La sclérose tubéreuse de Bourneville est une maladie génétique complexe caractérisée par le développement d'une tumeur bénigne (non cancéreuse) au sein de différentes parties du corps. Ces tumeurs peuvent alors être localisées au niveau de la peau, du cerveau, des reins, et d'autres organes et tissus. Cette pathologie peut également causer de sérieux problèmes dans le développement de l'individu. Néanmoins, les manifestations cliniques et la sévérité de la maladie varient d'un patient à un autre.
Les anomalies cutanées associées s'apparentent généralement à des tâches sur la peau ou encore à des zones où la peau est plus claire que sur le reste du corps. Le développement de tumeurs au niveau du visage est appelé angiofibrome.
Dans le cadre d'atteintes du cerveau, les signes cliniques relèvent de crises épileptiques, de problèmes du comportement (hyperactivité, agressivité, déficiences intellectuelles, problèmes dans l'apprentissage, etc.). Certains enfants atteints de la maladie présentent même une forme d'autisme, des désordres dans le développement, affectant les interactions sociales et la communication. Les tumeurs bénignes du cerveau peuvent également provoquer des complications pouvant être létale pour le sujet.
Le développement de tumeurs au niveau des reins est commun chez les personnes atteintes de sclérose tubéreuse de Bourneville. Ceci peut entraîner de sévères complications au niveau du fonctionnement rénal. De plus, des tumeurs peuvent se développer au niveau du cœur, des poumons et de la rétine. (2)
Il s'agit d'une maladie rare, dont la prévalence (nombre de cas dans une population donnée, à un moment donné) s'élève à hauteur de 1/8 000 à 1/15 000 personnes. (3)
Les symptômes
Les manifestations cliniques associée à la sclérose tubéreuse de Bourneville varient en fonction des organes impactés. De plus, les symptômes associés à la maladie varient largement d'un individu à un autre. Avec des symptômes allant de la bénignité à la sévérité.
Les symptômes les plus largement recensés dans le cadre de cette maladie regroupent se crises épileptiques, de troubles cognitifs et du comportement, d'anomalies cutanées, etc. Les organes les plus souvent touchés sont : le cerveau, le cœur, les reins, les poumons ou encore la peau.
Le développement de tumeurs malignes (cancéreuses) est possible dans le cadre de cette maladie mais restent rares et affectent principalement les reins.
Les signes cliniques de la maladie au niveau du cerveau sont originaires d'atteintes à différents niveaux :
- une atteinte des tubercules corticaux ;
- les nodules épendymaires (SEN ) ;
- les épendymaires astrocytomes géant.
Ils se traduisent par : le développement de retard mental, des difficultés d'apprentissage, des troubles du comportement, de l'agressivité, des troubles de l'attention, une hyperactivité, des troubles obsessionnels compulsifs, etc.Les atteintes rénales se caractérisent par le développement de kystes ou d'angiomyolipomes. Ceux-ci peuvent entraîner des douleurs rénales, voire une insuffisance rénale. Si des saignements importants sont remarquables, ceci peut provenir une anémie profonde ou une hypertension conséquente. D'autres conséquences plus graves mais rares peuvent également être visibles, notamment le développement de carcinomes (tumeur des cellules constitutives de l'épithélium).
Des atteintes oculaires peuvent s'apparenter à des tâches visibles au niveau de la rétine, causant des troubles de la vision voir une cécité.
Les anomalies cutanées sont nombreuses :
- des macules hypomélanique : qui se traduisent par l'apparition de tâches claires au niveau de la peau, n'importe où sur l'organisme, conséquence d'une déficience en mélanine, protéine donnant la couleur à la peau ;
- l'apparition de boutons rouges au niveau du visage ;
- des plaques décolorées au niveau du front ;
- d'autres anomalies cutanées, dépendants d'un individu à un autre.Des lésions pulmonaires sont présentes dans 1/3 des patients avec une légère prédominance féminine. Les symptômes associés sont alors des difficultés respiratoires plus ou moins importantes.
Les origines de la maladie
L'origine de la maladie est génétique et héréditaire.
La transmission concerne des mutations au niveau des gènes TSC1 et TSC2. Ces gènes d'intérêt entre en jeu dans la formation des protéines : hamartine et tuberine. Ces deux protéines permettent, par un jeu interactif, de réguler la prolifération cellulaire.
Les patients atteints de la maladie naissent avec au moins une copie de ces gènes mutée dans chacune de leurs cellules. Ces mutations limitent alors la formation d'hamartine ou de tubertine.
Dans le cadre où les deux copies du gène sont mutées, celles-ci empêchent totalement la production de ces deux protéines. Cette déficience protéique ne permet donc plus à l'organisme de réguler la croissance de certaines cellules et, en ce sens, entraîne le développement de cellules tumorales au niveau de différents tissus et/ou organes.
Les facteurs de risque
Les facteurs de risque de développer une telle pathologie est d'ordre génétique.
En effet, la transmission de la maladie est effective au travers d'un mode autosomique dominant. Soit, le gène muté d'intérêt est localisé au niveau d'un chromosome non sexuel. De plus, la présence d'une seule des deux copies du gène muté est suffisante pour que la maladie se développe.
En ce sens, un individu possédant une de ces deux parents atteint de la maladie a 50 % de risque de développer lui même le phénotype malade.
Prévention et traitemen
Les diagnostic de la maladie est tout d'abord différentiel. Il se base sur les critères physiques atypiques. Dans la plupart des cas, les premiers signes caractéristiques de la maladie sont : la présence de crises épileptiques récurrentes et des retards dans le développement du sujet. Dans d'autres cas, ces premiers signes se traduisent par des tâches cutanées ou par l'identification d'une tumeur cardiaque.
A la suite de ce premier diagnostic, des examens complémentaires sont indispensables afin de valider ou non le diagnostic. Ceux-ci regroupent :
- un scanner du cerveau ;
- une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) du cerveau ;
- une échographie du cœur, du foie et des reins.Le diagnostic peut être effectif à la naissance de l'enfant. Dans le cas contraire, il est important qu'il soit réalisé au plus vite afin de prendre en charge le patient le plus tôt possible.
Actuellement, il n'existe aucun traitement curatif de la maladie. Les traitements associés sont donc indépendants des symptômes que présente chaque individu.
Généralement, des médicaments antiépileptiques sont administrés afin de limiter les crises épileptiques. De plus, des médicaments pour le traitement des cellules tumorales du cerveau et des reins sont également prescrits. Dans le cadre des problèmes du comportement, un traitement spécifique de l'enfant est nécessaire.
Le traitement de la maladie repose le plus souvent sur du long terme.(1)
Références bibliographiques
(1). NIH. NATIONAL INSTITUTION OF NEUROLOGICAL DISORDERS AND STROKES. 2016.Tuberous Sclerosis Fact Sheet. [En ligne]. http://www.ninds.nih.gov/disorders/tuberous_sclerosis/detail_tuberous_sclerosis.htm. (Consulté le 11.07.2016).
(2). NIH. GENETIC HOME REFERENCE. 2016. tuberous sclerosis complex. [En ligne]. https://ghr.nlm.nih.gov/condition/tuberous-sclerosis-complex. (Consulté le 11.07.2016).
(3). COTTIN.V., et al. 2015. La sclérose tubéreuse de Bourneville. [En ligne]. https://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/ScleroseTubereuseBourneville-FRfrPub660.pdf. (Consulté le 11.07.2016).