui ont tendance à descendre.

La rééducation périnéale permet de consolider les muscles de la cavité pelvienne, mais elle a plutôt un effet préventif ou utile dans les prolapsus débutants.

S’il existe un facteur de risque évident tel que l’obésité, il doit être traité. Une bonne hydratation et une bonne alimentation (régime riche en fibres) sont préconisées. Les traitements hormonaux substitutifs contribuent à lutter contre la perte d’élasticité des tissus chez les femmes ménopausées.

Dans les cas de prolapsus les plus importants, le médecin propose une intervention chirurgicale afin de fixer l’organe souffrant de prolapsus. Il existe plusieurs techniques selon le type et le degré du prolapsus.

Comment prévenir le prolapsus génital ?

La réduction des facteurs de risques permet de prévenir les prolapsus :

  • rééducation périnéale systématique après une grossesse,
  • attention au périnée pendant un accouchement,
  • traitement de l’obésité et de la constipation,
  • traitement hormonal substitutif pendant la ménopause,
  • protection des muscles de la cavité pelvienne pendant un accouchement, …

Cette rééducation périnéale est sans doute une des méthodes efficaces pour améliorer naturellement les symptômes des prolapsus débutants et éviter leur dégradation. Grâce à la rééducation périnéale, certaines chirurgies peuvent être évitées.

Par ailleurs, si l’acte chirurgical est devenu nécessaire, la rééducation périnéale est tout de même recommandée de façon à faciliter la récupération post-opératoire.

Prescrite par un médecin et réalisée par un kinésithérapeute, cette technique est la même que celle qui est prescrite systématiquement suite à l’accouchement afin de retrouver une bonne musculation nécessitant la consolidation du plancher pelvien.

Approches complémentaires pour traiter le prolapsus génital

Homéopathie

Il existe plusieurs remèdes homéopathiques proposés en cas de prolapsus, qu’il soit utérin ou rectal.

Prolapsus utérin :

  • Helonias dioica en 5 CH pour calmer les douleurs
  • mais aussi Kalium bichromicum (si aggravation par temps chaud).
  • On peut aussi prendre Collinsonia canadensis ou encore Calcarea phosphorica (une dose en 9 CH par semaine) en cas d’aggravation à l’effort.

Prolapsus rectal :

  • Podophyllum peltatum et s’il fait suite à un accouchement on prendra Ruta graveolens. On peut également se tourner vers Hydrastis canadensis.

Phytothérapie

En phytothérapie, pour lutter contre les prolapsus utérins, on recommande de boire des décoctions d’écorce de frêne blanc (Fraxinus americana).

Révision médicale : Docteur Catherine Solano
Fiche créée : juin 2014