La chondrocalcinose articulaire est une affection liée au vieillissement qui se caractérise par une accumulation de microcristaux de calcium dans les articulations. Elle appartient au groupe des rhumatismes microcristallins et a longtemps été appelée pseudo-goutte, leurs symptômes étant très proches, bien que les microcristaux en cause ne sont pas de même nature. La chondrocalcinose peut entraîner des épisodes d’inflammation très douloureux ou des douleurs chroniques. En l’absence de traitement, les dommages causés aux articulations peuvent conduire à une invalidité importante. Les médicaments anti-inflammatoires réduisent l’inflammation et les douleurs mais il n’existe pas de traitement curatif. La prévalence de la chondrocalcinose articulaire augmente avec l’âge et peut dépasser 30 % de la population âgée de plus de 75 ans.
Les symptômes
Les symptômes de la chondrocalcinose comprennent : douleur, gonflement et raideur au niveau de la ou des articulations affectées. Le genou est le plus souvent touché, suivie par le poignet, la main (au niveau de l’articulation métacarpo-phalangienne), les hanches, les épaules, et les articulations des chevilles. Les douleurs articulaires et les symptômes sont proches de ceux de la goutte et d'autres types d'arthrite. Le diagnostic est confirmé par l’observation au microscope des cristaux de pyrophosphate de calcium dans le liquide articulaire. Les symptômes de la chondrocalcinose surviennent lors de crises aiguës pouvant durer plusieurs jours à plusieurs semaines et/ou de façon chronique. Mais il faut noter que la pathologie peut-être tout à fait asymptomatique.
Les origines de la maladie
La chondrocalcinose articulaire se développe avec l’accumulation de cristaux de pyrophosphate de calcium dans les tissus articulaires (cartilage hyalin et fibrocartilage), endommageant le cartilage et provoquant une inflammation, des douleurs et un gonflement. Soulignons que la goutte est caractérisée par des dépôts de cristaux d’urate de sodium (UMS). La cause de cet accumulation cristalline est inconnue à ce jour. Il existe une chondrocalcinose articulaire héréditaire, mais elle est extrêmement rare, une centaine de familles affectées ayant été identifiées à ce jour. (1)
Les facteurs de risque
La chondrocalcinose est corrélée à l'âge, le risque de développer la pathologie augmentant avec celui-ci. Cette pathologie du vieillissement est rare chez les individus jeunes et alors associée à une maladie métabolique. Sa prévalence est de 10 à 15 % entre 65 et 75 ans et de plus de 30 % au-delà. (2) Selon une étude coréenne, près de la moitié des individus dans leur neuvième décennie est touchée par la chondrocalcinose. (3) Les femmes sont plus exposées que les hommes. Mais d’autres facteurs de risque ont été identifiés : l'hémochromatose (un stockage excessif de fer dans l'organisme), l’hypomagnésémie (déficit de magnésium dans le sang), l’hyperparathyroïdie (production excessive d'hormone parathyroïdienne), l’hypothyroïdie et l’hypercalcémie (excès de calcium dans le sang).
Prévention et traitement
Aucun traitement n’est disponible pour dissoudre les dépôts cristallins dans les articulations. Des médicaments anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) permettent toutefois de minimiser la douleur et l'enflure lors des accès aigus de chondrocalcinose. La colchicine utilisée dans le traitement de la goutte est aussi parfois prescrite pour prévenir ces accès. Le médecin peut aussi avoir recours à l’injection intra-articulaire d’un corticostéroïde, après drainage du liquide articulaire, pour soulager le patient. Une intervention chirurgicale peut être décidée pour réparer ou remplacer une articulation sévèrement atteinte par une chondrocalcinosechronique et très handicapante pour le malade.
Références bibliographiques
Notes :
1. Le portail des maladies rares et des médicaments orphelins. Arthropathie familiale à cristaux de pyrophosphate de calcium, ORPHA1416. [http://www.orpha.net/consor/cgi-bin/OC_Exp.php?lng=FR&Expert=1416]
2. Arthropathie microcristalline. Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche (CERIMES). [http://campus.cerimes.fr/rhumatologie/enseignement/rhumato31/site/html/cours.pdf]
3. Ahn J.K., Kim H.J., Kim E.H., et al. Idiopathic Calcium Pyrophosphate Dihydrate (CPPD) Crystal Deposition Disease in a Young Male Patient : A Case Report. Journal of The Korean Academy of Medical Sciences, 2003. [http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3055143/pdf/14676457.pdf]
Références :
American college of rheumatology. Calcium Pyrophosphate Deposition (CPPD). [http://www.rheumatology.org/I-Am-A/Patient-Caregi