De la naissance à la fin de la puberté, les besoins nutritionnels doivent êtres adaptés pour assurer une croissance et un développement harmonieux.
Le terme de dénutrition ou malnutrition traduit l’existence d’une carence d’apports, quantitative (pas assez de calories) ou qualitative (pas assez de protéines, erreurs diététiques, vitamines, ...).
Chez le nourrisson et le jeune enfant, le terme d’hypotrophie est plus souvent utilisé, correspondant à un déficit de poids (calculé en pourcentage par rapport au poids idéal), associé ou non à un déficit en taille.
Les cas extrêmes de grande dénutrition se voient principalement dans les pays du Tiers-Monde, du fait de carences nutritionnelles sévères.
Dans les pays développés, l’hypotrophie est souvent moins sévère. Il doit avant tout faire rechercher une maladie chronique digestive.
Dénutrition de l’enfant : Causes
- Carence d’apports : erreurs de régime, problèmes socio-économiques.
- Refus alimentaire : peut être le témoin d’un problème psychologique (anorexie), mais aussi d’une pathologie chronique.
- Maladie digestive : intolérance aux protéines du lait de vache, maladie cœliaque (intolérance au gluten), diarrhée chronique (infectieuse ou autre cause). Il existe le plus souvent des signes digestifs (diarrhée, vomissements, refus alimentaire, ballonnement abdominal).
- Infections chroniques : ORL, broncho-pulmonaires, cardiopathies, maladies rénales, hépatiques, infectieuses, ...
- Pathologies endocriniennes : diabète, hyperthyroïdie.
Maladie cœliaque (ou intolérance au gluten)
Réaction allergique de la muqueuse intestinale. Elle débute au moment de l’introduction du gluten (diversification). Elle se manifeste par des signes digestifs et généraux (perte de poids, cassure de la taille, apathie).
Rarement, les signes se limitent à une cassure de la courbe de croissance. Les dosages sanguins montrent la présence d’anti-corps spécifiques (anti-gliadine, anti-réticuline). La biopsie de l’intestin grêle, retrouve une muqueuse lisse (atrophie), entraînant une malabsorption des aliments.
Un régime diététique excluant le gluten, présent dans de nombreux aliments (blé, seigle, orge, avoine, etc...), permet la guérison. Il ne doit être prescrit que si le diagnostic est certain.
Intolérance aux protéines du lait de vache
Elle débute dès l’introduction du lait. Le début est brutal (refus du biberon, troubles digestifs, perte de poids, allergie cutanée, malaises) ou plus insidieux (prise de poids insuffisante, anorexie).
Parfois, on retrouve un terrain allergique familial. Le bilan biologique peut orienter le diagnostic, mais le seul critère spécifique est la guérison après exclusion des protéines du lait de vache. Si le diagnostic est certain, la réintroduction se fera vers l’âge de un an, de manière très progressive, et en milieu hospitalier.
Dénutrition de l’enfant : Symptomes
L’étude de la courbe de croissance retrouve un poids insuffisant, inférieur à -2 DS (déviation standard) par rapport au poids idéal, et/ou une cassure de la courbe.
L’interrogatoire précisera le régime, recherchera des signes associés (troubles digestifs, fièvre, apathie...).
L’examen clinique évaluera l’état nutritionnel et l’hydratation (masse graisseuse, masse musculaire, peau, phanères), recherchera une cause (examen de l’abdomen, cardio-vasculaire).
Maladies dont les symptômes sont proches ?
Hypotrophie constitutionnelle : le poids de naissance est normal ou inférieur à la normale. La croissance est parfaitement régulière, mais sur un couloir inférieur à la moyenne.
L’enfant est en pleine forme, l’examen clinique normal. On retrouve parfois un terrain familial (parents de petite taille).
Anomalie de la croissance staturale : elle peut s’accompagner d’un déficit pondéral qui est souvent au second plan. Les causes en sont différentes.
Dénutrition de l’enfant : Prévention
Le régime alimentaire doit être adapté en fonction de l’âge, en particulier lors des premiers mois de vie (sur les conseils du pédiatre).
La surveillance régulière du poids permet de dépister précocement une cassure de la courbe de poids, d’en rechercher la cause, et d’éviter l’apparition de signes francs de dénutrition.
Dénutrition de l’enfant : Examens
Selon les données de l’interrogatoire et de l’examen clinique, le médecin jugera de l’opportunité de réaliser un bilan pour rechercher :
- Des signes de retentissement : anémie, hypoprotidémie, hypocalcémie, déminéralisation osseuse...
- Une cause : bilan digestif (analyse des selles, ...), recherche de syndrome inflammatoire ou infectieux, un bilan rénal-cardiaque...
- Des examens plus spécialisés seront parfois nécessaires après avis spécialisé (gastro-entérologue, néphrologue, cardiologue...).
Dénutrition de l’enfant : Traitements
Rééquilibrer l’alimentation en cas de défauts d’apports.
Exclure certains aliments en cas d’allergie (lait de vache, gluten).
En cas de maladie chronique, la croissance pondérale s’améliore avec le traitement de la pathologie.
En cas de dénutrition sévère, une renutrition en milieu spécialisé peut être nécessaire.
Que devez-vous faire ?
Surveiller régulièrement poids et la taille de votre enfant.
En cas de difficultés alimentaires ou de troubles digestifs, votre médecin vous donnera les conseils nécessaires.
Il décidera de l’utilité de réaliser des explorations. Il faut éviter le piège consistant à "forcer" l’alimentation qui peut majorer le refus alimentaire de votre enfant.
Dénutrition de l’enfant : Evolution
L’évolution est le plus souvent favorable après correction d’une carence d’apports, mise en route d’un régime en cas d’allergie alimentaire.
Dans certains cas, en présence de dénutrition ou de pathologies digestives sévères, la prise en charge peut être plus longue.
Il convient également de traiter si possible la maladie causale voire d’essayer de pallier à ses déficits.