Le diabète de type 2 : du dépistage au traitement
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Le diabète de type 2C'est la forme la plus fréquente de diabète 90 % des patients concernés, rappelle la Fédération française des diabétiques à l'occasion de la Semaine nationale de prévention dédiée à cette maladie, du 3 au 10 juin 2016.

En cette semaine nationale de prévention du diabète (3 au 10 juin 2016), la Fédération française des diabétiques met l’accent sur l’importance d’une alimentation variée et équilibrée dans l’apparition pour sensibiliser, prévenir et ainsi mieux gérer la maladie. "Limiter la consommation de sucre, de gras et de sel souvent en excès dans les plats cuisinés industriels pour préserver son capital santé, se sentir mieux. C’est le message clé de la campagne... en plus d’une activité physique régulière", écrit la Fédération. Un message important à l'heure où l'Institut de veille sanitaire (InVS) estime qu'entre 500.000 et 800.000 Français seraient touchés par la maladie sans même le savoir. Pour l'instant, le nombre de cas de diabète (tous types confondus) traités pharmacologiquement en France est estimé par l'Assurance maladie à 4,6 % en 2011. Un pourcentage qui correspond à plus de 3 millions de personnes.

 

Qu'est-ce que c'est ?

Le diabète de type 2, ou diabète non insulino-dépendant, est un trouble de l'assimilation, de l'utilisation et du stockage des sucres apportés par l'alimentation. Tout comme pour le diabète de type 1, il conduit à un taux de glucose dans le sang (glycémie) trop important. Les sucres s'accumulant au fil des repas ne sont pas régulés et amènent l'organisme à un état d'hyperglycémie chronique. 

À l'inverse du type 1, le diabète de type 2 est une maladie évolutive, ce qui rend son diagnostic et son traitement plus compliqués. Bien qu'il ne se manifeste généralement qu'après 40 ans (c'est pourquoi on l'appelle parfois "diabète de l'adulte"), la maladie est diagnostiquée à un âge moyen proche de 65 ans.

Le surpoids ou l'obésité et le manque d'activité physique sont des révélateurs principaux du diabète de type 2 chez des sujets génétiquement prédisposés. Sournois et indolore, son développement peut passer longtemps inaperçu. Et il s'écoule en moyenne 5 à 10 ans entre l'apparition des premières hyperglycémies et le diagnostic.

Comment ça s'explique ?Le diabète de type 2

L'insuline est une hormone diffusée dans le sang qui a pour fonction de réguler la glycémie (taux de glucose dans le sang). Elle est sécrétée par les cellules bêta des îlots de Langherhans situées dans le pancréas. Contrairement au diabète de type 1, où ces cellules sont purement et simplement détruites, le diabète de type 2 est caractérisé par une résistance à l'insuline et une carence relative de la sécrétion d'insuline. C'est-à-dire que l'organisme ne parvient plus à utiliser correctement l'insuline sécrétée.

Ainsi, soit le pancréas fabrique toujours de l'insuline mais pas suffisamment (c'est l'insulinopénie), soit cette insuline agit mal (on parle alors d'insulinorésistance). L'une ou l'autre peuvent dominer à un degré variable.

D'un côté, l'insuline ne peut plus réguler la glycémie et, de l'autre, la résistance épuise progressivement le pancréas qui finit par ne plus assurer une production suffisante d'insuline. Ces deux mécanismes font que le glucose ne pénètre pas dans les cellules du corps et reste dans la circulation sanguine. Le résultat est que le taux de glucose dans le sang n'est pas correctement régulé par l'insuline.

Quel est le traitement ?

Comme pour le diabète de type 1, il n'y a pas "d'antidote" au diabète de type 2. Il faut donc faire appel à un traitement au cas par cas permettant d'aider le corps à assimiler les sucres s'accumulant dans le sang. Cependant, comme son ancienne appellation l'indique, le diabète non insulinodépendant peut être traité par d'autres moyens que l'injection d'insuline.

En fonction du degré de gravité du diabète diagnostiqué, le médecin généraliste ou le diabétologue fixe un objectif glycémique à atteindre par le patient.

La première étape passe par l'établissement de mesures hygiéno-diététiques. Si l'objectif n'est pas atteint, un régime médicamenteux est prescrit. Selon la réponse de l'organisme, le traitement est ajusté. En cas d'échecs successifs, il n'est pas rare d'avoir finalement recours à l'injection d'insuline par les mêmes moyens que pour le diabète de type 1.

Quels sont les risques ?

Le problème majeur de ce type de diabète est de n'être parfois diagnostiqué que très tardivement. Le laissant ainsi abîmer les vaisseaux sanguins pendant de nombreuses années. Les risques de complications sont donc plus importants que dans le diabète de type 1.

Le sang irriguant tout le corps, le diabète peut avoir de nombreuses complications, particulièrement sur les organes comprenant un grand nombre de petits vaisseaux :
• les yeux sont souvent les premiers touchés à travers la rétine et le cristallin,
• les reins, dont le rôle de filtre peut être amoindri jusqu'à ne plus fonctionner du tout (un tel cas de figure obligera à effectuer plusieurs fois par semaine des dialyses pour filtrer l'eau du corps),
• le cœur via les artères coronaires (il est ainsi fortement recommandé aux diabétiques de longue date d'effectuer un électrocardiogramme),
• les pieds et, en général, les membres inférieurs sont également très touchés. Comme les yeux, les pieds sont alimentés par un réseau d'artères et de petits vaisseaux qui apporte aux muscles et aux tissus l'oxygène et les nutriments nécessaires à leur fonctionnement. La détérioration des artères et des nerfs accélère les infections. Le diabète est d'ailleurs une des causes principales d'amputation des pieds en France.

À noter que la tension doit en général être particulièrement surveillée. Car l'hypertension artérielle est un des principaux facteurs favorisant ces complications.