Les phobies sont une forme de troubles anxieux où l'angoisse se focalise sur un objet, une situation ou une activité précise qui ne la justifie pas. Si certaines formes s'atténuent généralement grâce à des stratégies d'évitement, d'autres peuvent perturber sérieusement la vie quotidienne.
Quels sont les différents types de phobies ?
Les phobies sont une forme de troubles anxieux où l'angoisse se focalise sur un objet, une situation ou une activité précise qui ne la justifie pas. La phobie devient grave lorsqu'elle oblige la personne touchée à restreindre ses activités et que sa qualité de vie s'en ressent. On distingue trois principaux types de phobies : les phobies simples, l'agoraphobie et la phobie sociale.
La phobie simple est la peur anormale, excessive et injustifiée d'un objet ou d'une situation : peur de certains animaux, du vide, de l'avion, de l'eau, etc. Certaines sont assez répandues, comme la peur des lieux clos (claustrophobie), d'autres sont plus rares et peuvent sembler bizarres.
Les personnes atteintes d'agoraphobie redoutent de se retrouver dans des lieux publics dont elles pensent qu'elles ne pourront pas s'échapper ; par exemple dans les transports en commun, centres commerciaux, files d'attente ou théâtres.
La phobie sociale se caractérise par la crainte d'être observé et jugé par les autres, ou encore d'être gêné ou humilié par ses propres actions. Elle se manifeste par une peur déraisonnable d'une ou plusieurs situations sociales : peur de prendre la parole devant un groupe, de s'adresser à des inconnus, de manger sous le regard des autres, ou encore de se rendre à l'école. Dans ce dernier cas, on parle de phobie scolaire.
Quelles sont les causes des phobies ?
L'éducation et l'environnement familial semblent jouer un rôle important. Un père ou une mère phobique peut transmettre à son enfant une vulnérabilité émotionnelle qui le prédisposera aux phobies. Le fait de grandir dans une famille repliée sur elle-même, ayant peu de contacts sociaux, et dans laquelle le jugement des autres a une importance excessive peut induire une prédisposition à la phobie sociale.
Les phobies simples sont souvent liées à des événements traumatisants dans l'enfance, qu'ils soient réels ou fantasmés. L'apparition d'une agoraphobie est souvent liée à la survenue répétée de crises de panique, mais elle peut apparaître progressivement, sans être liée aux troubles paniques. La phobie sociale peut avoir pour origine une situation vécue, mais elle peut également se développer à la suite de l'observation du comportement d'autres personnes (par exemple l'humiliation d'un individu par un groupe).
Les phobies sont-elles fréquentes ?
Les phobies simples sont assez fréquentes. Elles touchent de 10 % à 20 % de la population et concernent deux fois plus de femmes que d'hommes. L'agoraphobie toucherait de 8 % à 10 % de la population à des degrés plus ou moins sévères. Parmi les agoraphobes, on trouve 80 % de femmes. Trois pour cent de la population souffriraient d'une forme grave de phobie sociale et une personne sur dix serait atteinte d'une forme moins sévère. La phobie sociale est la seule forme d'anxiété qui touche les hommes et les femmes à égalité.
Comment évoluent les phobies ?
Les phobies simples, plus fréquentes chez les enfants, disparaissent souvent après l'adolescence. Lorsqu'une phobie simple apparaît pendant l'âge adulte, son impact sur la vie quotidienne tend à s'atténuer avec le temps, souvent grâce à des stratégies d'évitement de plus en plus complexes.
L'agoraphobie non traitée tend à s'aggraver. La personne atteinte sort de moins en moins et son anxiété augmente. Épuisés par cette phobie, de nombreux agoraphobes développent une dépression et cherchent le soulagement dans l'alcool, les drogues ou les médicaments anxiolytiques.
Les manifestations de la phobie sociale non traitée s'accentuent avec le temps. Une dépression apparaît chez 60 % de phobiques sociaux, ainsi que de nombreux cas de dépendance à l'alcool.
Les traitements des phobies
Le choix du type de thérapie se fait en fonction des motivations de la personne phobique, du temps et de l'énergie qu'elle peut y investir. Si son objectif principal est de supprimer rapidement ses symptômes, elle pourra choisir une thérapie cognitive et comportementale. Ces thérapies consistent à exposer progressivement le malade à la situation qui déclenche la peur, jusqu'à ce qu'il réussisse à contrôler son anxiété. Cette désensibilisation fait d'abord appel à l'imagination du patient (on lui demande d'imaginer la situation redoutée), avant de le confronter réellement à l'objet de sa phobie, tout en l'aidant à contrôler ses réactions. L'apprentissage de techniques de respiration et de relaxation peut compléter efficacement la thérapie.
Si la personne phobique souhaite faire un travail en profondeur sur elle-même pour identifier les origines de son trouble, elle s'orientera plutôt vers une thérapie d'inspiration analytique, plus longue. L'hypnothérapiepeut également trouver sa place dans le traitement des phobies.
Dans la plupart des phobies, les médicaments anxiolytiques (ou certains antidépresseurs) ne sont utilisés que ponctuellement, pour soulager les symptômes de l'anxiété, lorsque le patient va devoir affronter l'objet de sa phobie (par exemple, avant de monter dans un avion). Seule la phobie sociale peut faire l'objet d'un traitement de fond sur plusieurs mois.