HÉPATITES A ET E
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HÉPATITES A ET E

Publié par topclinique topclinique   | Il ya 9 ans   | 559

Les hépatitesLes hépatites virales sont des maladies inflammatoires du foie causées par différents virus, dont les virus de l’hépatite A, B, C, D ou E

Brève description

Les hépatites virales sont des maladies inflammatoires du foie causées par différents virus, dont les virus de l’hépatite A, B, C, D ou E et, plus rarement, par d’autres virus, comme par exemple l’herpès simplex, le virus d’Epstein-Barr (qui cause la mononucléose) ou le cytomégalovirus. Ces infections touchent aussi d’autres organes et pas seulement le foie. Elles ne sont pas traitées dans ce chapitre.

L’hépatite A est une maladie aiguë qui dure typiquement quelques semaines (parfois jusqu’à 6 mois). Elle guérit spontanément la plupart du temps, sans laisser de séquelles. Elle n’évolue jamais vers une forme chronique.

Le virus de l’hépatite E se comporte comme le virus de l’hépatite A et peut provoquer le même type d’affection. L’évolution est en règle générale favorable, sauf chez la femme enceinte chez qui elle peut être plus sévère. L’hépatite E peut rarement évoluer vers une forme chronique chez des patients immunosupprimés (personnes dont les défenses immunitaires sont très affaiblies).

Symptômes

Le temps qui s’écoule entre l’infection par le virus de l’hépatite A ou E et l’apparition des symptômes (période d’incubation) est de deux à six semaines.

Les hépatites A et E peuvent provoquer les symptômes suivants :

  • une fatigue
  • de la fièvre
  • une sensation de malaise
  • une perte d’appétit
  • une perte de poids
  • des nausées et/ou vomissements
  • des douleurs abdominales sous les côtes à droite
  • des douleurs articulaires
  • une jaunisse (ictère)
  • des démangeaisons (prurit)
  • des urines foncées et des selles claires

Causes

L’hépatite A est une maladie virale provoquée par le virus de l’hépatite A.

Ce virus se transmet essentiellement par les excréments humains (voie féco-orale). De l’eau ou de la nourriture contaminée par les selles d’une personne malade (contamination fécale) est ingérée par d’autres personnes. La transmission peut aussi se faire directement lors de contacts entre personnes (voir : Facteurs de risque).

La transmission par voie sanguine est très rare, car la durée de la virémie (période pendant laquelle le virus est présent dans le sang) est courte et il n’y a pas de porteurs chroniques.

Dans les pays à risque, l’hépatite E se transmet de la même manière que l’hépatite A (voie féco-orale), mais la transmission directe de personne à personne est controversée. Dans les pays occidentaux, le virus de l’hépatite E se transmet généralement lors de la consommation de viande de porc ou de gibier cuite de façon insuffisante, y compris certains types de charcuterie (figatelli).

Facteurs de risque

Les facteurs de risque d’infection par le virus des hépatites A et E découlent de leur mode de transmission :

  • voyage dans les pays à risque : pour l’hépatite A surtout Amérique latine, Caraïbes, Afrique, Asie et pays d’Europe de l’Est, particulièrement en l’absence de vaccination ; pour l’hépatite E surtout Asie du Sud-est, Afrique du Nord et du centre, Inde et Amérique centrale
  • pour les hépatites A et E : consommation d’aliments ou de boissons contaminés par les virus
  • pour l’hépatite A : contact avec des surfaces (sanitaires) ou des objets usuels (serviettes, vaisselle) contaminés par les virus, ou encore par contact avec une personne infectée (par exemple en portant à la bouche ses mains contaminées par le virus ou en partageant une cigarette. Ce type de transmission, bien que plausible, est controversé dans le cas de l’hépatite E)

Traitements

Dans la très grande majorité des cas, les hépatites A et E guérissent spontanément sans séquelles en quelques semaines ou mois. Occasionnellement, en cas d’atteinte importante des fonctions normales du foie (hépatite sévère), une hospitalisation peut être nécessaire (Voir : Evolution et complications).

Mesures non médicamenteuses :

Il est recommandé de limiter la consommation d’alcool qui augmente encore les lésions du foie provoquées par les virus des hépatites.

Avant de prendre un médicament (même obtenu sans ordonnance), il est fortement recommandé de se renseigner auprès de son médecin ou d’un autre professionnel de la santé, car certains médicaments peuvent léser le foie ou interagir avec le traitement antiviral, en diminuant son efficacité et/ou augmentant ses effets indésirables.

En cas d’hépatite fulminante (survenue rapide de la maladie, avec déficience très importante des fonctions du foie), une transplantation hépatique (greffe de foie) peut être indiquée.

Evolution et complications possibles

La plupart des hépatites A et E guérissent spontanément sans séquelle en quelques semaines ou mois. Rarement, l’évolution peut être plus sévère, avec l’apparition de troubles neurologiques et de la coagulation graves, et une hospitalisation pour surveillance peut alors être nécessaire.

L’hépatite E est souvent grave chez la femme enceinte (le risque d’hépatite fulminante est de 30 à 40%), ce qui justifie une surveillance à l’hôpital. Rarement, chez des patients immunosupprimés (dont les défenses immunitaires sont très affaiblies), l’hépatite E peut évoluer vers une hépatite chronique.

Prévention

Il existe un vaccin efficace contre l’hépatite A (Havrix) ; celui-ci est indiqué en cas de voyage dans une zone à risque.Il existe aussi un vaccin combiné qui permet d’induire une protection à la fois contre les virus des hépatites A et B (Twinrix).

En revanche, aucun vaccin contre l’hépatite E n’est disponible ailleurs qu'en Chine.

En voyage, respecter quelques règles d'hygiène personnelle et alimentaire :

  • éviter notamment l’eau du robinet, les fruits, les glaces, les fruits de mer
  • se laver les mains avant de manger (ne pas utiliser les serviettes communes). 

Les personnes malades ne devraient pas préparer des repas ou des boissons pour d'autres personnes. Quelques autres précautions simples sont recommandées lorsqu’un membre de la famille a une hépatite A (par exemple, une personne malade ne doit pas partager des aliments, ni de la vaisselle ou des couverts ; si elle s’occupe d’un bébé, elle doit aussi se laver soigneusement les mains avant de changer les couches).
Pour l’hépatite E, s’assurer d'une cuisson suffisante du gibier ou de la viande de porc.

Quand contacter le médecin

Il faut contacter rapidement un médecin en cas d’apparition d’une jaunisse ou de tout autre symptôme évoquant une hépatite virale (Voir : Symptômes).
De plus, si la personne présentant une jaunisse devient somnolente ou est enceinte, il s’agit d’une urgence et un appel au 144 ou une consultation immédiate dans un service d’urgences sont recommandés.

Informations utiles au médecin

Le médecin cherchera à savoir si la personne a récemment voyagé et si oui, dans quels pays. Il se renseignera également sur les autres maladies éventuellement présentes et au sujet des examens effectués dans le passé. Il cherchera notamment à savoir si un dépistage pour une hépatite a déjà été fait par le passé, et quels en étaient les résultats (positifs ou négatifs).

Examens

Le médecin effectuera une prise de sang afin de poser le diagnostic, définir le stade de la maladie et surveiller l’évolution du traitement. Les examens les plus courants sont :

  • la recherche d’anticorps pour définir si la personne a été en contact avec des virus hépatiques, détecter la présence de virus et l’identifier
  • la mesure de la virémie (mesure du nombre de copies du virus dans le sang) pour évaluer son degré d’activité
  • le dosage des enzymes hépatiques et les tests de coagulation pour estimer dans quelle mesure le fonctionnement du foie est affecté par l’hépatite

Références

  • Site du Groupe des Experts suisses en hépatites virales
  • Site Français de l’association SOS HEPATITES FEDERATION
  • Hépatite A. Site de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP)
  • Hiroz P, gouttenoire J, Viet Loan Dao-Thi VL, et al. Mise à jour sur l'hépatite E. Rev Med Suisse 2013;9:1594-8