Les dernières actualités de la recherche contre le cancer sont présentées pour Sciences et Avenir et en exclusivité par le Pr David Khayat, chef de service de cancérologie à la Pitié-Salpêtrière.
Selon une récente étude, menée par le chercheur Cosette Wheeler, professeur de pathologie de l'obstétrique et de gynécologie à l'Université du Nouveau-Mexique, à Albuquerque (États-Unis), le vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) s’avère plus efficace que prévu. Les résultats ont été publiés dans la revue JAMA Oncology. Ce vaccin prévient notamment les lésions à l’origine de la grande majorité des cas de cancer du col de l’utérus. Le VPH peut également causer des verrues génitales chez les hommes et les femmes, et certains cancers de la tête et du cou.
Selon le chercheur, après huit ans de campagne de vaccination, l'incidence des néoplasies cervicales (croissance anormale des cellules) et des pré-cancers (à mi-chemin entre le normal et le pathologique) a été réduite d'environ 50 %. Un taux supérieur à ce qui était attendu. D’autant que la protection semble être aussi efficace avec seulement une ou deux des trois doses recommandées chez les filles et les garçons avant leur 13e anniversaire. Même si le cancer du col utérin peut prendre des décennies à se développer, il est important de protéger les enfants du VPH avant qu'ils ne soient sexuellement actifs.
Pour l'étude, l’équipe de Cosette Wheeler a analysé les données issues du Registre du Nouveau Mexique HPV PAP. Elles concernent des jeunes femmes ayant subi un dépistage du cancer du col de l’utérus avec un test de Pap, entre 2007 et 2014. Si d’autres études ont déjà prouvé l'efficacité du vaccin contre le VPH, cette étude est la première à démontrer la baisse des lésions précancéreuses au sein d’une grande population.