Une alerte aux pollens d'ambroisie de niveau 5 a été décrétée dans plusieurs département, enjoignant les personnes allergiques à prendre leur traitement et si possible à rester chez elles.
ALLERGIE. Pénible rengaine du mois d'août : l'ambroisie est en fleur et des dizaines de milliers de personnes souffrent d'allergies pouvant aller jusqu'à l'asthme. "A Lyon, le seuil de la quantité de pollens d'ambroisie à partir de laquelle les personnes souffrant d'allergies ressentent des symptômes à été dépassé, le risque d'allergie est élevé"écrit le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). Les quantités de pollens d'ambroisie ont en effet fortement augmenté ces derniers jours. Le risque allergique est ainsi jugé "élevé à très élevé du côté de Roussillon, Lyon, Valence et Grenoble", des zones particulièrement touchées chaque année en raison de l'implantation importante de cette plante invasive. "Dans la Loire et l'Ain, le risque est pour l'instant modéré mais pourrait rapidement passer au niveau supérieur", prévient le RNSA. Les personnes allergiques aux pollens d'ambroisie "doivent impérativement prendre leur traitement". Le risque allergique de niveau 5 en Isère, dans le Drôme, le Rhône et l’Ardèche les enjoint même à rester chez elles.
Si vous constatez la présence d'ambroisie près de chez vous ou lors de vos promenades
Plantes invasives provenant d’Amérique du Nord et introduites en France au 19e siècle, les quatre espèces d’ambroisie se retrouvent sur de fortes densités, principalement en Rhône-Alpes. La plante fait ainsi régulièrement l'objet de campagnes d'arrachage. Mais les fruits épineux qui s'accrochent fréquemment aux poils des animaux et aux vêtements favorisent une dissémination rapide, difficile à endiguée. Quelques grains de pollen par mètre cube d’air suffisent à provoquer rhinite, asthme, dermatose, trachéite (inflammation de la trachée).
Eradiquer l'ambroisie, mission presque impossible
Dans cette région, le nombre total de consommateurs de médicaments anti-allergies au pollen d’ambroisie a augmenté de 60 % entre 2008 et 2011, passant de 161.200 à 258.700 personnes. "L’ambroisie continue sa colonisation vers le Midi-Pyrénées, l’Aquitaine, les Charentes, et le réchauffement climatique fait que sa production de pollen se poursuit désormais jusqu’à fin octobre", expliquait récemment à Sciences et Avenir Guillaume Fried, agronome à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).
C'est à l'homme que l'on doit l’extension de cette plante, notamment par la multiplication de zones de sol nu où les graines peuvent germer. "Elle profite des larges espaces entre les rangs de tournesol pour pousser,déplorait déjà en 2014 André Merrien, directeur de recherche au Centre technique des oléagineux (Cetiom). À part le binage mécanique, nous n’avons jusqu’à présent aucun moyen de lutte, même pas chimique." Les talus, les remblais issus de travaux de construction sont autant de terrains d’implantation pour une plante qui produit plusieurs milliers de graines par pied.