Troisième cancer en terme de fréquence globale en France, le cancer du côlon et du rectum fait désormais l'objet d'un dépistage systématiquement proposé aux personnes âgées de plus de 50 ans. Lié à des facteurs génétiques, à l'alimentation et à l'hygiène de vie, le cancer colorectal est essentiellement une maladie des pays industrialisés. L'amélioration de son dépistage précoce et de ses traitements a fortement augmenté son taux de guérison.
Qu'est-ce que le cancer colorectal ?
Le cancer colorectal atteint le gros intestin (côlon) ou le rectum (la partie de l'intestin située au-dessus de l'anus). Ce cancer fréquent est probablement lié à des facteurs génétiques et à un ensemble de facteurs de risque, dont certains alimentaires (alimentation trop riche en énergie et en viande rouge).
Dans la plupart des cas, le cancer colorectal se développe à partir de petites excroissances bénignes de la paroi de l'intestin, les polypes, qui peuvent être visualisés et éliminés lors d'un examen de l'intestin (coloscopie).
Schéma côlon, rectum et anus
Le cancer colorectal est-il fréquent ?
En France, le cancer colorectal est le troisième cancer en terme de fréquence globale (le troisième chez les hommes et le deuxième chez les femmes). Chaque année, environ 40 000 nouveaux cas de cancer colorectal sont diagnostiqués. On estime qu'environ une personne sur quinze souffrira de cancer colorectal au cours de sa vie.
Qui est à risque de cancer colorectal ?
Certains facteurs de risque du cancer colorectal ont été identifiés : l'âge (plus de 50 ans), la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, le diabète de type 2 et l'obésité, le manque d'exposition régulière au soleil, le tabagisme, un excès de consommation de boissons alcoolisées, une alimentation riche en charcuteries, en grillades au barbecue et en aliments fumés, ou pauvre en fibres alimentaires (dans les céréales complètes, les fruits, les légumes), etc.
De plus, il existe une prédisposition familiale : le risque est multiplié par deux à trois si l'un des parents du premier degré (parents, frères et sœurs, enfants) a développé un cancer colorectal.
Peut-on dépister le cancer colorectal ?
En France, un test de dépistage du cancer colorectal est systématiquement proposé, tous les deux ans, aux personnes âgées de plus de 50 ans et de moins de 74 ans (l'âge au-delà duquel le dépistage systématique ne semble plus avoir d'intérêt). Ce test de dépistage gratuit repose sur la détection de traces de sang dans les selles (un signe de cancer colorectal, mais également d'autres maladies). Lorsque ce test est positif, une coloscopie (un examen de la paroi du côlon à l'aide d'une sonde souple) est effectuée afin d'identifier l'origine des saignements.
Les personnes issues de familles où l'on a identifié une prédisposition génétique au cancer colorectal peuvent se voir proposer des coloscopies de dépistage régulières dès l'âge de 40 ans.
Quels sont les symptômes du cancer colorectal ?
Pendant les premières années de la maladie, le cancer colorectal passe inaperçu, d'où l'importance du dépistage systématique pour un diagnostic précoce. Lorsqu'il devient symptomatique, le cancer colorectal peut provoquer :
- des diarrhées ou de la constipation inhabituelle durant plusieurs semaines ;
- des maux de ventre et des ballonnements ;
- la sensation d'avoir constamment envie d'aller aux toilettes ;
- la présence de sang dans les selles ;
- de la fatigue, de l'anémie et un amaigrissement.
Comment évolue le cancer colorectal ?
Aujourd'hui, en France, on guérit un peu plus de la moitié des cancers colorectaux, en particulier lorsque ceux-ci sont diagnostiqués précocément. Le dépistage systématique du cancer colorectal a nettement augmenté le taux de survie de ce cancer. En France, le taux de survie global cinq ans après le diagnostic est de 56 % (55 % chez les hommes et 57 % chez les femmes).
Peut-on prévenir le cancer colorectal ?
Les mesures de prévention du cancer colorectal sont, pour la plupart, peu spécifiques et concernent tous les cancers :
- ne pas fumer
- adopter une alimentation équilibrée et lutter contre l'embonpoint ;
- limiter le plus possible sa consommation de boissons alcoolisées ;
- pratiquer régulièrement une activité physique.
De plus, il semblerait qu'une alimentation riche en fibres contribue à prévenir le cancer colorectal, ainsi que d'autres cancers. Enfin, limiter sa consommation de charcuteries, de grillades, d'aliments fumés, ainsi que de viande rouge semble également réduire le risque de cancer colorectal. Dans certains pays peu ensoleillés, les autorités de santé recommande la prise de suppléments de vitamine D en automne et en hiver, voire toute l'année.
Le traitement du cancer du rectum
En cas de cancer du rectum, une radiothérapie (« rayons ») est le plus souvent administrée durant plusieurs semaines. Cette radiothérapie est souvent accompagnée d'une chimiothérapie pour réduire la taille de la tumeur et rendre les cellules cancéreuses plus sensibles aux rayons. Cinq à sept semaines après la fin des séances de radiothérapie, une intervention chirurgicale est pratiquée pour enlever tout ou partie du rectum.
Le traitement du cancer du côlon
Le traitement du cancer du côlon repose essentiellement sur la chirurgie : la partie du côlon atteinte de cancer est enlevée, ainsi que le tissu qui l'entoure et au moins une douzaine de ganglions avoisinants qui seront analysés au laboratoire à la recherche de cellules cancéreuses. Une chimiothérapie peut être administrée après la chirurgie si le médecin suspecte un risque élevé de récidive.