Infection urinaire (cystite)
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Infection urinaire (cystite)

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 1332

Infection urinaire (cystite)L'infection urinaire qu'est-ce que c'est ?

Une infection urinaire est une infection qui peut toucher une ou plusieurs parties du système urinaire : les reins, les uretères, la vessie et l’urètre. Elle se manifeste le plus souvent par des douleurs ou une sensation de brûlure lors de la miction (= l’émission de l’urine), parfois par des douleurs abdominales et de la fièvre.

Voici les principales fonctions des différentes parties du système urinaire :

  • Les reins assurent la filtration du sang. Ils permettent l’élimination des déchets et jouent également un rôle important dans la régulation des liquides corporels et de la pression sanguine.
  • Les uretères sont de petits canaux qui permettent le passage de l’urine des reins à la vessie.
  • La vessie fait office de réservoir d’urine.
  • L’urètre conduit l’urine de la vessie à l’extérieur du corps.

Types d’infections urinaires

On distingue 3 types d’infections urinaires, selon la localisation de l’infection.

  • La cystite infectieuse. De loin la forme d’infection urinaire la plus courante, la cystite touche presque uniquement les femmes. Il s’agit d'une inflammation de la vessie. Le plus souvent, l’inflammation est provoquée par la prolifération de bactéries intestinales de type Escherichia coli, qui sont nombreuses aux environs de l’anus. Les bactéries passent de la région anale et vulvaire à la vessie en remontant par l’urètre. Tout ce qui gêne la vidange de la vessie augmente le risque de cystite, car cela augmente la rétention d’urine, donc le temps de prolifération des bactéries. La cystite s’accompagne toujours d’une urétrite, l’inflammation de l’urètre.
  • L’urétrite infectieuse. Si l’infection touche uniquement l’urètre (le conduit qui relie la vessie au méat urinaire), on l’appelle urétrite. Il s’agit souvent d’infections sexuellement transmissibles sexuellement (IST) courante chez les hommes. Et les femmes peuvent aussi en souffrir. Différents agents infectieux peuvent causer l’urétrite. Les plus communs sont la chlamydia et le gonocoque (la bactérie responsable de la gonorrhée). Chez l'homme, l'urétrite peut s'accompagner d'une prostatite (infection de la prostate).
  • A noter : Il existe des causes non infectieuses de cystite ou d’urétrites, par exemple la radiothérapie de la zone du petit bassin. Dans ce cas, il existe aussi une inflammation, mais elle n’est pas due à des bactéries, virus ou parasites.
  • La pyélonéphrite. La pyélonéphrite est une affection plus grave. Elle désigne l’inflammation du bassinet (la cavité du rein collectant les urines) et du rein lui-même. Celle-ci résulte généralement d’une infection bactérienne. Il peut s’agir d’une complication d’une cystite non traitée ou mal traitée qui conduit à la remontée des bactéries de la vessie vers les reins, et à leur prolifération à ce niveau. La pyélonéphrite aiguë survient plus souvent chez la femme, et elle est encore plus fréquente chez la femme enceinte. Elle est aussi fréquente chez les enfants dont une malformation des uretères provoque un reflux de l'urine de la vessie vers les reins.

Prévalence

La fréquence des infections urinaires dépend de l’âge et du sexe. Les femmes sont beaucoup plus touchées que les hommes, car l’urètre de la femme, plus court que celui de l’homme, facilite l’entrée des bactéries dans la vessie. On estime qu’en Amérique du Nord, de 20 % à 40 % des femmes ont déjà eu au moins une infection urinaire. Beaucoup de femmes en contracteront plusieurs au cours de leur vie. Environ 2 % à 3 % des femmes adultes auraient une cystite chaque année.

Tandis que les hommes jeunes sont peu touchés par cette affection, les hommes d’âge mûratteints de troubles de la prostate en sont plus à risque.

Quant aux enfants, ils sont plus rarement touchés. Environ 2 % des nouveau-nés et des nourrissons contractent des infections urinaires. Ce sont surtout les bébés de sexe masculin qui présentent une anomalie des voies urinaires qui en souffrent. À l’âge de 6 ans, 7 % des filles et 2 % des garçons ont présenté au moins une fois une infection urinaire19.

Causes

Normalement, l’urine est stérile. Elle contient de l’eau à 96 %, des sels et des composants organiques, mais est exempte de micro-organismes. Le système urinaire possède de nombreuxmoyens de défense contre les infections :

- le flux urinaire expulse les bactéries et rend plus difficile leur ascension vers la vessie et les reins;
- l’acidité de l’urine (pH inférieur à 5,5) inhibe la croissance des bactéries;
- la surface très lisse de l’urètre rend difficile la remontée des bactéries;
- la forme des uretères et de la vessie prévient la remontée de l’urine vers les reins;
- le système immunitaire en général lutte contre les infections;
- la paroi de la vessie contient des cellules immunitaires ainsi que des substances antibactériennes;
- chez les hommes, les sécrétions de la prostate contiennent des substances qui ralentissent la multiplication des bactéries dans l’urètre.

Cependant, en cas d’infection urinaire, des agents infectieux (des bactéries dans la plupart des cas) parviennent à « coloniser » le système urinaire. L’urine est alors contaminée : c’est en recherchant la présence de bactéries dans l’urine que le médecin confirme le diagnostic d’infection urinaire. La contamination bactérienne est souvent facilitée par le fait de ne pas boire suffisamment.

Dans plus de 80 % des infections urinaires, le germe en cause est une bactérie intestinale de typeEscherichia coli. Les autres bactéries fréquemment retrouvées sont Proteus mirabilis, Staphylococcus saprophyticus, Klebsiella... Certaines infections transmissibles sexuellement (à gonocoques, à Chlamydiae) peuvent aussi se manifester par une urétrite.

Très rarement, les infections urinaires peuvent être dues à des bactéries qui se sont propagées au système urinaire à partir d'une infection située ailleurs dans l'organisme.

Une question d’anatomie

Chez la femme, la proximité entre l’anus et l'orifice externe de l'urètre (le méat urinaire) facilite grandement l’accès de l’urètre aux bactéries intestinales provenant du rectum (entérobactéries), comme Escherichia coli. Par ailleurs, l’urètre féminin étant très court (à peine 4 cm), cela facilite l’accès des bactéries à la vessie. En outre, la grossesse, l’usage d’un diaphragme comme moyen contraceptif et l'usage de tampons pendant les règles augmentent le risque d’infection urinaire.

Chez l’homme jeune, l’infection urinaire (urétrite, surtout) est souvent liée à l'activité sexuelle. Chez un homme plus âgé, elle est plus souvent associée à des troubles de la prostate. Ainsi, lorsqu’un homme de plus de 50 ans est atteint d'une infection urinaire, cela est presque toujours lié à une hypertrophie bénigne de la prostate ou à une inflammation qui empêche la vessie de se vider complètement.

Chez les enfants, l’infection urinaire peut être le signe d’une anomalie anatomique du système urinaire et doit absolument être traitée par un médecin afin d’éviter que les troubles urinaires ne deviennent chroniques.

De manière générale, lorsqu’une personne est atteinte d’un problème chronique aux voies urinaires (malformation anatomique, maladie des reins ou de la vessie, calculs ou « pierres » dans les urines), il n’est pas rare qu’elle souffre d’infections récurrentes.

Complications possibles

Si l’infection n’est pas traitée, l’agent infectieux continue à se multiplier et à envahir les voies urinaires. Cela peut mener à un problème plus grave aux reins, comme une pyélonéphrite. Exceptionnellement, une infection urinaire peut s’aggraver au point d’entraîner une septicémie ou une insuffisance rénale. Dans tous les cas, il importe de consulter un médecin en cas de signes d’infection urinaire.

Symptômes de l’infection urinaire

Les symptômes les plus communs :

  • Des douleurs ou des brûlures en urinant.
  • Une fréquence anormalement élevée de mictions durant le jour (parfois le besoin d’uriner survient aussi la nuit).
  • Un sentiment persistant d'avoir besoin d'uriner.
  • Des urines troubles qui dégagent une odeur désagréable.
  • Une pesanteur dans le bas-ventre.
  • Parfois, du sang dans l’urine.
  • Pas de fièvre s'il s'agit d'une simple cystite.

Dans le cas d’une infection des reins (pyélonéphrite) :

  • Une fièvre élevée.
  • Des frissons.
  • Des douleurs intenses dans le bas du dos ou dans l'abdomen ou aux organes sexuels.
  • Des vomissements.
  • Une altération de l’état général.
  • Des symptômes de cystite (brûlures, envies fréquentes d’uriner) peuvent être présents ou non. Ils sont absents dans 40 % des cas21.

Chez les enfants :

Chez les enfants, les infections urinaires peuvent se manifester de façon plus atypique. Parfois, lacystite entraîne de la fièvre sans aucun autre symptôme. Un mal de ventre et une énurésie (pipi au lit) peuvent aussi être le signe d’une infection urinaire. Chez les tout-petits, la sensation de brûlure lors de la miction peut se manifester par des plaintes ou des pleurs au moment d’uriner.

Chez les nouveau-nés et les nourrissons, l’infection urinaire est encore plus difficile à reconnaître. Elle s’accompagne généralement de fièvre, d’un refus de s’alimenter, et parfois de troubles gastro-intestinaux et d’une irritabilité19.

Chez les personnes âgées :

Les symptômes de l’infection urinaire peuvent également être trompeurs : fièvre sans autre symptôme, incontinence urinaire ou encore troubles digestifs (perte d’appétit, vomissements...).


Personnes à risque de l'infection urinaire

  • Les femmes, surtout celles qui sont actives sexuellement. Le taux d’infection est 50 fois plus élevé que chez les hommes.
  • Les hommes atteints d’une hypertrophie bénigne de la prostate ou d’une prostatite (inflammation de la prostate). Lorsqu’elle augmente de taille, la prostate comprime l’urètre, ce qui ralentit l’évacuation de l’urine, augmente le risque de garder un peu d’urine résiduelle dans la vessie après la miction et facilite les infections.
  • Les femmes enceintes sont particulièrement à risque en raison de la pression exercée par le bébé sur le système urinaire, mais aussi des changements hormonaux inhérents à la grossesse.
  • Les femmes après la ménopause17, qui sont plus sujettes à des vaginoses, infections vaginales bactériennes. En outre, la baisse du taux d’oestrogènes liée à la ménopause contribue aux infections urinaires.
  • Les personnes diabétiques, en raison du taux élevé de sucre dans leur urine, qui constitue un milieu favorable au développement bactérien, et de leur sensibilité accrue aux infections.
  • Les personnes chez qui on a introduit une sonde dans l’urètre. Les personnes qui ne peuvent uriner, qui sont inconscientes ou gravement malades ont souvent besoin d’une sonde le temps de retrouver leurs fonctions urinaires. Certaines personnes qui ont une atteinte du système nerveux en auront besoin toute leur vie. Les bactéries remontent alors le long de la surface du tube souple vers la vessie et peuvent infecter les voies urinaires. Quand elles sont contractées à l’hôpital, ces bactéries ont pu développer une certaine résistance nécessitant le recours à des antibiotiques plus puissants.
  • Les personnes qui ont une anomalie structurale des voies urinaires, qui souffrent de calculs rénaux ou de divers troubles neurologiques.
  • Les personnes âgées, qui cumulent souvent plusieurs des facteurs ci-dessus (alitement, hospitalisation, sonde urinaire, troubles neurologiques, diabète). Ainsi, de 25 % à 50 % des femmes et 20 % des hommes de plus de 80 ans sont sujets aux infections urinaires fréquentes.

Facteurs de risque de l'infection urinaireInfection urinaire (cystite)

Chez les femmes

  • Les relations sexuelles, particulièrement si celles-ci sont intenses et fréquentes après une période d’abstinence. On décrit d’ailleurs ce phénomène comme la « cystite de la lune de miel ».
  • Chez certaines femmes utilisant un diaphragme comme moyen contraceptif, l’urètre se trouvera comprimé, empêchant la vessie de se vider complètement et facilitant les infections de la vessie.
  • Après être allée à la selle, s’essuyer de l’arrière vers l’avant avec le papier hygiénique est un facteur de risque. Le mouvement d’essuyage doit toujours se faire de l’avant vers l’arrière afin de ne pas contaminer l’urètre avec des bactéries provenant de l’anus. De plus, les régions anale et génitale doivent être nettoyées avec soin régulièrement, ce qui aide à contrer la prolifération des bactéries.
  • Chez certaines femmes, l’usage de spermicides peut causer une urétrite.
  • Le moment des règles est une période à risque, le sang des serviettes ou des tampons étant un milieu de culture idéal pour les bactéries. Aussi est-il important de ne pas garder trop longtemps ces protections en place.

Chez les hommes

  • La sodomie sans condom augmente le risque d’être infecté, les bactéries en cause étant présentes au niveau de l’anus.

Prévention de l’infection urinaire

Mesures préventives de base

Conseils pour réduire le risque d’infection urinaire

  • Boire suffisamment, et spécialement de l’eau. Nos sources recommandent de boire de 6 à 8 verres d’eau ou de boissons variées (jus, bouillons, thé, etc.) par jour. Cette mesure sert de barème, mais ne repose pas sur des données scientifiques précises. Le jus de canneberge (psn) est une option intéressante en prévention des rechutes puisqu’il empêcherait les bactéries d’adhérer aux parois des voies urinaires. Un adulte sain devrait produire entre ½ litre et 2 litres d’urine par jour.
  • Ne pas retenir trop longtemps son envie d’uriner, garder de l’urine dans la vessie étant une manière de donner le temps aux bactéries de se multiplier.
  • Lutter contre les troubles du transit intestinal, en particulier contre la constipation qui contribue aux cystites, car des bactéries stagnent dans le rectum..

Chez les femmes

  • Le meilleur moyen pour les jeunes filles et les femmes de prévenir les infections urinaires est de s'essuyer toujours de l'avant vers l'arrière avec le papier hygiénique après être allée à la selle ou après avoir uriné.
  • Uriner immédiatement après les relations sexuelles18.
  • Laver les régions anales et vulvaires quotidiennement. Cependant, une toilette trop « agressive » n’est pas recommandée, car elle fragilise les muqueuses.
  • Éviter le plus possible d’utiliser des produits déodorants (parfums intimes, douches vaginales), dans la région génitale et des huiles ou des mousses pour le bain, qui peuvent irriter la muqueuse de l’urètre. Cela peut causer des symptômes qui s’apparentent à ceux d’une infection urinaire. Si l’on tient à utiliser un produit, s’assurer qu’il ne soit pas irritant, et privilégier un pH neutre.
  • Toujours utiliser des condoms lubrifiés, qui irritent moins les parties génitales. Et ne jamais hésiter à rajouter du gel lubrifiant.
  • En cas de sécheresse vaginale, utiliser un lubrifiant soluble à l’eau durant les rapports sexuels pour éviter les irritations.
  • En cas d’infections fréquentes attribuables à l’usage d’un diaphragme, on conseillera de changer de méthode contraceptive.

Chez les hommes

Il est plus difficile de prévenir les infections urinaires chez les hommes. Il est important de boire suffisamment pour maintenir un bon flux urinaire, et de traiter un trouble de la prostate s’il y a lieu. Par ailleurs, les urétrites correspondant à des infections sexuellement transmissibles peuvent être prévenues en utilisant le condom durant des relations sexuelles avec toute nouvelle (ou tout nouveau) partenaire. L’inflammation de l’urètre est courante chez les hommes qui contractent une gonorrhée ou une chlamydiose.

Mesures pour prévenir les complications

Le traitement des infections de la vessie avec des antibiotiques prévient la pyélonéphrite, une infection beaucoup plus grave.

Il est important de ne pas se traiter soi-même, par exemple en prenant les antibiotiques restants d’un précédent traitement. Utiliser des antibiotiques à mauvais escient sans respecter les consignes de prescription peut rendre la cystite difficile à traiter et aggraver la situation.

Mesures pour prévenir les récidives

Les infections urinaires récidivantes sont très fréquentes chez les femmes. En plus des mesures préventives citées ci-dessus, la prévention médicamenteuse ou naturelle peut être efficace.

Prévention par les médicaments

Chez certains patients pour qui les infections urinaires sont fréquentes (plus de 2 infections tous les 6 mois), les antibiotiques peuvent être prescrits à titre préventif à faible dose pendant plusieurs mois. Il en va de même pour les hommes chez qui les problèmes chroniques de prostate font augmenter le risque d'infection urinaire.

Ainsi, le médecin peut prescrire la prise d’antibiotiques de façon quotidienne pendant quelques mois ou après chaque rapport sexuel afin de prévenir les rechutes et permettre ausystème immunitaire de reprendre le contrôle. On parle d’antibiothérapie prophylactique.

Prévention par le jus de canneberge

Le jus de canneberge consommé régulièrement diminue le risque de récidive des infections urinaires chez les femmes, comme l’ont montré plusieurs études ou méta-analyses1,3,4,20. Voir la section Approches complémentaires. 

Traitements médicaux de l’infection urinaire

Traitement général des infections urinaires bénignes (urétrite, cystite)


Les infections urinaires d’origine bactérienne se traitent facilement et rapidement à l'aide d'antibiotiques. Pour les cas causés par la bactérie E. coli, le médecin a recours à une variété d'antibiotiques incluant l’amoxicilline (Clamoxyl®, Amoxil®, Trimox®), la nitrofurantoïne (Macrodantin®, Furadantin®) le sulfaméthoxazole associé au triméthoprime (Bactrim®, Eusaprim®, Septra®) et le triméthoprime seul (Trimpex®, Proloprim®). Le choix de l’antibiotique se fait à l'aveugle au départ, puis en fonciton des résultats de l’analyse d’urine dès qu’ils sont disponibles.Traitement général des infections urinaires bénignes (urétrite, cystite)

Celui-ci peut être administré en dose unique ou selon un régime de 3, 7 ou 14 jours. Dans la majorité des cas, une thérapie de 3 jours est proposée (triméthoprime-sulfaméthoxazole). Lorsque l'infection apparaît quelques jours après des rapports sexuels non protégés, le médecin s’assurera qu’il ne s’agit pas d’infection sexuellement transmissible (IST) (gonococcie ou chlamydiose), qui justifierait un traitement antibiotique particulier.

Une fois traités, les symptômes disparaissent habituellement en l’espace de 24 à 48 heures, parfois moins. Il importe toutefois que la durée de la prescription soit suivie à la lettre. Si l’antibiotique choisi n’est pas efficace après 48 heures, en informer son médecin, qui pourra alors en suggérer un autre.

Pour favoriser l’élimination des bactéries, il est également nécessaire de boire plus que d’habitude lors du traitement. Les personnes qui ressentent des douleurs ou une pression au bas-ventrepeuvent obtenir un soulagement par la prise de médicaments analgésiques. On peut aussi placer une compresse chaude sur l’abdomen.

Les femmes enceintes font l’objet d’un dépistage systématique. Il est en effet très important de déceler la présence d’une infection urinaire durant une grossesse et de la traiter le cas échéant. Dans un tiers des cas, l’infection peut se propager aux reins avec la possibilité d’un accouchement prématuré ou d’un bébé naissant de faible poids. La prise d’antibiotiques sécuritaires pour la mère et le foetus sera proposée même si l’infection n’est pas accompagnée de symptômes.

Traitement des infections urinaires graves (pyélonéphrite)

Bien que la plupart des infections urinaires soient simples à traiter, une consultation chez un spécialiste est parfois nécessaire, car la cystite peut révéler la présence d'une maladie ou d’une anomalie plus grave. Ainsi, les hommes de tous âges, les femmes ayant des infections urinaires récurrentes, les femmes enceintes et les personnes atteintes de pyélonéphrite (infection des reins) font partie des cas plus difficiles à traiter. Ils doivent parfois être vus par un urologue, le spécialiste du système urinaire, pour subir des analyses plus poussées.

Quant à la pyélonéphrite, elle relève souvent d’une prise en charge d’urgence.

 

Cystite persistante
Si les symptômes de cystite persistent au bout de 1 semaine malgré un traitement antibiotique bien suivi, il peut s’agir d’une infection résistante aux antibiotiques communs. C’est souvent le cas des infections acquises en milieu hospitalier, à cause d’une sonde urétrale ou d’une intervention chirurgicale, par exemple. Les cystites contractées hors des hôpitaux sont elles aussi de plus en plus résistantes à l’antibiothérapie. Le médecin prescrira alors les antibiotiques appropriés en se basant sur les résultats d’une culture bactérienne réalisée à partir d’un échantillon d’urine. Mentionnons que le risque d’infection contractée à partir d'une sonde urétrale peut être réduit en utilisant un système de collecte d'urine étanche et stérile, des onguents antiseptiques et par la prise d'antibiotiques à court terme.

Pyélonéphrite (infection des reins)
La pyélonéphrite peut être traitée par un antibiotique à forte dose par voie orale, le plus souvent une fluoroquinolone (Oflocet®, Cipro®, Levaquin®, Oflox®...). Le traitement sera ensuite poursuivi pendant 14 jours (parfois 7). Dans les cas graves, une hospitalisation est nécessaire et les antibiotiques peuvent être administrés par injection.

Prostatite
Chez l'homme, une infection urinaire qui s'accompagne de douleurs dans le bas-ventre ou defièvre peut être compliquée d'une prostatite (diagnostiquée par un toucher rectal effectué par le médecin). Cette situation nécessite un traitement antibiotique de 3 semaines, avec des antibiotiques similaires à ceux utilisés pour les pyélonéphrites.

Obstruction du système urinaire
Dans de rares cas, il arrive que l’infection urinaire soit liée à une obstruction des voies urinaires. Il s’agit d’une urgence médicale. La cause de l’obstruction (prostate hypertrophiée, anomalie anatomique, calculs rénaux, etc.), révélée par une échographie, doit être prise en charge rapidement. Une intervention permettant le drainage de l’urine est nécessaire21.

Important. Les personnes qui ont une infection urinaire devraient éviter temporairement le café, l’alcool, les boissons gazeuses contenant de la caféine et les jus d’agrumes12. Les mets épicés devraient aussi être mis de côté tant que l’infection n’est pas guérie. Ces aliments irritent la vessie et donnent l’envie d’uriner encore plus fréquemment. En outre, les médecins rappellent de bien s’hydrater et d’adopter les mesures préventives décrites précédemment.

L’opinion de notre médecin sur l'infection urinaire

Chez les femmes jeunes, les cystites sont le plus souvent bénignes et les précautions d'hygiène (s'essuyer d'avant en arrière après être allée aux toilettes), alimentaires (boire souvent) et sexuelles (aller uriner après un rapport sexuel) suffisent à les prévenir. Chez les hommes comme chez les femmes ayant une activité sexuelle avec plusieurs partenaires et sans condom, une urétrite isolée (brûlures et écoulement de l'urètre avec ou sans envie d'uriner) est parfois le signe d’une infection transmissible sexuellement. Demandez un examen à votre médecin, en cas de doute.

 

Dr Marc Zaffran, M.D.

Références

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Bibliographie

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Notes

1. B. Burnand, M. Rège Walther, Aline Flatz, Isabelle Peytremann-Bridevaux, Olivier Clerc. La canneberge, un remède naturel pour prévenir les infections urinaires ? Rev Med Suisse 2013;9:1280
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3. Cranberry juice for the prevention of recurrent urinary tract infections: A randomized controlled trial in children. Ferrara P, Romaniello L, et alScand J Urol Nephrol. 2009 May 9:1-5.
4. Daily cranberry juice for the prevention of asymptomatic bacteriuria in pregnancy: a randomized, controlled pilot study.Wing DA, Rumney PJ, et alJ Urol. 2008 Oct;180(4):1367-72.
5. Safety and efficacy of cranberry (vaccinium macrocarpon) during pregnancy and lactation. Dugoua JJ, Seely D, et alCan J Clin Pharmacol. 2008 Winter;15(1):e80-6. Review. Texte integral : www.cjcp.ca
6. Organisation mondiale de la Santé. WHO Monographs on Selected Medicinal Plants, volume 1, Suisse, 1999, p.131.
8. Aune A, Alraek T, et al. Acupuncture in the prophylaxis of recurrent lower urinary tract infection in adult women. Scand J Prim Health Care 1998 Mar;16(1):37-9.
9. Alraek T, Soedal LI, et al. Acupuncture treatment in the prevention of uncomplicated recurrent lower urinary tract infections in adult women. Am J Public Health 2002 Oct;92(10):1609-11. Étude décrite dans une nouvelle du PasseportSanté.net (6 juin 2003) - Infections urinaires : l’efficacité de l’acupuncture se confirme.
12. Mayo Foundation for Medical Education and Research (Ed). Diseases & Conditions – Cystitis, MayoClinic.com. [Consulté le 27 août 2010]. www.mayoclinic.com
13. Kontiokari T, Nuutinen M, Uhari M. Dietary factors affecting susceptibility to urinary tract infection. Pediatr Nephrol. 2004 Apr;19(4):378-83. Epub 2004 Feb 24.
14. Natural Standard (Ed). Herbs & Supplements - Cranberry, Nature Medicine Quality Standard. [Consulté le 28 août 2010]. www.naturalstandard.com
15. Habash MB, Van der Mei HC, et al. The effect of water, ascorbic acid, and cranberry derived supplementation on human urine and uropathogen adhesion to silicone rubber.Can J Microbiol. 1999 Aug;45(8):691-4.
16. Pizzorno JE Jr, Murray Michael T (Ed). Textbook of Natural Medicine, Churchill Livingstone, États-Unis, 1999, p. 1183-1189.
17. American College of Obstetricians and Gynecologists Women’s Health Care Physicians. Genitourinary tract changes. Obstetrics and Gynecology. 2004 Oct; 104(4 Suppl), 56S-61S.
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