Une entorse
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Une entorse

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 1393

Une entorseLa cheville est l’articulation la plus vulnérable à l’entorse. Une entorse est un étirement ou une déchirure d’un ou de plusieurs ligaments d’une articulation. Les ligaments sont les faisceaux de bandes de tissus fibreux, très résistants et peu extensibles, qui unissent les os entre eux. Ils donnent une stabilité aux articulations (voir schéma).

Les autres articulations, comme les genoux, les coudes et les poignets, peuvent aussi subir un étirement ligamentaire. Ce type d’entorse arrive surtout chez les sportifs.

La douleur, l’enflure et la difficulté à bouger l’articulation sont les principaux symptômes de l’entorse.

Dans la majorité des cas, le médecin peut poser le diagnostic après avoir questionné le patient et procédé à un examen physique. Si le médecin soupçonne une fracture, il propose une radiographie aux rayons X. Plus rarement, un test d’imagerie par résonance magnétique (IRM) est entrepris afin de voir l’état des ligaments.

Degrés de gravité (voir schéma)

  • Entorse légère : un étirement des ligaments, souvent appelé foulure. À ce stade, l’articulation est encore fonctionnelle ;
  • Entorse modérée : un étirement des ligaments accompagné d’une déchirure partielle ;
  • Entorse grave : une rupture complète du ou des ligaments. Il se peut aussi que le tendon se détache de l’os entraînant avec lui un petit morceau d’os.

Causes

  • Une flexion, une extension ou une torsion de l’articulation au-delà de son amplitude normale. Par exemple, se fouler la cheville en marchant sur une surface accidentée ;
  • Une tension extrême sur une articulation. Par exemple, un joueur de football ou de basket-ball qui change brusquement de direction ;
  • Un coup direct à une articulation ;
  • Des entorses antérieures qui ont laissé un ligament affaibli.

Complications possibles

À long terme, les entorses à répétition peuvent causer de l’arthrose, une maladie caractérisée par la dégradation du cartilage, le tissu qui recouvre l’extrémité des os de toutes les articulations mobiles

Les symptômes d'une entorse

Entorse légère

  • Une douleur à l’articulation. Les mouvements sont possibles ;
  • Un gonflement de l’articulation dans les heures qui suivent ou le lendemain ;
  • L’absence d’ecchymose (bleu).

Entorse modérée

  • Une douleur à l’articulation. Les mouvements sont limités, mais possibles ;
  • Un gonflement de l’articulation en moins de 4 heures ;
  • Une ecchymose.

Entorse graveUne entorse

  • La perception d’un craquement ou d’une sensation de déchirure ;
  • Une douleur le plus souvent intense, avec difficulté à bouger l’articulation ;
  • Il est souvent impossible de mettre son poids sur le membre blessé ;
  • Un gonflement rapide, en quelques minutes ;
  • Une ecchymose.

Les personnes à risque et les facteurs de risque d'une entorse

Personnes à risque

  • Les athlètes professionnels, les athlètes amateurs et les gens qui suivent un programme d’entraînement physique ;
  • Les personnes qui ont déjà eu une entorse (ou d’autres blessures aux articulations) ;
  • Les gens qui ont un surplus de poids ou qui sont en mauvaise condition physique ;
  • Les personnes âgées. Les réflexes sont plus lents en vieillissant, de sorte que les faux pas – et les entorses – gagnent en fréquence avec l’âge.

Facteurs de risque

  • Un manque d’échauffement ;
  • Un entraînement insuffisant ou mal conduit ;
  • La fatigue musculaire. La tension sur l’articulation est plus importante lorsque les muscles sont fatigués ;
  • Un équipement inapproprié (par exemple, porter des souliers de marche plutôt que des bottillons durant une randonnée en terrain accidenté) ;
  • Une surface de jeu en mauvais état.

La prévention d'une entorse

Mesures préventives de base

  • Pratiquer régulièrement une activité physique. L’activité physique régulière contribue à renforcer les articulations ;
  • S’échauffer avant l’activité physique : préparez votre organisme à l’effort avec un échauffement progressif de vos muscles et de vos tendons durant environ10 minutes. Un footing léger (course à pied entrecoupée de marche) convient. Consultez un entraîneur spécialisé dans le sport pratiqué ;
  • Reconnaître les signes de fatigue. Arrêtez-vous lorsqu’ils apparaissent. Lorsqu’on est fatigué, la vigilance est moindre ;
  • Respecter un temps de repos pour récupérer suffisamment après les entraînements et les compétitions ;
  • Adapter l’activité sportive à la forme physique ;
  • Prévoir un bon équipement, et surtout, des chaussures adaptées à l’activité physique pratiquée (souliers de marche, espadrilles, etc.) ;
  • Avoir une alimentation équilibrée qui fournit aux muscles tous les nutriments requis. Pour en savoir plus sur les principes de base d’une alimentation saine, consultez notre fiche Comment bien manger?

Mesures pour prévenir les récidives

  • Traiter l’entorse sans tarder et entreprendre une réadaptation complète de l’articulation (force, souplesse et agilité) est la meilleure façon de prévenir les récidives ;
  • Le port d’une orthèse spécialisée ou d’un « taping » peut parfois être nécessaire quelque temps, au moment du retour au jeu. Toutefois, les bandages de gaze, de tissu élastique ou d’autres matériaux souples sont inutiles parce qu’ils n’offrent pas suffisamment de soutien pour éviter les traumatismes ligamentaires ;
  • À long terme, il est possible de stabiliser l’articulation sujette à l’entorse par desexercices de renforcement (exercices de proprioception, exercices avec bandes élastiques ou sur planche d’équilibre). Consultez un physiothérapeute, un kinésithérapeute ou un ostéopathe.

Les traitements médicaux d'une entorse

La plupart des personnes peuvent retourner à leurs activités habituelles en l’espace de 6 semaines.

En cas d’entorse modérée ou importante, il n’est pas rare qu’il y ait des séquelles, comme des douleurs ou une instabilité de la cheville. Le risque de récidive est aussi plus élevé.

Phase aiguë

Au cours des 3 jours (72 heures) qui suivent le traumatisme, le traitement de l'entorse repose sur le principe RGCÉ (repos, glace, compression, élévation). Le but de ce traitement est de faire cesser l'hémorragie typique de l’entorse modérée et grave.

Toute application de chaleur et tout massage sont formellement proscrits. Le massage, et même la palpation, risque d'augmenter la douleur, d'aggraver les lésions et de provoquer une hémorragie.

 

Le RGCÉ

  • Repos. Si la douleur est importante, il convient de reposer le membre blessé, mais pas plus de 48 à 72 heures. Dans la grande majorité des cas, un repos de plus longue durée n’est pas souhaitable, car l’utilisation de l’articulation favorise la guérison. La douleur est le meilleur guide : mettre juste le poids qu’on peut endurer sans trop de douleur et augmenter cette mise en charge graduellement. Au besoin, utiliser des béquilles pour diminuer la douleur durant la marche lorsqu’il s’agit d’une entorse du genou ou de la cheville. Dans certains cas, il est préférable d’immobiliser l’articulation (voir plus loin).
  • Glace. Appliquer de la glace le plus tôt possible afin de minimiser l’enflure (voir les conseils ci-dessous). La glace soulage la douleur, réduit l'inflammation et diminue l’enflure en resserrant les vaisseaux sanguins. Cela peut également diminuer le saignement s’il y a eu déchirure des ligaments.
  • Compression. Envelopper la région atteinte à l’aide d’un bandage élastique afin de réduire l’enflure et les ecchymoses et de soutenir les ligaments blessés. Ne pas serrer trop fort pour ne pas couper la circulation sanguine.
  • Élévation. Maintenir le membre blessé en position surélevée. Le membre blessé doit être élevé de 10 cm plus haut que le coeur (être assis le pied déposé sur un tabouret n’est pas efficace). Si possible, maintenir l’élévation pendant 2 à 3 heures chaque jour, jusqu’à ce que la douleur et l’enflure diminuent. L'élévation favorise le retour du sang dans les veines et limite l'accumulation de liquide d’inflammation autour de la zone blessée.

Conseils pour l’application de glace

La glace doit être appliquée de manière à bien épouser la forme de la zone blessée. Elle doit être placée dans un sac maintenu avec un bandage, sans trop serrer pour ne pas arrêter la circulation sanguine, mais suffisamment pour permettre une compression qui arrêtera le saignement. On peut placer une serviette mouillée entre le sac et la peau.

Laisser la glace en place durant 10 à 12 minutes. Rien ne sert de la laisser plus longtemps, car la glace ne resserre les vaisseaux sanguins que pendant environ 10 minutes, après quoi ils « regonflent ».

Fréquence. Répéter ainsi toutes les heures ou toutes les 2 heures en gardant continuellement l’articulation en élévation. Cette procédure doit être suivie plusieurs fois durant les 2 premiers jours après une blessure. Continuer ensuite l’application de glace de 3 à 4 fois par jour, jusqu’à ce que la douleur soit disparue, au repos comme à l’exercice.

Médicaments

Des médicaments analgésiques de type acétaminophène (Tylenol®, Atasol®) peuvent aider à soulager la douleur. Les médicaments anti-inflammatoires, comme l’ibuprofène (Advil®, Motrin®), sont classiquement employés dans la phase aiguë (pendant 2 ou 3 jours), en complément à la compression et à l’application de glace. Ils aident à soulager la douleur. Cependant, il n’y a pas de preuve qu’ils accélèrent la guérison. La réaction inflammatoire fait d’ailleurs partie du processus de réparation tissulaire. Les personnes qui prennent des anti-inflammatoires doivent faire attention à leurs effets sur l’estomac, qui peuvent être majeurs (douleurs à l’estomac, hémorragie digestive, ulcères, etc.). Bien suivre la posologie.

Immobilisation

Si le coude ou l’épaule est touché, soutenir le bras à l’aide d’une écharpe, mais éviter de l’immobiliser plus de 2 ou 3 jours, car ces articulations s’ankylosent très rapidement. Uneentorse modérée ou grave peut nécessiter l’emploi d’une orthèse afin de ne pas aggraver la lésion. Le médecin peut en prescrire une. L’orthèse limite les mouvements dans l’axe des ligaments lésés, mais permet les autres mouvements. Il en existe pour tous les types d’articulations. Selon uneméta-analyse, l’utilisation d’une chevillère lacée permettrait une résorption plus rapide de l’enflure de la cheville à court terme que le bandage élastique ou le « taping »6. En cas d’entorse grave, on peut considérer l’immobilisation à l’aide d’un plâtre durant une dizaine de jours1.

Chirurgie

Elle est parfois envisagée en cas d’entorse grave, surtout chez les personnes qui utilisent l’articulation endommagée de façon intensive, comme les athlètes, ou en cas d’instabilité persistante de l’articulation.

Période de réadaptation

La reprise des activités habituelles se fait de façon progressive. Des exercices de proprioception, des exercices avec des bandes élastiques et sur des planches d’équilibre favorisent la récupération et réduisent le risque de récidive. Ils aident les ligaments à retrouver toute leur capacité, diminuent la raideur et renforcent la musculature qui s’est souvent atrophiée par la limitation des activités. Un thérapeute en réadaptation (physiothérapeute ou kinésithérapeute du sport) est en mesure de suggérer de tels exercices adaptés, à pratiquer chez soi.

Les traitements de physiothérapie (massages, ultrasons, mobilisations, etc.) peuvent faire partie du traitement, mais ne sont habituellement pas essentiels pour bien récupérer.

Références

Note : les liens hypertextes menant vers d'autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée.

Bibliographie

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Ernst E (Ed). The Complete Book of Symptoms and Treatments, Element Books Limited, Angleterre, 1998.
Mayo Foundation for Medical Education and Research (Ed). Diseases & Conditions –Sprains & Strains, MayoClinic.com. [Consulté le 16 mars 2011]. www.mayoclinic.com
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National Library of Medicine (Ed). Medline Plus Health Information, Health topics – Sports Injuries, Medline plus. [Consulté le 16 mars 2011]. www.nlm.nih.gov
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Notes

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2. Parienti JJ, Parienti-Amsellem J. Post traumatic edemas in sports: a controlled test of Endotelon W [translated from French]. Gaz Med Fr. 1983;90:231-236. Étude mentionnée dans : The Natural Pharmacist. Herbs & Supplements. Natural Health Encyclopedia. OPCs (Oligomeric Proanthocyanidins). [Consulté le 16 mars 2011]. www.consumerlab.com
3. Pecking A, Desprez-Curely JP, Megret G. Oligomeric grape flavonols (Endotelon W) in the treatment of secondary upper limb lymphedemas [translated from French]. [source unknown] 1989;69-73. Étude mentionnée dans : The Natural Pharmacist. Herbs & Supplements- Natural Health Encyclopedia. OPCs (Oligomeric Proanthocyanidins). [Consulté le 16 mars 2011]. www.consumerlab.com
4. Baruch J. Effect of Endotelon in postoperative edema. Results of a double-blind study versus placebo in 32 female patients [translated from French]. Ann Chir Plast Esthet. 1984;29:393-395. Étude mentionnée dans : The Natural Pharmacist. Herbs & Supplements. Natural Health Encyclopedia. OPCs (Oligomeric Proanthocyanidins). [Consulté le 16 mars 2011]. Natural Products Encyclopedia www.consumerlab.com
5. Sen CK, Khanna S, et al. Oxygen, oxidants, and antioxidants in wound healing: an emerging paradigm.Ann N Y Acad Sci2002 May;957:239-49.
6. Different functional treatment strategies for acute lateral ankle ligament injuries in adults. Kerkhoffs GM, Struijs PA, et alCochrane Database Syst Rev. 2002;(3):CD002938. Review.
7. Kelly GS. Bromelain: A Literature Review and Discussion of its Therapeutic Applications. Alt Med Rev 1996;(4):243-257.
10. Hollmann W. Efficacy and safety of hydrolytic enzymes and rutin in patients with distortions of the ankle joint. Clinical study report MU-694411, idv-Datenanalyse und Versuchsplanung Gauting 1998.
11. Van Dijk CN. A double blind comparative study on the efficacy of MU-410 vs. placebo in patients with acute disruption of the anterior fibulotalar ligament. Study Nr. 4903XV, Amsterdam 1994.
12. Kerkhoffs GM, Struijs PA, et al. A double blind, randomised, parallel group study on the efficacy and safety of treating acute lateral ankle sprain with oral hydrolytic enzymes. Br J Sports Med. 2004 Aug;38(4):431-5. Texte intégral : http://bjsm.bmj.com