Cette encéphalite est due à un virus qui se transmet par les morsures de tiques. Elle peut provoquer des complications comme une méningite ou une paralysie.
Brève description
Les tiques, parentes des araignées et des acariens, sont présentes dans toute la Suisse jusqu’à 1500 mètres d’altitude. Elles vivent dans les forêts à riches sous-bois et en lisière. Il existe plus de 800 espèces de tiques dans le monde, mais la tique la plus répandue en Suisse est Ixodes ricinus. Au cours de sa vie, la tique passe par trois stades : larve, nymphe et adulte. Pour passer d’un stade à l’autre, ou lorsque la femelle doit pondre des œufs, la tique a besoin d’un repas de sang sur un animal ou un homme. Au cours de ce repas, la tique peut transmettre des agents infectieux responsables de maladies chez l’humain. En Suisse, deux infections peuvent principalement être transmises : l’encéphalite à tiques (ou méningo-encéphalite verno-estivale) et la maladie de Lyme ou borréliose.
Symptômes
L’encéphalite à tiques est due à un virus. Les tiques ne sont infectées par ce virus que dans certaines zones appelées « zones d’endémie ». Dans ces zones, le taux d’infection des tiques par ce virus est de l’ordre de 1% (0.5-3%). L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) tient à jour une carte montrant ces zones d’endémie. En Suisse romande, cela concerne un triangle situé entre les lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat, la rive sud du Lac de Neuchâtel, la Plaine de l’Orbe et ses environs, la région de Moutier et le Vallon de St-Imier.
En cas de morsure par une tique infectée, le virus peut être transmis à l’humain. Une à deux semaines après la piqûre, certaines personnes ressentent des symptômes qui ressemblent à une grippe, mais la majorité des gens ne présente aucun symptôme. Par la suite, 5 à 15% des personnes vont présenter des complications neurologiques sous forme de maux de tête, d’une intolérance à la lumière, de difficultés de concentration, de vertiges. Des paralysies touchant les bras, les jambes ou le visage peuvent survenir. La guérison nécessite plusieurs semaines ou mois et des séquelles peuvent persister ; celles-ci sont d’autant plus fréquentes que le patient est âgé.
Un décès survient dans moins de 1% des cas. Comme l’encéphalite à tiques est due à un virus, les antibiotiques ne sont pas utiles et il n’existe pas de traitement antiviral.
Causes
Transmission par la tique, lors de son repas de sang, d'agents infectieux responsables de maladies chez l’humain.
Facteurs de risque
Les tiques se trouvant dans les forêts et les lisières, les travailleurs de la forêt, les promeneurs et randonneurs, les participants à des courses d’orientation peuvent être exposés à des tiques infectées. Les tiques sont plus abondantes au printemps et en automne et le risque de piqûre est plus élevé durant ces périodes.
Les foyers d’endémie pour l’encéphalite à tiques en Suisse sont présentés sur une carte de la Suisse mise à jour annuellement par l’OFSP.
L’épidémiologie de l’encéphalite à tiques en Europe peut être consultée sur un site de surveillance www.eurosurveillance.org
Traitement
Il n’existe pas de traitement médicamenteux spécifique contre le virus de l’encéphalite à tiques.
Près de 90 % des personnes infectées présentent des symptômes qui ressemblent à une grippe ou même aucun symptôme ; l’évolution est alors excellente et sans séquelle. Par contre, les personnes souffrant d’une méningite ou d’une encéphalite peuvent présenter des troubles résiduels (troubles de mémoire, maux de tête, fatigue, troubles de la marche) pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois. Des séquelles permanentes peuvent être observées chez les personnes âgées.
Evolution et complications
Il n’existe pas de traitement antiviral pour l’encéphalite à tiques. La personne sera hospitalisée en fonction de la sévérité de l’atteinte du système nerveux. Lors de méningite, les maux de tête peuvent être soulagés par des médicaments antidouleur. En cas de paralysie (atteinte de la motricité) ou lors de troubles de la marche, une physiothérapie intensive favorisera la récupération.
Prévention
Mesures de protection pendant la promenade
- porter des vêtements couvrant la plus grande partie du corps (pantalons longs, manches longues, chaussures fermées)
- mettre le bas du pantalon dans les chaussettes
- porter des vêtements clairs, ils facilitent la recherche des tiques
- appliquer des produits répulsifs (vendus dans des pharmacies ou drogueries) sur la peau et les vêtements
- éviter les sous-bois et les hautes herbes
Mesures de protection après la promenade
- examiner le corps à la recherche de tiques, en particulier au niveau du cuir chevelu, des aisselles et des plis de l’aine.
Vaccin
Il existe un vaccin très efficace pour prévenir l’encéphalite à tiques. Ce vaccin est recommandé pour toutes les personnes âgées de plus de 6 ans qui habitent ou séjournent temporairement dans des zones d’endémie. La vaccination complète se compose de 3 doses (les 2 premières doses à un intervalle de 1 à 3 mois et la 3e dose après 5 à 12 mois). Le vaccin est en général bien toléré, mais peut occasionner des douleurs au point d’injection, des maux de tête, de la fièvre et des douleurs musculaires. Les coûts de la vaccination sont pris en charge par l’assurance-maladie de base. Un rappel est recommandé après 10 ans.
En cas de piqûre de tiques, il s’agit de la retirer au plus vite afin de diminuer les risques de transmission de maladies entre la tique et l’homme ou l’animal.
Que faire si la tique reste fixée ?
- éviter de paniquer, car le fait d’avoir été piqué(e) par une tique ne signifie pas forcément qu’une infection va se développer, même dans une zone d’endémie
- ne pas attendre que la tique tombe d’elle-même, mais l’enlever immédiatement avec une pince à épiler ou une pince spéciale pour retirer les tiques (vendue dans les drogueries ou pharmacies). Ne pas appliquer de produit (huile, éther, etc. ) pour essayer de faire tomber la tique. Saisir la tique le plus près possible de la peau puis tirer d’un mouvement ferme.
- désinfecter l’endroit de la piqûre
- surveiller l’endroit de la piqûre pendant quatre semaines
Informations utiles au médecin
En cas de piqûre de tique ou de suspicion de piqûre de tique, le médecin s’intéressera surtout à :
- la date précise et à l’endroit de la piqûre
- la survenue d’un érythème chronique migrant typique dans la région de la piqûre (ou à un n’importe quel endroit du corps si la piqûre est passée inaperçue)
- la présence d’un syndrome grippal durant les jours ou semaines qui ont suivi la piqûre de tique
- la survenue de maux de tête ou d’une asymétrie (paralysie) au niveau du visage
- la survenue de douleurs dans les articulations
Examens
Le diagnostic de méningo-encéphalite à tiques est posé par la mise en évidence d’anticorps dirigés contre le virus dans le sang.
Références
1. Maladies transmises par les tiques. Maladie de Lyme. Encéphalite à tiques. Office fédéral de la santé publique.
2. Université de Neuchâtel, Centre national de référence pour les maladies transmises par les tiques(CNRT)
3. Site de l’Office fédéral de la santé publique : la carte est mise à jour annuellement sur ce site