Qu'est-ce que c'est ?
Le choléra est une infection intestinale provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par la bactérie Vibrio cholerae. En l’absence de traitement, cette infection aiguë et très contagieuse peut tuer en quelques heures, les enfants comme les adultes. L’Afrique est actuellement la principale victime de la septième pandémie connue de choléra, qui est partie de l’Indonésie en 1961 et a touché l’Asie et l’Europe. (1) L’Organisation mondiale de la santé estime que plusieurs millions de personnes contractent le choléra annuellement. Malgré le fait que la maladie se soigne facilement, elle tuerait encore chaque année plus de 100 000 personnes, faute d’accès aux soins. (2)
Les symptômes
Le choléra est une infection très virulente. Après une incubation qui ne peut prendre que deux heures (jusqu’à quelques jours), de violentes diarrhées se déclarent, parfois accompagnées de vomissements. Entre un quart et la moitié des sujets non-traités décèdent dans les trois jours suivants le début des symptômes, la déshydratation entraînant une chute de la pression sanguine, le collapsus cardio-vasculaire. (1)
Il est frappant de noter que 80 % des sujets infectés par la bactérie responsable du choléra ne manifestent aucun symptôme et que, lorsqu’ils se manifestent, ces symptômes sont bénins à modérés dans 80 % des cas. (2)
Les origines de la maladie
L’agent pathogène du choléra est la bactérie Vibrio cholerae, un bacille identifié dès le milieu du XIXème siècle. 1817 marque le début de la première pandémie de choléra, qui était jusque-là restée confiné au sous-continent indien. Depuis, toutes les pandémies ont eu pour origine le continent asiatique. Vibrio cholerae est rendue pathogène par l'intervention du virus CTX qui la parasite. Une fois dans l'intestin, la bactérie est capable de produire la toxine cholérique qui provoque les diarrhées potentiellement mortelles. Les pertes quotidiennes d’eau et d’électrolytes peuvent atteindre 15 litres ! (3)
Les facteurs de risque
La bactérie Vibrio cholerae appartenant au sérogroupe O1 est responsable de la très grande majorité des cas de choléra, car elle est présente dans toutes les régions du monde. Elle est très mobile et très résistante. Le risque cholérique intervient dans des conditions où l’assainissement de l’eau, la sécurité alimentaire et l’hygiène des populations ne sont pas assurés.
Le choléra ne se transmet pas directement d'homme à homme, mais les selles des personnes infectées propagent la bactérie via les réseaux d'eau non traités et les aliments. Ainsi, les grandes flambées épidémiques apparaissent dans des environnements combinant forte densité de population et mauvaises conditions d'hygiène. Pour cette raison, elles se développent souvent dans des contextes de déplacements de population dans des régions en proie au sous-développement et à la guerre. Les jeunes enfants, les personnes âgées et les individus avec un système immunitaire fragile sont les plus exposés au choléra.
Prévention et traitement
C’est une maladie facile à traiter. Le traitement consiste à compenser les pertes d’eau et d’électrolytes en administrant rapidement au malade des sels de réhydratation (sachet standard de SRO OMS/UNICEF) par voie orale. Lorsque la déshydratation est sévère, la réhydratation se fait par voie intraveineuse et des antibiotiques sont administrés. Généralement, la rémission débute après quelques heures et est totale après quelques jours.
Les principaux leviers pour combattre le choléra à long terme sont l’amélioration de l’assainissement des eaux et des conditions d’hygiène. Au niveau individuel : dans des pays à risque, il convient de se laver les mains régulièrement et d'observer la règle d’or définie par l’OMS : tout ce qu'on ingère doit être bouilli, cuit, pelé ou épluché. (2)
Fiche créée : juillet 2016
Auteur : Yves CambraiRéférences bibliographiques
Notes
1. Institut Pasteur, Fiches info, Choléra [http://www.pasteur.fr/fr/le-cholera]
2. Organisation mondiale de la santé, Choléra, Aide-mémoire N°107, juillet 2015
3. Politique et recommandations de l’OMS concernant les flambées de choléra : prévention et lutte. Organisation mondiale de la santé, septembre 2007. [http://www.who.int/topics/cholera/control/fr/]
(3) Choléra : comment un parasite rend une bactérie pathogène ? Institut Pasteur, Communiqué de presse, Paris, le 6 septembre 2005. [http://www.pasteur.fr/fr/institut-pasteur/presse/documents-presse/cholera-comment-un-parasite-rend-une-bacterie-pathogene]
Références
Leibovici-Weissman Y, Neuberger A et al. Les antibiotiques dans le traitement du choléra, juin 2014. [http://www.cochrane.org/fr/node/33022]
Orphanet, le portail des maladies rares et des médicaments orphelins, ORPHA173