Outre la gêne relative à la vie quotidienne, les patients peuvent également se plaindre de fatigue, parfois liée à de la fièvre, à une anémie ou à des troubles du sommeil (les envies d'aller à la selle sont également ressenties tout au long de la nuit). Une perte de poids est parfois observée lorsque les poussées durent plusieurs semaines.
Également appelée colite ulcéreuse, la rectocolite hémorragique est une maladie inflammatoire chronique du rectum et du côlon (gros intestin) qui évolue par poussées imprévisibles. La fréquence des poussées et leur sévérité sont variables selon les patients. Lorsqu'elle est prise en charge médicalement, la rectocolite hémorragique n'est pas une maladie grave, mais les poussées peuvent représenter une gêne dans la vie quotidienne. Des traitements dits « d'entretien » existent pour prévenir les rechutes et les complications de cette maladie.
Qu'est-ce que la rectocolite hémorragique ?
Également appelée colite ulcéreuse, la rectocolite hémorragique est une maladie du gros intestin (côlon) et du rectum qui fait partie des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI). Évoluant par poussées dont la fréquence, la durée et la sévérité varient considérablement selon les patients, la rectocolite hémorragique se traduit principalement par des maux de ventre, le besoin impérieux et fréquent d'aller aux toilettes, souvent sans résultat ou pour faire de petites quantités de sang ou de glaires sanguinolentes, ainsi que de la fatigue.
La rectocolite hémorragique n'est pas contagieuse.
Schéma du gros intestin et rectum
Les autres symptômes associés aux poussées de rectocolite hémorragique
Les personnes qui souffrent de poussée de rectocolite hémorragique peuvent également présenter :
- des rhumatismes articulaires dans les membres ou au niveau de la colonne vertébrale (spondylarthropathie) ;
- une inflammation de l'enveloppe des yeux (uvéite) ;
- des aphtes dans la bouche ;
- des problèmes de peau (érythème noueux, de petits nodules fermes et rouges situés dans l'épaisseur de la peau) ;
- des thromboses (formation de caillots de sang dans les veines).
Ces symptômes non intestinaux traduisent un état inflammatoire général avec une tendance du système immunitaire à attaquer d'autres organes.
La rectocolite hémorragique est-elle fréquente ?
En France, la rectocolite hémorragique touche environ une personne sur mille. Un peu plus de trois mille nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. La rectocolite hémorragique est le plus souvent diagnostiquée chez des personnes âgées de 30 à 40 ans. Les hommes et les femmes sont touchés en égale proportion.
Les complications de la rectocolite hémorragique
Si la rectocolite hémorragique est rarement une maladie grave, ses complications, quoique rares, peuvent l'être :
- la colite aiguë grave se définit par la présence de plusieurs symptômes sévères : émission de selles sanglantes plus de six fois par jour, anémie et fièvre.
- les personnes qui souffrent de rectocolite hémorragique depuis plus d'une dizaine d'années ont un risque plus élevé de développer un cancer du côlon. Récemment, avec l'arrivée des nouveaux traitements, ce risque semble avoir diminué.
- des fissures anales (des plaies au niveau de l'anus) peuvent également apparaître.
Les causes de la rectocolite hémorragique
Les causes de la rectocolite hémorragique sont mal identifiées. L'interaction des facteurs génétiques et du mode de vie amènerait le système immunitaire du patient à attaquer la couche superficielle de la paroi interne du rectum et du côlon. La rectocolite hémorragique serait donc une maladie dite « auto-immune » comme, par exemple, le psoriasis, la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ou la sclérose en plaques.
Cette hypothèse est renforcée par la nature des symptômes non intestinaux de la rectocolite hémorragique (rhumatismes, aphtes, etc.) et par l'efficacité des traitements visant à réduire l'activité du système immunitaire.
Contrairement à une idée fausse, la rectocolite hémorragique n'est pas la manifestation physique d'une maladie psychique. De plus, s'il est bien établi que l'excès de stress semble favoriser le déclenchement et la sévérité des poussées, il n'est pas la cause première de cette maladie.
Le traitement de la rectocolite hémorragique
Aujourd'hui, la rectocolite hémorragique est une maladie dont on ne guérit pas définitivement. Le traitement médicamenteux de la rectocolite hémorragique a pour objectif de soulager les crises, prévenir les rechutes et les complications, ralentir la progression des lésions le long du côlon et maintenir la qualité de vie du patient.
Le traitement de la rectocolite hémorragique peut également mettre en œuvre des mesures chirurgicales.
Alimentation et rectocolite hémorragique
Pendant les poussées, l'alimentation a peu d'influence sur les symptômes de la rectocolite hémorragique. Certains médecins recommandent de limiter ou de supprimer la consommation de légumes et de fruits pendant les poussées, ainsi que celle d'épices, de caféine et de boissons alcoolisées. En période de rémission, l'alimentation doit être équilibrée et diversifiée, sans restrictions.
Rectocolite hémorragique, aspirine et AINS
L'aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS, ibuprofène, diclofénac, acide niflumique, par exemple) sont des substances fréquemment prescrites pour contrôler la fièvre ou la douleur. Les personnes qui souffrent de rectocolite hémorragique doivent éviter d'utiliser ces substances qui peuvent aggraver leurs symptômes. Pour soulager des douleurs courantes, mieux vaut prendre du paracétamol.